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LE SANCTUAIRE DE NOOS (Odette Romeu)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2023




    
LE SANCTUAIRE DE NOOS

Entre dans mon sanctuaire.
Il vogue sur l’estuaire
Où la mer pénètre à flots
Pour que le reflux t’emporte
Au rythme d’autres galops,
Laisse ton corps à la porte

Plonge dans mes eaux sereines
J’ai des algues souveraines
Qui désagrègent les ans
Et ton âme à leur fragrance
Dans le remous des jusants
S’abreuvera de jouvence

Si tu crains que cette rose
Ne se fane à peine éclose
Certes il ne tient qu’à toi,
A ta rigueur de vestale,
De transmuer dans la foi
En or pur chaque pétale

Si ma lumière irisée
Te paraît trop tamisée
Si trop prompte à se voiler
Sa flamme toujours vacille,
C’est par crainte d’aveugler
Ton regard qui se dessille

Si ma surface habitée
Te paraît trop limitée,
S’il te coûte d’accepter,
Dans ta requête obstinée
S’il t’arrive de heurter
Une porte condamnée,

C’est que n’a pas sonné l’heure
C’est qu’il faut qu’un spectre meure
C’est que pour ouvrir j’attends
Que ton aile soit plus forte
Et qu’au-dessus des étangs
Dans l’éther elle t’emporte

Vers un autre sanctuaire
Sans limite ni frontière
Vaste comme l’univers
Où sans fin, de sphère en sphère,
Tu verras à découvert
Tout s’embraser de lumière.

(Odette Romeu)

Recueil: Sur les rives du Jourdain
Editions: émergences

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Je veux remonter à la source (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2021



Ora Tamir - Israeli Surrealist painter - Tutt'Art@ (22) [1280x768]

Je veux remonter à la source
Je passerai la frontière
J’irai où se fait le grand vent
avant qu’il ne se soit dessillé
dans les regards, dans les rires
dans les marques où se dissipe
le visage non formulé

(André Frénaud)

Illustration: Ora Tamir

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M’esveillant à minuit, dessillant la paupière (Gabrielle de Coignard)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2018




    
M’esveillant à minuit, dessillant la paupière,
Je voy tout assoupi au centre du repos,
L’on entend plus de bruit, le travail est enclos
Dans l’ombre de la terre, attendant la lumière.

Le silence est partout, la lune est belle et claire,
Le ciel calme et serain, la mer retient ses flots,
Et tout ce qui se voit dedans ce large clos
Est plein de majesté, et grâce singulière.

La nuit qui va roulant des tours continuels,
Représente à nos yeux les siècles éternels,
Le silence profond du
Royaume céleste :

En fin le jour, la nuit, la lumière et l’obscur,
A louer le haut
Dieu incitent nostre cœur,
Voyant reluire en tout sa grandeur manifeste.

(Gabrielle de Coignard)

Découvert ici: https://eleonoreb.wordpress.com/

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Lassitude (Louise Colet)

Posted by arbrealettres sur 14 octobre 2017




    
Lassitude

Il est de ces longs jours d’indicible malaise
Où l’on voudrait dormir du lourd sommeil des morts ;
De ces heures d’angoisse où l’existence pèse
Sur l’âme et sur le corps :

Alors on cherche en vain une douce pensée,
Une image riante, un souvenir fécond ;
L’âme lutte un instant, puis retombe affaissée
Sous son ennui profond.

Alors tout ce qui charme et tout ce que l’on aime
Pour nos yeux dessillés n’a qu’un éclat trompeur ;
Et le bonheur rêvé, s’il vient, ne peut pas même
Vaincre notre torpeur.

(Louise Colet)

 

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La chanson s’en revient (Natan Alterman)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2017



Illustration: Françoise Martin-Marie
    
La chanson s’en revient

La chanson s’en revient qu’en vain tu avais fuie :
Le chemin se dessille encore et tout du long,
Un nuage en son ciel, un arbre dans sa pluie
Sont ici à t’attendre, ô passant vagabond.

Le vent se lèvera, un vol de balançoires
Fera passer l’éclair juste au-dessus de toi.
La biche et la brebis confirmeront qu’un soir
Tu les as caressées et puis repris la voie,

Qu’évidées sont tes mains, que ta ville est lointaine
Et que plus d’une fois tu t’es jeté à terre
Devant un vert bosquet, une femme sereine,
Une cime mouillée d’une pluie de paupière.

(Natan Alterman)

 

Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: M. Itzhaki et M Garel
Editions: Gallimard

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