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L’univers immortel (Jean-Claude Pirotte)

Posted by arbrealettres sur 19 Mai 2024



    

l’univers immortel était peuplé de dieux
on les voyait s’asseoir parmi les noctambules
ils parlaient par la voix des vagabonds nocturnes
ou celle des enfants qui inventaient les fables

un songe se tissait au centre des forêts
il devenait réel comme les ustensiles
de bois de glaise de pierre ou d’onyx
le sage avec les dieux s’entretenait le soir

il n’était nul besoin de prêtre ou de chameau
le langage était là comme l’outil du temps
le dieu choisi dans le vent ou la source

éveillait la mémoire et disait l’avenir
on le croyait ou non mais on était ravi
par le chant mystérieux qui enrobait la vie

(Jean-Claude Pirotte)

Recueil: Plein emploi
Editions: Le Castor Astral

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La douce voix du rossignol sauvage (Le Chatelain de Coucy)

Posted by arbrealettres sur 5 Mai 2024




    
La douce voix du rossignol sauvage
Qu’ouïs nuit et jour gaiement retentir,
M’adoucit tant mon cœur et le soulage
Qu’ai désir de chanter pour m’ébaudir.
Bien dois chanter puisqu’il vient à plaisir
Celle à qui j’ai fait de mon cœur hommage.
Je dois avoir grande joie en mon coeur,
Si me veut à son service retenir.

Onc envers ellen’eus cœur faux ni volage,
Il m’en devrait pour ce mieux advenir ;
Je l’aime et sers et adore par usage,
Et ne lui ose mes pensers découvrir,
Car sa beauté me fait tant ébahir
Que je ne sais devant ell’ nul langage,
Ni regarder n’ose son simple visage
Tant en redoute mes yeux à départir.

Tant ai en elle ferme assis mon coeur
Qu’ailleurs ne pense, et Dieu m’en laisse jouir ;
Jamais Tristan, cil qui but le breuvage,
Si tendrement m’aima sans repentir.
Car j’y mets tout, cœur et corps et désir,
Sens et savoir, ne sais si fais folie :
Encore me doute qu’en toute ma vie
Ne puisse assez elle et s’amour servir.

Je ne dis pas que je fasse folie,
Ni si pour elle, il me faudra mourir ;
Car au monde n’est si belle ni si sage
Et nulle chose n’est tant à mon plaisir.
Moult aime mes yeux qui me la firent choisir :
Dès que je la vis, lui laissai en otage
Mon cœur qui depuis y a fait long stage
Et ja nul jour ne l’en quiers départir.

Chanson, va t’en pour faire mon message
Là où je n’ose retourner ni aller,
Car tant redoute la male gent jalouse
Qui devine avant que puissent advenir
Les biens d’amour ; Dieu les puisse maudire !
A maint amant on fait ire et dommage,
Mais j’ai sur eux ce cruel avantage,
Qu’il me faut vaincre mon cœur pour obéir.

(Le Chatelain de Coucy)

Recueil: Troubadours et trouvères
Traduction: France Igly
Editions: Pierre Seghers

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QUAND JE SUIS PRISE DE DOUTES (Aksinia Mihaylova)

Posted by arbrealettres sur 24 avril 2024



Illustration: OTSUKIMI: Fête de la pleine lune! 
    
QUAND JE SUIS PRISE DE DOUTES

Quoi que tu écrives, tu n’exprimeras point le sens,
car au commencement n’était pas le verbe
mais la joie des corps.

Ensuite est venue la saison de la douce faim.

L’horizon a blanchi et les oiseaux ont attaqué les blés.
Les petits fauves des mots que nous nous lancions
mordaient, de plus en plus acharnés,
notre avenir commun et j’ai compris
que seuls mes sens articulaient
toutes les nuances du bleu
dont ton langage est imprégné.
C’est alors que je t’ai perdu
à la fin d’un poème.

À présent, le silence dans le coeur,
je regarde le ventre lisse de la lune d’août
frémir dans la tasse en porcelaine,
mais tu ne peux pénétrer dans ce paysage
car au-dessus des épaules
tu es un véritable hiver.

