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Poésie

Posts Tagged ‘charbon’

Mon père ne doit pas mourir (Aya Shobu)

Posted by arbrealettres sur 1 février 2023




    
Mon père ne doit pas mourir.
Il faut
qu’il scie des blocs de charbon.

***

(Aya Shobu)

 

Recueil: Haïjins japonais
Traduction: Dominique Chipot & Makoto Kemmoku
Editions: Points

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Je veux qu’au milieu de la tempête (Varlam Chalamov)

Posted by arbrealettres sur 21 décembre 2022




    
Je veux qu’au milieu de la tempête,
Dans la noire bourrasque neigeuse,
Comme du charbon brasillent les fenêtres,
Qu’au loin les fenêtres brillent
Et forment sur la route des jalons clairs.

Qu’au foyer, avec l’ordinaire,
Vivent les couleurs d’une flamme,
Que l’animal domestique respire
Tranquillement la chaleur et la paix
Au sein d’une nuit familiale.

(Varlam Chalamov)

 

Recueil: Cahiers de La Kolyma
Traduction: du russe par Christian Mouze
Editions: Maurice Nadeau

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Vieux mineur (Johannes Kühn)

Posted by arbrealettres sur 23 novembre 2022




    
Vieux mineur

Es-tu allé dans la nuit —
je connais
la nuit, c’est de la roche.
De mes mains j’ai frappé,
des battoirs mes mains à force.
Il sont partis en fumée
les charbons que j’ai abattus,
et dans les airs
se sont dissipées les fumées,
et dans les poêles des blancs hivers
elle est morte
la chaleur.

À la place des mains des battoirs.

Mais ils ne sont pas morts
les gens dans le froid
des blancs hivers.
À l’usine, qui fumait de toutes ses cheminées,
ce que j’ai abattu
est devenu fer
il sert pour les voitures
et étayent les maisons

Habite ! vis ! tout va bien,
mes mains sont des battoirs :
pas pour rien.

***

Alter Bergmann

Bist du in der Nacht gegangen —
ich kenn
die Nacht, die Gestein ist.
Ich schlug mir die Hände zu Brettern.
Es sind verraucht
die Kohlen, die ich gebrochen,
es sind die Rauchschwaden
vergangen in Luft,
es ist in Öfen
der weißen Winter
die Wärme
gestorben.

Mir sind die Hände zu Brettern geworden.

Gestorben sind nicht die Menschen
in Kälte
der weiBen Winter.
In Fabriken, wo durch Schornsteine rauchte,
was ich gebrochen,
ist Eisen geworden,
das dient an Wagen,
als Träger in Häusern.

Wohnt! Lebt! Wie gut,
mir sind die Hände zu Brettern geworden
nicht umsonst.

(Johannes Kühn)
Traduction de Claude Vercey

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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Nous avons choisi sciemment la part obscure (Pierre-Alain Tâche)

Posted by arbrealettres sur 21 juillet 2022



Nous avons choisi sciemment la part obscure
les transhumances du silence
et le tendre chardon des bouches

Notre parole écharpe l’ineffable
ébauche des jardins où fondent des sorbiers
capture des oiseaux si prompts
que notre joie vacille
et se rompt

Qui sèchera cette marée étale
cette féconde usure

(Pierre-Alain Tâche)

 

 

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Le Pèlerin chérubinique (extraits) (Angelus Silesius)

Posted by arbrealettres sur 9 avril 2022




    
Le Pèlerin chérubinique (extraits)

Homme, tu es un charbon,
Dieu est ton feu et ta lumière ;
tu es noir, obscur, froid,
si tu ne reposes pas en Lui.

La lumière est le vêtement du Seigneur ;
si même tu perds la lumière,
sache que tu n’as pas encore perdu Dieu même.

Dieu demeure dans une lumière où nulle voie ne mène :
qui ne devient pas elle,
ne le verra jamais de toute éternité.

Dieu est la vraie lumière, le reste n’est qu’éclat,
si tu ne l’as pas, Lui, la lumière des lumières.
L’esprit qui se dirige vers Dieu en tout temps
conçoit sans cesse en lui-même la lumière éternelle.

(Angelus Silesius)

Recueil: Les poètes de Dieu (Pierre Haïat)
Editions: Philippe Lebaud

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TROP DE MORTS ET DE MAL (Pierre Morhange)

Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022



TROP DE MORTS ET DE MAL

C’est un parc aux pigeons
Et vous le croyez doux
Pensez donc!

C’est la grille d’enfer
Pour votre serviteur
songez-y!

