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MÉTAPHYSIQUE DU DÉ (Laurent Albarracin)

Posted by arbrealettres sur 18 mars 2024



    

MÉTAPHYSIQUE DU DÉ

Jamais dé qu’on lança ne s’use de rouler,
Jamais il ne s’émousse et jamais ne s’arrête.
S’il y a un moyen d’en ôter les arêtes,
C’est celui qu’on acquiert de ses chiffres mêlés.

Car ceux-ci sont son os et son jeune squelette
Qui nous donne à songer l’interminable face
Par laquelle il se livre et constamment s’efface.
Les chiffres sont son bord, de son coeur une miette.

De ce cube on arrache un seul pauvre regard,
C’est celui qu’il nous jette avec condescendance,
Quand il prend à tourner, exécuter sa danse

Qu’il n’adresse pourtant qu’au seul dieu du hasard.
Rien ne sert de flatter son auguste chanfrein.
On n’en tirera rien, il est lancé sans frein.

(Laurent Albarracin)

Recueil: Contrebande
Editions: Le corridor bleu

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ADIEU LOUISON MON COEUR (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023




    
ADIEU LOUISON MON COEUR

1

Adieu chère Louison
Il faut partir tout de bon
Je vais voguer sur ces flots.
Dedans mon vaisseau
Conserve moi tes amours.
Chère mignonne.
Belle quand je reviendrai
Je t’épouserai.

2

Va, tu me perces le cœur
De m’annoncer ce malheur.
Voudrais-tu m’abandonner,
Et me quitter ?
Tu dois pourtant cher amant
Connaître mon zèle.
Me laissant dans l’embarras
Je cours au trépas.

3

Rassure toi de ma foi,
Belle, je n’aime que toi.
Tu connaîtras ton amant
Toujours constant.
Non, jamais d’autres beautés
Ne saurons me plaire.
Je te promets mon cher cœur
De faire ton bonheur.

4

Je crains que le mauvais temps
Ne fasse du changement
Lorsque la mer est agitée,
Vient à gronder,
L’on est fort embarrassé
Dans la nuit obscure.
Tu regretteras le moment
De l’embarquement.

5

Le grand dieu des matelots
Gardera notre vaisseau.
Lui seul peut nous préserver
De tous ces dangers.
Va, nous serons gouvernés
Par un bon pilote
Qui nous conduira au port,
Fera ses efforts.

6

Adieu mon fidèle amant.
Que ce départ est surprenant,
Me causera aujourd’hui Des pleurs !
Ah quelle douleur
Ressouviens-toi, cher amant,
De ta maîtresse
Que tu laisses sans secours
Jusqu’à ton retour

7

Il faut donc vous dire adieu
Embrassons-nous tous les deux.
Que le départ est fâcheux.
Dans ce triste lieu
L’équipage est préparé.
J’entends que l’on m’appelle.
Adieu Louison, mon cœur
Je pars tout à l’heure.

8

Dieu, soyez mon protecteur.
De Colin mon serviteur
Vous pouvez le préserver
De tous les dangers.
Il me quitte en effet
L’objet que j’aime.
Mais je languirai toujours
Jusqu’à ton retour.

(Chansons du XVIIIè)

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Les Vents de mai (Ursula K. Le Guin)

Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2023




    
Les Vents de mai

sont doux et constants
dans leurs vêtements de feuilles
qui bruissent et balancent
faisant de tout instant mouvement.

***

The Winds of May

are soft and restless
in their leafy garments
that rustle and sway
making every moment movement.

(Ursula K. Le Guin)

Recueil: Derniers poèmes
Editions: Aux Forges de Vulcain

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Chanson (Bernard De Ventadour)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2023




    
Chanson

Le temps va et vient et vire
Par jours par mois et par années.
Moi je ne sais plus que dire,
J’ai toujours même désir.
Il est unique, immuable :
Je n’ai voulu, ne veux qu’elle
Qui ne fait pas mon bonheur.

À elle joie et beauté,
À moi douleur et dommage.
À ce jeu que nous jouons
Je suis doublement perdant.
Est perdu pour qui l’endure
Amour donné sans retour
Et sans espoir d’accordailles.

Je me blâmerais moi-même
À bon droit : jamais mortel
Ne voudrait servir ainsi
Sa Dame sans récompense.
«Fou ne craint qu’après les coups !»
Ma folie débordera
Si je ne peux la guérir.

