Posts Tagged ‘tailler’
Posted by arbrealettres sur 12 mars 2021

La Dame de Syros
Bras croisés sur moi-même
je suis ma propre cage
à la fois prison et prisonnière
Visage absent du visage
nez repérant les morts serrés dans leurs bandelettes
ma silhouette silencieuse régnait
sur toute une nécropole
Le sculpteur de Syros le voulait il
m’avait élaguée tel un arbre malade
tailié le superflu à ma survie
effacé l’excédent à ma
temporalité gardé le cri invisible
le regard gelé tourné vers l’intérieur
Le sculpteur de Syros m’a voulue longiligne
comme un pieu
muette comme l’argile
immobile dans mon ossature
bras croisés au seuil de l’infini
(Vénus Khoury-Ghata)
Recueil: La Dame de Syros
Traduction:
Editions: Ekphrasis
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Posted in poésie | Tagué: (Venus Khoury Ghata), absent, arbre, argile, élaguer, bandelette, bras, cage, cri, croiser, effacer, excédent, garder, geler, immobile, infini, intérieur, invisible, longiligne, malade, mort, muet, nécropole, nez, ossature, pieu, prison, prisonnier, propre, règner, regard, repérer, sculpteur, serrer, seuil, silencieux, silhouette, superflu, survie, tailler, temporalité, tourner, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2021

La Tête à couper
Homme de nulle part
Immobile sur la page blanche de la langue
Couteau dans la gorge
Homme de nulle part
qui broie le langage et ses pierres
comme d’autres broient leurs vertèbres
Homme de nulle part
dont tous les sens se jettent dans le vide
exilé dans la langue
Homme de nulle part
Photocopie recto A4 noir et blanc
que l’on lave sur les murs d’un business plan
Homme de nulle part
Photocopie du caporal-solitude
Voix étouffée du quotidien
Homme de nulle part
Chômeur de longue haleine
Ils te jetteront du haut d’une montagne
taillée à pic dans tes entrailles
Balayés par la pluie
tes rêves ne laisseront aucune trace.
(Christophe Dauphin)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Totems aux yeux de rasoir, poèmes 2001-2008
Traduction:
Editions: Librairie-Galerie Racine
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Posted in poésie | Tagué: (Christophe Dauphin), à-pic, étouffer, balayer, blanc, broyer, business plan, caporal, chômeur, couper, couteau, entrailles, exiler, gorge, haleine, haut, homme, immobile, laisser, langage, langue, laver, long, montagne, mur, noir, numme part, page, photocopie, pierre, pluie, quotidien, rêve, recto, se jeter, sens, solitude, tailler, tête, trace, vertèbre, vide, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 30 janvier 2021

C’EST UN COQ…
C’est un coq dont le cri taille à coups de ciseaux
l’azur net qui s’aiguise au tranchant du coteau.
Mais je veux autre chose encore?
C’est la salle à manger sur un parc, à midi.
Une femme en blanc, lourde et blonde, pèle un fruit.
— Je veux voir autre chose encore?
C’est une eau tendrement aimée par le village
qui s’y mire et dénoue sur elle ses feuillages,
— Je veux voir autre chose encore?
Mais quoi donc? — Oh! Tais-toi, car je souffre!
Je veux je veux voir, je veux voir au-delà de mes yeux
je ne sais quelle chose encore…
(Francis Jammes)
Recueil: Clairières dans le Ciel
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Jammes), aimer, au-delà, azur, blond, ciseau, coq, coteau, coup, cri, dénouer, eau, encore, femme;blanc, feuillage, fruit, lourd, midi, net, parc, peler, quoi, s'aiguiser, salle à manger, savoir, se mirer, se taire, souffrir, tailler, tendre, trancher, village, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 janvier 2021

Illustration: James Jacques Joseph Tissot
Dans la barque oubliée,
le fil des reflets
nous emporte le
long des rives
aux verts contrastés.
Jaillissent des boutons rosés,
curieux, par milliers,
tendus vers le bleu du ciel.
Avec urgence
ils froissent leurs pétales de soleil.
Les friselis des arbres fleurissent
retiennent leur rire
devant le vert franc
des nuages de canopée bien taillés.
bambous
bambous noirs
bambous
bambous droits
pulse le vert tendre
A travers les entrelacs des branches
la transparence s’apprivoise.
Elle verdit
au plus près des nervures,
le grand écart de la sève
qui n’attend plus.
Lumière à ne plus savoir
à voguer sur l’instant
à fermer nos paupières chlorophylles.
Les pierres ont guidé nos errances.
Le pont moussu n’a pas arrêté notre barque
et sans cesser
la lumière douce du couchant
nous berce encore dans son sillage.
(Brigitte Sensevy)
Recueil: Bruissement d’elles
Traduction:
Editions: L’Harmattan
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Posted in poésie | Tagué: (Brigitte Sensevy), arbre, arrêter, attendre, à travers, écart, bambou, barque, bercer, bleu, bouton, branche, canopée, cesser, chlorophylle, ciel, constrater, couchant, curieux, doux, droit, emporter, encore, entrelacs, errance, fermer, fil, fleurir, franc, friselis, froisser, guider, instant, jaillir, long, lumière, millier, moussu, nervure, noir, nuage, oublier, paupière, pétale, pierre, pont, pulser, reflet, retenir, rire, rive, rose, s'apprivoiser, savoir, sève, sillage, soleil, tailler, tendre, transparence, urgence, verdir, vert, voguer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 septembre 2020

