Posts Tagged ‘changement’
Posted by arbrealettres sur 24 février 2023

Ne me donnez rien de fixe, d’assis, de statique.
Ne me donnez pas l’infini ou l’éternel :
rien de l’infinité, rien de l’éternité.
Donnez-moi le calme, le blanc bouillonnement,
l’incandescence et la froideur du moment incarné :
le moment, la chair vive de tout changement,
de toute hâte et de toute opposition :
le moment, le présent immédiat,
le Maintenant.
(David Herbert Lawrence)
Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket
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Posted in poésie | Tagué: (David Herbert Lawrence), assis, éternel, éternité, blanc, bouillonnement, calme, chair, changement, donner, fixe, froideur, hâte, immédiat, incandescence, incarné, infini, infinité, maintenant, moment, opposition, présent, rien, statique, vif | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Piao, prince de Pai-ma
Afflictions du coeur et tourments de l’âme,
Demeurez au-dehors — je ne dirai plus rien !
Les yeux de l’homme bravent l’horizon des Quatre Mer
Dix mille lis ne sont pour lui que porte voisine.
L’amour fraternel ne saurait déserter
Et la distance nous ramène sans cesse au plus près.
Il serait vain de partager nos lits,
Sans avoir jamais partagé nos peurs et nos joies.
L’angoisse trop couvée n’apporte que maux et fièvres.
Infantilité ! Sentimentalité de femme !
Mais le sang et la chair à jamais séparés
Hurlent en moi amertume et peine.
Amertume et peine — que sont ces regards du cœur ?
Les décrets du Ciel n’apportent que désespoir.
Inutile donc de courir les rangs immortels.
Maître Sung nous a fait rêver trop longtemps.
Changements et malheurs sont sur nous.
Qui pourrait bien vivre au-delà de cent ans ?
Nous sommes séparés — ce sera pour toujours.
Mais j’attends encore tes mains dans les miennes.
Prince, prends soin de ton corps digne.
Et puissions-nous, ensemble,
Connaître les jours aux cheveux blancs.
Je retourne mes larmes et retrouve ma route.
Mon pinceau scelle mes voeux de vie belle.
Au revoir désormais.
(Zao Zhi)
(192-232)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Zao Zhi), affliction, amertume, amour, angoisse, apporter, attendre, au-dehors, au-delà, au-revoir, âme, beau, blanc, braver, chair, changement, cheveux, ciel, coeur, connaître, corps, courir, couver, décret, déserter, désespoir, demeurer, digne, dire, distance, ensemble, femme, fièvre, fraternel, homme, horizon, hurler, immortel, infantilité, inutile, joie, jour, larme, li, lit, longtemps, maître, main, mal, malheur, mer, partager, peine, peur, pinceau, porte, pouvoir, près, prince, ramener, rang, rêver, regard, retourner, retrouver, rien, route, sang, sans cesse, savoir, séparer, sceller, sentimentalité, soin, toujours, tourment, vain, vie, vivre, voeu, voisin, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2022

Illustration: Shan Sa
Le « fu »* de la Chouette
Le grand homme ne fléchit pas.
Il reste droit au coeur de mille changements ;
Ils ne sont pour lui qu’une même compromission.
L’homme abêti s’enchaîne aveugle à la coutume
Et souffre sans fin comme un prisonnier qui s’engeôle.
Le sage sait plier au bel abandon des choses.
Il lie sa vie au rythme saint du Tao seul.
Mais voici la foule qui s’enténèbre
Dans la soif et la haine qui plombent leur coeur.
Limpide et calme, l’homme véritable
Trouve la paix céleste dans le Tao seul.
Écartant la sagesse, oublieux des formes,
Dégagé, hors du souci de soi, vif et sauvage,
Plein d’une ampleur vide, il vole sur les ailes du Tao.
Porté par le flux, il navigue à la proue du monde.
Il trouve repos sur les îlots du fleuve,
Libérant son corps au destin,
Départie des craintes égoïstes,
Sa vie est flottaison,
Sa mort est grand repos.
Dans le calme tranquille
Qui rappelle au coeur des printemps,
Une barque sans amarre au courant sans objet.
Il regarde la perle de vide que sa vie a sertie.
Son destin ajouré le libère du chagrin d’exister.
(Jia Yi)
(201-169)
(*Fu: poème chinois en prose)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Jia Yi), abandon, abêtir, aile, ajourer, amarre, ampleur, aveuglé, écarter, égoïste, îlot, barque, calme, céleste, chagrin, changement, chose, chouette, coeur, compromission, corps, courant, coutume, crainte, dégager, départir, destin, droit, exister, fin, fléchir, fleuve, flottaison, flux, forme, foule, haine, homme, libérer, lier, limpide, monde, mort, naviguer, objet, oublieux, paix, perle, plein, plier, plomber, porter, printemps, prisonnier, proue, rappeler, regarder, repos, rester, rythme, s'enchaîner, s'engeôler, s'enténébrer, sage, sagesse, saint, sauvage, sertir, soif, souci, souffrir, Tao, tranquille, trouver, véritable, vide, vie, vif, voler | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2021