Jamais plus ne chanterai.
Je renonce aux leçons d’Èble,
Mon chant ne me sert de rien,
Ni mes airs ni mes refrains.
Quoique je fasse ou je dise
Je ne vois nulle lumière.
Tout se tourne contre moi !

Si j’ai l’air d’être joyeux,
Dolente au fond est mon âme.
Vit-on jamais pénitence
Venir avant le péché ?
Je prie pour rien la méchante.
Si son coeur reste fermé
Il me faudra la quitter.

Mais non, je la veux princière.
Que mon coeur lui soit soumis !
Certes, injuste est son mépris
Mais la pitié lui viendra,
Et comme dit l’Écriture
Un seul jour de vrai bonheur
Assurément en vaut cent !

Point ne quitterai ma Dame
Tant que j’aurai vie et sens.
Quand il a vigueur au vent
Longtemps l’épi se balance !
Je ne vais pas la blâmer
De jouer avec le temps
Si demain la voit meilleure !

Amour vrai, si désirable,
Corps bien fait, leste, ondulant,
Visage aux fraîches couleurs,
Vous que Dieu fit de ses mains
Vous êtes tant désirée
Que je n’ai plaisir à voir
Personne d’autre que vous !

Douce Dame si courtoise
Que Dieu qui vous fit si belle
M’offre la joie que j’attends !

Chanson

Il est naturel que je chante
Mieux que tous les autres chanteurs,
Car mon coeur n’est rien qu’Amour
Et j’obéis mieux à ses ordres.
Mon âme, mon corps, mon savoir,
Mes sens, ma force et mon pouvoir
Lui sont tout entiers dévoués.
Ils ne servent pas d’autre cause.

Est comme un mort qui ne ressent
Douce saveur d’amour au coeur.
À vivre sans ce haut désir
On ne fait qu’ennuyer les gens !
Que Dieu m’épargne le malheur
De m’imposer un mois, un jour
D’insupportable fâcherie
Avec le beau désir d’amour !

De bonne foi sans tromperie
J’aime la plus belle et meilleure.
Je l’aime trop, pour mon malheur !
Mon coeur soupire et mes yeux pleurent.
Qu’y puis-je, si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
À pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point?

Cet amour me blesse le coeur
D’une saveur si délicieuse
Que si, cent fois par jour, je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal si bon à souffrir
Que je le préfère à tout bien.
Quelle douceur après la peine
Me donne ce malheur d’aimer !

Ah Dieu! que ne peut-on trier
D’entre les faux les amants vrais ?
Tous ces flatteurs, tous ces perfides
Que ne portent-ils corne au front ?
Je donnerais tout l’or du monde
Et tout l’argent, si je l’avais,
Pour que ma dame sache bien
Combien je l’aime joliment !

Quand je la vois, tout en témoigne :
Mes yeux, mon front et ma pâleur.
La crainte me fait frissonner
Comme la feuille sous la brise
Et je redeviens un enfant.
Voilà comment Amour m’a pris.
Ah ! que d’un homme ainsi conquis
Ma dame veuille avoir pitié !

Ma dame je ne vous demande
Que d’être votre serviteur.
Je veux vous servir en seigneur
Quelle que soit la récompense.
Me voici donc tout à vos ordres,
Coeur noble et doux, joyeux, courtois.
Vous n’êtes point ours ou lion
Pour me tuer, si je me rends !
À ma belle, là où elle est
J’envoie ce chant.
J’ai bien tardé,
Mais qu’elle n’en soit pas trop fâchée.

Chanson

Mon coeur est si plein de joie
Qu’il trompe Nature.
Le frimas, qu’est-il pour moi ?
Blanche fleur, jaune, vermeille.
Plus il vente, plus il pleut
Plus je suis heureux.
Ma valeur grandit aussi
Et mon chant s’épure.
Mon coeur est tant amoureux
Tant pris de joie douce
Que gelée me semble fleur
Et neige verdure.

Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car me garde pur amour
De la froide bise.
Mais est fou qui sans mesure
Passe la raison.
J’ai donc souci de moi-même
Dès lors que je prie
D’amour vrai la toute belle
Dont j’espère tout,
Car pour un pareil trésor
Je donnerais Pise !

