Posts Tagged ‘fracas’
Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2024
SONNET DU MASCARET
Comme au bord de Garonne en mon sommeil distrait
J’allais du long sentier suivant l’herbeuse ligne,
De loin, poussant la vase avec son eau maligne,
J’entendis dans mon dos mugir le mascaret.
Au fracas, vers l’amont, je partis comme un trait
Et je ne savais plus, dans ma terreur insigne,
Si c’était sur la digue, entre matrasse et vigne,
Moi qui portais ma jambe, ou mon pied qui courait.
Mais sur la piste, au fur, plus basse et plus étroite,
En vain je galopais plus soufflant et plus moite;
La vague indistançable allait me dépasser.
Et, bien que je dormisse au plus chaud de la plume,
Je sentis d’un seul coup tout mon dos se glacer
Quand d’un humide fouet me frappa son écume.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
Posted in poésie | Tagué: (André Berry), aller, amont, écume, étroit, bas, bord, chaud, coup, courir, dépasser, digue, distrait, dormir, dos, eau, en vain, entendre, fouet, fracas, frapper, galoper, Garonne, herbeux, humide, insigne, jambe, ligne, loin, malin, mascaret, moite, mugir, partir, pied, piste, plume, porter, pousser, savoir, se glacer, sentier, sentir, sommeil, sonnet, souffler, suivre, terreur, trait, vague, vase, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 décembre 2023
L’INCENDIE
Qu’allais-tu donc chercher à travers l’incendie
Derrière des vapeurs à la splendeur baroque
Par le secret d’un escalier en loques
Étranglé de lierres écarlates ?
Quel voeu te fit pousser une porte brûlante
Sainte face de feu et de cendre
A la limite d’un monde morne
Sournoiserie silence délabrement ?
Devant toi ce n’est plus maintenant
Que diamants et rubis qui jouent dans la poussière
Que plâtres retombés sur des carreaux de marbre
Avec des statues blanches des armes
Des mains de verre des vases pleins de larmes
Des nègres de velours et des roses passées
Au bas de murs caducs.
Il vient une dame éclatante et funèbre
Tôt apparue tôt disparue tôt reparue
Plus tôt encore nue
Qui est comme l’ombre d’une désolation.
Nue saignante et noire
Une flammèche en ses cheveux défaits
Rouge comme un oeillet qui crèverait la suie.
Foulant aux pieds les pierres
L’or et l’argent le fracas du cristal
Indifférente à l’opulence ou à la ruine
Dans la beauté d’une heure catastrophique.
Et tu la trouveras peut-être bonne actrice
La géante qui s’étend avec tranquillité
Sur le pavement comme sous un couteau
Tandis qu’alentour explose et se disperse
Le luxe fou de son théâtre de toujours
Que mille langues engloutissent.
(André Pieyre de Mandiargues)
Illustration: Julie Heffernan
Posted in poésie | Tagué: (André Pieyre de Mandiargues), actrice, argent, écarlate, étranglé, beauté, catastrophique, cendre, chercher, cheveux, coeu, dame, délabrement, diamant, engloutir, escalier, fracas, incendie, indifférente, jouer, larme, lierre, loque, luxe, oeillet, opulence, or, pierre, plâtre, porte, rubis, ruine, secret, silence, suie, théâtre, tranquillité | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2023
Illustration
LA BATAILLE
Nous avions épuisé les paroles d’amour.
De même que le silence s’établit
dans les rangs de deux armées
qui vont se livrer bataille,
le silence s’était fait entre nous.
J’ai livré la bataille d’amour.
Le bruit des sabres était nos baisers,
les soupirs des blessés étaient nos halètements,
le fracas des chars était dans nos artères…
Et je t’ai gardée contre moi, comme un étendard déchiré.
(Franz Toussaint)
Recueil: Le jardin des caresses
Editions: Paris Piazza
Posted in poésie | Tagué: (Franz Toussaint), amour, armée, artère, épuiser, étendard, baiser, bataille, blessé, bruit, char, déchirer, fracas, garder, halètement, parole, rang, s'établir, sablre, se livrer, silence, soupir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023
LE CHARME DU PLAISIR
1
Jeune beauté faite pour nos désirs
A la gaité joignez la volupté.
C’est la divinité
Qui soutient votre empire
Dans les bras d’un amant.
Que son cœur est charmant.
Qu’en pensez-vous ?
Bon je vous vois sourire.
2
Pour vos appas Lucie mon cœur soupire.
Laissez moi voir
Par dessous ce mouchoir
Ah le beau reposoir.
Souffrez que l’on admire.
Je voudrais que ma main
Y commette un larcin.
Qu’en pensez-vous ? (bis)
3
Quoi, vous boudez !
Lucie je me retire
J’irai plus bas chercher d’autres appas.
Si je fais du fracas
Vous n’aurez rien à dire ;
Si je donne du désir
Et aussi du plaisir
Qu’en pensez-vous ? (bis)
4
Il ne faut pas
Mourir vierge martyre.
