Posts Tagged ‘incertain’
Posted by arbrealettres sur 29 mars 2023

PRÈS DE LA SPEZIA
La mer en mesures égales
Chante. Le vent d’ouest hurle et rit
Les nuées passent en rafales
Sans qu’on les voie : il fait trop nuit.
Et je songe qu’ainsi ma vie
Ténébreuse, sans réconfort,
Sauvage ouragan s’est enfuie
Dans l’âpre nuit, sans astres d’or.
Mais est-il nuit assez obscure
Ou voyage assez incertain
Pour n’être pas promesse sûre
D’un proche et lumineux matin ?
***
BEI SPEZIA
In großen Takten singt das Meer,
Der schwüle Westwind heult und lacht.
Sturmwolken jagen schwarz und schwer
Man sieht sie nicht, es ist zu nacht.
Mir aber scheint : so tot und bang,
So ohne Trost und Sternegold
Durch schwüle Nacht und Sturmgesang
Sei auch mein Leben hingerollt.
Und doch ist keine Nacht so schwer
Und so voll Dunkels keine Fahrt,
Der nicht vom nahen Morgen her
Des Lichtes süße Ahnung ward.
(Hermann Hesse)
Recueil: Poèmes choisis
Traduction: Jean Malaplate
Editions: José Corti
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Posted in poésie | Tagué: (Hermann Hesse), astre, âpre, égal, chanter, hurler, incertain, lumineux, matin, mer, mesure, nuée, nuit, obscur, or, Ouest, ouragan, passer, proche, promesse, rafale, réconfort, rire, s'enfuir, sauvage, sûr, songer, ténébreux, vent, vie, voir, voyage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 février 2023

SI L’AMOUR FUT
Mon amour, était-ce toi ou mon seul élan,
le nom que ma parole a donné à son désir.
As-tu existé, toi l’autre? Était-il véritable,
sous de larges pommiers entre les pignons,
ce long corps étendu tant d’années?
L’azur a-t-il été un vrai morceau du temps?
N’ai-je pas imaginé une vacance dans l’opaque?
Étais-tu venue, toi qui t’en es allée?
Ai-je été ce feu qui s’aviva, disparut?
Tout est si loin. L’absence brûle comme la glace.
Les ramures de mémoire ont charbonné.
Je suis arrêté pour jusqu’à la fin ici,
avec un souvenir arrêté qui n’a plus de figure.
Si c’est un rêve qu’éternel amour,
qu’importe j’y tiens.
J’y suis tenu ou je m’y trouve abandonné.
Désert irrémédiable et la creuse fierté.
Quand tu reviendras avec un autre visage,
je ne te reconnais pas, je ne sais plus voir, tout n’est rien.
Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l’herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s’ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.
Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l’oeil de la tempête
et qui s’est renversé.
(André Frénaud)
Recueil: Il n’y a pas de paradis
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (André Frénaud), abandonner, absence, amour, année, arrêter, autour, autre, azur, éclairer, élan, étendu, éternel, battre, bleu, brûler, briller, cautionner, changer, charbonner, chevelure, colère, corps, creux, croire, dénouer, désert, disparaître, durer, feu, fierté, figure, fin, frémir, glace, herbe, humain, ici, imaginer, incertain, irrémédiable, jour, large, loin, long, mémoire, mêler, morceau, mortel, nom, nuit, oeil, opaque, ordonnancer, parole, pignon, pommier, ramure, rêve, recomposer, reconnaître, regard, remuer, renverser, revenir, rien, rire, s'aviver, s'ébranler, s'en aller, se trouver, souterrain, souvenir, tempête, temps, toi, tout, trembler, vacance, véritable, venir, verbe, violent, visage, vivant, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2022
Illustration: Shan Sa
Au loin disparu
Le cygne déploie ses ailes agiles et laisse le vent le porter au loin.
Un air vif le rappelle au souci et il tourne la tête, incertain.
Un cheval livre ses pas lourds à la steppe désertée — les siens sont partis.
Son coeur s’enlise dans des pensées interdites comme ses sabots dans la glaise meuble.
Le destin s’abat sans pitié sur deux dragons que leurs ailes opposent.
Il reste pourtant les chants qui savent révéler les amours secrets.
À l’ami qui s’en va, je joins les mots du ruisseau où coulent mes larmes.
L’écho des tambours exalte les vertus mâles et déchire les coeurs des compagnons vaincus.
La solitude des vers alimente le brasier du souvenir
Et plombe mon âme mon âme brisée dans l’horizon des peines.
J’aimerais pouvoir entonner encore les airs de l’enfance,
Ton pays est loin désormais — il t’ignore jusqu’au trépas.
Le mal me dévisage et il pleut sur les joues des filets d’amertume.
Les cygnes volent leur vie entière deux à deux
Mais pour nous, hommes, qui ne pouvons nous envoler ensemble
Il n’y a que routes mornes aux destins séparés.
(Su Wu)
(140-60)
Recueil: Nuages immobiles Les plus beaux poèmes des seize dynasties chinoises
Traduction: Alexis Lavis
Editions: l’Archipel
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Posted in poésie | Tagué: (Su Wu), agile, aile, air, alimenter, amertume, ami, amour, âme, écho, brasier, briser, chant, cheval, coeur, compagnon, couler, cygne, déchirer, déployer, déserter, dévisager, destin, disparaître, dragon, enfance, ensemble, entier, entonner, envoler, exalter, filet, glaise, homme, horizon, ignorer, incertain, interdit, ivre, joindre, joue, laisser, larme, loin, lourd, mal, mâle, meuble, morne, mot, opposer, partir, pas, pays, peine, pensée, pitié, pleuvoir, plomber, porter, pouvoir, rappeler, révéler, rester, route, ruisseau, s'abattre, s'en aller, s'enliser, sabot, savoir, séparer, secret, solitude, souci, souvenir, steppe, tambour, tête, tourner, trépas, vaincru, vent, vers, vertu, vie, vif, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 novembre 2022

Illustration
Peut-être, quand viendra la nuit
Vais-je poser mes mains autour de ton visage?
Une lampe assourdie balancera le vent
Qui monte des ravins d’octobre avec la pluie
Tu t’approcheras, nue, entre les murs bâtis
Mais je ne connaîtrai de toi que ton visage.
Je retiendrai l’instant comme une écluse haute
Capable d’emporter deux corps dans un courant
Je dirai la raison sourde des marécages
Croupis dans une attente à goût d’orage et d’eau.
Je tiens la nuit contre ma bouche
D’un souffle si léger, si pur
Qu’il entretient le feu des pierres.
Un geste pourrait dévaster
Les jardins en pente du jour;
Le plus court hasard nous tuerait
En ce territoire incertain.
Je reste en vie si loin de toi
Mon absente, ma déferlante
Parce qu’aux confins fous du sang
Luit le pavot bleu du plaisir.
(Luc Bérimont)
Recueil: Le sang des hommes
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted in poésie | Tagué: (Luc Bérimont), absent, assourdir, attente, autour, écluse, balancer, bâtir, bleu, bouche, capable, confins, connaître, corps, courant, court, croupir, déferler, dévaster, dire, eau, emporter, entretenir, feu, fou, geste, goût, hasard, haut, incertain, instant, jardin, jour, lampe, léger, loin, luire, main, marécage, monter, mur, nu, nuit, octobre, orage, pavot, pente, peut-être, pierre, plaisir, pluie, poser, pur, raison, ravin, rester, retenir, s'approcher, sang, souffle, sourd, tenir, territoire, tuer, venir, vent, vie, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 septembre 2022

Attente incertaine de la pluie
puis l’outre noire épanche
ses larmes violentes.
Angle des toits
et les rues enfuies et tournantes
les rues, encore,
ville née d’un éclair et morte avec lui.
(Paul Nougé)
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Posted in poésie | Tagué: (Paul Nougé), angle, attente, éclair, épancher, enfui, incertain, larme, mort, noir, outre, pluie, rue, toit, tournant, ville, violent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022

Tellement j’ai faim,
je dors sous la canicule des preuves.
Montre-toi; nous n’en avions jamais fini
avec le sublime bien-être des très maigres hirondelles.
Avides de s’approcher de l’ample allégement.
Incertains dans le temps que l’amour grandissait.
Incertains, eux seuls, au sommet du coeur.
Tellement j’ai faim.
(René Char)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (René Char), allègement, amour, ample, avide, bien-être, canicule, coeur, dormir, faim, fini, grandir, hirondelle, incertain, maigre, preuve, s'approcher, se montrer, sommet, sublime | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2022