Elle me refuse amitié
Mais je garde foi,
Car d’elle au moins j’ai gagné
La joie de la voir.
Et tant d’aise est dans mon coeur
Que séparé d’elle
Je ne pense qu’au bonheur
De la retrouver.
Mon âme est tout près d’Amour
Toute en sa présence,
Mais hélas mon corps est loin
Bien loin d’elle, en France

Je garde bonne espérance
(qui m’aide bien peu)
Car mon âme hélas balance
Comme nef en mer.
Du souci qui me harcèle
Comment m’abriter?
La nuit venue il me jette
Au bas de mon lit.
J’endure plus de chagrins
Que Tristan l’amant
Qui souffrit mille tourments
Pour Yseut la blonde.

Ah Dieu ! que ne suis-je oiseau !
J’ouvrirais mes ailes
Et j’irais à travers nuit
Jusqu’à sa maison.
Bonne darne si joyeuse
Votre amant se meurt
Mon coeur sera tôt fendu
Si mon mal s’obstine.
Madame, je joins les mains,
Je vous prie d’amour.
Beau corps aux fraîches couleurs
Grand mal vous me faites !

Mon messager, va et cours
Dis à dame belle
Que je souffre à cause d’elle
Le mal des martyrs.

Chanson

Quand je vois l’alouette dans
Un rayon de soleil danser,
Tout oublier, s’abandonner
À la douceur qui l’envahit,
Je l’envie et j’envie tous ceux
Qui savent goûter au plaisir
Et je m’étonne que mon coeur,
Ne fonde au brasier du désir

Je croyais tout savoir d’amour.
Hélas ! quel ignorant je suis,
Moi qui ne peux me détourner
De celle-là qui me méprise !
Et me voilà privé de tout,
De moi-même, d’elle et du monde.
Désir et cœur mourant de soif,
Voilà tout ce qu’elle m’a laissé.

Dès l’instant où dans ses beaux yeux
Je vis un miroir délicieux
Je n’eus plus en moi nul pouvoir.
Je ne sentis plus rien de moi
Dès qu’en toi, miroir, je me vis.
Ma vie s’en fut dans mes soupirs
Et je me perdis comme fit
Le beau Narcisse en la fontaine

Je ne me fierai plus aux femmes
Elles font toutes mon désespoir.
Je les ai jadis exaltées,
Je veux en dire pis que pendre !
Je n’en attends plus de secours
Il a suffi que me bafoue
L’une d’elles, et je les crains toutes.
Toutes semblables, elles sont ainsi !

Sur ce point ma Dame est bien femme,
Et c’est bien ce qui me déplaît.
Le convenable, elle n’en veut pas,
Le défendu seul l’intéresse.
Me voilà en triste disgrâce
Je ne suis qu’un fou maladroit.
En vérité, je sais pourquoi :
La pente est trop rude pour moi.

L’espoir d’elle est vraiment perdu
Je l’ignorais jusqu’à ce jour.
Celle de qui j’attends Amour
N’en a pas du tout. Où chercher?
On ne dirait pas, à la voir
Qu’elle est capable de laisser
Un pauvre assoiffé sans recours
Qui se meurt de n’espérer qu’elle !

Puisqu’auprès d’elle tout est vain
Grâce, prière et droit d’amant,
Puisqu’il lui déplaît que je l’aime
Je me tais et je m’en défais.
Je renonce. Et si je suis mort
De n’ avoir été son élu
Je réponds en mort, tristement.
Je vais m’exiler Dieu sait où.

Tristan, vous n’aurez rien de moi !
Je m’en vais triste,
Dieu sait où Je renonce à la poésie
Je me dérobe aux joies d’amour.

Chanson

Quand froide bise souffle
Parmi votre pays
Me semble que je sens
Un vent de paradis.
Pour l’amour de la belle
Vers qui penche mon coeur,
En qui j’ai mis ma foi
Et ma tendresse entière,
Je ne vois plus les autres
Tant elle me ravit !

Les grâces qu’elle m’offre
Beaux yeux, visage pur,
Sans me donner rien d’autre
M’ont à coup sûr conquis.
Pourquoi vous mentirais-je ?
Je ne suis sûr de rien
Mais ne puis renoncer.
«L’homme vrai persévère
M’a-t-elle dit un jour
Seul le lâche prend peur ».

Les dames, ce me semble,
Et c’est là grand péché,
Négligent trop souvent
D’aimer les vrais amants.
Je ne voudrais rien dire
Qui n’ait leur agrément,
Mais je vois avec peine
Qu’un fourbe obtient autant
D’Amour (et davantage)
Qu’un amoureux constant.