Faisons un tour au palais de l’amour.
Des secrets de sa cour
Je vais vous instruire.
Son trône est un sofa,
Son sceptre le voilà
Qu’en pensez-vous ? (bis)
5
Suivez mes pas
Je suis un vaillant sire :
Cinq à six fois
C’est le moins de mes exploits
Cet ouvrage je crois,
C’est vous qui me l’inspirez.
Demain je reviendrai, je recommencerai
Qu’en pensez-vous ? (bis)
6
Fanchette, hé bien
Ne voulez-vous rien dire ?
Répondez donc si cela est ou non.
Vous savez qu’un garçon
Demande à se produire.
Son plus cher agrément
Est celui d’être amant
Qu’en pensez-vous (bis).
7
Qu’en pensez-vous
Plus belle que l’aurore ?
Vos yeux riant me rendront-ils content ?
Ne tardez pas longtemps
Tendre objet que j’adore.
Rendez-moi mon cœur joyeux.
Faites un amant heureux
Qu’en pensez vous ? (bis)
8
Qu’en pensez-vous ?
Ah daignez donc m’instruire.
Vos sentiments me semblent surprenants.
Un silence aussi grand !
Faites que mon cœur soupire.
Apprenez moi enfin
Quel sera mon destin.
Qu’en pensez-vous ? (bis)
9
Laissez charmer votre cœur Zémire
Pourquoi tarder
Puisqu’il faut s’engager.
Le temps est précieux
Quand le cœur le désire.
Comblerez-vous mes vœux ?
Oui, je lis dans vos yeux.
Qu’en pensez-vous ? (bis)
10
Oui cher Tircis votre amour j’accepte
Mais un amant doit agir prudemment.
Si je fus si longtemps
A demeurer muette,
C’est pour mieux sentir
Le charme du plaisir
Qu’en pensez-vous ?
Bon je vous vois sourire.
(Chansons du XVIIIè)
Posted in poésie | Tagué: (Chansons du XVIIIè), accepter, admirer, adorer, agir, agrément, amant, amou, appas, apprendre, aurore, bas, beauté, bouder, bras, charmant, charmé, charmer, cher, chercher, coeur, combler, commettre, content, cour, désir, désirer, demain, demander, demeurer, dessous, destin, dire, divinité, empire, exploit, fait, fracas, gaieté, garçon, inspirer, instruire, jeune, joindre, joyeux, laisser, larcin, lire, longtemps, main, martyr, mieux, mouchoir, mourir, muet, objet, ouvrage, palais, penser, plaisir, précieux, prudent, répondre, recommencer, rendre, reposoir, revenir, riant, s'engager, sceptre, se produire, se retirer, secret, sentiment, sentir, silence, sofa, souffrir, soupirer, sourire, soutenir, suivre, surprenant, tarder, temps, tendre, tour, trône, vaillant, vierge, voeu, voir, volupté, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 juillet 2023
Illustration: ArbreaPhotos
Dans le tourbillon et le fracas de la vie,
ô Beauté taillée dans la pierre,
tu restes muette et tranquille,
solitaire et lointaine.
A tes pieds l’éternel Amour murmure :
« Parle, parle-moi mon adorée ;
parle, ma bien-aimée. »
Mais tes paroles
restent figées dans la pierre,
ô insensible Beauté.
(Rabindranath Tagore)
Recueil: Le Jardinier d’Amour
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Rabindranath Tagore), adoré, amour, éternel, beauté, bien-aimé, figer, fracas, insensible, lointain, muet, murmurer, parler, parole, pied, pierre, rester, solitaire, tailler, tourbillon, tranquille, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
L’on voit aussi tomber les dictionnaires grecs
un soir avec fracas
dans l’étude angoissée.
Le haut vent fait choir les nids
et parfois dans le pauvre village
un pan de mur s’écroule
sur la femme qui songe.
(Jean Follain)
Illustration
Posted in poésie | Tagué: (Jean Follain), angoissée, étude, choir, dictionnaire, femme, fracas, grec, mur, nid, pan, pauvre, s'écrouler, songer, tomber, vent, village | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2022
Photo Reuters
GUERRE EN UKRAINE
Ici les amandiers sont en fleurs
un enchantement pour l’œil
qui aime la beauté
bientôt les orangers aussi
répandront leur parfum envoûtant
mais autre part la guerre fait rage
et le regard ne perçoit que ravage
et souffrance humaine
là ne fleurit aucun bourgeon
étouffés qu’ils sont dans la fumée
d’une violence barbare.
*
DESPOTE
La nuit a assailli l’aurore
et détourné de la paix
la précieuse lumière.
Le silence se tait
couvert par les détonations, le fracas des canons
et le hurlement des sirènes.
Impassible face à la douleur
─ même celle de son propre peuple
le despote russe.
