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Poésie

Posts Tagged ‘attirer’

Tant de forêts arrachées à la terre (Jacques Prévert)

Posted by arbrealettres sur 20 Mai 2024



Illustration
    
Tant de forêts arrachées à la terre
et massacrées
achevées
rotativées

Tant de forêts sacrifiées pour la pâte à papier
des milliards de journaux attirant annuellement l’attention des lecteurs
sur les dangers du déboisement des bois et des forêts.

(Jacques Prévert)

Recueil: La pluie et le beau temps
Editions: Folio

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Chanson persane (Rémy de Gourmont)

Posted by arbrealettres sur 6 Mai 2024




    

Chanson persane

Celle qui tiens mon cœur m’a dit languissamment :
« Pourquoi donc es-tu triste et pâle, ô mon Charmant ? »
M’a dit languissamment celle qui tient mon cœur.

Celle qui tient mon cœur m’a dit moqueusement :
« Quel miel d’amour a donc englué mon Charmant ? »
M’a dit moqueusement celle qui tient mon cœur.

Moi, j’ai pris un miroir et j’ai dit à la Belle :
« Regarde en ce miroir, regarde, ô ma cruelle ! »
Et j’ai dit à la Belle, en brisant le miroir :

« Comme une perle d’ambre attire un brin de paille,
La langueur de ton teint m’appelle, je défaille,
Je suis le brin de paille et toi la perle d’ambre. »

« Apportez-moi des fleurs fleurantes et des cinnames
Pour ranimer le cœur de mon Roi qui se pâme,
Des cinnames pour son âme et des fleurs pour son son cœur ! »

(Rémy de Gourmont)

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Elle attire comme une barque (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 16 avril 2024




    
Elle attire comme une barque.
Elle a un air de chair d’orange.
Mon Dieu, quand еst-сe que j’embarque
Ô faim, quand est-ce que je mange ?

(Fernando Pessoa)

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Il arriva… (Françoise Favretto)

Posted by arbrealettres sur 23 mars 2024




    
Il arriva…

Il arriva que des femmes s’unirent, parlèrent.
Semblable et semblable.

Nos petites à faire craquer le cadre (murs, plancher, toiture)
s’en allèrent courir avec les bêtes du champ ou celles des rues.
Elles jouèrent et nous laissèrent parler,
tandis que les pères étaient en voyage forcé
et nous écrivaient malgré leur âge des lettres d’amour
que nos filles déchiraient,
gardant les timbres pour s’en décorer les joues, bien sûr.

Nous nous sommes mises à parler,
avec la peau, avec la gorge,
et nous attirions toutes les bêtes domestiques :
les chiens, les chats qui nous aimaient.

Claude, elle, avait rassemblé tous ses tableaux dans ses yeux,
afin de ne plus avoir à parler.
Il en sortait parfois, qui venaient nous illustrer.
Nous n’avions plus d’amies depuis des années.
Il faisait assez chaud pour en créer.

Le soleil nous reprit,
trouvant le sens des femmes, vapeurs, fumées.
Elles décidèrent de s’installer sur la terre pourtant,
entre les cailloux, les chardons, se mêler, se planter.
Quand un vent se leva alors dans leur feuillage.

(Françoise Favretto)

Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey

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Ève (Marie Krysinska)

Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2023



Illustration: Albrecht Dürer
    
Ève
À Maurice Isabey.

Ève au corps ingénu lasse de jeux charmants
Avec les biches rivales et les doux léopards
Goûte à présent le repos extatique,
Sur la riche brocatelle des mousses.

Autour d’elle, le silence de midi
Exalté la pâmoison odorante des calices,
Et le jeune soleil baise les feuillées neuves.

Tout est miraculeux dans ce Jardin de Joie :
Les branchages s’étoilent de fruits symboliques
Rouges comme des coeurs et blancs comme des âmes;

Les Rosés d’Amour encore inécloses
Dorment au beau Rosier;
Les lys premiers-nés
Balancent leurs fervents encensoirs
Auprès
Des chères coupes des Iris
Où fermente le vin noir des mélancolies;
Et le Lotus auguste rêve aux règnes futurs.

Mais parmi les ramures,
C’est la joie criante des oiseaux;
Bleus comme les flammes vives du Désir,
Roses comme de chastes Caresses
Ornés d’or clair ainsi que des Poèmes
Et vêtus d’ailes sombres comme les Trahisons.

Ève repose,
Et cependant que ses beaux flancs nus,
Ignorants de leurs prodigieuses destinées,
Dorment paisibles et par leurs grâces émerveillent
La tribu docile des antilopes,

Voici descendre des plus hautes branches
Un merveilleux Serpent à la bouche lascive,
Un merveilleux Serpent qu’attire et tente
La douceur magnétique de ces beaux flancs nus,
Et voici que pareil à un bras amoureux,
Il s’enroule autour
De ces beaux flancs nus
Ignorants de leurs prodigieuses destinées.

(Marie Krysinska)

Recueil: L’AMOUR en Poésie
Editions: Folio Junior

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LES VENDANGES DE L’AMOUR (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2023



Illustration: Noël Hallé
    
LES VENDANGES DE L’AMOUR

1

Me voilà revenue de vendanges.
Que j’ai du malheur
J’ai perdu mon panier sans anse.
Me voilà revenue des vendanges.
C’est une saison favorable pour les garçons
Dans les vignes on badine on s’amuse
Et à la maison il faut avoir bien des excuses.
Si maman savait toutes ces ruses
Elle me gronderait, jamais je n’y retournerai.
Me voilà revenue (bis).

