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Poésie

Posts Tagged ‘renoncer’

Nous qui savons si mal souffrir (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2024




    
nous qui savons
si mal souffrir

apprendre

consentir

toujours à geindre
ou renoncer

ouvrir des chemins
inutiles

sans soupçonner
que l’issue
est dans l’oeil

la pupille
qui se fait
face

(Charles Juliet)

Recueil: L’oeil se scrute
Editions: Fata Morgana

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Que cherches-tu (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2024



Illustration: Silvia Leveroni Calvi
    
Que cherches-tu
Tu avances erres te traînes renonces repars rebrousses chemin tournes en rond
Ton oeil empli par la nuit tu cherches le lieu
Le lieu où tu serais rassasié
Où se déploierait la réponse
Où bouillonnerait la source
Tu ne sais que marcher
La nuit et la peur te harcèlent
Et aussi la soif
Mais à chaque pas la hantise de faire fausse route
D’accroître encore la distance
Tu cherches le lieu
Le lieu et le nom
Le nom qui saurait tout dire de ce en quoi consiste l’aventure

Tu ne sais où tu vas ni ce que tu es ni même ce que tu désires mais tu ne peux t’arrêter
Et tu progresses
À moins que tu ne t’éloignes
Sans fin tu erres te traînes rampes tournes en rond
Et tu renonces
Et tu repars
Jusqu’à n’être plus qu’épuisement

Survient l’instant où tu dois faire halte
Faire ton deuil du lieu et du nom
Et à l’invitation de la voix définitivement tu renonces t’avoues vaincu
Alors que tu découvres que tu auras chance de trouver ce que tu cherches
si précisément tu ne t’obstines pas à le chercher

Tu repars
Des forces nouvelles te sont venues
Ton oeil qui s’écarquille n’est plus dévoré par la soif
Tu ne sais où tu vas mais tu connais ce que tu es

Tu avances d’un pas tranquille désormais convaincu que le lieu se porte à ta rencontre
Le lieu où mûrir l’hymne la strophe le nom
Où jouir enfin de ce qui s’est jusque-là dérobé

(Charles Juliet)

Recueil: Pour plus de lumière Anthologie personnelle 1990-2012
Editions: Gallimard

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SES MAINS (Franz Toussaint)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2023




    
SES MAINS

Le matin de notre première rencontre,
c’est la main droite de ma bien-aimée
qui m’a envoyé, dans un salut gracieux,
son coeur et sa bouche.

Le soir de notre première rencontre,
c’est la main gauche de ma bien-aimée
qui a ouvert sa robe,
afin que mes baisers se posent sur ses seins.

Aussi, et pour tout ce que je leur dois encore,
chanterai-je les mains de ma bien-aimée…

Douleur ! Ô douleur ! Pourquoi te réveilles-tu ?
Amis, pardonnez-moi de renoncer à écrire ce poème !
J’avais oublié que ma bien-aimée est partie,
et qu’il me serait impossible de me rappeler autre chose
que ses mains sur ses yeux en larmes.

(Franz Toussaint)

Recueil: Le jardin des caresses
Editions: Paris Piazza

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BOIRE POUR OUBLIER L’INFIDÈLE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023




    
BOIRE POUR OUBLIER L’INFIDÈLE

1

J’aime la jeune Sophie,
Mais d’un amour sans égal.
L’infidèle m’a trahi
En me donnant un rival.
Pour lui prouver ma constance
Je la voyais tous les jours
Je vivais dans l’ignorance
Que le sexe a de détours.

2

Je la croyais si sincère
Que je ne lui cache rien.
Le tendre nom de ma chère
Etait mon seul entretien.
Mais la cruelle Sophie
Vient de me jouer un tour.
Je n’oublierai de ma vie
Un aussi mauvais tour.

3

Le propre jour de sa fête
En lui portant un bouquet,
Je l’aperçus tête à tête
Avec un jeune cadet.
Il arrange sa frisure
Lui présentant son miroir.
Il retroussa sa coiffure
Jugez de mon désespoir.

4

Je lui dis « Belle Sophie
Je vous apporte une fleur.
Acceptez la je vous prie
Je vous l’offre de bon cœur ».
D’un petit ton d’arrogance
Elle le prit de ma main
En faisant la révérence
avec un air de dédain.

5

Je lui fais des durs reproches
Je ne pouvais plus tenir :
Cœur perfide, coin de roche
Tu veux me faire mourir
Tu m’as fait la promesse
De m’aimer jusqu’au trépas.
Je m’aperçois bien traîtresse
Que tu me fais un faux pas.