Dame que ferez-vous
De moi qui tant vous aime ?
Vous me voyez souffrir
Et mourir de désir.
Ah ! franche et noble dame
Donnez-moi donc l’espoir
Qui m’illuminera!
J’endure grands tourments.
Cela dépend de vous
Que je n’en souffre pas.

Je ne dédaigne pas
Le bien que Dieu m’a fait.
Ne m’a-t-elle pas dit
Au jour de mon départ,
Tout net : « Vos chants me plaisent» ?
Je voudrais que toute âme
Chrétienne eut même joie
Que j’en eus, que j’en ai,
Car mon chant ne prétend
À rien qu’à la séduire.

Si elle me parle vrai
Je la croirai encore,
Sinon je ne croirai
Au monde plus personne!

(Bernard De Ventadour)

Recueil: Poésie des troubadours
Traduction: Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
Editions: Points

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J’aime te voir souffrir (Jane Catulle-Mendès)

Posted by arbrealettres sur 6 juin 2023



Illustration: Rolf Armstrong
    
J’aime te voir souffrir. Je suis douce pourtant.
Mais j’aime, sur ton front, la douleur qui ravage
Et j’aime, dans tes yeux, cette lueur sauvage
Comme un couteau brandi sur un sein palpiltant.

Je t’aime. Et d’un coeur sec, attentif, ínsistant,
Je verse la douleur, lent et brûlant breuvage,
Dans tes veines, afin d’y mettre un esclavage
Aussi fort que la joie et que l’amour constant.

Je t’aime. Mais l’amour porte une face double;
Il me faut ton bonheur et ton plus mauvais trouble,
Ton bonheur rayonnant, ton trouble qui l’éteint.

Il faut que l’un en l’autre et s’habite et s’obsède,
Pour que soient satisfaits, lorsque je te possède,
L’âme grande et suave et le cruel instinct.

(Jane Catulle-Mendès)

Recueil: Je serai le FEU (Diglee)
Editions: La ville brûle

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UN MOT POUR LE VENT (Nissim Ezekiel)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2023




    
UN MOT POUR LE VENT

Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent.

Un autre mot, une phrase qui en soit pleine
Comme une voile, des vers
Qui se déplacent avec la légèreté du vent
Sur l’herbe ou parmi les arbres,
Qui bruissent en descendant le feuillage de la signification,
Un son qui évoque les sens, celui, soudain,
Lourd et mat, du fruit
Et de longs silences
A la surface du vent et en dessous.

Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent ;
Aveugle comme Homère, méditant sur la mer vineuse,
Je médite sur le vent, fouillant
Les sources de nombreux chants en moi qui n’ont pas vu
le jour,
Révélant en un éclair la flamme constante,
Un feu au coeur du vent.

Je n’arrive pas à trouver de mot pour le vent.

(Nissim Ezekiel) (1924-2004)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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LE VIEUX BAZAR (Skopje) (Germain Droogenbroodt)

Posted by arbrealettres sur 30 août 2022



Illustration: Satish Gupta
    
Poem in French, English, Spanish, Dutch and in Albanian, Arabic, Armenian, Bangla, Bosnian, Catalan, Chinese, Farsi, German, Greek, Hebrew, Hindi, Icelandic, Irisch (Gaelic), Indonesian, Italian, Japanese, Kiswahili, Kurdish, Malay, Polish, Portuguese, Romanian, Russian, Sicilian, Tamil

Satish Gupta

Poem of the Week Ithaca 736, ”OLD BAZAR (Skopje)”, GERMAIN DROOGENBROODT, Belgium/Spain

from: “The Ephemeral Flower of Time”

– All translations are made in collaboration with Germain Droogenbroodt –

***

LE VIEUX BAZAR (Skopje)

Comme cette soirée est paisible
qui ralentit
les ombres de la nuit

souvenirs
aussi purs que l’eau
de cette fontaine
qui bouillonne et ruisselle

bouillonne et ruisselle

comme si chaque goutte
était la même eau

non le constant retour
du souvenir.