HORS DES CHEMINS
Dans l’odeur de boiserie d’avant-guerre
authentifiée par les bocaux,
sous la plaque ALIMENTATION GÉNÉRALE
une Jeanne parle disparitions
des randonneurs dont les yeux s’adaptent
mal au changement de lumière.
Dehors, rien ne distingue la branche morte
de la couleuvre endormie, une antique Citroën
rouille parmi les coquelicots, et la mare
responsable de l’étrange pouvoir des lieux,
se ride pour une cause différente du vent.
(Gérard Noiret)
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Posted in poésie | Tagué: (Gérard Noiret), alimentation, antique, avant-guerre, étrange, bocaux, boiserie, cause, changement, chemin, coquelicot, couleuvre, disparition, distinguer, maré, odeur, plaque, pouvoir, randonneur, rouiller, s'adapter, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2021
CONTRE-ÉLÉGIE
Mon sujet unique c’est ce qui n’est plus
Et mon obsession s’appelle ce qui est perdu
Mon refrain poignant c’est « jamais plus »
Et cependant j’aime ce changement perpétuel
ce mouvement seconde après seconde
parce que sans lui ce que nous appelons la vie
ne serait que pierre
***
CONTRAELEGIÍ
Mi único tema es lo que ya no está
Y mi obsesión se llama lo perdido
Mi punzante estribillo es nunca más
Y sin embargo ama este cambio perpetuo
este variar segundo tras segundo
porque sin él to que llamamos vida
sería de piedra
(José Emilio Pacheco)
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (José Emilio Pacheco), aimer, élégie, changement, mouvement, obsession, perdu, perpétuel, refrain, sujet | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020

