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Poésie

Posts Tagged ‘tordre’

Bataille (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 23 mai 2023




    
Bataille

La douleur a fondu sur ma chair. La douleur
A passé renversant mon cerveau d’un coup d’aile.
Et je me suis battu seul à seule avec elle
Toute la nuit, sans voir, comme avec un voleur.

Et me voilà gisant mais je ne suis pas mort
Prends garde à toi, douleur, à peine est-ce une trêve
Prends garde à toi, douleur, déjà je me relève
Prends garde à toi, demain, je serai le plus fort.

La douleur m’a jeté garrotté dans sa forge
Elle m’a retourné les deux yeux à l’envers
Pour m’empêcher d’y voir elle a tordu mes nerfs
Pour m’étrangler comme des cordes à ma gorge.

Prends garde à toi ! Je t’empoignerai par les ailes,
Je te les casserai comme un bout de bois sec
Et les petits enfants s’amuseront avec
Je te les briserai ces deux poignets rebelles

Et partout où j’irai tu iras me suivant
Aussi loin qu’à mon gré je voudrai t’y contraindre
et les maisons la nuit t’écouteront te plaindre
Comme un aigle blessé qui lutte avec le vent.

Je brûlerai tes yeux pour éclairer mon livre
Je marcherai sur toi comme sur un chemin
Ton sang j’en ferai boire à tout le genre humain.
Je le lui servirai jusqu’à ce qu’il soit ivre.

Pour m’élever au ciel j’ouvrirai pas à pas
Dans ta chair les degrés d’une échelle vivante,
Je te commanderai, tu seras ma servante
Et quand je te crierai : « Chante ! » tu chanteras. »

(Marie Noël)

Recueil: Quelqu’un plus tard se souviendra de nous
Editions: Gallimard

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Tu ne saurais parler la langue des oiseaux (Ulalume Gonzalez de Léon)

Posted by arbrealettres sur 13 avril 2023



Illustration
    
Tu ne saurais parler la langue des oiseaux
la langue du vent la langue de la mer
Il te manque
n’est-ce pas
l’esprit de la langue.
Ce que dit la vague l’air le merle
n’admet pas de discussion
et toi
tu tords et retords
les mots.

(Ulalume Gonzalez de Léon)

Recueil: Poésie du Mexique
Traduction: Jean-Clarence Lambert
Editions: Actes Sud

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MONDE ARDENT (Hermann Hesse)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2023



Illustration: Albert Lynch
    
MONDE ARDENT

Ah, toujours, jeune ou vieux, je ressens cette même chimère :
Une montagne la nuit ; au balcon, en silence, une femme ;
Blanche route qui prend son élan quand la lune l’éclaire ;
Comme alors un désir passionné fait se tordre mon âme!

Monde ardent, forme blanche de femme à son balcon qui songe,
Aboi d’un chien dans la vallée, sourd roulement d’un train,
Vous fûtes bien des fois pièges, amers mensonges ;
Vous restez le plus doux de mes rêves ainsi que le plus vain.

Souvent j’ai pris la voie des réalités rudes :
Assesseur, cours du change, ou bien mode, ou bien loi,
Mais déçu, libéré, j’ai rejoint bientôt ma solitude,
Où jaillit le naïf idéal, où le rêve est chez soi.

Trouble vent de la nuit dans l’arbre, ô bohémienne noire,
monde de désirs fous, poèmes pleins d’odeur,
monde splendide auquel toujours j’ai voulu croire,
Quand ta voix vient vers moi au milieu des éclairs de chaleur.

***

O BRENNENDE WELT

Immer und immer fühl ich’s, ob alt oder jung :
Ein Gebirg in der Nacht, am Balkon ein schweigendes Weib,
Eine weiße Straße im Mondschein mit sanftem Schwung,
Das reißt mir vor Sehnsucht das bange Herz aus dem Leib.

