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Poésie

Posts Tagged ‘déesse’

Descente du Gange (Mina Loy)

Posted by arbrealettres sur 21 avril 2024




    
Descente du Gange

Divine cascade
de pierre murmurante

où les Déesses hôtesses
convient

de frêles ascètes émaciés
et les éléphants sacrés

à une attente sans fin –

acceptation inlassable
du flux immobile.

(Mina Loy)

Recueil: Il n’est ni vie ni mort
Traduction: de l’anglais Olivier Apert
Editions: NOUS

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LES VACHES (Pierre Vinclair)

Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2024




    
LES VACHES NE sont pas des animaux sauvages;
les taches, assez nombreuses sur la peau posée près de la cheminée
font un planisphère inutile pour s’orienter où que ce soit ;
elles ne portent non plus de microcosme en boucle d’oreille fractale,
sont peu crédibles en déesses à bouses purifiantes,
meuglant leur « mâ » d’amour à la terre-mère commune,
comme on dit; nous ne libérerons jamais les vaches.

(Pierre Vinclair)

Recueil: La Sauvagerie
Editions: Biophilia

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Éliante (Molière)

Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2023



Illustration: Oskar Kokoschka  
    
Le Misanthrope (Acte II, scène 4, tirade d’Eliante)

Éliante

L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces lois,
et l’on voit les amants vanter toujours leur choix ;
jamais leur passion n’y voit rien de blâmable,
et dans l’objet aimé tout leur devient aimable :

ils comptent les défauts pour des perfections,
et savent y donner de favorables noms.
La pâle est aux jasmins en blancheur comparable ;
la noire à faire peur, une brune adorable ;

la maigre a de la taille et de la liberté ;
la grasse est dans son port pleine de majesté ;
la malpropre sur soi, de peu d’attraits chargée,
est mise sous le nom de beauté négligée ;

la géante paroît une déesse aux yeux ;
la naine, un abrégé des merveilles des cieux ;
l’orgueilleuse a le coeur digne d’une couronne ;
la fourbe a de l’esprit ; la sotte est toute bonne ;

la trop grande parleuse est d’agréable humeur ;
et la muette garde une honnête pudeur.
C’est ainsi qu’un amant dont l’ardeur est extrême
aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.

(Molière)

Recueil: L’AMOUR en Poésie
Editions: Folio Junior

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Ma maîtresse a des yeux … (William Shakespeare)

Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2023



Illustration: Achille Devéria
    
Ma maîtresse a des yeux qui n’ont rien du soleil
Et ses lèvres n’ont point la rougeur coralline ;
A de noirs fils de fer ses cheveux sont pareils
Et, si la neige est blanche, est brune sa poitrine ;

Rouge et blanche, j’ai vu la rose de Damas,
Mais sur sa joue en vain je cherche rose telle,
Et je sais des parfums plus doux à l’odorat
Que l’haleine qui sort des lèvres de ma belle.

Je sais bien, quoique j’aime à l’entendre parler,
Que musique a des sons beaucoup mieux faits pour plaire ;
J’accorde n’avoir vu de déesse marcher,
Mais quand va ma maîtresse, elle a les pieds sur terre :

Et pourtant, par le ciel, je la prise aussi haut
Que femmes qu’on déguise en parallèles faux.

Traduit de l’anglais par Jean Fuzier,
Editions Gallimard, 1959

(William Shakespeare)

Recueil: L’AMOUR en Poésie
Editions: Folio Junior

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LA DÉESSE (Rainer Maria Rilke)

Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2023




Illustration: Andrey Remnev
    
LA DÉESSE

Au midi vide qui dort
combien de fois elle passe,
sans laisser à la terrasse
le moindre soupçon d’un corps.

Mais si la nature la sent,
l’habitude de l’invisible
rend une clarté terrible
à son doux contour apparent.

(Rainer Maria Rilke)

Recueil: Vergers et autres poèmes français
Editions: Gallimard

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LA NÉRÉIDE (Alexandre Pouchkine)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2023




LA NÉRÉIDE

Surgie des vertes eaux qui baignent la Tauride,
la fille de Nérée à l’aube m’apparut.
Tapi dans un bosquet, je retenais mon souffle ;
au-dessus de l’eau claire, les seins de la déesse
se soulevaient, frais et blancs comme un cygne,
tandis qu’elle tordait ses cheveux lourds d’écume.

(Alexandre Pouchkine)

Illustration: Paul-Jacques-Aimé Baudry

 

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Venez que je vous parle, ô jeune enchanteresse (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 15 août 2023



Illustration: Freydoon Rassouli
    
Venez que je vous parle, ô jeune enchanteresse

Venez que je vous parle, ô jeune enchanteresse!
Dante vous eût faite ange et Virgile déesse.
Vous avez le front haut, le pied vif et charmant,
Une bouche qu’entrouvre un bel air d’enjouement,
Et vous pourriez porter, fière entre les plus fières,
La cuirasse d’azur des antiques guerrières.

