Posts Tagged ‘odorat’
Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2023
Illustration: Achille Devéria
Ma maîtresse a des yeux qui n’ont rien du soleil
Et ses lèvres n’ont point la rougeur coralline ;
A de noirs fils de fer ses cheveux sont pareils
Et, si la neige est blanche, est brune sa poitrine ;
Rouge et blanche, j’ai vu la rose de Damas,
Mais sur sa joue en vain je cherche rose telle,
Et je sais des parfums plus doux à l’odorat
Que l’haleine qui sort des lèvres de ma belle.
Je sais bien, quoique j’aime à l’entendre parler,
Que musique a des sons beaucoup mieux faits pour plaire ;
J’accorde n’avoir vu de déesse marcher,
Mais quand va ma maîtresse, elle a les pieds sur terre :
Et pourtant, par le ciel, je la prise aussi haut
Que femmes qu’on déguise en parallèles faux.
Traduit de l’anglais par Jean Fuzier,
Editions Gallimard, 1959
(William Shakespeare)
Recueil: L’AMOUR en Poésie
Editions: Folio Junior
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Posted by arbrealettres sur 13 février 2020
Le papillon
sur le vieux fromage
a-t-il un odorat?
(Anne Tardy)
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Posted by arbrealettres sur 3 février 2018
mon esprit est
un gros morceau de néant irrévocable dont le toucher et le goût et
l’odorat et l’ouïe et la vue ne cessent de frapper et de tailler avec
des outils fatals tranchants
dans une agonie de ciseaux sensuels j’accomplis des contorsions
de chrome et exécute des enjambées de cobalt
néanmoins je
sens que je ingénieusement suis modifié que je légèrement
deviens quelque chose d’un peu différent, en fait
moi-même
Là-dessus impuissant j’émets des hurlements lilas et des
mugissements écarlates.
(Edward Estlin Cummings)
Recueil: XLI Poèmes
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: La Nerthe
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Posted by arbrealettres sur 8 décembre 2016
Hafiz voulait qu’une jeune fille
Vienne danser sur sa tombe
Pour vivre encore au parfum de son corps
L’odorat est la preuve immortelle
Que l’instant se glisse vivant
Au fond de l’air
(Heather Dohollau)
Illustration: Giuseppe Bessi
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Posted by arbrealettres sur 6 décembre 2016
Le non-gai savoir
La maturité, terrible cadeau
qu’on nous fait, en nous prenant avec elle
toute saveur gratuite de l’offrande
sous la froideur glaciale d’une stèle,
la maturité voit, mais le bandeau
tronque la surprise de la fenêtre,
le cercle vide de son étendue,
qui par le monde est changé en cachot.
La maturité sait le prix exact
des amours, des loisirs, des lassitudes,
mais sans rien pouvoir contre son savoir
ni contre elle-même. L’odorat fin,
l’oeil fin, la main, libérée de tout charme,
se détruisent dans le rêve existence.
(Carlos Drummond de Andrade)
Illustration: La Maturité par Victor Rousseau
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Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2016
Ce corps est un village dont l’âme est le chef,
cinq paysans y demeurent.
Ils s’appellent : vue, odorat, ouïe, goût et toucher,
et ils n’obéissent pas au chef!
O Père, je ne veux plus habiter ce village:
Il me demande à chaque instant des comptes,
ce scribe qui a nom «Conscience»!
(Kabîr)
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