Posts Tagged ‘vision’
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021

Quel flamboiement inattendu,
Que cet arc dans les hauteurs,
Qui s’élance à travers les nues
Dans son éphémère splendeur !
Un bout fiché dans les feuillages,
Il embrasse le ciel à demi,
Il se perd dans les nuages,
Et tout là-haut s’évanouit.
Oh, cette brève vision irisée,
Quel délice pour les yeux !
C’est un cadeau qui t’est donné,
Saisis-le, vite, saisis-le !
Regarde, il pâlit déjà,
Encore une minute — eh oui !
Il s’en est allé
comme s’en ira
Tout ce qui fait notre vie.
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), arc, à travers, éphémère, bref, cadeau, ciel, délice, donner, embrasser, encore, feuillage, ficher, flamboiement, hauteur, inattendu, iriser, là-haut, minute, nuage, nues, pâlir, regarder, s'élancer, s'évanouir, s'en aller, saisir, se perdre, splendeur, vie, vision, vite, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2021

La route communale
Le vieux cantonnier sur le bord de la route
Dont la moustache est grise
Et qui sait tant de choses
Il coupe son lard sur son pouce
Et mâche lentement son pain
En regardant rêveusement devant lui
Là-bas très loin la forêt
semble une bête qui dort
Et il vient dans le brouillard de l’été
Des visions qui ne sont pas
Tout à fait irréelles
Le vieux cantonnier referme son couteau
Dont la lame luit un moment
Et cela fait un bref éclair
Oui dure plus longtemps que son geste
Des oiseaux noirs s’envolent pesamment
(Robert Momeux)
Illustration: Paul Gavarni
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Posted by arbrealettres sur 22 août 2021

LA DIVINE COMÉDIE (extrait)
[…]
Le cercle qui en toi semblait conçu
Comme se réfléchit une lumière,
Mes yeux l’ayant contemplé un instant,
En son milieu, et de sa couleur même
M’apparut alors peint de notre image,
Et mon regard s’y plongea tout entier.
Et tel le géomètre qui s’attache
À mesurer le cercle, et cherche en vain
Dans sa pensée le principe qui manque,
Tel étais-je à la vision nouvelle :
Je voulais voir comment l’image au cercle
Se conjoignait et venait s’y inscrire,
Mais aussi haut ne volaient point mes ailes;
Quand mon esprit fut soudain foudroyé
Par un éclair qui combla mon attente.
Lors défaillit ma haute fantaisie,
Mais déjà entraînait mon vouloir, comme roue
Tournant d’un mouvement égal, l’amour
Qui mène le soleil et les autres étoiles.
La Divine Comédie,
Le Paradis, chant XXXIII. Trad. : Éditions Gallimard, 1999.
***
LA DIVINA COMMEDIA
[…]
Quella circulazion che si concetta
Pareva in te corne lume reflesso,
Da li occhi miei alquanto circunspetta,
Dentro da sé, del suo colore stesso,
Mi parve pinta de la nostra effige:
Per che’l mio viso in lei tutto era messo.
Qual è’ 1 geomètra che tutto s’ affige
Per misurar lo cerchio, e non ritrova,
Pensando, quel principio ond’ elli indige,
Tal era io a quella vista nova:
Veder voleva corne si convenne
L’imago al cerchio e corne vi s’indova;
Ma non eran da ciô le proprie penne:
Se non che la mia mente fu percossa
Da un fulgore in che sua voglia venne.
A l’alta fantasia qui mance, possa;
Ma già volgeva il mio disio e’l velle,
Si corne rota ch’igualmente è mossa,
L’amor che move il sole e l’ altre stelle.
(Dante Alighieri)
Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières
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Posted in poésie | Tagué: (Dante Alighieri), aile, amour, apparaître, attente, éclair, égal, étoile, cercle, chercher, comédie, combler, concevoir, contempler, couleur, défaillir, divin, en vain, entier, entraîner, esprit, Fantaisie, foudroyer, géomètre, haut, image, insyant, lumière, manquer, mener, mesurer, milieu, mouvement, nouveau, peindre, pensée, plonger, principe, regard, roue, s'attacher, s'inscrire, se conjoindre, se réfléchir, sembler, soleil, soudain, tourner, vision, voler, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2021
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Posted in méditations | Tagué: (Saint Bernard), audition, écouter, vision, voir | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021
Recueil: Partir ou mourir un peu plus loin
Traduction:
Editions: Mémoire d’encrier
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Posted in poésie | Tagué: (Flavia Garcia), attente, étrange, chemin, chimère, coeur, connaître, droit, forger, haut, ligne, possible, reculer, vision, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021

La théorie du cheval — la frise des femmes.
Les animaux qui auscultent le silence de la nuit,
une adolescente empêtrée dans une toile d’araignée,
un cri mourant dans le silence le plus froid.
L’explosion des épaules, le poing de ce regard,
la torsion de ce corps dans la fureur de l’amour,
l’explosion des mots comme le sperme dans la vulve,
la douceur satinée qui émane d’une lumière.
La nuit amoureuse jusqu’à la fin de la nuit.
Il n’existe pas de spectacle pour la vision intime.
Les corps les plus doux s’allument comme des lampes
et se baignent dans l’huile heureuse de l’absolu.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), absolu, adolescent, amour, amoureux, animal, araignée, ausculter, émaner, épaule, cheval, corps, cri, douceur, doux, empêtrer, exister, explosion, femme, fin, frise, froid, fureur, heureux, huile, intime, lampe, lumière, mot, mourant, nuit, poing, regard, s'allumer, satiner, se baigner, silence, spectacle, sperme, théorie, toile, torsion, vision, vulve | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021

À l’ombre du cheval, la vacuité retrouve sa plénitude.
Le plaisir de regarder la liberté du champ
où chaque arbre et chaque ombre disent
la tranquillité d’être à l’ombre du cheval.
La tranquillité du soleil, la terre égale à la terre,
et la lumière qui affermit les volumes et les couleurs.
Tout resurgit en force,
dans la pureté d’être en paix sous le cheval.
À l’ombre du cheval, la vacuité apprend à être
cela même qui est, une existence de lumière,
une raison d’être sans se savoir rien d’autre
que la raison des pierres, la vision des arbres.
L’ombre du cheval englobe tout le reste.
(António Ramos Rosa)
Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Antonio Ramos Rosa), affermir, apprendre, arbre, égaler, champ, chaval, couleur, dire, englober, existence, force, liberté, lumière, ombre, paix, pierre, plaisir, plénitude, pureté, raison, regarder, reste, resurgir, retrouver, savoir, soleil, terre, tranquillité, vacuité, vision, volume | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 7 avril 2021
Je touche l’arbre.
Mais est-ce l’arbre que je touche
ou est-ce que je me touche dans l’arbre?
C’est entre toi et ce que tu vois,
dans cet entre-deux de la vision,
que tout se passe.
(Roger Munier)
Illustration: Constance Jacquot
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2021

Credo
Je crois que la terre
existe, et
dans chaque infime atome
de sa poussière le saint
éclat de ta chandelle.
Toi
inconnu que je connais,
toi esprit,
qui donnes,
dans l’amour de créer, la
lettre bien faite,
le fer, l’acte, le rêve.
Poussière de la terre,
garde-toi de mon
incroyance. Glisse,
gris devenu or, dans la coulée de
la vision. Je crois et
je suspends ma foi avec
le doute. Je doute et
je suspends mon doute avec la foi. Sois
monde aimé, menacé.
Chaque infime
atome.
Mais pas la malade
luminescence chassée
de son intimité,
pas la serrure sacrée de sa cellule
forcée. Non,
l’éclat ordinaire
d’une simple poussière dans un ancien soleil.
Sois, pour que je puisse croire. Amen.
*
Credo
I believe the earth
exists, and
in each minim mote
of its dust the holy
glow of thy candle.
Thou
unknown I know,
thou spirit,
giver,
lover of making, of the
wrought letter,
wrought flower,
iron, deed, dream.
Dust of the earth,
help thou my
unbelief. Drift,
gray become gold, in the beam of
vision. I believe and
interrupt my belief with
doubt. I doubt and
interrupt my doubt with belief. Be,
belovéd, threatened world.
Each minim
mote.
Not the poisonous
luminescence forced
out of its privacy,
the sacred lock of its cell
broken. No,
the ordinary glow
of common dust in ancient sunlight.
Be, that I may believe. Amen.
(Denise Levertov)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Recueil: Messe pour le Jour de St Thomas Didyme –
Traduction: Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Raymond Farina
Editions: Revue Po&sie N°30 (1984)
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Posted in poésie | Tagué: (Denise Levertov), acte, aimer, amen, amour, ancien, atome, éclat, cellule, chandelle, chasser, connaître, coulée, créer, credo, croire, donner, doute, douter, esprit, exister, fait, fer, foi, forcer, garder, glisser, gris, inconnu, incroyance, infime, intimité, lettre, luminescence, malade, menacer, monde, or, ordinaire, poussière, pouvoir, rêve, sacré, saint, serrure, soleil, suspendre, terre, vision | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 mars 2021

m’attendre m’attendre
toujours
marcher
marcher au-dehors de moi
marcher sous moi
alors que l’infini m’absorbe
(piège du sol
de la foule
piège des choses palpables
palpées)
les voix antérieures gisent
englouties de visible
visions éclatées
au bout des sens
(Maurice Aubert)
Illustration: Laurent Gorris
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Posted in poésie | Tagué: (Maurice Aubert), absorber, attendre, au-dehors, englouti, infini, marcher, palpable, piège, sens, sol, toujours, visible, vision, voix | Leave a Comment »