Tout essaim de beautés, gynécée ou sérail,
Madame, admirerait vos lèvres de corail.
Cellini sourirait à votre grâce pure,
Et, dans un vase grec sculptant votre figure,
Il vous ferait sortir d’un beau calice d’or,
D’un lys qui devient femme en restant lys encor,
Ou d’un de ces lotus qui lui doivent la vie,
Etranges fleurs de l’art que la nature envie!

Venez que je vous parle, ô belle aux yeux divins,
Pour la première fois quand près de vous je vins,
Ce fut un jour doré. Ce souvenir, madame,
A-t-il comme en mon coeur son rayon dans votre âme?
Vous souriez. Mettez votre main dans ma main,
Venez. Le printemps rit, l’ombre est sur le chemin,
L’air est tiède, et là-bas, dans les forêts prochaines,
La mousse épaisse et verte abonde au pied des chênes.

(Victor Hugo)

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MA DÉESSE… (Sandrine Faivre)

Posted by arbrealettres sur 19 Mai 2023




    
MA DÉESSE…

Ma déesse,
Née de nulle part,
Née de l’ultime destin,
Symbole de levain,
Base de toute création,
Celui dont on a besoin,
Pour se grandir, se mouvoir,
Et s’épanouir,
Un chemin,
Une sublimation,
Irréelle pour mon conscient,
Mais réelle dans l’autre moi,
Un bonheur illusionnel,
Né de toi, ma déesse,
Un toi qui n’est plus illusion,
Raison, sans frontière,
Omis de tous sens irréels,
Une histoire parfaite,
Ou tout se conjugue au présent,
Ou l’avant toi était omniprésent,
En attente de ton être,
J’alternais les conjugaisons,
Aujourd’hui, un paradis,
Né de toi, ma déesse,
Ou ma vie,
Est un poème,
Un amour immortel,
Né de toi, ma déesse …

(Sandrine Faivre)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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Accueille (Sappho)

Posted by arbrealettres sur 24 février 2023



Illustration: Erte
    
Accueille, immortelle Aphrodita, Déesse,
Tisseuse de ruse à l’âme d’arc-en-ciel,
Le frémissement, l’orage et la détresse
De mon long appel.

J’ai longtemps rêvé : ne brise pas mon âme
Parmi la stupeur et l’effroi de l’éveil,
Blanche Bienheureuse aux paupières de flamme,
Aux yeux de soleil.

Jadis, entendant ma triste voix lointaine,
Tu vins l’écouter dans la paix des couchants
Où songe la mer, car ta faveur hautaine
Couronne les chants.

Je vis le reflet de tes cheveux splendides
Sur l’or du nuage et la pourpre des eaux,
Ton char attelé de colombes rapides
Et de passereaux.

Et le battement lumineux de leurs ailes
Jetait des clartés sur le sombre univers
Qui resplendissait de lueurs d’asphodèles
Et de roux éclairs.

Déchaînant les pleurs et l’angoisse des rires,
Tu quittas l’aurore immuable des cieux.
Là-bas surgissait la tempête des lyres
Aux sanglots joyeux.

Et Toi, souriant de ton divin visage,
Tu me demandas : « D’où vient l’anxiété
A ton grave front, et quel désir ravage
Ton corps tourmenté ?

« Qui te fait souffrir de l’âpre convoitise ?
Et quelle Peithô, plus blonde que le jour
Aux cheveux d’argent, te trahit et méprise,
Psappha, ton amour ?

« Tu ne sauras plus les langueurs de l’attente.
Celle qui te fuit te suivra pas à pas.
Elle t’ouvrira, comme la Nuit ardente,
L’ombre de ses bras.

« Et, tremblante ainsi qu’une esclave confuse,
Offrant des parfums, des présents et des pleurs,
Elle ira vers toi, la vierge qui refuse
Tes fruits et tes fleurs.

« Par un soir brûlant de rubis et d’opales
Elle te dira des mots las et brisés,
Et tu connaîtras ses lèvres nuptiales,
Pâles de baisers. »

(Sappho)

 

Recueil: 52 poèmes d’Occident pour apprendre à s’émerveiller
Editions: Pocket

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Brillante de beauté comme lune d’automne (Sâhitya-darpana)

Posted by arbrealettres sur 9 novembre 2021


pleine-lune-nuages

Brillante de beauté comme lune d’automne,
qu’en mon esprit la déesse des paroles,
écartant le rideau de ténèbres,
illumine le sens de toutes choses.

(Sâhitya-darpana)

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