Chaque fois que je m’interroge
je me divise en deux –
moi et ma question
La question cherche une réponse
et moi une autre question
(Adonis)
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2023
Chaque fois que je m’interroge
je me divise en deux –
moi et ma question
La question cherche une réponse
et moi une autre question
(Adonis)
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Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022
Comme mon anniversaire approchait
Petit Frère avait un secret:
Il le gardait jour après jour
Et quand je l’interrogeais il fredonnait un petit air.
Mais une nuit il a plu,
Je me réveillai et l’entendis pleurer:
Alors il me dit:
« J’ai planté deux morceaux de sucre dans ton jardin
Parce que tu l’aimes tellement tellement
J’ai pensé qu’il pousserait tout un arbre à sucre pour ton anniversaire
Et maintenant il doit être tout fondu. »
Ô le chéri!
***
Little Brother’s Secret
When my birthday was coming
Little Brother had a secret:
He kept it for days and days
And just hummed a little tune when I asked him.
But one night it rained
And I woke up and heard him crying:
Then he told me.
I planted two lumps of sugar in your garden
Because you love it so frightfully
I thought there would be a whole sugar tree for your birthday,
And now it will all be melted. »
O the darling!
(Katherine Mansfield)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2022
Rendus à l’infini de ta langue
Ces mots qui sont très proches
A l’oreille éblouie
Ils te mènent à l’ailleurs
Où sans voix
Tu les verras blottis
Attendant que tes pas
Aient retrouvé les leurs
Tu interroges le ciel
Où ils respirent la nuit
(Sylvestre Clancier)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2021
D’UNE CANTATE
On prend le ticket, les pneus crissent
La hauteur du plafond interroge
On se demande à quoi pouvait
Servir Bach
Avant
L’invention des parkings souterrains
(Gérard Noiret)
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Posted by arbrealettres sur 15 juin 2021
L’ENGORGEMENT
L’engorgement de l’ombre
Ensable ton visage
Distance anéantie
La mer s’est retirée
Du pays que tu cherches
Plus bas que terre
Mais au fond de ce puits
D’où rien ne sort
La fleur des nerfs s’épanouit
Et ta chair qui se tend
Assemble éclair et foudre
Sur ta bouche j’épie
Leur long piétinement
Et ta voix se disjoint
Interrogeant la cendre
(Jean-Louis Depierris)
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Posted by arbrealettres sur 2 février 2021
Illustration: Konstantin Razumov
SCÈNE DE RUE
Dans un coin du café, ce que tu recherches, c’est que le
poème
te dise qui tu es, pourquoi tu te caches, quel est le nom
de la fille qui t’a regardé fixe-
ment. Et tu n’as pas de réponse. La réponse
était sur les lèvres de cette fille que
ton silence n’a pas su interroger;
et dans le vent qui balayait l’esplanade, em-
portant feuilles et papiers. L’automne :
une image, celle de ta propre vie, que
tu n’as pas su ignorer; pour que d’une
banale conversation avec l’inconnue,
surgisse une image, cette autre, de la
vie que tu aurais aimé ne pas perdre,
à chaque instant, entre tes doigts et tes vers.
(Nuno Jùdice)
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Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2020
Illustration: Guy Goffette
Qui je suis, je l’ignore. Celui
qui marche dans mes jambes
a le poids d’une feuille interrogeant
la brise, et s’il joue
dans les bras d’une femme
à brûler les vieilles peurs,
c’est une lampe qui ne voit rien
dans le tunnel creusé
entre les flancs de l’insomnie,
rien qui le console d’attendre
le réveil de ce corps
traversé par l’inconnu qui dit je
avec la bouche d’un autre.
(Guy Goffette)
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Posted by arbrealettres sur 9 décembre 2020
Parlé à la table,
Parlé de la table,
Afin qu’elle cesse
De m’interroger,
De me demander
De lui parler d’elle ?
(Eugène Guillevic)
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Posted by arbrealettres sur 23 octobre 2020
CHEMISE DE NUIT
En chemise de nuit,
Robe d’étranges rires
Ah! messieurs je m’ennuie,
Je m’ennuie à mourir.
Une heure m’interroge
En son nid de soupirs,
La bête au coeur d’horloge
Tinte mes devenirs.
Sur la vague où mon âme
Attend l’aube à minuit
Toutes les belles dames
Encombrent mon ennui.
Elles rient ou s’étonnent
Sans savoir où je suis
— « Partez, je vous l’ordonne.
Ah! messieurs je m’ennuie. »
(Louise de Vilmorin)
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2020
Illustration: Erich Heckel
CHANT D’UN FANTASSIN
À André Bacqué
Je voudrais être un vieillard
Que j’ai vu sur une route ;
Assis par terre au soleil
Il cassait des cailloux blancs
Entre ses jambes ouvertes.
On ne lui demandait rien
Que son travail solitaire.
Quand midi flambait les blés,
Il mangeait son pain à l’ombre.
*
Je connais, dans un ravin
Obstrué par les feuillages,
Une carrière ignorée
Où nul sentier ne conduit.
La lumière y est furtive
Et aussi la douce pluie ;
Et un seul oiseau parfois
Interroge le silence.
C’est une blessure ancienne,
Étroite, courbe et profonde
Oubliée même du ciel ;
Sous la viorne et sous la ronce
J’y voudrais vivre blotti.
*
Je voudrais être l’aveugle
Sous le porche de l’église :
Dans sa nuit sonore il chante !
Il accueille tout entier
Le temps qui circule en lui
Comme un air pur sous des voûtes.
Car il est l’heureuse épave
Tirée hors du morne fleuve
Qui ne peut plus la rouler
Dans sa haine et dans sa fange.
*
Je voudrais avoir été
Le premier soldat tombé
Le premier jour de la guerre.
(Charles Vildrac)
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