Arbrealettres

Poésie

Posts Tagged ‘clairière’

Clairière aux oiseaux (Christophe Jubien)

Posted by arbrealettres sur 8 mars 2024



    

Illustration: Brigitte Klein

Clairière aux oiseaux –
pour le vieux sentier
une fin heureuse

(Christophe Jubien)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
 

Recueil: L’année où ma mère est née au ciel Haïkus
Traduction:
Editions: Solstice

Posted in haïku, poésie | Tagué: , , , , , , | Leave a Comment »

Les heures défaites (Paul Eluard)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2024




    
Les heures défaites
Comme des nuages
Brûlés de soleil
Et les heures fraîches
Rames battant l’aube

Les vieilles images
Informes et lentes
De bruit de silence
De nuits de couleurs
De fruits verts mûris
De fruits mûrs mangés

Les neuves visions
D’horizons précis
De claires clairières
De trésors limpides
Dans mes doigts câlins
Dans mes paumes chaudes

Dans nos yeux cachés.

(Paul Eluard)

Recueil: Le livre ouvert 1938-1944
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Démarche (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 17 décembre 2023




    
Démarche

Nul n’a vécu le fond d’une rose
L’espace d’un océan
Ou le lieu de son corps
Nul n’entrevoit l’écart entre la pulpe et l’écorce
Ne démêle l’écheveau de l’ombre et de la fleur

Les nuits martèlent nos clairières
Le jour abreuve nos ravins

Nul chemin n’est plus inverse que le nôtre
Mais nul plus souverain.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

EPEE NUE (André Pieyre de Mandiargues)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2023



 

ombres [1280x768]

EPEE NUE

Tu voudrais que cette femme fût une épée nue devant toi
Et le miroir clair de ton âme
Tu es désespérément las
Du regard lent
De cette créature d’Orient.

Tu t’enfuis tous les soirs au fond des bois mouillés
Tu pleures contre le tronc lisse d’un hêtre
Du couvent sortent des chants de filles folles
Les rires des nonnes jongleuses d’épingles
Des gémissements d’enfants battus
Des soupirs en rosaire mou
Un bruit d’orgue fané cassé funèbre.

Quelque chose de chaud remue sous le taillis
Les crapauds crient dans la mousse
Et des sangliers courent au bord de l’étang.

De l’ombre et de la lune naît un muet troupeau de cerfs
Agenouillés au centre de la clairière
Leurs bois velus frissonnent
Leurs dents attendrissent la mort.

Il monte un sang froid sous l’écorce
Qui sue et répond à ta peur
L’arbre faiblit entre tes bras
L’arbre est pâle comme un visage
Comme un drap sous la chevelure.

Tu sais bien que tu meurs
De la pâleur de ce visage indifférent
De l’odeur de ces noirs cheveux vifs
Épars en la nuit blanche
Du secret de ces yeux à cent lieues de toi
De cette bouche perdue
Qui s’ouvre bat se tend
Au comble d’une possession égoïste.

Tu meurs d’un lit blanc
Tu meurs d’une grande fille suante et sombre
Que tu fuis sans les quitter jamais
Dès que la nuit les voile
Et qui te clouent devant leur propre image
En tous les points de la forêt haletante.

(André Pieyre de Mandiargues)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 1 Comment »

Je marche dans un désert (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2023




Je marche dans un désert
dans une forêt
Dans des couloirs
Pour arriver à une oasis
A une clairière
A une chambre
En vain j’essaie d’ouvrir
Une fenêtre sur l’inconnu
Tout autour les murs s’écroulent
Et je ne vois toujours rien
A travers cette fenêtre immobile

(Jean-Baptiste Besnard)

Illustration

 

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

LE ROYAUME (André Velter)

Posted by arbrealettres sur 28 octobre 2023




Illustration: Alexandra Cecconi
    
LE ROYAUME

De l’enfance à cet âge-là
Qui parfois m’importune
Un lieu d’herbes et de forêts perdure

La chance le tient en réserve
Au secret
Dans une mélodie de plein vent

C’est une clairière
Où ensevelir sa peau de chagrin
Jusqu’à reprendre pied

Et rallier le royaume

(André Velter)

Recueil: La vie en dansant suivi de Au cabaret de l’éphémère et de Avec un peu plus de ciel
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Ils ont franchi des murmures (André Velter)

Posted by arbrealettres sur 21 octobre 2023




    
Ils ont franchi des murmures
de lianes et de pierres,
elles ont frôlé des feux
de mousses et de fougères…

souvent les absents, les absentes
sont en route vers la clairière
qui attend tout de leur pouvoir,
celui du silence parlé,

pour couper court à travers chant.

(André Velter)

Recueil: Trafiquer dans l’infini
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’ÎLE AU LAC D’INNISFREE (William Butler Yeats)

Posted by arbrealettres sur 17 octobre 2023




    
L’ÎLE AU LAC D’INNISFREE

Allons, je vais partir, partir pour Innisfree,
Et y bâtir une petite hutte d’argile et de rameaux tressés :
J’aurai là-bas neuf rangs de fèves, une ruche pour l’abeille à miel,
Je vivrai seul dans la clairière embourdonnée d’abeilles.

Là-bas j’aurai un peu de paix, car la paix tombe doucement
Des voiles du matin sur le chant du grillon ;
Là-bas minuit n’est que miroitement et midi y rougeoie d’une pourpre lueur,
Là-bas le soir est plein des ailes de linottes.

Allons je vais partir, car nuit et jour j’entends
L’eau du lac clapoter en murmures légers sur la rive ;
Arrêté sur la route ou sur les pavés gris,
Je l’entends dans le tréfonds du coeur.

***

THE LAKE ISLE OF INNISFREE

I will arise and go now, and go to Innisfree,
And a small cabin build there, of clay and wattles made:
Nine bean-rows will have there, a hive for the honey-bee,
And live alone in the bee-loud glade.

And I shall have some peace there, for peace comes dropping slow,
Dropping from the veils of the morning to where the cricket sings;
There midnight’s all a glimmer, and noon a purple glow,
And evening full of the linnet’s wings.

I will arise and go now, for always night and day
I hear lake water lapping with low sounds by the shore,
While I stand on the roadway, or on the pavements grey,
I hear it in the deep heart’s core.

(William Butler Yeats)

Recueil: La Rose et autres poèmes
Traduction; de l’anglais (Irlande) par Jean Briat
Editions: POINTS

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème (Jules Supervielle)

Posted by arbrealettres sur 4 octobre 2023




    

Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème,
Que je m’approche à loisir, loin des regards indiscrets,
Entre des mots qui vous observent, bien qu’ils vous devinent à peine,
Et d’autres mots qui vous éclairent sans parvenir à vous toucher.

Vous y trouverez un air, un ciel plus cléments que l’autre,
Dans un grand imprévu d’arbres ignorés par les saisons,
Une attentive floraison comme aux premiers jours du monde,
Quand il n’y avait encor rien et que soudain tout devint nôtre.

Une légère carriole traversant ma poésie,
Avec un cheval qui jamais ne souleva de poussière
Parce qu’il sait avancer franchement, sans toucher terre
Nous fera voir aussi bien la clairière ou l’éclaircie.

Nous ferons un grand bûcher des angoisses de la terre
pour le vouer à la mort qui s’éloignera de nous,
Et remonterons sans remords les plus secrètes rivières
où se reflètent les coeurs qui ne tremblent plus que d’amour.

(Jules Supervielle)

Recueil: La Fable du monde suivi de Oublieuse mémoire
Editions: Gallimard

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

L’hirondelle au printemps (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2023



    

L’hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,
Débris où n’est plus l’homme, où la vie est toujours;
La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,
La forêt sombre et fraîche et l’épaisse ramée
La mousse, et, dans les noeuds des branches, les doux toits
Qu’en se superposant font les feuilles des bois.
Ainsi fait l’oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,
Le coin désert, l’abri solitaire et tranquille,
Le seuil qui n’a pas d’yeux obliques et méchants,
La rue où les volets sont fermés; dans les champs,
Nous cherchons le sentier du pâtre et du poète;
Dans les bois, la clairière inconnue et muette
Où le silence éteint les bruits lointains et sourds.
L’oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.

(Victor Hugo)

Recueil: 30 poèmes pour célébrer le Monde
Editions: Belin

Posted in poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »