Illustration
« Courte et profonde »
s’interroge la grenouille
face au vieil étang
(Hubert Haddad)
Editions: Zulma
Posted by arbrealettres sur 2 mars 2024
Illustration
« Courte et profonde »
s’interroge la grenouille
face au vieil étang
(Hubert Haddad)
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Posted by arbrealettres sur 19 février 2024
L’ESPOIR EN DIEU
L’espoir en Dieu
que je m’en vais cherchant,
où donc est-il?
plus loin dans la prairie?
plus loin encore au fond du bois fleuri?
plus loin, plus loin,
tout à la fin des champs?
Où donc est-il? au zénith du ciel bleu?
contre ce mur où l’on dort au soleil?
sur l’étang clair? dans le coin des abeilles?
ce verger rouge, est-ce l’espoir en Dieu?
Dans la rosée qu’un soir de lune irise, puis évapore,
ai-je enfin retrouvé l’espoir en Dieu qui se redivinise?
Par Dieu lui-même, hélas !
Tout est rêvé.
L’espoir en Lui que je m’en vais cherchant, est-il du monde?
Allons, ô ma démence,
trouver, plutôt que de l’espoir aux champs,
dans les déserts la mort et le silence.
(Paul Fort)
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Posted by arbrealettres sur 18 février 2024
HORS DURÉE
Sains et saufs les poissons
oubliés
sont dans l’étang morne
couverts de nuances
les chiens regardent
en témoins de l’homme;
les frissons du chêne creux
le cri d’un oiseau lointain
sont perçus du cavalier qui rentre
d’une guerre de trente ans.
(Jean Follain)
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Posted by arbrealettres sur 8 janvier 2024
Illustration: Max Ernst et Marie-Berthe Aurenche
Les écrits s’en vont
Le satin des pages qu’on tourne dans les livres moule une femme si belle
Que lorsqu’on ne lit pas on contemple cette femme avec tristesse
Sans oser lui parler sans oser lui dire qu’elle est si belle
Que ce qu’on va savoir n’a pas de prix
Cette femme passe imperceptiblement dans un bruit de fleurs
Parfois elle se retourne dans les saisons imprimées
Et demande l’heure ou bien encore elle fait mine de regarder des bijoux bien en face
Comme les créatures réelles ne font pas
Et le monde se meurt, une rupture se produit dans les anneaux d’air
Un accroc à l’endroit du coeur
Les journaux du matin apportent des chanteuses dont la voix a la couleur
du sable sur des rivages tendres et dangereux
Et parfois ceux du soir livrent passage à de toutes jeunes filles qui mènent des bêtes enchaînées
Mais le plus beau c’est dans l’intervalle de certaines lettres
Où des mains plus blanches que la corne des étoiles à midi
Ravagent un nid d’hirondelles blanches
Pour qu’il pleuve toujours
Si bas si bas que les ailes ne s’en peuvent plus mêler
Des mains d’où l’on remonte à des bras si légers que la vapeur des prés dans ses gracieux entrelacs au-dessus des étangs est leur imparfait miroir
Des bras qui ne s’articulent à rien d’autre qu’au danger exceptionnel d’un corps fait pour l’amour
Dont le ventre appelle les soupirs détachés des buissons pleins de voiles
Et qui n’a de terrestre que l’immense vérité glacée des traîneaux de regards
sur l’étendue toute blanche
De ce que je ne reverrai plus
A cause d’un bandeau merveilleux
Qui est le mien dans le colin-maillard des blessures.
(André Breton)
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Posted by arbrealettres sur 15 décembre 2023
L’heure aride
Tu traverses parfois des fiefs de solitude,
L’herbe s’épuise, l’étang est limé,
À l’horizon livide l’oiseau-tyran te fixe,
L’ombre grène ton ombre;
Des sables dénaturent tes forêts.
Pour répondre aux sentinelles,
Qui te prêtera sa voix ?
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2023
VILLAGE PRÈS D’UNE RIVIÈRE
Eau claire, méandres qui enserrent le village.
Longues journées d’été où tout est poésie.
Sans crainte, vont et viennent les couples d’hirondelles ;
Les mouettes, les unes contre les autres, dans l’étang.
Ma vieille épouse dessine un échiquier sur papier.
Mon fils, pour pêcher, tord son hameçon d’une aiguille.
Souvent malade, je cherche les plantes qui guérissent :
Quoi d’autre peut-il désirer, mon humble corps ?
(Tu Fu)
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Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2023
Ce petit caillou mon esprit
glisse dans l’étang boueux
et se dépose doucement
dans la vase au fond de l’eau
peut-être pour toujours
***
Doze
The little stone my mind
slips into the cloudy pond
and slowly settles in the silt
at the bottom of the water it could be forever
(Ursula K. Le Guin)
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Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2023
Illustration: Auguste Renoir
ROUGE ET BLEUE
Une fillette en rouge, une fillette en bleu
Se promenaient ensemble au jardin.
« Si tu veux, Aline, quittons nos petites robes
Pour nous baigner dans l’étang? »
Levant son doigt fin la fillette en bleu
A répondu : « Maman ne permet pas ! »
La jeune fille en rouge, la jeune fille en bleu
Marchaient le long de la clôture, le soir.
« Aline, on quitte tout, on abandonne…
Veux-tu qu’on parte, dis-moi, partons ! »
Un soupir dans le soir du printemps,
Triste, la jeune fille en bleu répond :
« Voyons, la vie n’est pas un roman ! »
La femme en rouge, la femme en bleu
Marchaient ensemble dans l’allée.
« Tu vois, Aline, nous sommes pâlies, flétries,
Prisonnières de notre bonheur »…
Dans la nuit, souriant, amère, la femme en bleu répond :
« Nous sommes des femmes ! Que veux-tu ? »
(Marina Tsvetaeva)
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