Illustration: Henri Rousseau
Il y a des morts à chaque fois
que les hommes et les mots
redeviennent petits.
(Edmond Jabès)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Illustration: Henri Rousseau
Il y a des morts à chaque fois
que les hommes et les mots
redeviennent petits.
(Edmond Jabès)
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Posted by arbrealettres sur 18 mai 2021
Illustration: Mathieu Levis
VERS LE POÈME
… Mon coeur ne peut arrêter de rimer.
(JUAN RUIZ)
Je sens un rythme en moi qui se détache
De ce vacarme où je vais sans chemin
Et m’accordant au charme neuf, soudain
J’accède à la clarté d’une terrasse,
Où quelque main me guide et vient tracer
Limpide un ordre où je puis me déprendre
Du démon murmurant plus malicieux
Que le silence pur sous la menace.
Et se rejoignent maintenant à la surface
Du mauvais songe les paroles résolues
À s’éclairer lucides en un volume.
Le son m’invente une effigie de chair.
La forme redevient ma sauvegarde.
Vers un soleil mes peines se consument.
Cantique, 1950. Trad. : Éditions Gallimard, 1995.
***
HACIA EL POEMA JORGE GUILLÉN
… Mi corazôn de trovar non se quita.
JUAN RUIZ.
Siento que un rimo se me desenlaza
De este barullo en que sin meta vago,
Y entregándome todo al nuevo halago
Doy con la claridad de una terraza,
Donde es mi guía quien ahora traza
Limpido el orden en que me deshago
Del murmullo y su duende, más aciago
Que et gran silencio bajo la amenaza.
Se me juntan a flor de tanto obseso
Mal soñar las palabras decididas
A iluminarse en vivido volumen
El son me da un perfil de carne y hueso.
La forma se me vuelve salvavidas.
Hacia una luz mis penas se consumen.
(Jorge Guillén)
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Posted by arbrealettres sur 26 avril 2021
Illustration: Josephine Wall
Petite clarification
Je ne suis pas née
de la poussière
ni ne redeviendrai
poussière.
Je ne suis pas descendue
du ciel
ni ne retournerai au ciel.
Je suis moi-même le ciel
comme une voûte de verre.
Je suis moi-même la terre
comme la glèbe féconde,
Je n’ai fui
de nulle part
et ne retournerai
nulle part.
Hormis moi-même je ne connais d’autres lointains.
Dans le poumon gonflé du vent
et dans le calcaire des rochers
je dois
moi-même
ici
dispersée
me trouver.
***
Wyjaśnienie na marginesie
Zuzanna Ginczanka
Nie powstałam
z prochu,
nie obrócę się
w proch.
Nie zstąpiłam
z nieba
i nie wrócę do nieba.
Jestem sama niebem
tak jak szklisty strop.
Jestem sama ziemią
tak jak rodna gleba.
Nie uciekłam
znikąd
i nie wrócę
tam.
Oprócz samej siebie nie znam innej dali.
W wzdętem płucu wiatru
i w zwapnieniu skał
muszę
siebie
tutaj
rozproszoną
znaleźć.
(Zuzanna Ginczanka)
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Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2021
Parfois, je suis triste. Et, soudain, je pense à elle.
Alors, je suis joyeux. Mais je redeviens triste
de ce que je ne sais pas combien elle m’aime.
Elle est la jeune fille à l’âme toute claire,
et qui, dedans son coeur, garde avec jalousie
l’unique passion que l’on donne à un seul.
Elle est partie avant que s’ouvrent les tilleuls,
et, comme ils ont fleuri depuis qu’elle est partie,
je me suis étonné de voir, ô mes amis,
des branches de tilleuls qui n’avaient pas de fleurs.
(Francis Jammes)
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Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2020
Le loquet se soulève,
un îlot de lumière
S’étend dans la cour.
Voûtant le dos sous la porte basse,
Dans ce couloir doré ils passent
Puis s’évanouissent dans l’obscurité.
Flaque d’eau, pavés ronds, chambranle et seuil
Restent figés dans ce bloc de lumière
Jusqu’à ce qu’à grands pas,
au-delà de son ombre
Elle rentre,
et que tout redevienne noir.
(Seamus Heaney)
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Posted by arbrealettres sur 2 avril 2020
C’était deux petits éléphants,
Deux petits éléphants tout blancs.
Lorsqu’ils mangeaient de la tomate,
Ils devenaient tout écarlates.
Dégustaient-ils un peu d’oseille,
On les retrouvait vert bouteille.
Suçaient-ils une mirabelle,
Ils passaient au jaune de miel.
On leur donnait alors du lait:
Ils redevenaient d’un blanc tout frais.
Mais on les gava, près d’Angkor,
Pour le mariage d’un raja,
D’un grand sachet de poudre d’or.
Et ils brillèrent, ce jour-là,
D’un tel éclat que plus jamais,
Même en buvant des seaux de lait,
Ils ne redevinrent tout blancs,
Ces jolis petits éléphants.
(Maurice Carême)
Posted in poésie | Tagué: (Maurice Carême), écarlate, éclat, éléphant, blanc, boire, bouteille, briller, déguster, gaver, jaune, joli, lait, manger, mariage, miel, mirabelle, oseille, redevenir, sachet, sucer, tomate | 15 Comments »
Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2019
Illustration: Freydoon Rassouli
Te souviens-tu ? Nous nous sommes rencontrés, séparés
Le soleil était jaune comme le wars
Le vent asphyxié
Sans te frôler, j’ai imaginé tes seins
Tes reins, tes hanches et plus bas
L’étoile du nombril
L’idée de redevenir enfant
Rendait ses traits à mon visage
Et à mon âge ses premiers chagrins
(Adonis)
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), asphyxier, âge, étoile, bas, chagrin, enfant, frôler, hanche, idée, imaginer, jaune, nombril, premier, redevenir, rein, rendre, séparer, se rencontrer, se souvenir, sein, soleil, traits, vent, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019
Je vois sur la douane un drapeau déteint,
Une brume jaune sur la ville.
Et voici que mon coeur se serre
Avec plus de prudence ; les soupirs font mal.
Je voudrais redevenir la fille de la mer,
Les pieds nus dans ses chaussures,
Disposer mes nattes en couronne,
Chanter d’une voix qui tremble d’émotion.
Regarder encore du haut du perron
Les dômes de l’église à Chersonèse,
Et ne pas savoir que bonheur et gloire
Font sans retour se déliter les âmes.
(Anna Akhmatova)
Posted in poésie | Tagué: (Anna Akhmatova), âme, église, émotion, bonheur, brume, chanter, chaussure, coeur, couronné, dôme, douane, drapeau, fille, gloire, mal, mer, natte, pieds nus, prudence, redevenir, regarder, se déliter, se serrer, soupir, trembler, ville, voir, voix | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 mars 2019
Chaque main situe son nuage
dans un ciel différent
mais un jour elle le trouve
dans le ciel de tous.
Seulement alors elle peut redevenir
le morceau de terre promise
qu’elle était avant d’être main.
Seulement alors son nuage
pleuvra sur elle.
*
Cada mano coloca su nube
en un cielo distinto.
Pero un día la encuentra
en el cielo de todos.
Sólo entonces puede volver a ser
el pedazo de tierra prometida
que era antes de ser mano.
Sólo entonces su nube
lloverá sobre ella.
(Roberto Juarroz)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
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Posted by arbrealettres sur 18 février 2019
Illustration
EN VITRAUX D’HIRONDELLES
Fonds sans repos où je suis
l’oublieuse, nourrie des jours
où je me lave d’elle, où sans passé
je redeviens spore d’azur, chair ajourée
ou lampée d’eau, soleil liquide allié au rivage
qu’on dirait en vitraux d’hirondelles
Derrière la lumière des vagues
l’alphabet du vivant semble un instant
écarter l’ombre sous les mots
et je me plais à voir s’y inventer
le jeu muet de lèvres de sourires
et de feux désirés que je ne peux atteindre
le désir n’en invente-t-il pas l’instant heureux
(Annie Salager)
Posted in poésie | Tagué: (Annie Salager), ajouré, allier, alphabet, atteindre, azur, écarter, chair, désir, désirer, eau, feu, fond, heureux, hirondelle, instant, inventer, jeu, jour, lampée, lèvres, liquide, lumière, mot, muet, nourrir, ombre, oublieux, passé, redevenir, repos, rivage, s'inventer, se laver, soleil, sourire, spore, vague, vitrail, vivant, voir | Leave a Comment »