Le parc ne lui fait peur
Mais quelques souvenirs
A haïr

Ainsi sommes-nous
Des deux côtés de cette grille
De belle herbe fraîche
Et d’arbres aérés

Vous dites que c’est doux
Que n’y suis-je!
Tandis que j’y frémis
Ah ! Dieu oui !
Car moi je ne m’en tire
Que rompu et roussi

Trop de morts et de mal
Et une nuit trop longue
Pour trop de cruauté
Et nos coeurs trop longtemps serrés
Et presque sans souffler
Trop de notre vie passé dans la terreur et dans la guerre

Jusqu’à nous avoir changés de nature
Et accablés de notre péché la fatigue
Comment décharger nos mémoires
Et les laver des fours et des gibets et de l’outrage ?

Comment revivre ?
Comment des graines dans la cendre
Dans notre âme mortelle nourrie de sable
Trop longtemps bue par le désert ?
Comment revivre ?
Comment des branches vertes
Dans le charbon des arbres calcinés ?
Il faudrait un printemps plus fort
Pour nous reprendre tout à fait
I1 faudrait nous refaire
Au lieu de ces ravines de ces fentes
Dont nous sommes en nous
Tout blanchis et ouverts

Désarmée
Attardée
En tendresse
En détresse
O ma soeur profonde
Que je te reconnais
Nous portons même cendre
Dans un pauvre sachet
Nous avons même soif
Humble et très en peine
De rejaillir et de trembler
De toutes ces fleurs du soleil
Où nos yeux ont recommencé

Vent de la vie au crin puissant
Viens attaquer
Pour en tirer
Les accents et les cris d’une pleine musique
Ces deux violons penchés
Bons pêcheurs ces filets
Allez les replonger
Dans les eaux ruisselantes

(Pierre Morhange)

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Le charbon (Malcolm de Chazal)

Posted by arbrealettres sur 7 novembre 2021


bombe

Le charbon
Flambant
Eut
La mémoire
De ses origines.

(Malcolm de Chazal)

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Les erreurs (Jean Tardieu)

Posted by arbrealettres sur 11 juillet 2021



 

Les erreurs

(la première voix est ténorisante,
maniérée, prétentieuse ;
l’autre est rauque, cynique et dure.)

Je suis ravi de vous voir
bel enfant vêtu de noir.

– Je ne suis pas un enfant
je suis un gros éléphant.

Quelle est cette femme exquise
qui savoure les cerises ?

– C’est un marchand de charbon
qui s’achète du savon.

Ah ! Que j’aime entendre à l’aube
roucouler cette colombe !

– C’est un ivrogne qui boit
dans sa chambre sous le toit.

Mets ta main dans ma main tendre
je t’aime ô ma fiancée !

– Je n’suis point vot’ fiancée
je suis vieille et j’ suis pressée
laissez-moi passer !

(Jean Tardieu)

 

 

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Maman ne cesse de rire… (Krishnakânt)

Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2021




    
Maman ne cesse de rire…

Maman ne connaît pas
Le nom du Premier ministre
Elle n’a jamais entendu parler
Du Gouverneur
Maman ne sait rien non plus
Du Commonwealth, de la 2G
Et des concessions de charbon
Elle ne sait pas lire
Pas même les gros titres des scandales
Imprimés dans les journaux
Il est également difficile de lui faire comprendre
Combien représente en réalité
La somme de plusieurs dizaines de milliards, en pièces de 50 centimes
Maman ne sait que ceci
Si un père maçon reçoit au travail
Un billet à l’effigie de Gandhi
Alors on obtient
250 grammes de gros sel
Deux kilos de pommes de terre
Deux morceaux de mélasse
Deux doses de médicament pour l’asthme
Et du tabac pour une semaine
Là-dessus elle peut encore économiser
Quelques piécettes
Maman sait très bien
Ce que signifie ne plus avoir de grain dans la jarre
Le docteur de la ville prend
Beaucoup, beaucoup de billets à l’effigie de Gandhi
C’est pourquoi elle ne parle jamais
De ses yeux troubles
Et ses poumons malades
Maman s’échine sans relâche avec le bétail
Et ne cesse jamais de rire.

(Krishnakânt)

 

Recueil: Pour une poignée de ciel Poèmes au nom des femmes dalit (Intouchable)
Traduction: Traduit du Hindi par Jiliane Cardey
Editions: Bruno Doucey

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Mais il reste la nuit (François Cheng)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2020



    

Mais il reste la nuit
Où la braise en souffrance
Épure mille charbons
En unique diamant.

(François Cheng)

 

Recueil: Enfin le royaume
Traduction:
Editions: Gallimard

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