Posts Tagged ‘redevenir’
La feuille redevient feuille (André Durand)
Posted by arbrealettres sur 7 décembre 2023
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Très cher petit papa Noël (Valérie Rouzeau)
Posted by arbrealettres sur 30 septembre 2023
Très cher petit papa Noël
J’aimerais si tu le veux bien
Que tu laisses au pied du sapin
Un bon silence vraiment complet
Le vide en mon petit soulier
Je voudrais assez un grand rien
Enveloppé dans un nuage
En forme de bel ours polaire
Toutes mes larmes évaporées
Oh s’il te plaît fais-moi plaisir
Redeviens illumination
La neige par milliers en flocons
Toi en un tout seul exemplaire
Un mirage entre ciel et terre.
(Valérie Rouzeau)
Editions: La Table Ronde
Posted in poésie | Tagué: (Valérie Rouzeau), aimer, évaporer, beau, bon, cher, ciel, complet, envelopper, exemplaire, flocon, forme, illumination, laisser, larme, millier, mirage, neige, Noël, nuage, ours, papa, petit, pied, plaisir, polaire, redevenir, rien, sapin, silence, soulier, terre, vide, vouloir, vraiment | Leave a Comment »
Chanson (Bernard De Ventadour)
Posted by arbrealettres sur 20 septembre 2023
Le temps va et vient et vire
Par jours par mois et par années.
Moi je ne sais plus que dire,
J’ai toujours même désir.
Il est unique, immuable :
Je n’ai voulu, ne veux qu’elle
Qui ne fait pas mon bonheur.
À elle joie et beauté,
À moi douleur et dommage.
À ce jeu que nous jouons
Je suis doublement perdant.
Est perdu pour qui l’endure
Amour donné sans retour
Et sans espoir d’accordailles.
Je me blâmerais moi-même
À bon droit : jamais mortel
Ne voudrait servir ainsi
Sa Dame sans récompense.
«Fou ne craint qu’après les coups !»
Ma folie débordera
Si je ne peux la guérir.
Jamais plus ne chanterai.
Je renonce aux leçons d’Èble,
Mon chant ne me sert de rien,
Ni mes airs ni mes refrains.
Quoique je fasse ou je dise
Je ne vois nulle lumière.
Tout se tourne contre moi !
Si j’ai l’air d’être joyeux,
Dolente au fond est mon âme.
Vit-on jamais pénitence
Venir avant le péché ?
Je prie pour rien la méchante.
Si son coeur reste fermé
Il me faudra la quitter.
Mais non, je la veux princière.
Que mon coeur lui soit soumis !
Certes, injuste est son mépris
Mais la pitié lui viendra,
Et comme dit l’Écriture
Un seul jour de vrai bonheur
Assurément en vaut cent !
Point ne quitterai ma Dame
Tant que j’aurai vie et sens.
Quand il a vigueur au vent
Longtemps l’épi se balance !
Je ne vais pas la blâmer
De jouer avec le temps
Si demain la voit meilleure !
Amour vrai, si désirable,
Corps bien fait, leste, ondulant,
Visage aux fraîches couleurs,
Vous que Dieu fit de ses mains
Vous êtes tant désirée
Que je n’ai plaisir à voir
Personne d’autre que vous !
Douce Dame si courtoise
Que Dieu qui vous fit si belle
M’offre la joie que j’attends !
Chanson
Il est naturel que je chante
Mieux que tous les autres chanteurs,
Car mon coeur n’est rien qu’Amour
Et j’obéis mieux à ses ordres.
Mon âme, mon corps, mon savoir,
Mes sens, ma force et mon pouvoir
Lui sont tout entiers dévoués.
Ils ne servent pas d’autre cause.
Est comme un mort qui ne ressent
Douce saveur d’amour au coeur.
À vivre sans ce haut désir
On ne fait qu’ennuyer les gens !
Que Dieu m’épargne le malheur
De m’imposer un mois, un jour
D’insupportable fâcherie
Avec le beau désir d’amour !
De bonne foi sans tromperie
J’aime la plus belle et meilleure.
