Illustration: Ito Shinsui
Ah! depuis longtemps,
Si je n’avais pas de larmes,
Les désirs constants
De mon amour plein d’alarmes,
Brûleraient mon coeur sans armes!
(Tsoura-Youki)
Traduction: Judith Gautier
Editions: Beaux-Arts de Paris
Posted by arbrealettres sur 27 mars 2022
Illustration: Ito Shinsui
Ah! depuis longtemps,
Si je n’avais pas de larmes,
Les désirs constants
De mon amour plein d’alarmes,
Brûleraient mon coeur sans armes!
(Tsoura-Youki)
Posted in haïku, poésie | Tagué: (Tsoura-Youki), alarme, amour, arme, brûler, coeur, constant, désir, larme, longtemps, plein | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 juin 2019
Si j’avais comme vous, mignardes colombelles,
Des plumages si beaux sur mon corps attachés,
On aurait beau tenir mes esprits empêchés
De l’indomptable fer de cent chaînes nouvelles,
Sur les ailes du vent je guiderais mes ailes,
J’irais jusqu’au séjour où mes biens sont cachés,
Ainsi, voyant de moi ces ennuis arrachés,
Je ne sentirais plus ces absences cruelles.
Colombelles, hélas ! que j’ai bien souhaité
Que mon corps vous semblât autant d’agilité,
Que mon âme d’amour à votre âme ressemble :
Mais quoi ! je le souhaite, et me trompe d’autant.
Ferais-je bien voler un amour si constant
D’un monde tout rempli de vos ailes ensemble ?
(Jean de Sponde)
Jonathon Earl Bowser
Posted in poésie | Tagué: (Jean de Sponde), absence, agilité, aile, amour, arraché, colombelle, constant, corps, cruelle, empêché, ennui, ensemble, esprit, fer, indomptable, plumage, ressembler, sentir, tromper, vent, voler | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 24 avril 2019
Le Rêve le plus proche – recule – irréalisé –
Le Ciel que l’on poursuit –
Comme l’Abeille de Juin – devant l’Ecolier –
Invite à la Course –
Descend sur un Trèfle facile –
Plonge – échappe – agace – se déploie –
Puis – vers les Nues Royales –
Elève son léger Esquif –
Insoucieux du Garçon –
Qui contemple – ahuri – le Ciel moqueur –
Regrettant le Miel constant –
Ah – l’Abeille ne fuit point –
Qui fabrique cette rare variété !
(Emily Dickinson)
Posted in poésie | Tagué: (Emily Dickinson), abeille, ahuri, écolier, constant, esquif, fabriquer, irréalisé, miel, moqueur, rêve, reculer, trèfle, variété | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2019
Peu à peu les noms
s’effacent
après avoir tant fulguré.
Dans la nuit
étoiles et chimères tombent.
Ils sont apparus, ils ont disparu.
Reste une vibration, un vol
d’oiseaux pathétiques dans le ciel constant.
(Lionel Ray)
Posted in poésie | Tagué: (Lionel Ray), apparaître, étoile, chimère, ciel, constant, disparaître, fulgurer, nom, nuit, oiseau, pathétique, rester, s'effacer, tomber, vibration, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2018
Le sourire de tes yeux bleus,
Ma blonde.
Je rêve, absent de ton baiser
Où fonde
Mon cœur un espoir si léger
Qu’il n’ose rien en espérer,
Ma blonde.
Peut-être dans un autre tour
Ou ronde
Tu m’aimeras, et rien qu’un jour,
Qu’un baiser, fera tout l’amour,
Ma blonde.
Je n’ai que faire de ces cieux
Du monde
Que parce que les cieux sont bleus
Et font rêver de tes beaux yeux,
Ma blonde.
La lumière, dont l’or riant
Inonde,
Ne sert qu’à me faire constant
À l’or de tes cheveux absents,
Ma blonde.
Oh, je sais bien que tout destin
Me gronde.
Mais qu’y faire ? Je t’aime bien
De mon amour toujours lointain.
Laisse-moi te le dire en vain,
Ma blonde.
(Fernando Pessoa)
Posted in poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), aimer, amour, baiser, bleu, blond, cheveux, ciel, coeur, constant, dire, en vain, espoir, gronder, inonder, léger, lointain, lumière, or, rêver, rire, rond, sourire, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 juin 2018
Le néant n’est pas d’ailleurs ou d’après.
Il est dans l’être où il sévit, ne peut que sévir.
Dans la négation si constante au niveau du langage.
Dans tout ce qui retranche, en art.
Dans les morsures innombrables de la vie.
Il est là, non dans l’être grinçant, dans le là.
(Roger Munier)
Posted in méditations | Tagué: (Roger Munier), ailleurs, après, art, être, constant, grincer, innombrable, langage, là, morsure, néant, négation, retrancher, sévir, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 15 juin 2018
CHOSES
I
Les objets ont l’immortelle tranquillité
Et l’immortel amour quand les relient les nombres
Entre l’antique ton la belle majesté
Du temps et le lieu pur l’espace en clair et sombre
Quand les formes sont nues ainsi la pleine chair
Consentante aux frissons, quand ressortent les songes
Des ornements secrets, quand un rayon d’éclair
Pressant chaque mémoire entre eux les fait répondre
Quand leur calme sortant pareil à l’oraison
Ils donnent au coeur d’homme avant qu’il ne les perde
Tout à coup sécurité consolation
Chacun est au plus haut dans les êtres qui sont
L’achèvement de leur mariage est leur superbe
Où Dieu pose la main sur la condition.
II
Chacun soucieux d’être tant
Ne prit sa fonction sa forme
Que de ce lieu où le présent
Le plaça le soumet l’informe
Sa valeur en Dieu est ce fruit
Qu’il est ici et non point la
Ne rayonnant là mais ici.
(Pierre Jean Jouve)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre-Jean Jouve), achèvement, amour, antique, éclair, être, calme, chair, chose, clair, coeur, condition, consolation, constant, Dieu, donner, espace, forme, frisson, fruit, homme, immortel, informé, lieu, main, majesté, mariage, mémoire, nombre, nu, objet, oraison, ornement, perdre, poser, pur, rayon, rayonner, répondre, relier, ressortir, sécurité, secret, sombre, songe, soucieux, superbe, temps, tranquillité, valeur | Leave a Comment »
UNE OUVERTURE (António Ramos Rosa)
Posted by arbrealettres sur 22 juin 2021
Illustration: ArbreaPhotos
UNE OUVERTURE
Comment dessiner si on ne fait que deviner
entre deux arbres, dans la rapidité des nuages
une vague lumière incertaine, fragile mais constante,
qui repose dans sa parfaite limpidité,
couronne d’écume ? C’est la terre, c’est peut-être le visage
de la terre et une offrande du ciel, le paradis épars
qui à travers ombres et branches a parcouru le champ entier
de la mémoire dans un vertige immobile. Comment être
l’oiseau fidèle de cet éclair ? Comment garder vivantes
les images concaves et aériennes, les germes de l’origine ?
(António Ramos Rosa)
Traduction: du portugais par Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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