Il en a fallu
Des moules
Des huîtres
Des coquilles Saint-Jacques
Des patelles
Des bulots
Des palourdes
Des bigorneaux
Des escargots
Des escargots de mer
Des crabes
Des homards
Des crevettes
Des poissons
De toutes sortes
Pour fabriquer
Tous les grains de sable
De toutes les plages
Du monde
(Pittau & Gervais)
Recueil: Un dragon dans la tête
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse
Des écueils portent des noms précieux
la mer se soumet à la lune
le pêcheur à pied des marées basses
revient porteur des crabes verts
dans la hotte d’osier mort
lorsqu’une fille s’écrie
laissez-moi à mes peines.
La moule bâille au clair de lune
Entre les étoiles de mer
L’arapède au rictus amer
Et l’oursin aux aiguilles brunes
La vague idiote l’importune
Et le crabe aux pinçons pervers
La moule bâille au clair de lune
Le vent qui souffle de la dune
Lui flanque un frisson dans la chair
Ah vivre au coeur du Loir-et-Cher
Près d’une plantation d’agrumes
La moule bâille au clair de lune
Le crabe sort sur ses pointes
Avec ses bras en corbeille;
Il sourit jusqu’aux oreilles.
La danseuse d’Opéra,
Au crabe toute pareille,
Sort dans la coulisse peinte
En arrondissant les bras.
graffiti de goémon,
esquisse de petit crabe
au crayon orange,
esprits de bois flotté,
serments de cordages,
ton pas crissant
dans les coquillages
soulève des breloques,
des colliers,
l’écume des grottes,
la contrebande d’un été.
Et si c’était cela
en écoutant Mozart
ce qui filait derrière la fenêtre
devant la mer
entre le soleil et les nuages
et les vagues et les voiles
« les petits riens » ?
Au fond d’une poche
au creux d’un rocher
au bord du ciel
dans l’air de ce jour-là
tout au bout de juillet
et si c’était cela
« les petits riens » ?
Rangés dans un placard
galets morceaux de bois
ossements coquillages
plumes de mouettes
pinces de crabes
Et si c’était cela
en écoutant Mozart
derrière la fenêtre
à partir de ma vie
que je voyais passer
— senza indicazione di tempo —
« les petits riens » ?
(François de Cornière)
Recueil: Ces moments-là
Traduction:
Editions: Le Castor Astral
Salue le soleil, araignée, n’aie pas de rancoeur.
Remercie Dieu, ô crapaud, d’être au monde venu.
Des épines de rose parent le crabe velu
et les mollusques ont des femmes en leur coeur.
Sachez être ce que vous êtes, énigmes ayant pris forme ;
laissez-en toute responsabilité aux Normes
qui la renverront à leur tour au tout-puissant Créateur…
(Joue, grillon, et que l’ours danse, sous la sélénite lueur.)
(Rubén Darío)
Recueil: Chants de vie et d’espérance
Traduction: Lionel Igersheim
Editions: Sillage
Brûlent les fleurs
trône le pain
résonne le vin
le crabe est devenu fantôme
les dernières écrevisses
abandonnent leur cuirasse
pour échapper à tes dents
je ferme les yeux pour te surprendre
cachée derrière un autre instant
es-tu rivière
murmure
constellation
dauphin ?
la chambre où tiennent à peine
le lit et la table
abrite bien le ciel
la mer et l’arc en ciel
la guerre de Troie
et les mille et une nuits