CHENGDU
Les nuages qui survolent les montagnes de Jade
ressemblent aux changements de l’histoire
– Du Fu –
Les fleurs s’épanouissaient de manière charmante
aux alentours tout était vert
paisible et rêveur
tels les pandas dans les arbres.
La poésie résonnait en langues
que l’on pouvait ou non comprendre.
Les chinois récitaient leurs poèmes à gorge déployée
annonçant Le changement ?
Fascinants la danse et le show,
mais le poète restait prudent
méditant et inquiet
de l’avenir du temps.
(Poème écrit pour le Festival International de Poésie de Chengdu, Chine 2019)
***
CHENGDU
Flying clouds over the Jade Mountains
Are like the changes of history
– Du Fu
Flowers were blooming so gaily,
and all around was green
peaceful and dreamingly
like the pandas in the trees.
Poetry echoed in tongues
One could or couldn’t understand.
Chinese poems were shouted,
announcing The Change?
The dance and the show were fascinating.
But the poet remained thoughtful,
meditating and questioning
the future of Time.
***
成 都
玉垒浮云变古今
——杜甫
花朵如此欢快地绽放,
周围绿草茵茵
宁静而梦幻
就像熊猫在树上
诗歌语言中回响
你能或不能理解
中国诗歌被吼叫
在宣告“改变”?
舞蹈和表演很迷人
但诗人仍然在沉思
在冥想和怀疑
时间的未来。
***
Λουλούδια
Χαρούμενα π’ ανθίζουν τα λουλούδια
με πράσινο ένα γύρο
σαν τ’ όνειρο αθώο
σαν πάνδας μες στα δέντρα
Ποίηση που ηχεί σε γλώσσες
που δεν καταλαβαίνεις.
Κινέζικα ποιήματα ακούστηκαν
που ανακοίνωναν την Αλλαγή
Χορός και χιόνι γιόρταζαν
μα σκεπτικός ο ποιητής
ρωτά και διαλογίζεται
χρόνο μελλοντικό.
***
CHENGDU
De wolken die over het Jadegebergte voorbijtrekken
zijn zoals de veranderingen van de geschiedenis
Du Fu
De bloemen bloeiden zo liefelijk
en overal rond was het groen
vredig en dromerig
zoals de panda’s in de bomen.
Poëzie weerklonk in talen
die men al dan niet begrijpen kon
De Chinezen reciteerden hun gedichten luidkeels,
verkondigend De Verandering?
Fascinerend de dans en de show,
maar de dichter bleef bedachtzaam
mediterend en bezorgd
over toekomst van de tijd.
***
CHENGDU
Las nubes que pasan sobre las montañas de jade
son como los cambios de la historia
Du Fu
Las flores germinaban alegremente
y todo alrededor era verde
pacífico y soñador
como los pandas en los árboles.
La poesía resonaba en los idiomas
que uno podía entender o no
Gritaban sus poemas los chinos
¿anunciando El Cambio?
Fascinante fue el baile y el espectáculo,
pero el poeta permaneció pensativo,
meditando y cuestionando
el futuro del tiempo.
***
CHENGDU
Fliegende Wolken über den Jadebergen
Sind wie die Veränderungen der Geschichte.
– Du Fu
Die Blumen blühten so heiter,
und überall herum war grün.
friedlich und verträumt
wie die Pandas in den Bäumen.
Die Poesie erklang in Sprachen
die man entweder oder nicht verstehen konnte.
Die Chinesen deklamierten ihre Gedichte lärmend/laut,
verkündigend Die Veränderung?
Faszinierend der Tanz und die Schau,
aber der Dichter blieb nachdenklich,
meditieren und besorgt
über die Zukunft der Zeit.
***
CHENGDU
Flying clouds over the Jade Mountains
Are like the changes of history
– Du Fu
Flowers were blooming so gaily,
and all around was green
peaceful and dreamingly
like the pandas in the trees.
Poetry echoed in tongues
one couldn’t understand.
Chinese poems were shouted,
announcing The Change?
The dance and the show were fascinating.
But the poet remained thoughtful,
meditating and questioning
the future of Time.
***
CHENGDU
Le nuvole che volano sopra le montagne di Giada
sono come i cambiamenti della storia
– Du Fu
Con tale gioia sbocciavano i fiori,
e tutto intorno era verde
nella pace nel sogno
come i panda sugli alberi.
Eco di poesia sulle lingue
che nessuno poteva capire.
poesie erano gridate in cinese,
annunciando il Cambiamento?
Lo spettacolo e la danza erano affascinanti.
ma il poeta rimase pensieroso,
meditabondo e perplesso
sul futuro del Tempo.
***
CHENGDU
As nuvens que passam sobre as montanhas de jade
são como as mudanças da história
Du Fu
As flores germinavam alegremente
e tudo ao redor era verde
pacífico e sonhador
como os pandas nas árvores.
A poesia ressoava nos idiomas
que cada um podia entender ou não
gritavam os chineses os seus poemas
anunciando A MUDANÇA?
Fascinante foi o baile e o espetáculo
mas o poeta permaneceu pensativo,
meditando e questionando
o futuro do tempo.
***
CHENGDU
Norii plutesc deasupra munților de jad
asemeni trecătoarelor schimbări istorice
– Du Fu
Creșteau voioase florile
și-n jurul lor era totul de-un verde
la fel de pașnic și de visător
ca urșii panda tolăniți pe ramuri.
Vibrau în aer poezii
pe limbi neînțelese.
Chineze vorbe, oare prevesteau
Schimbarea presupusă?
Pașii și jocul fascinant
poetului nu-i alungară tulburarea,
rămase meditând îngrijorat,
la mersul vremurilor viitoare.
***