O brennende Welt, o du weißes Weib am Balkon,
Bellender Hund im Tal, fernrollende Eisenbahn,
O wie loget ihr, o wie bitter betrogt ihr mich schon —
Dennoch seid ihr noch immer mein süßester Traum und Wahn !

Oft versucht ich den Weg in die schreckliche « Wirklichkeit »,
Wo Assessor, Gesetz, Mode und Geldkurs gilt,
Aber einsam entfloh ich immer, enttäuscht und befreit,
Dort hinüber, wo Traum und liebliche Narrheit quillt.

Schwüler Nachtwind im Baum, schwarze Zigeunerin,
Welt voll törichter Sehnsucht und Dichterduft,
Herrliche Welt, der ich ewig verfallen bin,
Wo dein Wetterleuchten mir zuckt, wo deine Stimme mir ruft!

(Hermann Hesse)

Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti

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DERNIER CHANT (Miguel Hernández)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2020



Illustration: Siegfried Reich
    
Poem in French, Dutch, Spanish, English, Italian, German, Portuguese, Sicilian, Romanian, Polish, Greek, Chinese, Arab, Hindi, Japanese, Farsi, Bulgarian, Icelandic, Russian, Filipino, Hebrew, Tamil, Kurdish, Bangla, Irish, Gurajati, Serbian

Poem of the week Ithaca 658
« LAST SONG » Miguel Hernández, Spain
(Orihuela 1910 – Alicante 1942)

from “Flores detelarañas – Spinragbloemen”, POINT Editions 1993

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

***

DERNIER CHANT

Peinte, non dépouillée:
ma maison est peinte
de la couleur des grandes
passions et de l’adversité.

Elle reviendra de la vallée de larmes
où on l’a menée
avec sa table abandonnée,
et son lit délabré.

Sur les coussins fleuriront
les baisers.

Et le drap tordra
sa liane nocturne
autour des corps.

La haine
s’apaisera derrière la fenêtre.

La griffe s’adoucira.

Laissez-moi l’espoir.

Traduction Elisabeth Gerlache
Translation into French by Elisabeth Gerlache

(Miguel Hernández)

***

LAATSTE LIED

Geschilderd, niet leeg:
mijn huis is geschilderd
met de kleur van grote
passies en tegenspoed.

Het zal terugkeren uit het tranendal
waarheen het werd gevoerd

met zijn verlaten tafel,

met zijn vervallen bed.

De kussen zullen
op de kussens bloeien.
En het laken
zal haar intens geurende,
nachtelijke winde rond
de lichamen wentelen.

De haat
zal achter het raam bedaren.

De klauw zal zachtaardig worden.

Laat mij de hoop.

Vertaling Germain Droogenbroodt
Translation into Dutch by Germain Droogenbroodt

***

CANCIÓN ÚLTIMA

pintada, no vacía:
pintada está mi casa
del color de las grandes
pasiones y desgracias.

Regresará del llanto
adonde fue llevada
con su desierta mesa
con su ruidosa cama.

Florecerán los besos
sobre las almohadas.
Y en torno de los cuerpos
elevará la sábana
su intensa enredadera
nocturna, perfumada.

El odio se amortigua
detrás de la ventana.

Será la garra suave.

Dejadme la esperanza.

Miguel Hernández (de “El hombre acecha”)

***

LAST SONG

Painted, not empty
my house is painted
with the color of great
passions and misfortunes.

It will return from the wailing place
where it was carried
with its deserted table,
with its noisy

Kisses will flower
on the pillows.
And wrapped around the bodies
the sheet will elevate
its urgent creeper
nocturnal, perfumed.

Hatred will be softened,
behind the window.

The claw will be gentled.

Grant me the hope.

Translation into English by Stanley Barkan

***

CANZONE ULTIMA

Dipinta, non vuota:
dipinta è la mia casa
con il colore delle grandi
passioni e disgrazie.

Ritornerà dal pianto
dove è stata confinata
con il suo tavolo deserto,
con il suo letto in rovina.

