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Posts Tagged ‘(Edward Estlin Cummings)’

L’inamour est l’enfer sans cieux (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2020




    
l’inamour est l’enfer sans cieux:foyer sans flamme

des ombres connaissables(et qui rattrapent sur l’heure
chacun des riens que tout fantôme sans âme proclame
substance;et toute apparition sans coeur,bonheur)

les amants seuls vêtent la lumière. Vérité pleine

que matière ne recèle;que cerveau ne révèle
(plus que toute mort vivante et que toute vie
mourante) et qui jamais n’a été ni ne sera dite

seulement se chante—et les amants en sont le chant.

Ici(juste ici)est la liberté:toujours ici nul
après d’hiver ne vaut l’à présent printemps;
un jour d’avril transcende une année de novembre

(telle est l’éternité sans jusqu’à
où finir qu’à jamais j’ai deux fois vécu en un sourire)

je porte en moi ton coeur(le gardant tout au fond
de mon cœur)je ne suis jamais sans(aussi loin que
j’aille tu vas,ma chérie;et tout ce que font mes
mains est fait par toi,mon amour)

je ne crains
nul destin(car tu es mon,ma douce)ne désire nul
univers(car vraie tu es le mien,ma belle) et c’est
toi ce qu’une lune a toujours voulu dire c’est toi
ce que toujours chantera un soleil

tel est le grand secret dont pas un ne se doute
(racine de la racine et bouton de la fleur et ciel
du ciel d’un arbre appelé vie;qui pousse plus haut
que l’âme n’espère ou que l’esprit ne voile) et la
merveille qui fait tourner rond les étoiles

je porte en moi ton coeur(tout au fond de mon coeur)

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: 95 poèmes
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Points

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Le doux printemps est ton temps est le mien est le nôtre (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 21 mars 2019



Illustration: Karen L’Hémeury

    

« le doux printemps est ton
temps est le mien est le nôtre
car c’est le temps de l’amour
et vive le doux amour »

(tous les joyeux petits oiseaux
volent dans le flottant dans les
esprits mêmes ils chantent dans
le battement d’ailes des fleurs)

les amants vont les amants viennent
vagabondant ils s’émerveillent
mais tous les deux parfaitement
seuls il n’est nul autre au monde

(un tel ciel et un tel soleil
n’ai pas connu ni toi non plus
personne jamais n’a respiré
autant de variétés de oui)

nul arbre ne sait compter ses feuilles
chacune d’elles de s’ouvrir seule
mais ces qui brillant par milliers
ne font qu’un seul étonnement

(en secret adorant timides
petits s’allant dardant flottant
et joyeux dans le fleurissant
les heureux soi toujours chantent)

« le doux printemps est ton
temps est le mien est le nôtre
car c’est le temps de l’amour
et vive le doux amour »

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Une fois un
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: La Nerthe

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Un battement de tes paupières (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 21 novembre 2018



Le plus beau geste de mon cerveau est moins
qu’un battement de tes paupières qui dit
que nous sommes l’un pour l’autre

(Edward Estlin Cummings)


Illustration: Cali Rezo

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A présent (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2018



 

Illustration: Caroline Vabre
    
à présent l’air est l’air, chose est chose: nulle extase

***

now air is air and thing is thing: no bliss

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: 95 poèmes
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Points

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Plonge au fond du rêve (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 7 Mai 2018



plonge au fond du rêve
qu’un slogan ne te submerge
(l’arbre est ses racines
et le vent du vent)

fie-toi à ton cœur
quand s’embrasent les mers
(et ne vis que d’amour
même si le ciel tourne à l’envers)

honore le passé
mais fête le futur
(et danse ta mort
absente à cette noce)

ne t’occupe d’un monde
où l’on est héros ou traître
(car dieu aime les filles
et demain et la terre)

***

dive for dreams
or a slogan may topple you
(trees are their roots
and wind is wind)
trust your heart
if the seas catch fire
(and live by love
though the stars walk backward)
honour the past
but welcome the future
(and dance your death
away at the wedding)
never mind a world
with its villains or heroes
(for good likes girls
and tomorrow and the earth)

(Edward Estlin Cummings)

Découvert chez Lara ici

Illustration

 

 

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Ecoute (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 6 avril 2018



 

Ecoute: il y a un univers sacrément beau juste à côté;
allons-y.

