L’on voit aussi tomber les dictionnaires grecs
un soir avec fracas
dans l’étude angoissée.
Le haut vent fait choir les nids
et parfois dans le pauvre village
un pan de mur s’écroule
sur la femme qui songe.
(Jean Follain)
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
L’on voit aussi tomber les dictionnaires grecs
un soir avec fracas
dans l’étude angoissée.
Le haut vent fait choir les nids
et parfois dans le pauvre village
un pan de mur s’écroule
sur la femme qui songe.
(Jean Follain)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), angoissée, étude, choir, dictionnaire, femme, fracas, grec, mur, nid, pan, pauvre, s'écrouler, songer, tomber, vent, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021
Un petit soupir
A frôlé ma tempe
Un soupir jeune encore
Venu de loin
Malgré la colère du vent
Malgré le fracas des ferrailles
Perçant l’épaisseur de la terre
Bravant l’inimitable silence de la mort
Il est venu vers moi
Le dernier soupir
D’une rose
(Yvan Goll)
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Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021
Illustration: Rémi Polack
La Femme Peuplier
Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier
Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts
Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue
Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux
Elle n’apparaît dans aucun rêve
Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide
Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas
Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse
Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein
Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?
La Femme Peuplier s’est mise en route
Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.
(Jeanne Benameur)
Posted in poésie | Tagué: (Jeanne Benameur), aider, aller, apparaître, appeler, approcher, attendre, à côté, blesser, blessure, boucle, bras, bruit, caresse, caresser, certain, chance, cheminer, cheveux, dire, dispute, distinguer, encombrer, entier, exister, femme, fracas, frémissement, frisson, garder, grand, joie, joyeux, léger, main, maison, marcher, monde, nouveau, nu, offert, offrande, ouvert, pas, passer, peau, peuplier, porter, poser, pourquoi, rêve, rendre, repartir, retenue, rien, rue, s'offrir, savoir, sein, sentir, silencieux, souffle, souriant, sourire, tête, toujours, trouver, vain, vaste, venir, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2021
Près du rail, où souvent passe comme un éclair
Le convoi furieux et son cheval de fer,
Tranquille, l’aiguilleur vit dans sa maisonnette.
Par la fenêtre, on voit l’intérieur honnête,
Tel que le voyageur fiévreux doit l’envier.
C’est la femme parfois qui se tient au levier,
Portant sur un seul bras son enfant qui l’embrasse.
Jetant un sifflement atroce, le train passe
Devant l’humble logis qui tressaille au fracas.
Et le petit enfant ne se dérange pas.
(François Coppée)
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Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2020
Semonce d’automne. Voici qu’à grand fracas d’ailes,
S’arrachant des eaux de toute leur force ahanante,
– longue traînée de rêves vers leur patrie salutaire –
Les oies sauvages retracent au ciel la voie des anges.
(François Cheng)
Posted in poésie | Tagué: (François Cheng), ahaner, aimé, ange, automne, ciel, eau, force, fracas, long, oie, patrie, rêve, retracer, s'arracher, salutaire, sauvage, semonce, trainée, voie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 août 2020
Illustration: Mejda Ben
le miracle de l’amour
c’est d’être debout dans la nuit
plein de silence
dans le fracas de l’insignifiance
plein de louange
au milieu de la haine
(Christiane Singer)
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Posted by arbrealettres sur 24 juin 2020
DANS LES SIRÈNES
Dans les sirènes d’usine
Dans les klaxons
de cinq heures
dans le crissement des pneus
Dans le fracas
continu de la ville
J’entends la mer
Dans les profondeurs du sommeil
pans les secrets voyages de la nuit
Dans le noir blessé des néons
Je vois la mer
Et près des réverbères perdus
Je me suis appuyé les soirs de pluie
A la rambarde des trottoirs
Sans parapluie
(Gilles Vigneault)
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Posted by arbrealettres sur 22 juin 2020
Mort en avion
Je m’éveille pour la mort.
Je me rase, m’habille, me chausse.
C’est mon dernier jour: un jour
entamé d’aucun pressentiment.
Tout fonctionne comme toujours.
Je sors dans la rue. Je vais mourir.
Je ne mourrai pas maintenant. Un jour
entier se profile devant moi.
Un jour comme c’est long. Combien de pas
dans la rue, que je traverse. Et que de choses
dans le temps, accumulées. Sans faire attention,
je suis mon chemin. Bien des visages
se pressent dans mon agenda.
[…]
Je vis
mon instant final et c’est comme
si je vivais depuis bien des années
avant et après ce jour,
une vie continue, sans rupture,
où il n’y aurait pauses ni syncopes ni sommeils,
tant est moelleux dans la nuit cet engin et tant aisément il fend
l’air en blocs de plus en plus gros.
Je suis vingt dans la machine
qui suavement respire,
entre des panneaux stellaires et de lointains souffles de la terre,
je me sens normal à des milliers de mètres d’altitude,
ni oiseau ni mythe,
je garde conscience de mes pouvoirs,
et sans mystification je vole,
je suis un corps volant et j’ai toujours des poches, des montres, des ongles,
relié à la terre par la mémoire et par l’habitude des muscles,
chair sur le point d’exploser.
Ô blancheur, sérénité sous la violence
de la mort sans préavis,
précautionneuse et pourtant irrésistible approche d’un péril atmosphérique,
coup percuté dans l’air, lame de vent
dans le cou, éclair
choc fracas fulguration
nous roulons pulvérisés
je pique verticalement et me transforme en fait divers.
(Carlos Drummond de Andrade)
Posted in poésie | Tagué: (Carlos Drummond de Andrade), air, avion, exploser, fait divers, fracas, fulguration, moelleux, mort, mythe, ongle, péril, pulvérisé, rupture, sérénité, sommeil, souffle, stellaire, syncope, vie, violence | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 6 mai 2020
Je me rappelle — instant de grâce :
Quand tu parus à mes côtés,
Je fus saisis, — vision fugace
Du pur génie de la beauté.
Dans la langueur désespérante,
Dans le fracas des vanités,
Longtemps vibra ta voix pressante,
Longtemps, tes traits m’ont habité.
Les ans passèrent. Dans l’orage
Mes rêves furent emportés,
Et j’ai perdu ta douce image,
Ta voix pressante m’a quitté.
Claustrés au fond d’un lourd silence,
Paisiblement passaient mes jours,
Sans poésie, sans transcendance,
Sans vie, sans larmes, sans amour.
Mais l’âme a retrouvé la grâce,
Tu reparais à mes côtés,
Divinité, vision fugace
Du pur génie de la beauté.
Et, de nouveau, la renaissance,
Et la lumière est de retour —
La poésie, la transcendance,
La vie, les larmes et l’amour.
(Alexandre Pouchkine)
Posted in poésie | Tagué: (Alexandre Pouchkine), amour, âme, beauté, claustré, désespérant, divinité, doux, emporté, fracas, fugace, génie, grâce, habiter, image, langueur, larme, longtemps, lourd, lumière, orage, paisiblement, perdre, poésie, pressant, pur, quitter, rêve, Renaissance, reparaître, retour, retrouver, se rappeler, silence, trait, transcendance, vanité, vibrer, vie, vision, voix | Leave a Comment »