Posts Tagged ‘ramée’
Posted by arbrealettres sur 19 février 2024
CANZONE DE L’ÉTREINTE OU LA VRAIE CANZONE DES CANZONES
A ma Tourangelle bien-aimée.
partageons, lèvres jointes, et à cils rapprochés,
le soleil recherché des lianes en étreinte,
des fleurs sous la rosée, des prairies sous l’autan
échangeant leurs pensées, échangeant tout autant
violettes embaumées, oiseaux cherchant ramées, fils de la Vierge…
attends!… Et Dieu s’il a le temps;
tièdes ou chauds rayons, mais dont le coeur frissonne,
soyez nous en personnes, lorsque nous partageons
le soleil du Printemps ou (qui peu nous étonne,
amant, amante, amants!) le soleil de l’Automne,
lorsque l’orage tonne. — Partageons, lèvres jointes,
et à coeurs se touchant, un soleil recherchant
deux lianes en étreinte.
Aimons-nous en aimant le soleil d’un Moment
vif éternellement !
(Paul Fort)
Recueil: Ballades du beau hasard
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2023
L’hirondelle au printemps cherche les vieilles tours,
Débris où n’est plus l’homme, où la vie est toujours;
La fauvette en avril cherche, ô ma bien-aimée,
La forêt sombre et fraîche et l’épaisse ramée
La mousse, et, dans les noeuds des branches, les doux toits
Qu’en se superposant font les feuilles des bois.
Ainsi fait l’oiseau. Nous, nous cherchons, dans la ville,
Le coin désert, l’abri solitaire et tranquille,
Le seuil qui n’a pas d’yeux obliques et méchants,
La rue où les volets sont fermés; dans les champs,
Nous cherchons le sentier du pâtre et du poète;
Dans les bois, la clairière inconnue et muette
Où le silence éteint les bruits lointains et sourds.
L’oiseau cache son nid, nous cachons nos amours.
(Victor Hugo)
Recueil: 30 poèmes pour célébrer le Monde
Editions: Belin
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), abri, amour, avril, épais, éteindre, bien-aimé, bois, branche, bruit, cacher, champ, chercher, clairière, coin, débris, désert, doux, fauvette, fermer, feuille, forêt, frais, hirondelle, homme, inconnu, lointain, méchant, mousse, muet, nid, noeud, oblique, oiseau, pâtre, poète, printemps, ramée, rue, se superposer, sentier, seuil, silence, solitaire, sombre, sourd, toit, toujours, tour, tranquille, vie, vieux, ville, volet, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 août 2023
Depuis que je suis aimée,
Quand je vais sous la ramée,
Mes pieds caressent la mousse ;
Ma chevelure est plus douce
Sur mon front. Les fleurs se taisent
Et poussent sur mon passage.
Le vent baise mon corsage,
Mon voile me baise.
(Cécile Sauvage)
Recueil: Oeuvres complètes
Editions: La Table Ronde
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Posted by arbrealettres sur 19 Mai 2023
FADAISES
Daignez souffrir qu’à vos genoux, Madame
Mon pauvre coeur vous explique sa flamme
Je vous adore autant et plus que Dieu,
Et rien jamais n’éteindra ce beau feu.
Votre regard, profond et rempli d’ombre,
Me fait joyeux, s’il brille, et sinon, sombre
Quand vous passez, je baise le chemin,
Et vous tenez mon coeur dans votre main
Seule, en son nid, pleure la tourterelle.
Las, je suis seul et je pleure comme elle.
L’aube, au matin ressuscite les fleurs,
Et votre vue apaise les douleurs.
Disparaissez, toute floraison cesse,
Et, loin de vous, s’établit la tristesse.
Apparaissez, la verdure et les fleurs
Aux prés, aux bois, diaprent leurs couleur
Si vous voulez, Madame et bien-aimée,
Si tu voulais, sous la verte ramée,
Nous en aller, bras dessus, bras dessous,
Dieu! Quels baisers! Et quels propos de fous!
Mais non! Toujours vous vous montrez revêche
Et cependant je brûle et me dessèche,
Et le désir me talonne et me mord,
Car je vous aime, ô Madame la Mort!
(Paul Verlaine)
Recueil: Poésies Verlaine
Editions: Hachette
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Posted by arbrealettres sur 14 avril 2020
L’escalier craquait sous son pas
son dos ployait
sous la ramée.
C’était la vieillarde ridée
des contes de veillée
à la chaumière intacte.
Parfois elle revient dans la nuit de nos coeurs
couchés dans une ville ardente
son pain a la couleur des siècles
ses escabeaux et ses écuelles
forment le mobilier que gardent
les fins greniers
de nos mémoires.
(Jean Follain)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 26 février 2020
Je me retourne et veux te voir, dans la ramée.
Voici que peu à peu tu es devenue fruit.
Il ne t’a rien coûté de surgir des racines
tu n’as eu qu’à chanter tes syllabes de sève.
Te voici tout d’abord une fleur odorante
qu’un seul baiser suffit à changer en statue,
jusqu’à ce que soleil et terre, sang et ciel
te reconnaissent le délice et la douceur.
Sur la branche je pourrai voir ta chevelure,
dans le feuillage c’est ton signe qui mûrit,
ce sont ses feuilles qui s’approchent de ma soif ;
et ta substance alors viendra remplir ma bouche,
ce sera le baiser qui montait de la terre
apporté par ton sang de fruit gonflé d’amour.
***
Detrás de mí en la rama quiero verte.
Poco a poco te convertiste en fruto.
No te costó subir de las raíces
cantando con tu sílaba de savia.
Y aquí estarás primero en, flor fragante,
en la estatua de un beso convertida,
hasta que el sol y tierra, sangre y cielo,
te otorguen la delicia y la dulzura.
En la rama veré tu cabellera,
tu signo madurando en el follaje,
acercando las hojas a mi sed,
y llenará mi boca tu sustancia,
el beso que subió desde la tierra
con tu sangre def ruta enamorada.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2019
Arbre en feu
Je suis de bois fruitier.
Je suis arbre à poèmes.
J’aimai. J’aimerai. J’aime.
Je suis du grand métier.
A quoi servirait ma vie
hors de son feu mystique?
Seul un art poétique
au fond la justifie.
Au feu va la ramée
par des voies indirectes.
Je me donne à la secte
errante des fumées.
Certes je veux les fruits
dont un verger se grise,
mais je vis et j’attise
le feu qui me détruit.
(Jean Cuttat)
Illustration: Carmen Meyer
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Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2018
Illustration: Andrey Bobir
CHANSON DE L’AMANT QUI REVIENT SEUL
Six mois peut-être
Depuis le jour
Qui vit paraître
Ce double amour.
Plus sur la mousse
Des longs chemins
Ne vient la douce
M’offrant ses mains.
Le brouillard monte
Dans ce bosquet
Qui la vit prompte
Au jeu coquet.
Plus de caresses,
Fronts défrisés;
Plus de tendresses,
Coeurs dégrisés.
Près de la stèle
Vain rendez-vous
De l’infidèle
Et du jaloux!
Sous la ramée,
Bois vermoulus,
La Bien-Aimée
Ne viendra plus.
(André Berry)
Recueil: Poèmes involontaires suivi du Petit Ecclésiaste
Traduction:
Editions: René Julliard
Posted in poésie | Tagué: (André Berry), amant, amour, bien-aimé, bois, bosquet, brouillard, caresse, chemin, coeur, coquet, défrisé, dégrisé, doux, front, infidèle, jaloux, jeu, jour, main, mois, monter, mousse, offrir, paraître, prompt, ramée, rendez-vous, revenir, seul, stèle, tendresse, vain, venir, vermoulu, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2018
Je me retourne et veux te voir, dans la ramée.
Voici que peu à peu tu es devenue fruit.
Il ne t’a rien coûté de surgir des racines
tu n’as eu qu’à chanter tes syllabes de sève.
Te voici tout d’abord une fleur odorante
qu’un seul baiser suffit à changer en statue,
jusqu’à ce que soleil et terre, sang et ciel
te reconnaissent le délice et la douceur.
Sur la branche je pourrai voir ta chevelure,
dans le feuillage c’est ton signe qui mûrit,
ce sont ses feuilles qui s’approchent de ma soif ;
et ta substance alors viendra remplir ma bouche,
ce sera le baiser qui montait de la terre
apporté par ton sang de fruit gonflé d’amour.
(Pablo Neruda)
Découvert chez la boucheaoreilles ici
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), amour, baiser, bouche, branche, chanter, chevelure, ciel, délice, douceur, feuille, fleur, fruit, gonflé, mûrir, racine, ramée, s'approcher, sang, sève, se retourner, signe, soleil, statue, surgir, syllabe, terre, voir | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
Rêvons, c’est l’heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.
(Verlaine)
Posted in poésie | Tagué: (Paul Verlaine), apaisement, étang, blanche, branche, exquis, firmament, iriser, lune, miroir, noir, ramée, rêver, silhouette, tendre, voix | 1 Comment »