*
COLOMBE DE LA PAIX
Il pleut.
il pleut de la tristesse
pour les victimes innocentes
pour la destruction d’un pays
pour l’ampleur de la violence meurtrière
affamée la tourterelle quitte
la protection de son arbre
un lacet semblable
à l’anneau noir autour de son cou.
(Germain Droogenbroodt)
Traduction Elisabeth Gerlache
Posted in poésie | Tagué: (Germain Droogenbroodt), affamer, aimer, amandier, ampleur, anneau, arbre, assaillir, aurore, étouffer, barbare, beauté, bourgeon, canon, colombe, cou, couvrir, détonation, détourner, despote, destruction, douleur, en fleurs, enchantement, envoûter, fleurir, fracas, fumée, guerre, humain, hurler, impassible, innocent, lacet, lumière, meurtrier, noir, nuit, oeil, oranger, paix, parfum, pays, peuple, pleuvoir, précieux, protection, quitter, rage, ravage, répandre, regard, se taire, semblable, silence, sirène, souffrance, tourterelle, tristesse, Ukraine, victime, violence | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021
Un petit soupir
A frôlé ma tempe
Un soupir jeune encore
Venu de loin
Malgré la colère du vent
Malgré le fracas des ferrailles
Perçant l’épaisseur de la terre
Bravant l’inimitable silence de la mort
Il est venu vers moi
Le dernier soupir
D’une rose
(Yvan Goll)
Posted in poésie | Tagué: (Yvan Goll), épaisseur, braver, colère, dernier, ferraille, fracas, frôlé, inimitable, mort, percer, rose, silence, soupir, tempe, terre, venir, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2021
Illustration: Rémi Polack
La Femme Peuplier
Celle qui porte la joie
dans chaque frisson sur sa peau on l’appelle
La Femme Peuplier
Elle va
nue et souriante
les bras grands ouverts
Du Peuplier
elle a le frémissement à chaque souffle qui passe
Elle n’appelle rien mais tout va vers elle
Joyeuse elle s’offre à la caresse qui vient Sans retenue
Celui qui a la chance de la voir quand elle va ainsi nue et offerte
peut trouver la joie tout entière
dans chaque boucle de ses cheveux
Elle n’apparaît dans aucun rêve
Il faut
pour la voir
être celui qui chemine et que la chance aide
Certains passent à côté d’elle
et ne la voient pas
Son offrande est si vaste qu’elle est silencieuse
Ceux qui passent
la tête encombrée des bruits du monde
et du fracas des disputes vaines
n’ont aucune chance de poser la main sur son sein
Ils disent que la joie n’existe pas
que celui qui a été blessé un jour
garde sa blessure pour toujours.
Savent-ils que d’une caresse La
Femme Peuplier peut les rendre à
la joie du monde?
La Femme Peuplier s’est mise en route
Elle est cette femme qui marche dans les rues
et rien ne la distingue des autres femmes
Mais ceux qui l’approchent
sentent un souffle nouveau
les caresser
Ils repartent d’un pas plus léger
vers celles qui les attendent dans les maisons
celles qu’ils appellent leurs femmes
Ils sourient sans savoir pourquoi.
(Jeanne Benameur)
Recueil: De bronze et de souffle, nos coeurs
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Jeanne Benameur), aider, aller, apparaître, appeler, approcher, attendre, à côté, blesser, blessure, boucle, bras, bruit, caresse, caresser, certain, chance, cheminer, cheveux, dire, dispute, distinguer, encombrer, entier, exister, femme, fracas, frémissement, frisson, garder, grand, joie, joyeux, léger, main, maison, marcher, monde, nouveau, nu, offert, offrande, ouvert, pas, passer, peau, peuplier, porter, poser, pourquoi, rêve, rendre, repartir, retenue, rien, rue, s'offrir, savoir, sein, sentir, silencieux, souffle, souriant, sourire, tête, toujours, trouver, vain, vaste, venir, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2021
Près du rail, où souvent passe comme un éclair
Le convoi furieux et son cheval de fer,
Tranquille, l’aiguilleur vit dans sa maisonnette.
Par la fenêtre, on voit l’intérieur honnête,
Tel que le voyageur fiévreux doit l’envier.
C’est la femme parfois qui se tient au levier,
Portant sur un seul bras son enfant qui l’embrasse.
Jetant un sifflement atroce, le train passe
Devant l’humble logis qui tressaille au fracas.
Et le petit enfant ne se dérange pas.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
Traduction:
Editions:
Posted in poésie | Tagué: (François Coppée), aiguilleur, atroce, éclair, bras, cheval, convoi, déranger, embrasser, enfant, envier, femme, fenêtre, fer, fiévreux, fracas, furieux, honnête, humble, intérieur, jeter, levier, logis, maisonnette, parfois, passer, petit, porter, rail, se tenir, sifflement, train, tranquille, tressaillir, vivre, voir, voyageur | 1 Comment »