Aussi je reste dans ma réalité:
je te rends les mots
je garder ma joie.

(Aksinia Mihaylova)

Recueil: Ciel à perdre
Editions: Gallimard

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CHERCHE TA PLACE (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 22 janvier 2024



 Illustration: Robert Cattan
    
CHERCHE TA PLACE

Je m’en vais cheminant, cheminant, dans ce monde,
Chaque jour je franchis un nouvel horizon.
Je cherche pour m’asseoir le seuil de ma maison
Et mes frères et soeurs pour entrer dans leur ronde.

Mais las ! J’ai beau descendre et monter les chemins,
Nul toit rêveur ne m’a reconnue au passage,

Et les gens que j’ai vus ont surpris mon visage
Sans s’arrêter, sourire et me tendre les mains.
Va plus loin, va-t’en ! qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place…

J’ai vu sauter dans l’herbe et rire au nez du vent
Des filles pleines d’aise et de force divine

Qui partaient, le soleil sur l’épaule, en avant,
L’air large des pays en fleurs dans la poitrine…
Ah ! pauvre corps frileux même sous le soleil
Qui sans te ranimer te surcharge et te blesse.

Toi qu’un insecte effraye, ô craintive faiblesse,
Honteuse d’être pâle et d’avoir tant sommeil.

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

Ainsi qu’à la Saint-Jean les roses de jardin,
Fleurs doubles dont le coeur n’est plus qu’une corolle,
J’ai regardé fleurir autour de leur festin
Les reines, les beautés qu’on aime d’amour folle.

Las ! je t’ai vue aussi, toi, gauche laideron,
Mal faite, mal vêtue, âme que son corps gêne,

Herbe sans fleur que le vent sèche avec sa graine
Et que ne goûterait pas même un puceron…
Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

De rien sachant tout faire, ici menant le fil,
Puis là, dessus, dessous, vite, vite, des fées,

Sous leurs doigts réguliers trouvent un point subtil,
Sans avoir l’air de rien, calmes et bien coiffées…
Toi qui pour ton travail uses le temps en vain,
Toi dont l’aiguille borgne, attentive à sa piste,

Pique trop haut, trop bas, choppe, accroche, résiste,
Prise aux pièges du fil tout le long du chemin,

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

D’autres, fermes esprits, têtes pleines de mots,
Connaissent tout : les dieux, les pays, leur langage,
Les causes, les effets, les remèdes, les maux,
Les mondes et leurs lois, les temps et leur ouvrage…

Tête qui fuis, et tel un grès à filtrer l’eau.
Laisse les mots se perdre à travers ta cervelle,
Ignorante qui crois que la terre est nouvelle
Tous les matins, et tous les soirs le ciel nouveau,

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

D’autres ont pris leur rêve au piège et l’ont tout vif
Enfermé malgré lui dans leur strophe sonore
D’airain vaste, d’or calme ou de cristal plaintif,
Et l’applaudissement des hommes les honore…

Mais toi ! Tes rêves, comme un vol de moucherons,
T’étourdissent, dansant autour de tes prunelles,
Et ta main d’écolier trop lente pour leurs ailes
Sans en saisir un seul s’égare dans leurs ronds.

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

D’autres, se retirant à l’ombre de leurs cils,
Patients, cherchent la vermine de leur âme
Et pèsent dans l’angoisse avec des poids subtils
Son ombre et sa clarté, sa froidure et sa flamme.

Mais toi qui cours à Dieu comme un petit enfant,
Sans réfléchir, toi qui n’as pas d’autre science
Que d’aimer, que d’aimer et d’avoir confiance
Et de te jeter toute en ses bras qu’Il te tend,

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

Sans beauté ni savoir, sans force ni vertu,
Être qui par hasard ne ressemble à personne,
Je sais bien qui je suis, l’amour ne m’est pas dû
Et ne pas le trouver n’a plus rien qui m’étonne.

Mais malgré moi j’ai mal… De l’hiver à l’hiver,
Je m’en vais et partout je me sens plus lointaine,
Seule, seule, et le coeur qu’en silence je traîne
Me semble un poids trop lourd, sombre, inutile, amer…

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

Bah ! c’est au même lieu que les chemins divers
Aboutissent enfin, le mien comme les vôtres.
Bonne à rien que le sort conduisit de travers,
Je ferai mon squelette aussi bien que les autres.