(Germain Droogenbroodt)
Traduction Elisabeth Gerlache

***

OLD BASAR (Skopje)

How peaceful this evening
that slows down even
the shadows of the night

recollections
as clear as the water
of this fountain
which bubbles up and flows

bubbles up and flows

as if every drop
were the same water

not the continual repetition
of memory.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translation Germain Droogenbroodt – Stanley Barkan

***

EL VIEJO BAZAR (Skopje)

Qué pacífica esta tarde
que retarda las sombras
de la noche

recuerdos
tan claros como el agua
de esta fuente
que burbujea y fluye

burbujea y fluye

como si cada gota
fuese la misma agua

no la constante repetición
del recuerdo.

GERMAIN DROOGENBROODT
Traduction del autor y Rafael Carcelén

***

DE OUDE BAZAAR (Skopje)
Hoe vredig deze avond
die van de nacht
de schaduwen vertraagt

herinneringen
zo helder als het water
van deze fontein
dat opborrelt en vloeit

opborrelt en vloeit

alsof iedere druppel
hetzelfde water zou zijn

niet de blijvende herhaling
van de herinnering.
Germain Droogenbroodt

***

PAZARI I VJETËR (shkup)

Sa e paqtë kjo mbrëmje
që ngadalëson madje
edhe hijet e natës

kujtimet
e pastra si uji
i këtij shatërvani
që pluskon dhe rrjedh

pluskon dhe rrjedh

sikur çdo pikë vjen
nga i njëjti ujë dhe

nuk është përsëritje
e kujtesës që s’resht kurrë.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translation into Albanian: Irma Kurti

***

البَازَارُ القَدِيمُ (سكوبجي)

كَمْ هُو هَادِيءٌ هَذَا المَسَاءُ
وَهُو يُبْطِئُ ظَلاَمَ الليْلِ
ذِكْرَيَاتٌ وَاضِحَةٌ مِثْلَ مِيَاهِ هَذِه النَّافُورَةَ
التِي تَثُورُ عَالِيًا وَتَتَدَفَّقُ ؛
تَثُورُ عَالِيًا وَتَتَدَفَّقُ
كَأَنَّ كُلَّ قَطَرَةٍ هِي المَاءُ نَفْسُهُ
وَليسَتْ هِي نُسْخَةٌ مُتَكَرِّرَةٌ مِن الذَّاكِرَة.

جرماين دروغنبرود (Germain Droogenbroodt)
ترجمة للعربية: عبد القادر كشيدة
Translated into Arab by Mesaoud Abdelkader

***

ՀԻՆ ԲԱԶԱՐ (Սկոպյե)

Որքան խաղաղ է այս երեկոն
որից դանդաղում են
անգամ գիշերային ստվերները

հիշողություններ
պարզ, ինչպես այս
շատրվանի ջուրը
որ պղպջակներ է տալիս և հոսում

պղպջակներ է տալիս և հոսում

ասես ամեն կաթիլ
նույն ջուրն է

ոչ թե շարունակական կրկնությունը
հիշողության:

Հայերեն թարգմանությունը Արմենուհի Սիսյանի
Թարգմանությունը Գերման Դրոգենբրոդտի և Սթենլի Բարքանի
Translated into Armenian by Armenuhi Sisyan

***

পুরনো বাজার (স্কোপজে)

কত প্রশান্ত আজকের এই সন্ধ্যা।
যা স্তিমিত করে নিয়ে আসে
এমনকি রাতের অন্ধকারের ছায়া দের

স্মৃতি রোমন্থন
স্বচ্ছ পানির মতো
এই ঝরনার
যা বুদবুদ করে আর প্রবাহিত হয়

বুদবুদ করে আর প্রবাহিত হয়

ঠিক যেন প্রতিটি বিন্দু
একই পানির মধ্যে প্রবাহমান

নয় কোনো ধারাবাহিক পুনরাবৃত্তি
স্মৃতি গুলির

জার্মেইন ড্রোজেনব্রুডট
Bangla Translation: Tabassum Tahmina Shagufta Hussein

***

STARI BAZAR (skoplje)

kako je mirno večeras
to čak usporava
sjenke noći

sjećanja
bistra kao voda
ove fontane
koji mjehuri teku

mjehuriće i teče

kao svaka kap
bili su ista voda

neprekidno ponavljanje
memorije.

GERMAIN DROOGENBROODT
Prevod na bosanski MAID ČORBIĆ

***

EL VELL BASAR (Skopje)

Què pacífica aquesta tarda
que retarda les ombres
de la nit

records
tan clars com l’aigua
d’aquesta font
que bombolla i flueix

bombolla i flueix

com si cada gota
fos la mateixa aigua

no la constant repetició
del record.

