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ADIEU LOUISON MON COEUR (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023




    
ADIEU LOUISON MON COEUR

1

Adieu chère Louison
Il faut partir tout de bon
Je vais voguer sur ces flots.
Dedans mon vaisseau
Conserve moi tes amours.
Chère mignonne.
Belle quand je reviendrai
Je t’épouserai.

2

Va, tu me perces le cœur
De m’annoncer ce malheur.
Voudrais-tu m’abandonner,
Et me quitter ?
Tu dois pourtant cher amant
Connaître mon zèle.
Me laissant dans l’embarras
Je cours au trépas.

3

Rassure toi de ma foi,
Belle, je n’aime que toi.
Tu connaîtras ton amant
Toujours constant.
Non, jamais d’autres beautés
Ne saurons me plaire.
Je te promets mon cher cœur
De faire ton bonheur.

4

Je crains que le mauvais temps
Ne fasse du changement
Lorsque la mer est agitée,
Vient à gronder,
L’on est fort embarrassé
Dans la nuit obscure.
Tu regretteras le moment
De l’embarquement.

5

Le grand dieu des matelots
Gardera notre vaisseau.
Lui seul peut nous préserver
De tous ces dangers.
Va, nous serons gouvernés
Par un bon pilote
Qui nous conduira au port,
Fera ses efforts.

6

Adieu mon fidèle amant.
Que ce départ est surprenant,
Me causera aujourd’hui Des pleurs !
Ah quelle douleur
Ressouviens-toi, cher amant,
De ta maîtresse
Que tu laisses sans secours
Jusqu’à ton retour

7

Il faut donc vous dire adieu
Embrassons-nous tous les deux.
Que le départ est fâcheux.
Dans ce triste lieu
L’équipage est préparé.
J’entends que l’on m’appelle.
Adieu Louison, mon cœur
Je pars tout à l’heure.

8

Dieu, soyez mon protecteur.
De Colin mon serviteur
Vous pouvez le préserver
De tous les dangers.
Il me quitte en effet
L’objet que j’aime.
Mais je languirai toujours
Jusqu’à ton retour.

(Chansons du XVIIIè)

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ENFIN SORTIE DU COUVENT GRÂCE À SON AMANT (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023



    

ENFIN SORTIE DU COUVENT GRÂCE À SON AMANT

1

Par le laurier de l’amour
On triomphe des belles (bis).
Par le laurier de l’amour
Les cœurs les plus rebelles
On les soumet un jour.
Par lui je te prie
Par le laurier de l’amour.

2

Rassure mon triste cœur
De la mélancolie (bis)
Rassure mon triste cœur.
Je suis jeune et jolie,
Je ne vis qu’en langueur.
Rassurez, rassurez
Rassurez mon triste cœur.

3

Brisez-moi mon cadenas
Serrurier de Cythère (bis).
Brisez-moi mon cadenas.
Ne crains point d’autres affaires.
Otez-moi d’embarras.
Brisez-moi, brisez-moi
Brisez-moi mon cadenas.

4

Par un compliment joli
Obtiens ma jouissance (bis)
Par un compliment joli
Mens pas en ma présence.
Puis donne moi ta vie.
Par lui je te prie,
Par un compliment joli.

5

Sous le nom de l’amitié
Console toi ma chère (bis).
Sous le nom de l’amitié
Ne crains point d’en trop faire.
Je puis te sauver la vie,
Sous le nom, sous le nom, sous le nom
Sous le nom de l’amitié.

6

Sous le nom de l’amitié
Console toi ma chère (bis).
Sous le nom de l’amitié
Ta mère téméraire
Aura de toi pitié,
Sous le nom, sous le nom,
Sous le nom de l’amitié.

7

Tu vas sortir du couvent,
Mon cœur l’affaire est faite (bis).
Tu vas sortir du couvent.
Mon âme est satisfaite,
Rends mon esprit content.
Iris, ton cher amant
Te fait sortir du couvent.

8

Puisque j’ai ma liberté
Pensons au mariage (bis).
Puisque j’ai ma liberté
C’est le seul avantage
De deux infortunés.
Puisque j’ai, puisque j’ai,
Puisque j’ai ma liberté.

(Chansons du XVIIIè)

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LES VENDANGES DE L’AMOUR (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2023



Illustration: Noël Hallé
    
LES VENDANGES DE L’AMOUR

1

Me voilà revenue de vendanges.
Que j’ai du malheur
J’ai perdu mon panier sans anse.
Me voilà revenue des vendanges.
C’est une saison favorable pour les garçons
Dans les vignes on badine on s’amuse
Et à la maison il faut avoir bien des excuses.
Si maman savait toutes ces ruses
Elle me gronderait, jamais je n’y retournerai.
Me voilà revenue (bis).