Illustration: Emile Eisman-Semenowsky
Dessein de quitter une dame qui ne le contentait que de promesse
Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine
A, comme l’océan, son flux et son reflux,
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,
Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus.
Vos yeux ont des appas que j’aime et que je prise.
Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté :
Mais pour me retenir, s’ils font cas de ma prise,
Il leur faut de l’amour autant que de beauté.
Quand je pense être au point que cela s’accomplisse
Quelque excuse toujours en empêche l’effet ;
C’est la toile sans fin de la femme d’Ulysse,
Dont l’ouvrage du soir au matin se défait.
Madame, avisez-y, vous perdez votre gloire
De me l’avoir promis et vous rire de moi.
S’il ne vous en souvient, vous manquez de mémoire
Et s’il vous en souvient, vous n’avez point de foi.
J’avais toujours fait compte, aimant chose si haute,
De ne m’en séparer qu’avecque le trépas
S’il arrive autrement ce sera votre faute,
De faire des serments et ne les tenir pas.
(François de Malherbe)
Recueil: Poèmes par coeur
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted in poésie | Tagué: (François de Malherbe), aimer, amour, appas, arriver, autrement, âme, beaucoup, beauté, défaire, dessein, effet, empêcher, excuse, faute, fin, flux, foi, incertain, liberté, manquer, matin, mémoire, océan, penser, prendre, promesse, quitter, résoudre, reflux, retenir, rire, s'accomplir, se séparer, se souvenir, serment, soir, souci, souffrir, tenir, toile, trépas, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022

Dans le regard d’un enfant
J’ai vu des continents
Des îles lointaines
De fabuleux océans
Des rives incertaines
Dans le regard d’un enfant
J’ai vu des châteaux
Des jardins à la française
Des bois des coteaux
De blancs rochers sous la falaise
Dans le regard d’un enfant
J’ai vu les Champs-Élysées
L’Arc de Triomphe la Tour Eiffel
Le Louvre et la Seine irisée
Comme un arc-en-ciel
Dans le regard d’un enfant
(Claude Haller)
Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Haller), arc de triomphe, arc-en-ciel, île, blanc, bois, Champs-Elysées, château, continent, coteau, enfant, fabuleux, falaise, incertain, iriser, jardin, lointain, Louvre, océan, regard, rive, rocher, Seine, Tour Eiffel, voir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 janvier 2022

MATIN PAISIBLE DANS L’HIMALAYA
Il semble
que la nuit passée
ait assouvi chaque soif
le jour se lève plein de lumière
et de chants d’oiseaux
étranges à l’oreille
dans le lointain
le son incertain d’une flûte
une prière du matin
pour Shiva, pour Bouddha
ou tout autre divinité
ce matin semble si paisible
comme si après tant de siècles
l’humanité trouvait enfin la paix
enfin le repos.
(Germain Droogenbroodt)
Recueil: En la corriente del tiempo, Meditaciones en el Himalaya
Traduction:
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Posted in poésie | Tagué: (Germain Droogenbroodt), assouvir, étrange, bouddha, chant, divinité, enfin, flûte, Himâlaya, humanité, incertain, jour, lointain, lumière, matin, oiseau, oreille, paisible, paix, plein, prière, repos, se lever, Shiva, siècle, soif, son, trouver | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2021

Je regardais, au bord de la Néva,
Dans les vapeurs d’une brume glacée,
Resplendir la coupole dorée
Du grand géant Saint-Isaac.
Timidement les nuages se levaient
Sur le ciel nocturne, hivernal,
Dans un silence de mort le fleuve pâle
Luisait de ses eaux gelées.
Et j’ai songé, triste et silencieux,
Qu’en des pays de soleil brûlant,
La baie de Gênes en cet instant
Flamboyait de tous ses feux.
O toi, Nord, Nord-sorcier,
Suis-je donc par toi envoûté ?
Ou suis-je vraiment enchaîné
Au froid granit de tes contrées ?
Ah, si un souffle, en passant,
Doucement dans le soir incertain,
M’emportait, m’emportait au loin,
Là-bas, là-bas, vers le Sud brûlant…
(Fiodor Tiouttchev)
Recueil: POÈMES
Traduction: traduit du russe par Sophie Benech
Editions: Interférences
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Posted in poésie | Tagué: (Fiodor Tiouttchev), baie, bord, brûlant, brûler, brume, ciel, contrée, coupole, doré, doux, eau, emporter, enchaîner, envoûté, feu, flamboyer, fleuve, froid, géant, gelé, glacer, granit, hivernal, incertain, instant, là-bas, loin, luire, mort, Néva, nocturne, nuage, passer, pays, pâle, regarder, resplendir, se lever, silence, silencieux, soir, soleil, songer, sorcier, souffle, sud, timide, triste, vapeur | Leave a Comment »