Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘frêle’

SUR L’AIR DE LE PRINTEMPS AUX TOMBEAUX-DES-BRAVES (Li Qing Zhào)

Posted by arbrealettres sur 21 janvier 2023



Illustration: Dai Dunbang
    

SUR L’AIR DE LE PRINTEMPS AUX TOMBEAUX-DES-BRAVES

Le vent est tombé, la poussière embaume, les fleurs sont déjà passées,
Il se fait tard et je suis lassée de me peigner.
Le monde est là, il n’y est pas, tout est fini.
Je voudrais parler, mais les larmes coulent en premier.

J’entends dire que sur les Deux-Rivières, le printemps reste beau,
Alors me vient le projet d’aller y canoter.
Je crains pourtant que sur les Deux-Rivières une sauterelle, ce frêle esquif,
Ne puisse emporter autant de chagrin.

***

(Li Qing Zhào) (1084 — après 1149)

Recueil: Quand mon âme vagabonde en ces anciens royaumes Poèmes Song illustrés par Dai Dunbang
Traduction: du Chinois par Bertrand Goujard
Editions: De la Cerise

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE TEMPS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023



Illustration: Lionel Valot
    
LE TEMPS

Mon temps s’achève
J’en suis consciente

Ce temps si frêle si transitoire
Qui boude et qui s’obstine
Puis s’évanouit à chaque pas
Jour après jour il me rappelle
Ma mort inscrite quelque part
Dans un coin de ma vie ?
Dans l’inconnu ?

Ces jours précieux
Je les gaspille,
Les dilapide et les dissipe
Je les prodigue à tout venant
Et les disperse à tous les vents

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’ULTIME PUITS (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023




    
L’ULTIME PUITS

Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Glissant d’un lieu à l’autre
De vérités à deuils
Tu parcours tes saisons
Entre passions et cendres
À la poursuite de ta vie
Éphémère comme le vent
Frêle comme le fruit
Tu creuses l’ultime puits.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LA CINQUIÈME SAISON (René Guy Cadou)

Posted by arbrealettres sur 26 décembre 2022




    
LA CINQUIÈME SAISON

S’il faut nommer le ciel je commence par toi
Je reconnais tes mains à la forme du toit

L’été je dors dans la grange de tes épaules
Les hirondelles de ta poitrine me frôlent

Dressées contre ma joue les tiges de ton sang
Le rideau de ta chevelure qui descend

Je te cache pour moi dans la ruche des flammes
Reine du feu parmi les frelons noirs des âmes

Par l’automne épargnés tes yeux sont toujours verts
Les fleuves continuent de passer au travers

Ton souffle achève au loin le clapotis des plaines
On ne sait plus si c’est le soir ou ton haleine

En hiver tu secoues la neige de ton front
Tu es la tache lumineuse du plafond

Et je ferme au-delà des mers le paysage
Avec les hautes falaises de ton visage

L’étrave du printemps glisse entre tes genoux
Lentement le soleil s’est approché de nous

Tu traverses la nuit plus douce que la lampe
Tes doigts frêles battant les vitres de ma tempe

Je partage avec toi la cinquième saison
La fleur la branche et l’aile au bord de la maison

Les grands espaces bleus qui cernent ma jeunesse
Sur le mur le dernier reflet d’une caresse.

(René Guy Cadou)

 

Recueil: René Guy Cadou Poésie la vie entière oeuvres poétiques complètes
Traduction:
Editions: Seghers

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

La cigale (Luo Binwang)

Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2022



Illustration: Shan Sa
    
La cigale

La voix de la cigale a résonné du côté de la route occidentale ;
Elle jette dans une rêverie profonde l’hôte qui porte une coiffe du sud.
Comment supporterais-je patiemment la vue de ce frêle insecte,
Qui vient, tout près de ma tête blanche, répéter son chant douloureux !
La rosée, trop lourde pour ses ailes, appesantit sa marche, et l’empêche de prendre son vol
Le vent, qui souffle avec violence, emporte ses cris étouffés.
Les hommes ne veulent pas croire à ce qu’il y a de pur et d’élevé dans le secret de son existence
Puis-je espérer qu’il s’en trouve un, pour faire connaître à tous ce que renferme mon coeur

(Luo Binwang)

(milieu du VIIe-début du VIIIe siècle)

Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ce qui s’enfuit du monde c’est la poésie (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 28 novembre 2022




Ce qui s’enfuit du monde
c’est la poésie.

La poésie n’est pas un genre littéraire,
elle est l’expérience spirituelle de la vie,
la plus haute densité de précision,
l’intuition aveuglante
que la vie la plus frêle est une vie sans fin.

(Christian Bobin)

Illustration: Alain Gagnon

 

Posted in méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , | 6 Comments »

La poésie (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022




La poésie n’est pas un genre littéraire,
elle est l’expérience spirituelle de la vie,
la plus haute densité de précision,
l’intuition aveuglante que la vie la plus frêle
est une vie sans fin.

(Christian Bobin)

 

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , | 2 Comments »

9 HEURES EN MARS (Guy Goffette)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022



Illustration
    
9 HEURES EN MARS

Mais revoici la cuisine et son train
d’ombres cassées par la fine lumière
de mars. Le chat dort sur le frigo,
l’âme enfoncée jusqu’aux yeux

dans le gant du soleil. Dehors
le disque de la terre entre les pépiements
semble s’être arrêté : il est 9 heures.
Les prés sèchent leurs plaies

sous le drap bleu. Longue est l’attente,
et de quoi ? si rien ne manque apparemment,
pas le moindre rayon à la barre
des collines, pour maintenir à flot

ton frêle esquif dans le courant des jours.

(Guy Goffette)

 

Recueil: Le pêcheur d’eau
Traduction:
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Oui (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 28 mai 2022


oui

La syllabe frêle,

chaleureuse,

enfin ce serait oui.

(Pierre Dhainaut)

Posted in poésie | Tagué: , , , , | Leave a Comment »

La grotte opale du rêve (Katherine Mansfield)

Posted by arbrealettres sur 20 avril 2022




    
La grotte opale du rêve

Dans la grotte opale du rêve j’ai trouvé une fée:
Ses ailes étaient plus frêles que des pétales de fleur,
Plus frêles encore que des flocons de neige.
Elle n’était pas effrayée et se tenait sur mon doigt,
Puis délicatement elle rentra dans ma main.
J’ai joint mes deux paumes
Et l’ai tenue prisonnière.
Je l’ai portée hors de la grotte opale,
Puis j’ai ouvert les mains.
D’abord elle devint une aigrette de chardon*,
Enfîn une particule dans un rayon de soleil,
Enfîn — plus rien du tout.
Vide est maintenant la grotte opale de mon rêve.

***

The Opal Dream Cave

In an opal dream cave I found a fairy:
Her wings were frailer than flower petals,
Frailer far than snowflakes.
She was not frightened, but poised on my finger,
Then delicately walked into my hand
I shut the two palms of my hands together
And held her prisoner
I carried her out of the opal cave,
Then opened my hands.
First she became thistledown*,
Then a mote in a sunbeam,
Then—nothing at all
Empty now is my opal dream cave.

*Thistledown est le nom d’une fée dans un des contes de Louisa May

(Katherine Mansfield)

Recueil: Villa Pauline Autres Poèmes
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :