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Poésie

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Un coeur oblique, une voix rauque (Roberto Juarroz)

Posted by arbrealettres sur 1 avril 2024




    
Un coeur oblique, une voix rauque,
me sont venus en un lieu où je n’accède pas.
L’un prend le monde de côté,
l’autre le rend par le centre.
Je ne sais quel étrange lien les unit,
d’où je suis moi-même absent.
Je sais seulement que ce monde,
ainsi capté,
ainsi rendu,
forme une île où je ne manque pas moi-même
au sein de cet autre monde qui est mon absence.

(Roberto Juarroz)

Recueil: Poésie verticale
Traduction: de l’espagnol par Roger Munier
Editions: Gallimard

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Je Te célèbre en moi (Geneviève Agel)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2023


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Je Te célèbre en moi devant le jour nouveau
J’accède au grand embrasement

(Geneviève Agel)

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L’un bouge et voyage (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
L’un bouge et voyage
en évitant
les profondeurs de son coeur…

L’autre, tenu par les ravages
de la maladie,
va où l’événement le désinstalle,
l’immobilise…

Un autre encore
parcourt le monde entier
tout en sachant demeurer
dans le silence azuré de son coeur…

L’enfant, lui,
d’une bille,
accède à tous les rivages…

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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FOUILLES (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2023




    
FOUILLES

Fouiller les sols
Jusqu’à saisir leur âme
Se déplacer dans l’espace
De notre terre
Face à l’infini cosmos

Se mouvoir d’un lieu
A l’autre
Faire face à l’énigme
Dans sa complexité

Épouser ses silences
Découvrir ses replis
Plonger dans ses secrets
Accéder au mystère.

(Andrée Chedid)

 

Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion

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Par le cri d’un oiseau (Elsa Cross)

Posted by arbrealettres sur 26 Mai 2022


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… Par le cri d’un oiseau,
par un rai de lumière
nous sommes entrés.
Nous avons vu encore un battement d’ailes,
passage entre les branches.

Nous avons laissé l’heure,
le pourpre échafaudage
et nous nous sommes détachés
de ce que nous étions.

(Elsa Cross)

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Les yeux (Elsa Cross)

Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2022


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Les yeux essaient de capturer
un rivage auquel ils n’accèdent.

(Elsa Cross)

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Image d’un éternel retour (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2021



Tu dépasses, tu es encore là, tu poursuis…
Tu n’accéderas pas.
La quête, c’est de tourner autour
du lieu inabordable.

(André Frénaud)

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VERS LE POÈME (Jorge Guillén)

Posted by arbrealettres sur 18 Mai 2021



Illustration: Mathieu Levis
    
VERS LE POÈME

… Mon coeur ne peut arrêter de rimer.
(JUAN RUIZ)

Je sens un rythme en moi qui se détache
De ce vacarme où je vais sans chemin
Et m’accordant au charme neuf, soudain
J’accède à la clarté d’une terrasse,
Où quelque main me guide et vient tracer
Limpide un ordre où je puis me déprendre
Du démon murmurant plus malicieux
Que le silence pur sous la menace.
Et se rejoignent maintenant à la surface
Du mauvais songe les paroles résolues
À s’éclairer lucides en un volume.
Le son m’invente une effigie de chair.
La forme redevient ma sauvegarde.
Vers un soleil mes peines se consument.

Cantique, 1950. Trad. : Éditions Gallimard, 1995.

***

HACIA EL POEMA JORGE GUILLÉN

… Mi corazôn de trovar non se quita.
JUAN RUIZ.

Siento que un rimo se me desenlaza
De este barullo en que sin meta vago,
Y entregándome todo al nuevo halago
Doy con la claridad de una terraza,

Donde es mi guía quien ahora traza
Limpido el orden en que me deshago
Del murmullo y su duende, más aciago
Que et gran silencio bajo la amenaza.

Se me juntan a flor de tanto obseso
Mal soñar las palabras decididas
A iluminarse en vivido volumen

El son me da un perfil de carne y hueso.
La forma se me vuelve salvavidas.
Hacia una luz mis penas se consumen.

(Jorge Guillén)

 

Recueil: Petite anthologie Poésie européenne
Traduction:
Editions: Singulières

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Mon amour (Adonis)

Posted by arbrealettres sur 10 novembre 2020




    
Mon amour –
respire par le poumon des choses
accède au poème
dans une rose dans un rai de poussière.

Il confie ses états à l’univers comme le vent et le soleil
quand ils fendent la poitrine du paysage

versant leur encre sur le livre de la terre.

(Adonis)

 

Recueil: Commencement du corps fin de l’océan
Traduction: Vénus Khoury-Ghata
Editions: Mercure de France

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La glose (René de Obaldia)

Posted by arbrealettres sur 9 juillet 2020




    
La glose

– Maman,
Toi qui es du Capricorne’,
Toi qui connais tout et rien
Depuis les Mérovingiens’,
Qui discute savamment
Du tiers et du tremblement,
Pourquoi les escargots ont-ils toujours des cornes
Comme les Martiens enfermés au zoo ?
– Mon petit,
Tu n’as pas mangé tes radis
Ni la soupe aux pissenlits,
Tu ne te laves jamais les mains
Tu baves
Tu fais enrager Firmin
Je ne te dirai plus rien !
– Oh ! si, maman, dis-moi !
Je mangerai les radis
Et la soupe aux pissenlits,
Je ferai comme Pilate’ :
Je me laverai les mains
Avec un savon romain
Fabriqué pour diplomates,
Je ne baverai pas plus
Que la pipe d’Esaiii,
Je donnerai à Firmin
Toutes mes crottes de lapin.
Et encore bien d’autres choses
Que je ferai comme un rien
Pour accéder à la glose,
Le gloussement du genre humain.
– S’ils ont des cornes, mon enfant,
C’est pour corner certainement
Aux carrefours, dans les tournants
Au sein des encombrements,
Ça évite les accidents.

(René de Obaldia)

 

Recueil: Innocentines
Traduction:
Editions: Gracet & Fasquelle

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