6

Rends moi, cruelle Sophie
Cette bague, ce clavier.
Elle, sans cérémonie,
Sans trop se faire prier,
Mes effets elle m’apporte.
Je les pris sans compliment.
Aussitôt je les emporte,
Un autre en eut fait autant.

7

Ah qu’un jeune homme est à plaindre !
Ah que le sexe est trompeur !
Que les filles sont à craindre,
Avec leurs airs enchanteurs
A présent je me méfie.
Il vaut mieux tard que jamais.
Je renonce pour la vie
A tous leurs charmants attraits.

8

Dorénavant je veux suivre
L’aimable dieu des raisins.
Dès aujourd’hui je m’enivre
Est-il plus heureux destin ?
Enrôlons nous camarade
Sous l’étendard de Bacchus
Allons boire des rasades,
Et renonçons à Vénus.

(Chansons du XVIIIè)

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Les enfants sont les vrais moines (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2023




    
Les enfants sont les vrais moines :
ils adorent l’invisible
dont ils perçoivent chaque respiration.

Regarder attentivement chaque escargot
qui s’en va en carrosse à Versailles, c’est leur ascèse.

Et puis ils renoncent.
On dit qu’ils grandissent.
En vérité ils lâchent leur dieu.

Quelques-uns poursuivent,
traversent le monde en tenant dans le creux de leurs mains
une pensée scintillante d’être puisée à la source du coeur.

Toute la sainteté de la vie consiste
à garder intacte cette chose qui n’a pas de nom,
devant quoi même notre mort recule.

Une pensée, mais non exprimable.
Un amour, mais non sentimental.

[…]

Il n’y a pas d’autre raison de vivre que de regarder,
de tous ses yeux et de toute son enfance,
cette vie qui passe et nous ignore.

(Christian Bobin)

Recueil: La nuit du coeur
Editions: Gallimard

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Je suis allé chez le médecin (Rûmi)

Posted by arbrealettres sur 12 novembre 2023



Illustration: Edvard Munch
    
Je suis allé chez le médecin, et j’ai dit :
«O voyant! Qu’ordonnes-tu à ce pauvre amoureux? »
Il m’a ordonné de laisser l’attribut et de renoncer à l’existence
C’est-à-dire de sortir de tout ce qui existe.

(Rûmi)

Recueil: Rubâi’yât
Traduction: du Persan par Eva de Vitray-Meyerovitch et Djamchid Mortazavi
Editions: Albin-Michel

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Dans la taverne (Rûmi)

Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2023



Illustration: Albena Vatcheva
    
Dans la taverne, j’ai vu une beauté
J’ai acheté son amour avec mon âme et mon coeur
J’ai senti le parfum des boucles de ses cheveux
Et j’ai renoncé au désir pour les deux mondes.

(Rûmi)

Recueil: Rubâi’yât
Traduction: du Persan par Eva de Vitray-Meyerovitch et Djamchid Mortazavi
Editions: Albin-Michel

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Chanson (Bernard De Ventadour)

Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2023




    
Chanson

Le temps va et vient et vire
Par jours par mois et par années.
Moi je ne sais plus que dire,
J’ai toujours même désir.
Il est unique, immuable :
Je n’ai voulu, ne veux qu’elle
Qui ne fait pas mon bonheur.

À elle joie et beauté,
À moi douleur et dommage.
À ce jeu que nous jouons
Je suis doublement perdant.
Est perdu pour qui l’endure
Amour donné sans retour
Et sans espoir d’accordailles.

Je me blâmerais moi-même
À bon droit : jamais mortel
Ne voudrait servir ainsi
Sa Dame sans récompense.
«Fou ne craint qu’après les coups !»
Ma folie débordera
Si je ne peux la guérir.

Jamais plus ne chanterai.
Je renonce aux leçons d’Èble,
Mon chant ne me sert de rien,
Ni mes airs ni mes refrains.
Quoique je fasse ou je dise
Je ne vois nulle lumière.
Tout se tourne contre moi !

Si j’ai l’air d’être joyeux,
Dolente au fond est mon âme.
Vit-on jamais pénitence
Venir avant le péché ?
Je prie pour rien la méchante.
Si son coeur reste fermé
Il me faudra la quitter.

Mais non, je la veux princière.
Que mon coeur lui soit soumis !
Certes, injuste est son mépris
Mais la pitié lui viendra,
Et comme dit l’Écriture
Un seul jour de vrai bonheur
Assurément en vaut cent !

Point ne quitterai ma Dame
Tant que j’aurai vie et sens.
Quand il a vigueur au vent
Longtemps l’épi se balance !
Je ne vais pas la blâmer
De jouer avec le temps
Si demain la voit meilleure !