2

Un beau jour dans la vigne à ma tante
Colin s’y trouva. Non je n’en puis me défendre.
Un beau jour dans la vigne à ma tante
Le fripon soudain m’a mené dans un petit coin.
Quand nous fûmes enfoncés dans la vigne
Me prit un baiser, hélas c’était à la sourdine
Quand nous fûmes enfoncés dans la vigne
Mon cœur soupira, jugez de mon embarras.
Un beau jour (bis).

3

Je suis à présent bien plus savante.
Si maman le sait elle ne serait pas trop contente.
Je suis à présent bien plus savante.
C’est le travail d’amour qui m’a joué un pareil tour.
Hélas quand on a le cœur tendre
D’un perfide amant on a grand peur à s’en défendre.
Hélas quand on a le cœur tendre
On peut sans tarder dire adieu à sa liberté
Je suis à présent (bis).

4

Depuis le temps mon malheur s’augmente
Un grand mal de cœur tous les matins me tourmente
Je vois tous les jours que mon jupon devient trop court.
Filles qui allez en vendange
Prenez garde à vous, car ils sont pleins de tours
Depuis ce temps (bis).

(Chansons du XVIIIè)

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GIBRALTAR PAS GIBRALTAR (Janée J. Baugher)

Posted by arbrealettres sur 5 août 2023



Illustration: Lo Ch’ing’s    
    

GIBRALTAR PAS GIBRALTAR

– après la peinture de Lo Ch’ing’s painting, “La société post-industrielle est arrivée”

Au-dessus du gîte de montagne,
où je t’imagine dormir,
se lève le croissant de lune.

Le soleil lance sa couleur vermeille et
aucun de nous deux n’aurait vu juste
en supposant qu’il s’élève ou décline.

Dans le ciel, éternels, ces
deux sphères et le nord véritable. Nous
voyons mal ce qui met nos esprits à l’envers.

Le vert incarne la vie, donc
ce que je regarde et ce que je vois sont simplement
les troncs tordus des pins.

Tu es une parcelle de terre, air blanchâtre,
le lac bleu qui réfléchit le gratte-ciel
où nous avons vécu autrefois, non séparés.

Vais-je escalader la montagne,
marcher sous le soleil, ou glisser
dans l’eau pour t’attirer à nouveau ?

Le lac reflète une chose
dont le rare pouvoir a plus de sens
que la chose elle-même. Qui suis-je maintenant ?

(Janée J. Baugher)

(EU)
Traduction Elisabeth Gerlache

***

Autres langues:

Anglais: https://www.point-editions.com/en/763-gibraltar-not-gibraltar/
Espagnol: https://www.point-editions.com/es/763-gibraltar-not-gibraltar/
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Autres: https://www.point-editions.com/ww/763-gibraltar-not-gibraltar/

Recueil: ITHACA 763
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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Rien que la lune (anonyme Corée)

Posted by arbrealettres sur 28 juillet 2023


lune2

On plante des paulownia de jade pour attirer les phénix
J’en ai planté
Les phénix ne sont pas venus
Rien que la lune ronde et claire
S’est prise dans ses rameaux

(anonyme Corée)

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Au-dedans tes yeux (Ingeborg Bachmann)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2023




    
Au-dedans tes yeux sont des fenêtres
sur un pays où je suis en clarté.

Au-dedans ta poitrine est une mer
qui m’attire vers le fond.
Au-dedans tes hanches sont un débarcadère
pour mes vaisseaux qui rentrent au pays
après de trop longs voyages.

Le bonheur tisse un cordage d’argent
auquel je suis amarrée.

Au-dedans ta bouche est un nid duveteux
pour ma langue prête à voler de ses ailes.
Au-dedans ta chair de melon est lumineuse
douce et savoureuse indéfiniment.
Au-dedans tes veines sont calmes
et saturées de cet or
que je lave de mes larmes
et qui un jour m’équilibrera.

Tu reçois des titres, tes bras embrassent des biens
qui te sont décernés en premier.

Au-dedans tes pieds ne sont jamais en chemin
mais déjà arrivés dans mes pays de velours.
Au-dedans tes os sont des flûtes claires
dont je tire des sons enchanteurs
qui charmeront même la mort…

(Ingeborg Bachmann)

Recueil: Anrufung des großen Bären /Invocation de la grande Ourse
Editions: Werke
Traduction: Françoise Rétif

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AIMER, C’EST PEUT-ETRE… (Rosa Burel)

Posted by arbrealettres sur 12 Mai 2023




    
AIMER, C’EST PEUT-ETRE…

C’est peut-être sourire encor plus qu’on ne peut
C’est toujours écouter, afin de mieux comprendre…
C’est offrir sa bonté ne cessant de surprendre
Avec un mot choisi… tel un fruit savoureux
Attire le regard fait fleurir l’espérance
Pour alléger un sort aux soupirs frémissants
Oh ! Ce bien bel amour penché sur la souffrance
Qu’il monte vers les cieux, brûlant comme l’encens
— Pour simplement aimer et s’oublier soi-même
Et dire à notre vie, au fil de ses jours, Aime !.

(Rosa Burel)

Recueil: à coeur ouvert
Editions: Bertout

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