***

(Germain Droogenbroodt)
Recueil: ITHACA 604
Traduction: Français Germain Droogenbroodt Elisabeth Gerlache / Anglais Germain Droogenbroodt / Chinois William Zhou / Grec Manolis Aligizakis / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Espagnol Rafael Carcelén / Allemand Wolfgang Klinck / Anglais Stanley Barkan / Italien Luca Benassi / Portugais José Eduardo Degrazia / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Hébreu Dorit Wiseman / Indi Jyotirmaya Thakur /
Editions: POINT
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Germain Droogenbroodt), alentours, annoncer, arbre, avenir, changement, charmant, chinois, comprendre, danse, déployer, fasciner, fleur, gorge, inquiet, langue, manière, méditer, paisible, panda, poème, poète, poésie, prudent, réciter, résonner, rêveur, rester, s'épanouir, show, temps, vert | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020

Illustration: Fred Einaudi
La peur de la mort
La Mort à son gré se promène dans nos vies, douce Mort
qui s’affaire à chaque souffle.
Pourquoi la redouter ? Voyez comme elle rit,
son visage est la rose de lumière d’une grâce enjouée !
Une aimante et charmante vierge cueillant des fleurs
dans un jardin embaumé, frais des ondées printanières,
telle est la chose que vous craignez, une jeune et radieuse tourière
qui ouvre à nos âmes les mondes de lumière.
Est-ce parce que la branche tordue doit souffrir
quand les plus tendres mains lui dérobent sa gloire ?
Est-ce parce que la tige sans fleur retombe, ternie
et blême, qui naguère fut si belle ?
Ou est-ce le grincement affreux quand s’ouvre le portail
qui vous ébranle, faibles âmes sans courage ?
La mort n’est que le changement de nos robes pour attendre
en habits de noce à la porte de l’Éternel.
(Sri Aurobindo)
Recueil: Poésie
Traduction: Français Cristof Alward-Pitoëff
Editions: Sri Aurobindo Ashram Trust
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Posted in poésie | Tagué: (Sri Aurobindo), affreux, aimant, attendre, âme, ébranler, éternel, beau, blême, branche, changement, charmant, courage, craindre, cueillir, dérober, doux, embaumé, enjoué, faible, fleur, frais, gloire, grâce, grincement, habit, jardin, jeune, lumière, monde, mort, noce, ondée, ouvrir, peur, portail, porte, printanier, radieux, redouter, retomber, rire, robe, rose, s'affairer, s'ouvrir, se promener, souffle, souffrir, tendre, terni, tige, tordu, vie, vierge, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 février 2020
Quelque chose a lieu
En quoi le changement se change.
Qui est presque là.
(Guillevic)
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Posted in poésie | Tagué: (Guillevic), changement, changer, là, presque, quelque chose | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 mai 2019
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Posted in haïku, poésie | Tagué: (Yayu), accroché, balai, changement, domestique, place | 5 Comments »
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2019

Illustration: W. Hoffacker
Fatigués d’attendre le prévu,
un désir, l’automne, la mort,
nous passons à attendre l’imprévu.
Et tout comme il ne fut jamais important
que le prévu arrive ou n’arrive pas,
à présent il n’importe pas davantage
que l’imprévu arrive ou n’arrive pas.
Bien plus que l’objet
ou l’anxiété de notre attente,
ce qui importe c’est le changement
de notre sens d’attendre,
ce changement qui mènera peu à peu à une autre attente
par-delà le prévu et l’imprévu :
l’attente désintéressée de toute forme d’attente.
***
Fatigados de esperar lo previsto,
un deseo, el otoño , la muerte,
pasamos a aguardar lo imprevisto.
Y así como nunca importó demasiado
que lo previsto llegara o no llegara,
ahora tampoco importa demasiado
que lo imprevisto venga o no venga.
Mucho más que el objeto
o la ansiedad de nuestra espera,
lo que importa es el cambio
de nuestro sentido de esperar,
ese cambio que llevará poco a poco a otra espera,
mils alla de Io previsto y lo imprevisto,
la espera desinteresada de toda forma de espera.
(Roberto Juarroz)
Recueil: Quatorzième poésie verticale
Traduction: Sivia Baron Supervielle
Editions: José Corti
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Roberto Juarroz), anxiété, arriver, attendre, automne, changement, davantage, désintéressé, désir, fatigue, important, importer, imprévu, mort, objet, passer, prévu, sens | Leave a Comment »