Illustration
L’homme cerf-volant
Le regard porté par un fil
Au bout duquel dansaient
Ici et là
Les couleurs d’une liberté
Avortée de l’aube
De rêves taillés dans
Les veines de l’enfance
A le voir, avancer le pas
Chaloupé, la bouche
Engloutissant le ciel
Habité, d’une
Etrange fougue
Bousculant les passants
Car le vent, le vent
Tournait vite
On se demandait, qui
De l’homme ou du cerf-volant
Tenait l’autre
Vivant
(Marine Giangregorio)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: numéro 87 de Traction-Brabant
Traduction:
Editions: Traction-Brabant Patrice Maltaverne
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Posted in poésie | Tagué: (Marine Giangregorio), aube, avancer, avorter, étrange, bouche, bousculer, cerf-volant, chalouper, ciel, couleur, dnser, enfance, engloutir, fil, fougue, habiter, homme, liberté, pas, passant, porter, rêve, regard, se demander, tailler, tenir, tourner, veine, vent, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 mars 2020

Invitation
Le vent et l’orage cinglant autour de moi,
je monte là-haut sur la montagne et la lande.
Qui veut me rejoindre ? Qui veut gravir les cimes avec moi ?
Traverser les torrents, tailler son chemin dans la neige ?
Ce n’est pas dans le cercle étriqué des cités
que j’habite, à l’étroit entre vos portes et vos murs ;
au-dessus de moi Dieu est bleu dans le ciel,
contre moi le vent et la tourmente se rebellent.
Ici dans mes domaines je joue avec la solitude,
de l’infortune je me suis fait une amie.
Qui veut vivre vaste ? Qui veut vivre libre ?
Qu’il grimpe ici sur les sommets battus par les vents.
Je suis le seigneur de la tempête et de la montagne,
je suis l’Esprit de liberté et de fierté.
Fort doit-il être et allié du danger,
qui partage mon royaume et marche à mes côtés
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), allié, ami, au-dessus, étriqué, étriquer, étroit, battre, bleu, côte, cercle, chemin, ciel, cime, cingler, cité, danger, Dieu, domaine, esprit, fierté, gravir, grimper, habiter, infortune, invitation, jouer, lande, là-haut, liberté, marcher, montagne, monter, mur, neige, orage, partager, porte, rejoindre, royaume, se rebeller, seigneur, solitude, sommet, tailler, tempête, torrent, tourmenté, traverser, vaste, vent, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2019

Illustration: Mako Moya
ANGOISSE
Ma plume tremblante
Et ma main de glace,
Un bout de papier,
Bougie clignotante,
Ombre qui nuage
Par-dessus ma main,
Et c’est un cercle et ce cercle prend fin.
Mais dans cet abîme
Où je suis assise
Passe en frémissant
Ainsi qu’un éclair
Ce visage en moi toujours qui me point.
Et l’angoisse
Flotte sur moi comme une écharpe,
Recouvre ma tête,
Le bout de papier,
Le vin de la vie
Et la lueur de la bougie
Et le malheur de la clarté.
Dans l’ombre ma table
Qui vient et qui va
Saoule se balance
Par-ci et par-là,
Chaque planche à part
Fendue et taillée,
Assurément c’est pour rire
Que je suis assise à présent
Croyant que j’écris
Et croyant que c’est un chant.
(Kadia Molodowski)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Kadia Molodowski), abîme, aller, angoisse, assis, écharpe, éclair, écrire, bougie, cercle, chant, clarté, clignoter, croire, fendre, fin, flotter, frémir, glace, main, malheur, nuager, ombre, papier, passer, plache, plume, recouvrir, rire, saoûl, se balancer, tailler, tête, tremblant, venir, vie, vin, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2019
![Alphonse Mucha Winter 1897 32x73cm panel [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/alphonse-mucha-winter-1897-32x73cm-panel-1280x768.jpg?w=620&h=1460)
Qui taillera cette vigne
Au pâle soleil d’hiver ?
— Là-haut, passeront des cygnes ;
Là-bas, les blés seront verts —
S’il te regarde d’ici,
Il te verra frileuse et fine ;
Mais il aura d’autres soucis
Que ta fine beauté divine ;
Et nul autre, d’heures en heures,
Jour par jour, et saison par saison
— Que tu souries ou pleures
Au long de tes horizons —
Nul autre, attentif et grave,
Souriant et triste à la fois,
Ne suivra le geste suave
De ta lèvre qui chante à mi-voix.
(Francis Vielé-Griffin)
Illustration: Alphonse Mucha
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Posted in poésie | Tagué: (Francis Vielé-Griffin), attentif, beauté, blé, chanter, cygne, divine, fine, frileuse, grave, hiver, horizon, lèvre, pleurer, regarder, saison, soleil, souci, sourire, suave, tailler, triste, vert, vigne | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2019

MAÇONNERIE
Tu m’as pris
pour un homme qui voulait mourir.
Pierre indifférente, réfractaire à l’enclume la plus verte,
la terre était page, l’attente la plus
sereine avant le mot, et c’était toi,
faille où l’oeil commençait
à voir, c’était toi qui mourais,
à me garder vivant. Au-delà du mur
tu taillais la pierre,
et quand les pierres furent assez petites
pour défier la terre, tu les enfouis, voix dans l’urne,
et les brisas pour les faire
se ranimer sous tes pieds, comme si elles
chantaient, pour qu’elles me guérissent,
bestiaire exsangue
du souffle, et me coupent
de leurs arêtes vives.
Tu me fis saigner.
(Paul Auster)
Illustration: Alberto Pancorbo
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Auster), arête, bestiaire, exsangue, guérir, maçonnerie, mourir, mur, oeil, pierre, ranimer, saigner, souffle, tailler, urne, vivant, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 août 2019

Ne sont nullement taillées pour moi
ces marches de pierre que ne cesse
de gravir en rêve
(Tawara Machi)
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