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Poésie

Posts Tagged ‘voguer’

Pourtant j’ai souvent la sensation (Edvard Munch)

Posted by arbrealettres sur 31 mars 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Pourtant j’ai souvent
la sensation que je dois
éprouver cette angoisse —
elle m’est nécessaire
— et que je ne pourrais pas
vivre sans — Souvent
je ressens aussi que la maladie
a été nécessaire — Dans
les périodes sans angoisse
et sans maladie je me suis
senti comme un bateau
voguant par vent violent —
mais sans gouvernail
— et me suis demandé vers où?
où vais-je échouer ?

(Edvard Munch)

Recueil: Mots de Munch
Traduction: Hélène Hervieu
Editions: de la réunion des grands musées nationaux – Grand Palais

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Toutes les natures ont leur inclination (Dante)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration: Josephine Wall
    
Toutes les natures ont leur inclination,
plus ou moins, selon leurs genres divers,
rapprochées de leur principe :

d’où vient qu’elles voguent vers divers ports
à travers la grande mer de l’Etre,
emportées chacune par l’instinct qu’elle a reçu :
celui-ci emporte le feu vers la lune ;
celui-ci meut les cœurs mortels ;
celui-ci condense et unit en une masse la terre.

Et les flèches de cet arc n’atteignent pas seulement
les créatures privées d’intelligence,
mais celles aussi douées d’intelligence et d’amour.

La Providence ordonnatrice de ce vaste tout,
par l’effusion de sa lumière
maintient perpétuellement en paix le ciel
où tourne le Cercle le plus rapide.

(Dante)

 

Recueil: Paradis
Traduction:
Editions:

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Bref (Barbara)

Posted by arbrealettres sur 12 février 2023



Illustration: Margarita Sikorskaia
    
Bref

La fille, pour son plaisir,
Choisit le matelot.
L’eau voulut des navires
Pour voguer à son eau.
L’homme choisit la guerre
Pour jouer au soldat
Et partit pour la faire
Sur l’air de « Ca ira ».
Bref, chacun possédait
Ce qu’il avait souhaité.

Moi, je voulais un homme
Ni trop laid, ni trop beau,
Qui promènerait l’amour
Sur les coins de ma peau,
Un homme qui, au petit matin,

Me prendrait par la main
Pour m’emmener croquer
Un rayon de soleil.
Moi, je voulais un homme.
A chacun sa merveille
Et la vie, en passant
Un jour, me l’amena.

Puis, la fille prit des coups
Par son beau matelot.
La guerre, en plein mois d’août,
Nous faucha le soldat.
Le navire qui passait
Juste à ce moment-là,
Le navire qui passait
Prit l’eau et puis coula.
Bref, on ne sait pourquoi
Mais tout se renversa.

Moi, je pris en plein coeur
Un éclat de son rire
Quand il jeta mon bonheur
Dans la fosse aux souvenirs.
Je le vis s’en aller,
Emportent mon soleil,
Emportant mes étés.
J’avais voulu un homme.
J’aurais dû me méfier :
Cette garce de vie,
Un jour, me le reprit.

Qu’importe si la vie
Nous donne et nous reprend
Puisqu’ici-bas, tout n’est
Que recommencement.
La fille, pour son plaisir,

Reprendra des matelots.
On refera des navires
Pour le ventre de l’eau.
Y aura toujours des guerres
Pour jouer aux soldats
Qui s’en iront les faire
Sur l’air de « Ca ira ».

Eh ben moi, je reprendrai un homme.
Pas de mal à ça,
Un homme.
Les hommes, j’aime ça.
Un homme, un homme, un homme…

(Barbara)

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DANS L’ESTUAIRE VOGUE LE NAVIRE (Zhu Xi)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    
DANS L’ESTUAIRE VOGUE LE NAVIRE

La nuit dernière sur le petit navire : un ciré pour la pluie,
Plein fleuve de vent et de vagues : à la nuit qu’y faire ?
Ce matin seul, on veut rouler la toile pour regarder,
Rien n’a changé : des montagnes bleues et des bois verts partout.

***

(Zhu Xi) (1130-1200)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

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Au fond de l’abîme (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022



 

Au fond de l’abîme
Je vogue à la voile

Alors qu’une étoile

S’accroche à la cime.

(Jean-Baptiste Besnard)

 

Illustration

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Errance (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 3 juillet 2022



Errance

Sans cesse je vais
Sous des ciels mouillés
Sur des eaux où flottent
Voyages et rêves

Je vais où fleurit
La rose des vents
Sur la mer où voguent
Les pêcheurs de lunes.

(Jean-Baptiste Besnard)

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Vogue vers l’éternel (Jean Follain)

Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022




…vogue vers l’éternel
et vend à satiété
les grands clous qui fulgurent.

(Jean Follain)

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L’ONDINE (Michel Lermontov)

Posted by arbrealettres sur 14 avril 2022




    
L’ONDINE

Une ondine voguait dans la baie azurée,
Par la pleine lune éclairée.
Elle lançait au ciel, pour effleurer la lune,
L’écume d’argent des lagunes.

On voyait dans les eaux, tremblante palpiter
La nuée à l’éclat reflété.
Et l’ondine chantait sa chanson qui captive
Les humains écoutant sur la rive.

Et l’ondine chantait: «Dans mon sombre séjour
Luit un pâle reflet du jour.
On y voit des troupeaux de poissons d’or errants,
On y voit des palais transparents.

Et là sur le grand banc de sable au fond des eaux,
A l’abri de touffus roseaux,
Dort un fier chevalier, des vagues le butin
Apporté d’un pays lointain.

Dans le calme des nuits, pour nous c’est une joie
Que de peigner ses cheveux de soie.
Sur son front, sur sa bouche, immuablement froids,
Nous l’avons embrassé maintes fois.

Mais nos ardents baisers n’ont pu le remuer,
Il demeure froid et muet.
Sa tête sur mon sein retombe, en se penchant,
Il reste insensible à mon chant.»

Telle était la chanson plaintive de l’ondine,
Au-dessus de la vague argentine.
On voyait dans les eaux, tremblante palpiter
La nuée à l’éclat reflété.

(Michel Lermontov)

Recueil: Michel Lermontov Poèmes
Traduction: Igor Astrow
Editions: Du Tricorne

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HOSPES COMESQUE (Marguerite Yourcenar)

Posted by arbrealettres sur 11 mars 2022



Illustration: Ernest Pignon-Ernest
    
HOSPES COMESQUE

Corps, portefaix de l’âme, en qui peut-être croire
Serait plus vain, cher corps, que de ne t’aimer pas;
Coeur sans fin transmuté dans ce vivant ciboire;
Bouche toujours tendue aux plus récents appâts.

Mers où l’on peut voguer, sources où l’on peut boire;
Froment et vin mêlés au rituel repas;
Alibi du sommeil, douce cavité noire;
Inséparable terre offerte à tous nos pas.

Air qui m’emplis d’espace et m’emplis d’équilibre;
Frissons au long des nerfs; spasmes de fibre en fibre;
Yeux sur l’immense vide un peu de temps ouverts.

Corps, mon vieux compagnon, nous périrons ensemble.
Comment ne pas t’aimer, forme à qui je ressemble,
Puisque c’est dans tes bras que j’étreins l’univers ?

(Marguerite Yourcenar)

Recueil: Les charités d’Alcippe
Traduction:
Editions: Gallimard

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Vois comme sur la vaste rivière (Fiodor Tiouttchev)

Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2021




    
Vois comme sur la vaste rivière,
Portés par les eaux réveillées,
Vers l’immense infini de la mer,
Les blocs de glace voguent d’affilée.

Qu’ils s’irisent au soleil éclatant,
Ou bien la nuit, dans les ténèbres,
Tous, fondant inexorablement,
Ils voguent vers un même terme.

Tous ensemble, petits et grands,
Perdant la forme qu’ils avaient jadis
Tous, insensibles et indifférents,
S’en vont rejoindre les fatals abysses.
Ô toi, mirage de notre esprit,

Toi, notre petit
Moi humain,
N’est-ce point là le sens de ta vie,
N’est-ce point là ton vrai destin ?

(Fiodor Tiouttchev)

Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences

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