Fioriranno i baci
sui cuscini.

e avvolto intorno ai corpi
innalzerà il lenzuolo
la sua densa edera
notturna, profumata.

L’odio si placa
dietro la finestra.

Sarà dolce l’artiglio.

Lasciatemi la speranza.

Traduzione di Luca Benassi
Translation into Italian by Luca Benassi

***

LETZTES LIED

Bemalt, nicht leer:
bemalt ist mein Haus
mit der Farbe großer
Leidenschaften und Missgeschicke.

Es wird zurückkommen vom Jammer
wohin es gebracht wurde
mit seinem verwaisten Tisch
mit seinem lärmenden Bett.

Küsse werden
auf den Kissen blühen.

Und um die Körper
wird das Betttuch
seine betörend duftende
nächtliche Schlingpflanze erheben

Der Hass wird sich mildern
hinter dem Fenster .

Sanft wird die Pranke sein.

Lass mir die Hoffnung.

Übersetzung Wolfgang Klinck
Translation into German by Wolfgang Klinck

***

ÚLTIMA CANÇÃO

Pintada, não vazia:
pintada está minha casa
com as cores das grandes
paixões e das desgraças.

Regressará do pranto
para onde foi levada
com sua deserta mesa
com sua ruidosa cama.

Florescerão os beijos
em cima de almofadas.

E em volta dos corpos
levantará o lençol
sua intensa trepadeira
noturna, perfumada.

O tédio amortecido
por trás dessa janela.

Será sua unha suave.

Deixando-me a esperança.

Tradução ao português: José Eduardo Degrazia
Translation into Portuguese by José Eduardo Degrazia

***

ULTIMMA CANZUNI

Pittata, non vacanti
Pittata è la me casa
dî culuri di li granni
passioni e disgrazzii.

Ritornirà di lu chiantu
unni fu purtata
cu la so tavula diserta,
cu lu so scrusciusu lettu.

Li baci ciurirannu
supra di li chiumazzi.
E attornu di li corpi
lu linzolu jsarà
lu so ntenzu, notturnu,
e profumatu rampicanti

L’odiu si smorza
darreri a la finestra
La so granfa sarà duci.

Lassatimi la spiranza.

Traduzioni in Sicilianu di Gaetano Cipolla
Translation into Sicilian by Gaetano Cipolla

***

ULTIMA CÂNTARE

spoită, nu golită:
spoită-i casa mea
în tonul marilor
pasiuni și suferințe.

Va reveni din plânset
pe unde a fost purtată
cu masa ei stingheră
cu patul zgomotos.

Vor înflori săruturi
pe perne.
Și-ncolăcit pe trupuri
cearșaful răspândi-va
amețitoarea-i boare
de iederă în noapte

Ura se va îmblânzi
în spatele ferestrei.

Va fi o gheară blândă.

Lăsați-mi doar speranța.

Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg
Translation into Romanian by Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

OSTATNIA PIEŚŃ

Malowany, bez pustki
malowany jest mój dom
barwami wielkich
pasji i przeciwności losu.

Powróci z miejsca lamentu
dokąd go zaniosą
z opróżnionym stołem,
z czyniącym hałas łóżkiem.
Pocałunki rozkwitną
na poduszkach,
a wokół ciał
uniesie prześcieradło
silne nocne pnącze
rozsiewające woń.

Nienawiść się wytłumia
z drugiej strony okna.

To będzie łagodny pazur.

Pozostaw mi nadzieję.

Przekład na polski: Mirosław Grudzień
Translation into Polish by Miroslaw Grudzień

***

ΤΕΛΕΥΤΑΙΟ ΤΡΑΓΟΥΔΙ

Βαμμένο, όχι άχρωο
το σπίτι μου βάφτηκε
με το χρώματα εξαίσιου πάθους
και κακομοιριάς.