(Edward Estlin Cummings)

Illustration: Abraxsis Der Jen

 

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CHANSONS INNOCENTES I (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 7 mars 2018




    
CHANSONS INNOCENTES
I
pourquoi es-tu parti
petit quadrupattes?
tu as oublié de fermer
tes grands yeux.

où es-tu donc parti?
à de petits chatons
ressemblent toutes les feuilles
qui s’ouvrent sous la pluie.

petits chatons que
l’on appelle printemps,
ce que nous caressions
s’est peut-être endormi?

le sais-tu?ou peut-être que
quelque chose est parti
sans faire le moindre bruit
quand nous ne regardions pas.

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: XLI Poèmes
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: La Nerthe

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L’amour est une source (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018



Illustration: Edvard Munch   
    
l’amour est une source à laquelle
s’abreuvent ces fous qui ont grimpé
plus raides que les espoirs sont peurs
simplement pas toujours nommées
des montagnes plus si quand chaque
totalité connue s’évapore

insouciants sont les amants qui
plus haut que leurs peurs sont espoirs
sont les amants genoux à terre
eux dont les lèvres heurtent des cieux
inimaginés plus profonds
que le paradis n’est l’enfer

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Une fois un
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: La Nerthe

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Le diable se faufile (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018




    
le diable se faufile au jardin d’eden
(caresse-moi belle caresse-moi bien)
et voit qui errent deux êtres humains
—entends les arbres qui se plaignent

la femme et puis l’homme il mordille
(s’ouvrent magnifique s’ouvrent bien)
et leurs yeux sont humides et brillent
—sens un peu ce serpent qui grimpe

dieu il appelle et un ange vient
(baise-moi chéri oh baise-moi bien)
avec une longue large épée de feu
—et comme je jouis ô mon dieu

***

devil crept in eden wood
(grope me wonderful grope me good)
and he saw two humans roaming
—hear that tree agroaning

woman chewed and man he chewed
(open beautiful open good)
and their eyes were wet and shining
—feel that snake aclimbing

lord he called and angel stood
(poke me darling o poke me good)
with a big thick sword all flaming
—o my god I’m coming

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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Ma môme est grande (Edward Estlin Cummings)

Posted by arbrealettres sur 4 février 2018



Illustration: Oi-Oei    
    
ma môme est grande avec de longs yeux durs lorsqu’elle
se tient debout,avec de longues mains dures gardant
le silence sur sa robe,parfait pour le sommeil
est son long corps dur aussi rempli de surprise
qu’un électrique fil blanc,lorsqu’elle sourit
d’un dur et long sourire ça fait parfois gaîment
venir à travers moi de cruels chatouillis
et le bruit faible de ses yeux met aisément
mon impatience à vif—ma môme est grande,
la chair ferme,ses jambes aussi fines qu’une vigne
qui a passé sa vie sur le mur d’un jardin
et va mourir. Quand nous allons au lit sans joie
ces deux jambes elle commence à enrouler sur moi
et haletant,mes tête et visage elle étreint.

***

my girl’s tall with hard long eyes
as she stands,with her long hard hands keeping
silence on her dress,good for sleeping
is her long hard body filled with surprise
like a white shocking wire,when she smiles
a hard long smile it sometimes makes
gaily go clean through me tickling aches,
and the weak noise of her eyes easily files
my impatience to an edge—my girl’s tall
and taut,with thin legs just like a vine
that’s spent all of its life on a garden-wall,
and is going to die. When we grimly go to bed
with these legs she begins to heave and twine
about me,and to kiss my face and head.

(Edward Estlin Cummings)

 

Recueil: Erotiques
Traduction: Jacques Demarcq
Editions: Seghers

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