GERMAIN DROOGENBROODT
Traducció al català: Natalia Fernández Díaz-Cabal

***

老巴扎(斯科普里)

今晚多平静啊
这甚至使
夜的阴影减速

回忆往事
像这冒着气泡
流动的喷泉
水一样清澈

冒着泡流动
好像每一滴
都是一样的水
不是记忆的连续
的重复。

原作:比利时 杰曼·卓根布鲁特
英译:杰曼·卓根布鲁特-斯坦利·巴坎
Translated into Chinese by Willam Zhou

***

بازار قدیمی

چه صلح آمیز است این غروب
که حتی سایه‌های شب را
آرام می‌کند

خاطرات
زلال چون
آب این فواره
که حباب می‌زند و جاری می‌شود

حباب می‌زند و جای می‌شود

گویی هر قطره
همان آب است

نه تکرار مداوم
حافظه.

جرمین دروگنبرودت
ترجمه: سپیده زمانی
Translated into Farsi by Sepideh Zamani

***

DER ALTE BASAR (Skopje)

Wie friedlich dieser Abend
der die Schatten
der Nacht verlangsamt

Erinnerungen
so hell wie das Wasser
dieses Brunnens
das aufsprudelt und fließt

aufsprudelt und fließt

als ob jeder Tropfen
das gleiche Wasser wäre

nicht die bleibende Wiederholung
der Erinnerung.

GERMAIN DROOGENBROODT
Übersetzung Germain Droogenbroodt – Wolfgang Klinck

***

ΟΑΛΙΟ ΠΑΖΑΡΙ (ΣΚΟΠΙΑ)

Πόσο ειρηνική είναι η εσπέρα
που αργοπορεί
ακόμα και τους ίσκιους

αναμνήσεις
ολοκάθαρες
σαν το νερό του συντριβανιού
που φτιάχνει φυσαλίδες και κυλά

φυσαλίδες και κυλά

σαν να `ταν το νερό πάντα το ίδιο

κι όχι η συνεχής επανάληψη
αναμνήσεων

Μετάφραση Μανώλη Αλυγιζάκη
Translated into Greek by Manolis Aligizakis

***

જુનું બજાર
(Old Bazar Skopje)

આ સાંજ કેટલી શાંતિપૂર્ણ છે
કે જે રાત્રિના પડછાયાને પણ
ધીમાં પાડી રહ્યાં છે.

સ્મરણો
પાણી જેટલાં સ્વચ્છ
આ ફુવારાના
કે જે પરપોટા બનાવી રહ્યાં છે અને વહી રહ્યાં છે.

પરપોટા બનાવી રહ્યાં છે અને વહી રહ્યાં છે.

જાણે કે દરેક ટીપું
એ એક જ પાણીનું બનેલું છે.

યાદોના એક અવિરત પુનરાવર્તન જેવાં નહિ.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translated into Gujarati by Dr. Nirali Soni

***

הבזאר הגדול (סקופיה) / ג’רמיין דרוגנברודט

כַּמָּה שָׁלֵו עֶרֶב זֶה
שֶׁמֵּאֵט אֲפִלּוּ
אֶת צִלְלֵי הַלַּיְלָה

זִכָּרוֹן
צָלוּל כַּמַּיִם
שֶׁל מִזְרָקָה זוֹ
שֶׁמְּבַעְבֵּעַ וְזוֹרֵם
מְבַעְבֵּעַ וְזוֹרֵם
כְּאִלּוּ כָּל טִפָּה

לֹא הַחֲזָרָה הַמִּתְמַשֶּׁכֶת
שֶׁל זִכָּרוֹן.

תרגום לאנגלית: המשורר וסטנלי ברקן
תרגום מאנגלית לעברית: דורית ויסמן
הציור של
Satish Gupta
Translated into Hebrew by Dorit Weisman

***

पुराना बाजार (स्कोप्जे)

कितनी शांत है आज की शाम
जो धीमा भी करता है
रात की छाया

अनुस्मरण
पानी की तरह साफ
इस फव्वारे का
जो बुदबुदाती है और बहती है

बुलबुले उठते हैं और बहते हैं

मानो हर बूंद
वही पानी थे

लगातार दोहराव नहीं
स्मृति का।

जर्मेन ड्रोजेनब्रूड
GERMAIN DROOGENBROODT
Hindi translation by Jyotirmaya Thakur.