2

Un beau jour dans la vigne à ma tante
Colin s’y trouva. Non je n’en puis me défendre.
Un beau jour dans la vigne à ma tante
Le fripon soudain m’a mené dans un petit coin.
Quand nous fûmes enfoncés dans la vigne
Me prit un baiser, hélas c’était à la sourdine
Quand nous fûmes enfoncés dans la vigne
Mon cœur soupira, jugez de mon embarras.
Un beau jour (bis).

3

Je suis à présent bien plus savante.
Si maman le sait elle ne serait pas trop contente.
Je suis à présent bien plus savante.
C’est le travail d’amour qui m’a joué un pareil tour.
Hélas quand on a le cœur tendre
D’un perfide amant on a grand peur à s’en défendre.
Hélas quand on a le cœur tendre
On peut sans tarder dire adieu à sa liberté
Je suis à présent (bis).

4

Depuis le temps mon malheur s’augmente
Un grand mal de cœur tous les matins me tourmente
Je vois tous les jours que mon jupon devient trop court.
Filles qui allez en vendange
Prenez garde à vous, car ils sont pleins de tours
Depuis ce temps (bis).

(Chansons du XVIIIè)

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L’AMANT VICTIME (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023




    
L’AMANT VICTIME

1

Un jour j’étais à m’amuser
Ou j’attendais mon amant soupirer.
En soupirant elle disait tout bas :
Amour, amour, tire moi d’embarras
Ciel quel tourment ; faut-il qu’un amant
Soit la victime de tant de tourment ?

2

Je la suivais de pas à pas
En me voyant seulette entre ses bras
Je plains ton sort, la raison dit encore :
Faut-il qu’un amant se soumette à l’instant ?
Ciel quel tourment ; faut-il qu’un amant
Soit la victime de tant de penchant ?

3

Amant trompeur tu as ravi mon cœur
Viens promptement soulager mes langueurs.
Je n’en dis rien que chacun garde le sien.
Moi j’ai trouvé mon berger dans le pré.
Ciel quel tourment ; faut-il qu’un amant
Soit la victime de tant de tourment ?

4

Si tu venais sur le vert gazon
J’aimerais mieux livrer tous mes moutons
A tous les loups qui sont dans la forêt.
Si j’attendais mon amant soupirer
Ciel quel tourment ; faut-il qu’un amant
Soit la victime de tant de penchant ?

(Chansons du XVIIIè)

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LA BATELIÈRE ÉVANOUIE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023



Illustration

    

LA BATELIÈRE ÉVANOUIE

1

Sur le bord de la rivière
Un jour m’allant promener
J’aperçus une batelière
De moi elle s’est approchée,
En me disant d’un air si tendre
« Monsieur, venez me passer l’eau »
Sur ma foi (sans) plus attendre (bis)
J’ai entré dans son bateau (bis).

2

Quand nous y fûmes au large
Le vent se mit à souffler.
J’apercevais que l’orage,
Les eaux se sont abaissées.
Mon bateau fait la cadence,
Est tout prêt à renverser,
La belle perd connaissance (bis)
Sans me pouvoir plus parler (bis).

3

Je ne savais comment faire,
Me voyant en pareil cas.
J’employais mon savoir faire
Pour la tirer d’embarras.
Son corset je lui délace
Pour qu’elle puisse respirer.
Son cœur froid comme une glace (bis)
M’annonce tout le danger (bis).

4

Par bonheur que dans ma poche
J’avais un joli flacon.
Je le prends, je le débouche.
Cette odeur je lui fait sentir.
Le beau bouchon reprend lumière,
Me regarde tendrement
Me prend ma main, me la serre (bis).
Je l’embrasse tendrement (bis).

5

J’apercevais que l’orage
Les eaux s’étiont abaissées.
La belle reprend courage.
En voyant nous approcher
Elle m’embrassa cette belle.
Et en me donnant la main,
En me disant d’un air tendre (bis),
Demain vous repasserez (bis)

(Chansons du XVIIIè)

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Myson (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 23 décembre 2020



    

Myson

Myson fut connu dans la Grèce
Par son amour pour la sagesse ;
Pauvre, libre, content, sans soins, sans embarras,
Il vivait dans les bois, seul, méditant sans cesse,
Et par fois riant aux éclats.
Un jour deux grecs vinrent lui dire :
De ta gaîté, Myson, nous sommes tous surpris :
Tu vis seul ; comment peux-tu rire ?
Vraiment, répondit-il, voilà pourquoi je ris.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

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JE DIS TOUJOURS LA MÊME CHOSE (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 23 juin 2020