Amour vrai, si désirable,
Corps bien fait, leste, ondulant,
Visage aux fraîches couleurs,
Vous que Dieu fit de ses mains
Vous êtes tant désirée
Que je n’ai plaisir à voir
Personne d’autre que vous !

Douce Dame si courtoise
Que Dieu qui vous fit si belle
M’offre la joie que j’attends !

Chanson

Il est naturel que je chante
Mieux que tous les autres chanteurs,
Car mon coeur n’est rien qu’Amour
Et j’obéis mieux à ses ordres.
Mon âme, mon corps, mon savoir,
Mes sens, ma force et mon pouvoir
Lui sont tout entiers dévoués.
Ils ne servent pas d’autre cause.

Est comme un mort qui ne ressent
Douce saveur d’amour au coeur.
À vivre sans ce haut désir
On ne fait qu’ennuyer les gens !
Que Dieu m’épargne le malheur
De m’imposer un mois, un jour
D’insupportable fâcherie
Avec le beau désir d’amour !

De bonne foi sans tromperie
J’aime la plus belle et meilleure.
Je l’aime trop, pour mon malheur !
Mon coeur soupire et mes yeux pleurent.
Qu’y puis-je, si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
À pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point?

Cet amour me blesse le coeur
D’une saveur si délicieuse
Que si, cent fois par jour, je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal si bon à souffrir
Que je le préfère à tout bien.
Quelle douceur après la peine
Me donne ce malheur d’aimer !

Ah Dieu! que ne peut-on trier
D’entre les faux les amants vrais ?
Tous ces flatteurs, tous ces perfides
Que ne portent-ils corne au front ?
Je donnerais tout l’or du monde
Et tout l’argent, si je l’avais,
Pour que ma dame sache bien
Combien je l’aime joliment !

Quand je la vois, tout en témoigne :
Mes yeux, mon front et ma pâleur.
La crainte me fait frissonner
Comme la feuille sous la brise
Et je redeviens un enfant.
Voilà comment Amour m’a pris.
Ah ! que d’un homme ainsi conquis
Ma dame veuille avoir pitié !

Ma dame je ne vous demande
Que d’être votre serviteur.
Je veux vous servir en seigneur
Quelle que soit la récompense.
Me voici donc tout à vos ordres,
Coeur noble et doux, joyeux, courtois.
Vous n’êtes point ours ou lion
Pour me tuer, si je me rends !
À ma belle, là où elle est
J’envoie ce chant.
J’ai bien tardé,
Mais qu’elle n’en soit pas trop fâchée.

Chanson

Mon coeur est si plein de joie
Qu’il trompe Nature.
Le frimas, qu’est-il pour moi ?
Blanche fleur, jaune, vermeille.
Plus il vente, plus il pleut
Plus je suis heureux.
Ma valeur grandit aussi
Et mon chant s’épure.
Mon coeur est tant amoureux
Tant pris de joie douce
Que gelée me semble fleur
Et neige verdure.

Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car me garde pur amour
De la froide bise.
Mais est fou qui sans mesure
Passe la raison.
J’ai donc souci de moi-même
Dès lors que je prie
D’amour vrai la toute belle
Dont j’espère tout,
Car pour un pareil trésor
Je donnerais Pise !

Elle me refuse amitié
Mais je garde foi,
Car d’elle au moins j’ai gagné
La joie de la voir.
Et tant d’aise est dans mon coeur
Que séparé d’elle
Je ne pense qu’au bonheur
De la retrouver.
Mon âme est tout près d’Amour
Toute en sa présence,
Mais hélas mon corps est loin
Bien loin d’elle, en France

Je garde bonne espérance
(qui m’aide bien peu)
Car mon âme hélas balance
Comme nef en mer.
Du souci qui me harcèle
Comment m’abriter?
La nuit venue il me jette
Au bas de mon lit.
J’endure plus de chagrins
Que Tristan l’amant
Qui souffrit mille tourments
Pour Yseut la blonde.

Ah Dieu ! que ne suis-je oiseau !
J’ouvrirais mes ailes
Et j’irais à travers nuit
Jusqu’à sa maison.
Bonne darne si joyeuse
Votre amant se meurt
Mon coeur sera tôt fendu
Si mon mal s’obstine.
Madame, je joins les mains,
Je vous prie d’amour.
Beau corps aux fraîches couleurs
Grand mal vous me faites !

Mon messager, va et cours
Dis à dame belle
Que je souffre à cause d’elle
Le mal des martyrs.

Chanson

Quand je vois l’alouette dans
Un rayon de soleil danser,
Tout oublier, s’abandonner
À la douceur qui l’envahit,
Je l’envie et j’envie tous ceux
Qui savent goûter au plaisir
Et je m’étonne que mon coeur,
Ne fonde au brasier du désir

Je croyais tout savoir d’amour.
Hélas ! quel ignorant je suis,
Moi qui ne peux me détourner
De celle-là qui me méprise !
Et me voilà privé de tout,
De moi-même, d’elle et du monde.
Désir et cœur mourant de soif,
Voilà tout ce qu’elle m’a laissé.

Dès l’instant où dans ses beaux yeux
Je vis un miroir délicieux
Je n’eus plus en moi nul pouvoir.
Je ne sentis plus rien de moi
Dès qu’en toi, miroir, je me vis.
Ma vie s’en fut dans mes soupirs
Et je me perdis comme fit
Le beau Narcisse en la fontaine

Je ne me fierai plus aux femmes
Elles font toutes mon désespoir.
Je les ai jadis exaltées,
Je veux en dire pis que pendre !
Je n’en attends plus de secours
Il a suffi que me bafoue
L’une d’elles, et je les crains toutes.
Toutes semblables, elles sont ainsi !

Sur ce point ma Dame est bien femme,
Et c’est bien ce qui me déplaît.
Le convenable, elle n’en veut pas,
Le défendu seul l’intéresse.
Me voilà en triste disgrâce
Je ne suis qu’un fou maladroit.
En vérité, je sais pourquoi :
La pente est trop rude pour moi.

L’espoir d’elle est vraiment perdu
Je l’ignorais jusqu’à ce jour.
Celle de qui j’attends Amour
N’en a pas du tout. Où chercher?
On ne dirait pas, à la voir
Qu’elle est capable de laisser
Un pauvre assoiffé sans recours
Qui se meurt de n’espérer qu’elle !

Puisqu’auprès d’elle tout est vain
Grâce, prière et droit d’amant,
Puisqu’il lui déplaît que je l’aime
Je me tais et je m’en défais.
Je renonce. Et si je suis mort
De n’ avoir été son élu
Je réponds en mort, tristement.
Je vais m’exiler Dieu sait où.

Tristan, vous n’aurez rien de moi !
Je m’en vais triste,
Dieu sait où Je renonce à la poésie
Je me dérobe aux joies d’amour.

Chanson

Quand froide bise souffle
Parmi votre pays
Me semble que je sens
Un vent de paradis.
Pour l’amour de la belle
Vers qui penche mon coeur,
En qui j’ai mis ma foi
Et ma tendresse entière,
Je ne vois plus les autres
Tant elle me ravit !

Les grâces qu’elle m’offre
Beaux yeux, visage pur,
Sans me donner rien d’autre
M’ont à coup sûr conquis.
Pourquoi vous mentirais-je ?
Je ne suis sûr de rien
Mais ne puis renoncer.
«L’homme vrai persévère
M’a-t-elle dit un jour
Seul le lâche prend peur ».

Les dames, ce me semble,
Et c’est là grand péché,
Négligent trop souvent
D’aimer les vrais amants.
Je ne voudrais rien dire
Qui n’ait leur agrément,
Mais je vois avec peine
Qu’un fourbe obtient autant
D’Amour (et davantage)
Qu’un amoureux constant.

Dame que ferez-vous
De moi qui tant vous aime ?
Vous me voyez souffrir
Et mourir de désir.
Ah ! franche et noble dame
Donnez-moi donc l’espoir
Qui m’illuminera!
J’endure grands tourments.
Cela dépend de vous
Que je n’en souffre pas.

Je ne dédaigne pas
Le bien que Dieu m’a fait.
Ne m’a-t-elle pas dit
Au jour de mon départ,
Tout net : « Vos chants me plaisent» ?
Je voudrais que toute âme
Chrétienne eut même joie
Que j’en eus, que j’en ai,
Car mon chant ne prétend
À rien qu’à la séduire.

Si elle me parle vrai
Je la croirai encore,
Sinon je ne croirai
Au monde plus personne!

(Bernard De Ventadour)

Recueil: Poésie des troubadours
Traduction: Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
Editions: Points

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Quand je me sens prêt à mourir (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 9 septembre 2023



Quand je me sens prêt à mourir
chaque matin et chaque soir
j’entends soudain la mer venir
et s’emparer des mes peaux mortes

Alors je remets à demain
les derniers codicilles noirs
d’un testament indéchiffrable
et je renonce à la lumière

Pour en sauver le souvenir

(Jean-Claude Pirotte)

Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/

Illustration: Claude Monet  

 

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Vivre en poésie (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023



Vivre en poésie,
ce n’est pas renoncer;
c’est se garder à la lisière
de l’apparent et du réel,
sachant qu’on ne pourra jamais
réconcilier,
ni circonscrire.

(Andrée Chedid)

Illustration: Benjamin Walter

 

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