***

GAMLI BASAR (SKOPJE)

En hvað kvöldið er friðsælt
það hægir jafnvel á
skuggum næturinnar

minningar
jafn tærar og vatnið
í gosbrunninum
sem bullar og streymir

bullar og streymir

eins og hver dropi
sé sama vatnið

ekki samfelld endurtekning
minnisins.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translated into Icelandic by Thor Stefansson

***

PASAR LAMA (SKOPJE)

Betapa syahdu malam ini
yang bergerak pelan bahkan
bayangan malam

kenangan
sejernih air
dari air mancur
yang menggelembung dan mengalir

menggelumbung dan mengalir

seolah-olah setiap tetes
adalah air yang sama

bukan pengulangan yang terus menerus
dari kenangan.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translation Lily Siti Multatuliana (Indonesia)

***

IL VECCHIO BAZAR (SKOPJE)

Com’è tranquilla questa sera
che ritarda le ombre
della notte

ricordi
così chiari come l’acqua
di questa forntana
che gorgoglia e scorre

gorgoglia e scorre

come se ogni goccia
fosse la stessa acqua

non la costante ripetizione
del ricordo.

GERMAIN DROOGENBROODT
Traduzione di Emilio Coco

***

SEANBHASÁR (SCÓIPÉ)

Nach suaimneach an oíche seo
a mhoillíonn nochtú
na scáthanna fiú.

Cuimhní cinn
chomh glan le fíoruisce
an fhuaráin seo,
a bhorrann

is a bhrúchtann,

amhail is nach mbeadh ann
ach aon uisce amháin,

Aon fhoinse amháin
don chuimhne.

GERMAIN DROOGENBROODT
Aistrithe go Gaeilge ag Rua Breathnach

***

オールド・バザ
ール(スコピエ)

夜の闇さえしずまるほど
今夜は何て平和なのだ
回想はこの泉の水のように透き通っていて
ぶくぶくと泡立ち流れる
泡立ち流れる
まるで一つひとつすべての雫が
同じ水であるかのように
続いていく記憶の繰り返しではなく

ジャーマン・ドローゲンブロート
Translated into Japanese by Manabu Kitawaki

***

SOKO KUBWA LA ZAMANI (SKOPJE)

Amani iliyoje jioni hii ambayo hupunguza hata vivuli vya usiku
kumbukumbu wazi kama maji ya chemchemi hii
ambayo hububujika na kutiririka

hububujika na kutiririka

kama kwamba kila tone ni maji yale yale
sio kurudia mara kwa mara kwa kumbukumbu.

GERMAIN DROOGENBROODT
Watafsiri ni Germain Droogenbroodt na Stanley Barkan pamoja na Bob Mwangi Kihara
Translated into Kiswahili by Bob Mwangi Kihara

***

BAZARA KEVN (Skopyê)

Çiqas aştîxwaz e ev êvara
eva siya
şevê bereyî dike

Bîranîn
weha ruhn in mîna ava
vê çehvkaniyê
ku berjor hiltê û diherike

berjor hiltê û diherike

tibê her dilopek
mîna avê ye

ne mayîna dubarebûna
bîranînê ye.

Germain Droogenbroodt
Translation into Kurdish by Hussein Habasch

***

PASAR LAMA (SKOPJE)

Damainya petang ini
yang melalaikan termasuk
bayangan-bayangan malam

ingatan semula
sejernih air
di air pancut ini
yang berbuih naik dan mengalir

berbuih naik dan mengalir

seakan-akan setiap titik
ialah air yang sama

bukannya ulangan berterusan
ingatan

GERMAIN DROOGENBROODT
Translated into Malay by Irwan Abu Bakar

***

STARY BAZAR (SKOPJE)

Jaki spokojny ten wieczór
który spowalnia nawet
cienie nocy,

wspomnienia,
czyste jak woda
tej fontanny
która bulgocze i płynie

bulgocze i płynie

jak gdyby każda kropla
była tą samą wodą

nie stałą powtórką
pamięci.

GERMAIN DROOGENBROODT
Translated to Polish: Mirosław Grudzień – Anna Maria Stępień

***

O VELHO BAZAR (SKOPJE)

Que pacífica é esta tarde
que atrasa as sombras
da noite

recordações
tão claras como a água
desta fonte
que borbulha e flui

borbulha e flui

como se cada gota
fosse a mesma água

não a repetição constante
da memória.