Illustration: Pablo Picasso
    
JE DIS TOUJOURS LA MÊME CHOSE

Je dis de toi et de la rose
Mes poèmes sont évidents
Je dis toujours la même chose
La vie l’amour la mort le temps

Prenant les phrases toutes faites
les vérités de tous les jours
je ne suis ni ange ni bête
mais je me répète toujours

Je dis de toi et du bonheur
et la chaleur d’être avec toi
Je dis de toi et du malheur
le tourment de n’être que moi

Je dis ce que chacun devine
l’a b c de la clef des chants
Le fil sans fin que j’embobine
n’est qu’un gros fil cousu de blanc

Je me répète et recommence
Je ne dis que ce que je sais
mon souci mon insouciance
mon embarras C’est bien assez

Je me reprends sans fin ni cesse
Est-ce vraiment vraiment le même
qui dans sa fausse vraie paresse
n’est que l’absence de soi-même

Toujours distrait si je médite
toujours ailleurs si je suis là
qui donc en moi veille et persiste
à être moi si malgré moi

Un jour vient où la persistance
que j’avais cru perdre à tous vents
devient le fil de la constance
signant la trace d’un vivant

Ce n’est peut-être que ma mort
qui saura bien photographier
fini le jeu de j’entre-et-sors
cet inconnu qui m’échappait

Il dit toujours la même chose
il redécouvre à chaque instant
la même évidence morose
la même joie qui n’a qu’un temps

Mais un seul fruit songe et s’accroît
dans la fleur en métamorphose
se répétant moins qu’on ne croit
disant toujours la même chose.

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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Ouvrir les mains (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 9 mars 2019



Il ne suffit pas de lever les mains,
Ni de les abaisser
ou de dissimuler ces deux gestes
sous les embarras intermédiaires.

Aucun geste n’est suffisant,
même s’il s’immobilise comme un défi.

Reste une seule solution possible:
ouvrir les mains
comme si elles étaient des feuilles.

(Roberto Juarroz)

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Et nous, les deux fois nés d’aujourd’hui (Hilda Doolittle)

Posted by arbrealettres sur 23 juillet 2018



Les murs ne tombent pas
[14]

Et nous, les deux fois nés d’aujourd’hui,
avons pourtant nos mauvais moments quand

traînant la vaine
bogue du moi derrière nous,

nous sommes obligés d’avouer
malaise et embarras ;

nous tirons sur cette coquille morte,
luttons mais il nous faut attendre

que le nouveau Soleil sèche
les humeurs de l’ancien corps ;

maladroits, nous traînons cette vieille
volonté, vieille volition, vieille habitude

partout avec nous ;
nous sommes ces gens,

nostalgiques, entêtés, ironiques,
qui ne veulent rien savoir

de la reconstruction d’un monde neuf,
dans la confédération du travail,

des questions de pratique en art
et du catalogage des utilités :

ô, ne regardez pas
dans l’air,

vous qui êtes pris
dans l’amas labyrinthique

de sable déroutant
des efforts de notre temps ;

vous serez, moins effrayés
que paralysés par l’inaction,

et d’ailleurs,
nous n’avons pas rampé bien haut

sur notre brin d’herbe individuel
vers notre étoile individuelle.

***

Yet we, the latter-day twice-born,
have our bad moments when

dragging the forlorn
husk of self after us,

we are forced to confess to
malaise and embarrassment;

we pull at this dead shell,
struggle but we must wait

till the new Sun dries off
the old-body humours;

awkwardly, we drag this stale
old will, old volition, old habit

about with us;
we are these people,

wistful, ironical, wilful,
who have no part in

new-world reconstruction,
in the confederacy of labour,

the practical issues of art
and the cataloguing of utilities:

O, do not look up
into the air,

you who are occupied
in the bewildering

sand-heap maze
of present-day endeavour;

you will be, not so much frightened
as paralysed with inaction,

and anyhow,
we have not crawled so very far

up our individual grass-blade
toward our individual star.

(Hilda Doolittle)

Illustration: Vladimir Kush

 

 

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EMBARRAS MATINAL (Nikiforos Vrettakos)

Posted by arbrealettres sur 3 Mai 2018




    
EMBARRAS MATINAL

Le sol ondule autour
de mes pieds. Les fleurs sauvages
dans leur multitude, me font obstacle,
me barrent la route
m’empêchent de passer.
Je me sens embarrassé.
J’ai l’impression que m’entourent des milliers
de jolis petits poèmes.

Étudiant toute ma
vie la perfection,
je pense immobile
à la modicité de mes vers.

(Nikiforos Vrettakos)

 

Recueil: LA MYTHOLOGIE DES FLEURS
Traduction: N. Lygeros
Editions:

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