Θα επιστρέψει απ’ των δακρύων τον τόπο
που το είχαν μεταφέρει
με το άδειο του τραπέζι και
τοέρημοκρεβάτιτου
φιλιά θ’ ανθίσουν στα μαξιλάρια
και θα τυλίξουν τα κορμιά
τα σεντόνια θα εντείνουν
το νυχτερινό τους άρωμα

Το μίσος θα ξαχαστεί πίσω
απ’ το παράθυρο

τα νύχια θα λειανθούν

πιστεύω στην ελπίδα

ΜετάφρασηΜανώληΑλυγιζάκη
Translation into Greek by Manolis Aligizakis

***

最后的歌

涂绘过,不会空白:
我的房舍用
伟大激情和不幸
的色彩描绘
它会从泪水的深处
返回,在那里它和它的
废弃桌子,和它的被毁
的床一起被抬走。
亲吻会开花
在枕头上。
而包裹着身体的
这被单会提升
它的巨大攀登者
夜间活动的,芳香的。
仇恨会缓和
于这窗外。
爪子会变软的。
准予我希望吧。

英译:比利时杰曼·卓根布鲁特
汉译:中国周道模 2020-11-12
Translation into Chinese by William Zhou

***

الأغنية الأخيرة

أقطن منزلا صنعته
ريشة رسام، لا العدم
وزينته ألوان العواطف المتقدة لا الحظوظ السيئة.
وسيؤوب من جدار النواح
هناك حيث نقلت اللوحة.
مع مائدتها المهجورة،
وسريرها المحطم.
هناك حيث تزهر القبلات
على الوسائد.
وتدثر حول الأجسام
فترفع الألواح
ما ينبت في الأرض بسرعة
لتعبق عطرا كل ليلة.
ستتوارى الكراهية خلف النافذة
وتستحيل المخالب ناعمة.
لأحظى بالأمل.

Translation into Arab by Sarah Slim

***

अंतिम गीत

चित्रित, शून्य नहीं:
मेरा घर रंगा हुआ है
महान के रंग के साथ
जुनून और दुर्भाग्य।
यह घूमते हुए स्थान से वापस आ जाएगी
इसे कहां ले जाया गया
इसकी सुनसान मेज के साथ,
अपने खाली बिस्तर के साथ।
इच्छा फूल चुंबन
तकिए पर l
और शवों के चारों ओर लिपटा हुआ
चादर ऊँचा होगा
इसकी तत्काल लता
रात्रिचर, सुगंधित।
घृणा को परिशोधित किया जाएगा
खिड़की के पीछे।
पंजे की चपेट में आ जाएंगे।

मुझे आशा व्यक्त करो।

Translation into Hindi by Jyotirmaya Thakur

***

最後の歌

無ではなく、描かれている
わたしの家は描かれている
大きな情熱と不幸で彩色されて

それは悲嘆の場所から戻るだろう
打ち捨てられたテーブルと
使われなくなったベッドを運ばれたところから

口づけは枕の上に花を散りばめる
そして身体を包んだシーツは
急いで這う昆虫を上に追いやる
夜行性の、香りを放つ昆虫を

憎しみは窓の後ろで分割される
鋭い爪は馴らされる

わたしに希望を与えたまえ

Translation into Japanese by Manabu Kitawaki

***

آخرین ترانه

نقاشی شده، نه تهی:
نقاشی شده خانه من
با رنگ های سرشار
از شهوت و شوربختی.
بازگشت به دامان اشک
به همانجایی می رسد
به میز خالیشان،
به تخت پر سر و صدایشان.
شکوفه می دهند بوسه ها
به روی بالش ها.
و ملافه پیچیده
به دور بدن ها،
بر ساقه خواهد پیچید
با عطر شب.
خفقان گرفته، نفرت
در پشت پنجره رنگ می بازد.
پنجه ها آرام خواهند گرفت.
این امید را به من بده.

ترجمه: سپیده زمانی
Translation into Farsi by Sepideh Zamani

***

ПОСЛЕДНА ПЕСЕН

Боядисана, а не празна –
моята къща е боядисана
с цвета на велики
страсти и нещастия.