GERMAIN DROOGENBROODT
Tradução portuguesa: Maria do Sameiro Barroso

***

VECHIUL BAZAR (Skopje)

Ce pașnică e seara
ce-ncetinește parcă
până și umbra nopții

amintiri cristaline
limpezi ca apa
din acest izvor
ce curge clipocind

bolborosește și se scurge

de parcă-n fiecare picătură
s-ar regăsi aceeași apă

și nu continua împrospătare
de amintiri.

Germain Droogenbroodt
Traducere: Gabriela Căluțiu Sonnenberg

***

СТАРЫЙ БАЗАР (Скопье)

Какой сегодня тихий вечер
он тени ночи
замедляет

воспоминания
прозрачны, как вода
того фонтана,
бурлит, течет

они бурлят, они текут

и словно капля каждая –
та самая вода

а не повтор опять
воспоминаний.

ГЕРМАЙН ДРОГЕНБРОДТ
Перевод на русский язык Дарьи Мишуевой
Translation: Daria Mishueva

***

STARA ČARŠIJA (skoplje)

Kako je spokojno ovo veče
koje usporava
čak i senke noći

sećanja
bistra kao voda
u fontani
koja se peni i teče

kao da je svaka kap

ista voda
a ne neprekidno ponavljanje
uspomena.

GERMAIN DROOGENBROODT
Sa engleskog prevela S. Piksiades

***

OLD BAZAR (Skopje)

Mircatu anticu
Chi sirata pacifica!
Rallenta puru

li ummiri di la notti
Mimorii
Limpidi comu l’acqua
Di sta funtana

Ca ribbugghi e scurri

Comu si ogni goccia
Fussi la stissa acqua

Non la cuntinua ripetizioni
Di la mimoria.

GERMAIN DROOGENBROODT
Traduzioni in sicilianu di Gaetano Cipolla

***

பழைய கடைவீதி

இன்றைய மாலை எவ்வளவு அமைதியானது

இறவின்நிழலைக் கூட மெள்ளச செய்கிறது

நினைவுகள் இந்த நீர் ஊற்றின் நீரைப் போல

தெளிவாக, குமிழகளாகி ஒரேநீரைப்போல
பொழிகிறது -தொடர் நினைவுகளாக இன்றி !

GERMAIN DROOGENBROODT
Translated into Tamil by DR. N V Subbaraman

Recueil: ITHACA 736
Editions: POINT
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Ah! depuis longtemps (Tsoura-Youki)

Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022



Illustration: Ito Shinsui
    
Ah! depuis longtemps,
Si je n’avais pas de larmes,
Les désirs constants
De mon amour plein d’alarmes,
Brûleraient mon coeur sans armes!

(Tsoura-Youki)

Recueil: Poëmes de la libellule
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris

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UNE OUVERTURE (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021



Illustration: ArbreaPhotos
    
UNE OUVERTURE

Comment dessiner si on ne fait que deviner
entre deux arbres, dans la rapidité des nuages
une vague lumière incertaine, fragile mais constante,
qui repose dans sa parfaite limpidité,
couronne d’écume ? C’est la terre, c’est peut-être le visage
de la terre et une offrande du ciel, le paradis épars
qui à travers ombres et branches a parcouru le champ entier
de la mémoire dans un vertige immobile. Comment être
l’oiseau fidèle de cet éclair ? Comment garder vivantes
les images concaves et aériennes, les germes de l’origine ?

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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Les mots ont un visage (António Ramos Rosa)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2021




    
Les mots ont un visage : ou de silence ou de sang.
Le cheval qui nous domine est tout juste une ombre.
Sans syllabes d’eau, il avance jusqu’à l’automne. Un
arbre étend ses branches. Les nuages demeurent.

Le cheval est une hypothèse, une
passion constante.
Dans le réseau de ses veines court un
sang temporel,
un arbre se déplace avec l’allégresse des feuilles.
Arbre et cheval deviennent un seul être réel.

Caressant l’arbre je sens la force tenace
de la tête du cheval, l’éternité du métal,
l’explosion de l’être. Et moi, feuille légère

dans l’ombre de cet être animal végétal, je
cherche la raison parfaite, l’humilité statique, la
force verticale d’être qui je suis, et l’air.

(António Ramos Rosa)

 

Recueil: Le cycle du cheval
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard

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