Je l’aime trop, pour mon malheur !
Mon coeur soupire et mes yeux pleurent.
Qu’y puis-je, si l’amour m’a pris,
Si la prison où il m’a mis
À pour seule clé la merci
Qu’en elle je ne trouve point?
Cet amour me blesse le coeur
D’une saveur si délicieuse
Que si, cent fois par jour, je meurs
Cent fois la joie me ressuscite.
C’est un mal si bon à souffrir
Que je le préfère à tout bien.
Quelle douceur après la peine
Me donne ce malheur d’aimer !
Ah Dieu! que ne peut-on trier
D’entre les faux les amants vrais ?
Tous ces flatteurs, tous ces perfides
Que ne portent-ils corne au front ?
Je donnerais tout l’or du monde
Et tout l’argent, si je l’avais,
Pour que ma dame sache bien
Combien je l’aime joliment !
Quand je la vois, tout en témoigne :
Mes yeux, mon front et ma pâleur.
La crainte me fait frissonner
Comme la feuille sous la brise
Et je redeviens un enfant.
Voilà comment Amour m’a pris.
Ah ! que d’un homme ainsi conquis
Ma dame veuille avoir pitié !
Ma dame je ne vous demande
Que d’être votre serviteur.
Je veux vous servir en seigneur
Quelle que soit la récompense.
Me voici donc tout à vos ordres,
Coeur noble et doux, joyeux, courtois.
Vous n’êtes point ours ou lion
Pour me tuer, si je me rends !
À ma belle, là où elle est
J’envoie ce chant.
J’ai bien tardé,
Mais qu’elle n’en soit pas trop fâchée.
Chanson
Mon coeur est si plein de joie
Qu’il trompe Nature.
Le frimas, qu’est-il pour moi ?
Blanche fleur, jaune, vermeille.
Plus il vente, plus il pleut
Plus je suis heureux.
Ma valeur grandit aussi
Et mon chant s’épure.
Mon coeur est tant amoureux
Tant pris de joie douce
Que gelée me semble fleur
Et neige verdure.
Je puis aller sans habits,
Nu dans ma chemise,
Car me garde pur amour
De la froide bise.
Mais est fou qui sans mesure
Passe la raison.
J’ai donc souci de moi-même
Dès lors que je prie
D’amour vrai la toute belle
Dont j’espère tout,
Car pour un pareil trésor
Je donnerais Pise !
Elle me refuse amitié
Mais je garde foi,
Car d’elle au moins j’ai gagné
La joie de la voir.
Et tant d’aise est dans mon coeur
Que séparé d’elle
Je ne pense qu’au bonheur
De la retrouver.
Mon âme est tout près d’Amour
Toute en sa présence,
Mais hélas mon corps est loin
Bien loin d’elle, en France
Je garde bonne espérance
(qui m’aide bien peu)
Car mon âme hélas balance
Comme nef en mer.
Du souci qui me harcèle
Comment m’abriter?
La nuit venue il me jette
Au bas de mon lit.
J’endure plus de chagrins
Que Tristan l’amant
Qui souffrit mille tourments
Pour Yseut la blonde.
Ah Dieu ! que ne suis-je oiseau !
J’ouvrirais mes ailes
Et j’irais à travers nuit
Jusqu’à sa maison.
Bonne darne si joyeuse
Votre amant se meurt
Mon coeur sera tôt fendu
Si mon mal s’obstine.
Madame, je joins les mains,
Je vous prie d’amour.
Beau corps aux fraîches couleurs
Grand mal vous me faites !
Mon messager, va et cours
Dis à dame belle
Que je souffre à cause d’elle
Le mal des martyrs.
Chanson
Quand je vois l’alouette dans
Un rayon de soleil danser,
Tout oublier, s’abandonner
À la douceur qui l’envahit,
Je l’envie et j’envie tous ceux
Qui savent goûter au plaisir
Et je m’étonne que mon coeur,
Ne fonde au brasier du désir
Je croyais tout savoir d’amour.
Hélas ! quel ignorant je suis,
Moi qui ne peux me détourner
De celle-là qui me méprise !
Et me voilà privé de tout,
De moi-même, d’elle et du monde.
Désir et cœur mourant de soif,
Voilà tout ce qu’elle m’a laissé.
Dès l’instant où dans ses beaux yeux
Je vis un miroir délicieux
Je n’eus plus en moi nul pouvoir.
Je ne sentis plus rien de moi
Dès qu’en toi, miroir, je me vis.
Ma vie s’en fut dans mes soupirs
Et je me perdis comme fit
Le beau Narcisse en la fontaine
Je ne me fierai plus aux femmes
Elles font toutes mon désespoir.
Je les ai jadis exaltées,
Je veux en dire pis que pendre !
Je n’en attends plus de secours
Il a suffi que me bafoue
L’une d’elles, et je les crains toutes.
Toutes semblables, elles sont ainsi !
Sur ce point ma Dame est bien femme,
Et c’est bien ce qui me déplaît.
Le convenable, elle n’en veut pas,
Le défendu seul l’intéresse.
Me voilà en triste disgrâce
Je ne suis qu’un fou maladroit.
En vérité, je sais pourquoi :
La pente est trop rude pour moi.
L’espoir d’elle est vraiment perdu
Je l’ignorais jusqu’à ce jour.
Celle de qui j’attends Amour
N’en a pas du tout. Où chercher?
On ne dirait pas, à la voir
Qu’elle est capable de laisser
Un pauvre assoiffé sans recours
Qui se meurt de n’espérer qu’elle !
Puisqu’auprès d’elle tout est vain
Grâce, prière et droit d’amant,
Puisqu’il lui déplaît que je l’aime
Je me tais et je m’en défais.
Je renonce. Et si je suis mort
De n’ avoir été son élu
Je réponds en mort, tristement.
Je vais m’exiler Dieu sait où.
Tristan, vous n’aurez rien de moi !
Je m’en vais triste,
Dieu sait où Je renonce à la poésie
Je me dérobe aux joies d’amour.
Chanson
Quand froide bise souffle
Parmi votre pays
Me semble que je sens
Un vent de paradis.
Pour l’amour de la belle
Vers qui penche mon coeur,
En qui j’ai mis ma foi
Et ma tendresse entière,
Je ne vois plus les autres
Tant elle me ravit !
Les grâces qu’elle m’offre
Beaux yeux, visage pur,
Sans me donner rien d’autre
M’ont à coup sûr conquis.
Pourquoi vous mentirais-je ?
Je ne suis sûr de rien
Mais ne puis renoncer.
«L’homme vrai persévère
M’a-t-elle dit un jour
Seul le lâche prend peur ».
Les dames, ce me semble,
Et c’est là grand péché,
Négligent trop souvent
D’aimer les vrais amants.
Je ne voudrais rien dire
Qui n’ait leur agrément,
Mais je vois avec peine
Qu’un fourbe obtient autant
D’Amour (et davantage)
Qu’un amoureux constant.
Dame que ferez-vous
De moi qui tant vous aime ?
Vous me voyez souffrir
Et mourir de désir.
Ah ! franche et noble dame
Donnez-moi donc l’espoir
Qui m’illuminera!
J’endure grands tourments.
Cela dépend de vous
Que je n’en souffre pas.
Je ne dédaigne pas
Le bien que Dieu m’a fait.
Ne m’a-t-elle pas dit
Au jour de mon départ,
Tout net : « Vos chants me plaisent» ?
Je voudrais que toute âme
Chrétienne eut même joie
Que j’en eus, que j’en ai,
Car mon chant ne prétend
À rien qu’à la séduire.
Si elle me parle vrai
Je la croirai encore,
Sinon je ne croirai
Au monde plus personne!
(Bernard De Ventadour)
Traduction: Texte français de René Nelli, René Lavaud et Henri Gougaud
Editions: Points
Posted in poésie | Tagué: (Bernard de Ventadour), accordailles, aile, aimer, air, aise, aller, aller et venir, alouette, amant, amitié, amour, amoureux, année, argent, assoiffé, attendre, âme, épargner, épi, balancer, beau, beauté, bien, bise, blanc, blâmer, blesser, blonde, bon, bonheur, brise, cause, chagrin, chanson, chant, chanter, chercher, clé, coeur, conquis, constant, convenable, corne, corps, couleur, coup, courtois, craindre, crainte, croire, dame, danser, déborder, dédaigner, délicieux, départ, déplaire, désespoir, désir, désirable, désirer, détourner, dévoué, demain, demander, dire, disgrâce, dolent, dommage, donner, double, douceur, douleur, doux, droit, elle, endurer, enfant, ennuyer, entier, envahir, envie, envoyer, espérance, espérer, espoir, exalté, faire, faux, fâcher, fâcherie, femme, fermer, feuille, flatteur, fleur, foi, folie, fontaine, fou, frais, frimas, frissonner, froid, front, gagner, garder, gelé, goûter, grandir, grâce, guérir, habit, harceler, hélas, homme, ignorant, ignorer, illuminer, immuable, imposer, injuste, instant, insupportable, jamais, jaune, jeter, jeu, joie, joindre, joliment, jouer, jour, joyeux, laché, laisser, leçon, lesté, lion, lit, lumière, main, maison, mal, maladroit, malheur, martyr, méchant, mépris, meilleur, mentir, mer, merci, mesure, miroir, mois, mort, mortel, mourir, nature, naturel, négligent, nef, neige, noble, nuit, nul, obéir, offrir, oiseau, ondulant, or, ordre, oublier, ours, ouvrir, paradis, parler, passer, pays, pâleur, pénitence, pêche, pencher, pendre, pente, perdant, perdu, perfide, personne, peur, pitié, plaire, plaisir, pleurer, pleuvoir, porter, pouvoir, préférer, présence, prétendre, prendre, prière, prier, princier, prison, pur, quitter, raison, ravir, récompense, recours, redevenir, refrain, refuser, renoncer, ressentir, ressusciter, retrouver, rude, s'abandonner, s'abriter, s'épurer, s'étonner, s'exiler, s'obstiner, saveur, savoir, séduire, séparer, se bafouer, se balancer, se fier, se perdre, se rendre, se taire, se tourner, secours, semblable, sens, servir, serviteur, soeur, soif, soleil, souci, souffler, souffrir, soumettre, soupir, soupirer, tarder, témoigner, temps, tendresse, tourment, trésor, trier, tromper, tromperie, trouver, tuer, unique, vain, valeur, venir, vent, venter, verdure, vermeil, vie, vigueur, virer, visage, vivre, voir, vouloir, vrai, yeux | Leave a Comment »
Rien ne se perd (Florentine Rey)
Posted by arbrealettres sur 23 août 2023
Les poires s’inclinent dans la lumière
Je prends des notes pour plus tard
quand vivre sera difficile
quand les choses me tourneront le
dos quand elles redeviendront des
choses et que leur génie refusera
de frotter mes yeux
(Florentine Rey)
Editions: Le Castor Astral
Posted in poésie | Tagué: (Florentine Rey), chose, difficile, dos, génie, lumière, note, poire, prendre, redevenir, refuser, rien, s'incliner, se frotter, se perdre, se tourner, tard, vivre, yeux | Leave a Comment »
Nuits (Lucie Delarue-Mardrus)
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2023
Illustration: Christian Schloe
Nuits
J’aime, en quelque lieu que ce soit,
L’heure où l’existence, pour moi,
Redevient nocturne et muette.
L’heure sans lois et sans humains,
Sans hiers et sans lendemains,
Où je ne suis plus que poète.
La seule heure d’esprit total,
Celle où, jusqu’oublier mon mal
Je sens se fermer toute plaie,
Car je ne fus moi-même, vraie,
Car je ne fus ce que suis,
— Passionnément — que les nuits.
(Lucie Delarue-Mardrus)
Posted in poésie | Tagué: (Lucie Delarue-Mardrus), aimer, esprit, existence, heure, hier, humain, lendemain, lieu, Loi, mal, muet, nocturne, nuit, oublier, passionnément, plaie, poète, redevenir, se fermer, sentir, total, vrai | Leave a Comment »
Mon enfance (Monique Serf)
Posted by arbrealettres sur 9 Mai 2023
Illustration
Mon enfance
J’ai eu tort, je suis revenue dans cette ville au loin perdue
Où j’avais passé mon enfance
J’ai eu tort, j’ai voulu revoir le coteau où glissait le soir
Bleu et gris, ombres de silence
Et j’ai retrouvé comme avant
Longtemps après
Le coteau, l’arbre se dressant
Comme au passé
J’ai marché les tempes brûlantes
Croyant étouffer sous mes pas
Les voies du passé qui nous hantent
Et reviennent sonner le glas
Et je me suis couchée sous l’arbre
Et c’était les mêmes odeurs
Et j’ai laissé couler mes pleurs
Mes pleurs
J’ai mis mon dos nu à l’écorce, l’arbre m’a redonné des forces
Tout comme au temps de mon enfance
Et longtemps j’ai fermé les yeux, je crois que j’ai prié un peu
Je retrouvais mon innocence
Avant que le soir ne se pose
J’ai voulu voir
La maison fleurie sous les roses
J’ai voulu voir
Le jardin où nos cris d’enfants
Jaillissaient comme source claire
Jean-claude et Régine et puis Jean
Tout redevenait comme hier
Le parfum lourd des sauges rouges
Les dahlias fauves dans l’allée
Le puits, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas
La guerre nous avait jeté là, d’autres furent moins heureux je crois
Au temps joli de leur enfance
La guerre nous avait jeté là, nous vivions comme hors-la-loi
Et j’aimais cela quand j’y pense
Oh mes printemps, oh mes soleils, oh mes folles années perdues
Oh mes quinze ans, oh mes merveilles
Que j’ai mal d’être revenue
Oh les noix fraîches de septembre
Et l’odeur des mûres écrasées
C’est fou, tout, j’ai tout retrouvé
Hélas
Il ne faut jamais revenir aux temps cachés des souvenirs
Du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs, ceux de l’enfance sont les pires
Ceux de l’enfance nous déchirent
Oh ma très chérie, oh ma mère, où êtes-vous donc aujourd’hui?
Vous dormez au chaud de la terre
Et moi je suis venue ici
Pour y retrouver votre rire
Vos colères et votre jeunesse
Et je reste seule avec ma détresse
Hélas
Pourquoi suis-je donc revenue et seule au détour de ces rues
J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici, où mon passé me crucifie
Et ne dort jamais mon enfance?
(Monique Serf)
Recueil: Des chansons pour le dire Une anthologie de la chanson qui trouble et qui dérange (Baptiste Vignol)
Editions: La Mascara TOURNON
Posted in poésie | Tagué: (Monique Serf), aimer, allée, année, après, arbre, aujourd'hui, avant, écorce, écraser, étouffer, béni, bleu, brûler, caché, clair, colère, coteau, couler, cri, croire, crucifier, dahlia, déchirer, détour, détresse, dormir, dos, enfance, enfant, fauve, fleuri, force, frais, froid, glas, glisser, gris, guerre, hanter, hélas, heureux, hier, hors la loi, innocence, jaillir, jamais, jardin, laisser, loin, longtemps, maison, mal, marcher, merveille, mourd, mur, noix, nu, odeur, ombre, parfum, pas, passé, passer, penser, perdu, peur, pleurs, pourquoi, printemps, puits, redevenir, redonner, retrouver, revenir, revoir, rire, rose, rouge, rue, sauge, se coucher, se dresser, se pencher, se poser, seul, silence, soir, soleil, sonner, source, souvenir, tempe, temps, tort, ville, vivre, voie, voir | Leave a Comment »
Il y a des morts à chaque fois (Edmond Jabès)
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022
Illustration: Henri Rousseau
Il y a des morts à chaque fois
que les hommes et les mots
redeviennent petits.
(Edmond Jabès)
Traduction:
Editions: Gallimard
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Edmond Jabès), homme, mort, mot, petit, redevenir | Leave a Comment »
VERS LE POÈME (Jorge Guillén)
Posted by arbrealettres sur 18 Mai 2021
Illustration: Mathieu Levis
VERS LE POÈME
… Mon coeur ne peut arrêter de rimer.
(JUAN RUIZ)
Je sens un rythme en moi qui se détache
De ce vacarme où je vais sans chemin
Et m’accordant au charme neuf, soudain
J’accède à la clarté d’une terrasse,
Où quelque main me guide et vient tracer
Limpide un ordre où je puis me déprendre
Du démon murmurant plus malicieux
Que le silence pur sous la menace.
Et se rejoignent maintenant à la surface
Du mauvais songe les paroles résolues
À s’éclairer lucides en un volume.
Le son m’invente une effigie de chair.
La forme redevient ma sauvegarde.
Vers un soleil mes peines se consument.
Cantique, 1950. Trad. : Éditions Gallimard, 1995.
***
HACIA EL POEMA JORGE GUILLÉN
… Mi corazôn de trovar non se quita.
JUAN RUIZ.
Siento que un rimo se me desenlaza
De este barullo en que sin meta vago,
Y entregándome todo al nuevo halago
Doy con la claridad de una terraza,
Donde es mi guía quien ahora traza
Limpido el orden en que me deshago
Del murmullo y su duende, más aciago
Que et gran silencio bajo la amenaza.
Se me juntan a flor de tanto obseso
Mal soñar las palabras decididas
A iluminarse en vivido volumen
El son me da un perfil de carne y hueso.
La forma se me vuelve salvavidas.
Hacia una luz mis penas se consumen.
(Jorge Guillén)
Traduction:
Editions: Singulières
Posted in poésie | Tagué: (Jorge Guillén), accéder, aller, chair, charmé, chemin, clarté, démon, effigie, forme, guider, inventer, limpide, lucide, main, malicieux, mauvais, menace, murmurer, neuf, ordre, parole, peine, poème, pur, résoudre, redevenir, rythme, s'accorder, s'éclairer, sauvegarde, se consumer, se déprendre, se détacher, se rejoindre, sentir, silence, soleil, son, songe, soudain, surface, terrasse, tracer, vacarme, volume | Leave a Comment »
Petite clarification (Zuzanna Ginczanka)
Posted by arbrealettres sur 26 avril 2021
Illustration: Josephine Wall
Petite clarification
Je ne suis pas née
de la poussière
ni ne redeviendrai
poussière.
Je ne suis pas descendue
du ciel
ni ne retournerai au ciel.
Je suis moi-même le ciel
comme une voûte de verre.
Je suis moi-même la terre
comme la glèbe féconde,
Je n’ai fui
de nulle part
et ne retournerai
nulle part.
Hormis moi-même je ne connais d’autres lointains.
Dans le poumon gonflé du vent
et dans le calcaire des rochers
je dois
moi-même
ici
dispersée
me trouver.
***
Wyjaśnienie na marginesie
Zuzanna Ginczanka
Nie powstałam
z prochu,
nie obrócę się
w proch.
Nie zstąpiłam
z nieba
i nie wrócę do nieba.
Jestem sama niebem
tak jak szklisty strop.
Jestem sama ziemią
tak jak rodna gleba.
Nie uciekłam
znikąd
i nie wrócę
tam.
Oprócz samej siebie nie znam innej dali.
W wzdętem płucu wiatru
i w zwapnieniu skał
muszę
siebie
tutaj
rozproszoną
znaleźć.
(Zuzanna Ginczanka)
Traduction: Traduit du polonais par Isabelle Macor
Editions:
Posted in poésie | Tagué: (Zuzanna Ginczanka), être, calcaire, ciel, clarifier, connaître, descendre, disperser, fécond, fuir, glèbe, gonfler, hormis, lointain, moi-même, naître, nulle part, poumon, poussière, redevenir, retourner, rocher, terre, trouver, vent, verre, voûte | 2 Comments »