Тя ще се завърне от ридаещото място,
където беше занесена
със своята изоставена маса,
със своето самотно легло.

Целувки ще цъфтят
по възглавниците.
И увит около телата
чаршафът ще издигне
своите спешни лиани,
нощни, парфюмирани.

Омразата зад прозореца
ще бъде разрушена.

Нокътът ще бъде разнежен.

Подари ми надежда.

превод от английски: Иван Христов
Translation into Bulgarian by Ivan Hristov

***

LOKASÖNGUR

Málað, ekki tómt:
húsið mitt er málað
ílitummikilla
ástríðnaogólána.

Þaðmunsnúaafturfrávolaðastaðnum
semþað var flutt á
meðsittauðaborð,
ogsitttómarúm.
Kossar munu blómstra
á koddunum.
Og vafið um líkamana
mun lakið hefja upp
sína áköfu skriðjurt
um nótt, ilmandi.

Hatrið verður greitt niður
handan gluggans.

Klærnar verða blíðar.

Leyfið mér að vona.

Translation into Icelandic by Þór Stefánsson

***

ПОСЛЕДНЯЯПЕСНЯ

Покрашенисовсем непуст:
мойдомпокрашен
вцвет огромной страсти
и несчастья.

Онвосстанет из плача,
куда ушел однажды
с пустым столом
и опрокинутой кроватью.
Поцелуизацветут
на подушках.
И простыня
обовьетсявокругнашихтел
ночной пахучей лианой.

Ненависть
останется за окном.
Когти втянутся.

Оставь мне надежду.

Перевод на русский язык Дарьи Мишуевой
Translation into Russian by Daria Mishueva

***

HULING AWIT

Pinturado, hindi bakante:
ang bahay ko ay may pintura
may kulay ng dakilang
mga kinahiligan at kasawian.

Magbabalik ito mula sa mga tumataghoy na mga lugar

kung saan binuhat ito
kasama ang walang lamang lamesa,
kasama pati ang nabakanteng kama.
Mamumulaklak ng halik
sa mga unan.

At nakapulupot sa mga katawan

itataas ng sapin
ang kagyat na gumagapang na
halimuyak ng pabango sa gabi.
Ang pagkamuhi ay mapapawi
sa likod ng bintana.
Magiliw ang mga kuko.
Pagkakalooban ako ng pag-asa.

Translation into Filipino by Eden Soriano Trinidad

***

זֶמֶר אחרון / מיגואל הרננדז

צָבוּעַ, לֹארֵיק:
בֵּיתִיצָבוּעַ
בְּצֶבַעשֶׁלתַּאֲווֹת
עֲצוּמוֹתוְאֻמְלָלֻיּוֹת.

יָשׁוּבמִמְּקוֹםהַקִּינוֹת
שָׁםנָשְׂאוּאוֹתוֹ
עִםשֻׁלְחָנוֹהַנָּטוּשׁ,
עִםמִטָּתוֹהַמְּרֻקֶּנֶת.

נְשִׁיקוֹתיִפְרְחוּ
עַלהַכָּרִיּוֹת.
וּמִסָּבִיבלַגּוּפוֹת
יָרִיםהַסָּדִין
אֶתהַגֶּפֶןהָעַזָּה
לֵילִית, מְבֻשֶּׂמֶת.

הַשִּׂנְאָהעֲמוּמָה
מֵאֲחוֹרֵיהַחַלּוֹן.

הַטֹּפֶריִהְיֶהרַךְ.

הַשְׁאִירוּלִיתִּקְוָה.

תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
Translation into Hebrew by Dorit Weisman

***

கடைசிப் பாடல்

வர்ணம் அடித்தாயிற்று,வெறுமை அல்ல
எனது வீடு வர்ணம் அடிக்கப்பட்டுள்ளது
அருமையான உணர்ச்சிகளோடு
துரதிருஷ்டங்களோடும் :
எடுத்துச்செல்லப்பட்ட இடத்திலிருந்து
கைவிடப்பட்ட மேசையோடு
காலிசெய்யப்பட்ட படுக்கையினின்று
அழுகை இடத்திலிருந்து திரும்பிவரும்.
தலையணைன்மீது
முத்தங்கள் மலரும்!
உடலைச் சுற்றியுள்ள
விரிப்பு மேலே எழும்
அதன் அவசர படர்கொடி
இரவிற்குரிய நருமணத்தோடு
சாளரத்திற்குப் பின்னால்
வெறுப்பு அமைதிபெறும்
கூர்மையான நகங்கள் மிருதுவாகும்
நம்பிக்கையைத்தாருங்கள்!

ஆக்கம்

Translation into Tamil by N V Subbaraman

***

STIRANA DAWIYÊ

Hatiye resmkirin, ne vala ye:
mala min hatiye resmkirin
bi rengê meraqên
mezintir û bêbextiyan.

Wê vegere ji keseran
li ew dera biribûn wir
li maseya xwe yî sêwî
li nivîna xwe yî şikestî.

Maç wê
li ser balgî geşbibin.

Û li dor govde
wê desmala li ser nivînê
bi bîhna xwe yî cadûyî rewzên
şevînî yen lihevgeryayî berzbibin.

Kîn wê nermbibe
li paş pencerê.

Neperûşk wê dilovan be.

Hêviyê ji min re bihêle.

Translation into Kurdish by Hussein Habasch

***

শেষেরগান

চিত্রিত,কিন্তু নয়শূন্য:
আমারঘরটি রঞ্জিত
অসাধারনরংদিয়ে
আবেগআরদুর্ভাগ্যের এটিপ্রত্যাবর্তনকরবেশোকেরজায়গাথেকে ।
যেখানেএটিঘটেছিলো
তারএকাকীটেবিলসহ
শূন্য তারবিছানানিয়ে,
চুম্বনহবেপ্রস্ফুটিত ।
বালিশেরউপরে
আরমৃতদেহগুলিআবৃতকরেরাখা
চাদরগুলি উদিতকরবে ।
এরজরুরীলতাগুল্ম
যারানিশাচরসুগন্ধযুক্ত
ঘৃণাহবেঅনুশীলিত ।
জানালারপিছনে
নখগুলিকেকোমলকরেদেওয়াহবে ।
আমাকেএকটু।
আশাদানকরুন ।

Bangla Translation: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

AN TAMHRÁN DEIREANACH

Ní aoldaite, ach ildaite atá sé:
ar dhath an teasghrá
is na tubaiste
a phéinteáil mé mo theach.

Fillfidh sé ón olagón
ón áit ar iompraíodh é,
lena bhord ocrach
is a leaba thréigthe.

Fásfaidh bláthanna
ar na piliúir.

Agus crochta timpeall na gcorp
éireoidh an taibhse
sna braillíní oíche
le boladh túise uaithi.

Ní chluinfear an ghráin
Ná scríob shéimh an bháis

Taobh thiar den fhuinneog.

Tabhair dúinn misneach.

Translation into Irish by Rua Breathnach

***

અંતિમ ગાન

ચીતરેલું, નહિ કે ખાલી:
મારું ઘર ચીતરેલું છે
ઊર્મિઉછાળ અને દુર્ભાગ્યના રંગોથી
તે રુદનસ્થળથી પાછું આવશે
જ્યાં લઈ જવાયેલું તેને
ત્યજાયેલી મેજ અને
ખાલીખમ ખાટલા સાથે.
તકિયા પર મહોરશે ચુંબનો
કાયાને વિંટળાતી ચાદર પરથી
ઉપર ઊઠશે રાતરાણીની વેલ

ધિક્કાર હપ્તે હપ્તે ધકેલાશે
બારીબહાર
નહોર કૂણા થતા જશે
મને આપો એવી આશા

-મિગ્યુએલ હર્નાન્ડેઝ, સ્પેન (૧૯૧૦-૧૯૪૨), અનુવાદ: ઉદયન
Translation into Gujarati by Udayan Thakkar

***

ZADNJA PESMA

Ofarbana, nijenepostojeća:
mojakućajeobojena
bojomvelikih
patnji i nesreća.

Vratiće se sa mesta naricanja
gde je bila odnešena
sa napuštenim stolom,
sa ispražnjenim krevetom.

Poljupci će cvetati
na jastucima.
Zavijen oko tela čaršav će odići
njegovan puzavica
noćna, namirisana.

Mržnja će biti odbačena
iza prozora.

Kandže će biti nežnije.
Usliši moju nadu.

Na srpski prevela S. Piksiades
Translation into Serbian by S. Piksiades

(Miguel Hernández)

 

Recueil: ITHACA 658
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

FRIENDS ITHACA
Holland: https://boekenplan.nl
Poland: http://www.poetrybridges.com.pl
France: https://arbrealettres.wordpress.com
Poland: http://www.poetrybridges.com.pl
Romania: http://www.logossiagape.ro; http://la-gamba.net/ro; http://climate.literare.ro; http://www.curteadelaarges.ro.; https://cetatealuibucur.wordpress.com
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India: https://nvsr.wordpress.com; https://ourpoetryarchive.blogspot.com>
USA-Romania: http://www.iwj-magazine.com/journal02

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La vie n’a pas de sens (Christiane Singer)

Posted by arbrealettres sur 30 août 2020




    
La vie n’a pas de sens, ni sens interdit, ni sens obligatoire.
Et si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle va dans tous les sens et déborde de sens, inonde tout.
Elle fait mal aussi longtemps qu’on veut lui imposer un sens, la tordre dans une direction ou dans une autre.
Si elle n’a pas de sens, c’est qu’elle est le sens.

(Christiane Singer)

 

Recueil: Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?
Traduction:
Editions: LE LIVRE DE POCHE

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SONNET DES VAINS SOUVENIRS (André Berry)

Posted by arbrealettres sur 19 août 2020




    
SONNET DES VAINS SOUVENIRS

Souvenirs, Souvenirs, tristes spectres des choses,
Sans étoffes de chair que vous voilà déchus!
Avec quelle rigueur me paraissent recluses
Vos formes de brouillard dans les registres clos!

Des vers inconsistants, d’insaisissables proses
Rendront-ils leur substance à vos êtres abstrus?
Aux implacables dieux, aux intraitables Muses,
Je réclame des corps et n’obtiens que des mots.

Ombres des jours perdus, par les Champs-Elysées
Vous avez beau mener vos mornes thalysies,
Vous avez beau vous tordre en un bal éploré.

Lorsque de nos amours nos mains sont dessaisies,
Vos ouates de vapeur, vos gazes irisées
Ne sont qu’un mince emplâtre au coeur endolori.

(André Berry)

 

Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard

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Si le poème se tenait uniquement dans le poème (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020



 

Si le poème
Se tenait uniquement
Dans le poème

Il ne serait que vents
Dans une cage
D’osier

Un oiseau de paradis
A qui tordre le cou

Pour avoir gardé
Le chant pour lui seul

(Werner Lambersy)

Illustration: H. Kopp-Delaney

 

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Si le poème (Werner Lambersy)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2020



Si le poème
Se tenait uniquement
Dans le poème

Il ne serait que vents
Dans une cage
D’osier

Un oiseau de paradis
A qui tordre le cou

Pour avoir gardé
Le chant pour lui seul

(Werner Lambersy)

Illustration: Alex Alemany

 

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Habillage (Philippe Claudel)

Posted by arbrealettres sur 21 mai 2020



Illustration: Pascal Renoux
    
Habillage

Mon amour
Mon Dieu que c’est long
Que c’est long
Ce temps sans toi
J’en suis à ne plus compter les jours
J’en suis à ne plus compter les heures
Je laisse aller le temps entre mes doigts
J’ai le mal de toi comme on a le mal d’un pays
Je ferme les yeux
J’essaie de retrouver
Tout ce que j’aime de toi
Tout ce que je connais de toi
Ce sont tes mains
Tes mains qui disent comme ta bouche les mots
En les dessinant dans l’air et sur ma peau parfois
Tes mains serrées dans le sommeil avec la nuit
Dans le creux de ta paume
Tes mains qui battent les rêves comme des cartes à jouer
Tes mains que je prends dans les miennes
Pendant l’amour
Ce matin tandis que le soleil venait à la fenêtre j’ai fermé les yeux
Et ta bouche s’est posée sur ma bouche
La tienne à peine ouverte
Et tes lèvres doucement se sont écrasées sur les miennes
Et ta langue s’est enroulée à ma langue
J’ai songé à l’Italie alors
Au citronnier de Ravello accroché dans l’à-pic au-dessus de la mer
Très bleue
Au vent dans tes cheveux
Tu portais ta robe rose
Elle devenait une fleur
Elle jouait avec tes cuisses et tes bras nus
Le vent la tordait comme un grand pétale souple
Le vent chaud comme ton ventre après l’amour
Tandis que mon sexe dans ton sexe frémit encore et s’émerveille
Que le plaisir a rendu mauves nos paupières
Que nous sommes couchés non pas l’un contre l’autre
Mais l’un à l’autre
Oui l’un à l’autre mon amour
Mon présent s’orne de mille passés dont il change la matière
Et qui deviennent par ta grâce des présents magnifiques
Ces heures ces instants ces secondes au creux de toi
Je me souviens du vin lourd que nous avions bu
Sur la terrasse tandis que la nuit couvrait tes épaules
D’un châle d’argent
Je me souviens de ton pied gauche jouant avec les tresses de ta sandale
La balançant avec une grâce qui n’appartient qu’à toi
Je me souviens de ce film de Nanni Moretti Caro Diaro
Vu dans un vieux cinéma
Des rues de Rome
De la lumière orangée de la ville
Et de la Vespa que nous avions louée quelques jours plus tard
Et nous avions roulé comme Nanni dans le film
Sans but et sans ennui
Dans l’émerveillement du silence de la ville
Désertée pour la ferragosto
Tu me tenais par la taille et tu murmurais à mon oreille
« Sono uno splendido quarantenne »
Et tu riais
Et je riais avec toi sous le nuage des pins parasols
Dans les parfums de résine
Et le soir devant le grand miroir rouillé de la très petite chambre de l’hôtel
Tu jouais un autre film
« Tu les trouves jolies mes fesses ?
Oui. Très.
Et mes seins tu les aimes.
Oui. Enormément. »
Et je disais oui à tout
Oui à toi
Oui à nous
Je sors une heure chaque jour
Cela est permis
Je marche je tourne je tourne en rond
Et rien ne tourne rond
Pour moi sans toi
Pour moi loin de toi et qui n’ai plus que ma mémoire
Pour te faire naître dans mon cerveau
Et l’apaiser l’embraser t’embrasser te serrer te chérir en lui
Hier le surveillant tandis que je rentrais dans ma cellule après la promenade
M’a dit que le confinement allait prendre fin au-dehors

Dombasle-sur-Meurthe, le 20 mai 2020

(Philippe Claudel)

 

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Un nuage énorme sur la lune (Paul Valéry)

Posted by arbrealettres sur 14 septembre 2019




    
Un nuage énorme sur la lune,
troubles d’encre et d’argent, masque tordu
— qu’entoure le ciel étoilé tranquille, vissé d’astres.

Je pense à l’enfantine poésie de chercher mille ressemblances imparfaites de ce nuage,
mille chameaux, monstres, contrées
— tandis que sa valeur, sa poésie puissante et véritablement illimitée
est justement au contraire d’être informe, lui-même,
inaccessible aux mots, sans images.

(Paul Valéry)

 

Recueil: Poésie perdue
Traduction:
Editions: Gallimard

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