Mais où me mettrez-vous, mon Dieu ?… Pas en enfer ;
Je n’eus pas dans le mal assez de savoir-faire.
Et pas au paradis : je n’ai rien pour vous plaire…
Hélas ! me direz-vous comme le monde hier :

Va plus loin, va-t’en ! Qui te connaît ? Passe !
Tu n’es pas d’ici, cherche ailleurs ta place.

N’aurai-je au dernier jour ni feu, ni lieu, ni toit
Où reposer enfin ma longue lassitude ?
Ou m’enfermerez-vous — hélas ! que j’aurai froid ! —
Dans une lune vide avec ma solitude ?…

Mais à quoi bon, Seigneur, chercher la fin de tout ?
Vous arrangerez bien ceci sans que j’y songe.
Je m’en vais, mon chemin dénudé se prolonge…
Vous êtes quelque part pour m’arrêter au bout.

(Marie Noël)

 

Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard

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DUREE (Octavio Paz)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2024



Illustration: Olivier Messas
    
DUREE

I
Noir le ciel
Jaune la terre
Le coq déchire la nuit
L’eau se lève et demande l’heure
Le vent se lève et te demande
Passe un cheval blanc

II
Comme le bois dans son lit de feuilles
tu dors dans ton lit de pluie
chantes dans ton lit de vent
embrasses dans ton lit d’étincelles

III
Odeur véhémence multiple
corps aux nombreuses mains
Sur une tige invisible
une seule blancheur

IV
Parle écoute réponds-moi
ce que dit le tonnerre
la forêt le comprend

V
J’entre par tes yeux
par ma bouche tu sors
Tu dors dans mon sang
sur ton front je m’éveille

VI
Je te parlerai un langage de pierre
(tu réponds avec un monosyllabe vert)
Je te parlerai un langage de neige
(tu réponds avec un éventail d’abeilles)
Je te parlerai un langage d’eau
(tu réponds avec une pirogue d’éclairs)
Je te parlerai un langage de sang
(tu réponds avec une tour d’oiseaux)

(Octavio Paz)

 

Recueil: Le feu de chaque jour précédé de Mise au net et D’un mot à l’autre
Traduction: Claude Esteban – Roger Cailloix – Jean-Claude Masson
Editions:

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Je ne parle qu’au présent (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 16 décembre 2023




    
Je ne parle qu’au présent

Avec ce qui est là
J’édifie mon langage
Et les mots me délivrent
Des souffles de l’après.

Je ne parle qu’au présent
Mais toutes les voies sont miennes,
Éventail souterrain
Dont je devine l’accès.

J’ai vécu chaque parole
Avant qu’elle ne soit dite.
J’ai traversé chaque mot,
Avant d’être traversé.

Je me tiens dans l’instant
Des silences m’abritent,
Cités, que multiplie
L’eau confuse du passé.

Si je ne vais pas,
Mon champ se mourra-t-il ?
Et si je vais,
Où m’arrêterai-je ?

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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A travers le vent qui décharne (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2023



à travers le vent qui décharne
hors du langage obscur
jusqu’à la rose
elle tressaille universelle
à jamais splendide à jamais secrète

(Pierre Dhainaut)

 

 

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Il faut nommer les choses (Tahar Ben Jelloun)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2023




    
Il faut nommer les choses
Les objets et les sentiments
Même si le doute rôde autour du langage
Il faut choisir les mots
Dire je t’aime à l’aimée
Prendre la main quand le départ est imminent
Avec les deux bras tendus
Repousser la solitude
La jeter loin dans la mer
Nommer c’est être présent
Savoir que
Le temps ne distribue pas de cadeaux
Être là
Solidaire et fraternel
Sans regarder la montre
Ni espérer la clémence du ciel.

(Tahar Ben Jelloun)

Recueil: Douleur et lumière du monde
Editions: Gallimard

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LA MORT MONSTRUEUSE DE L’ÊTRE AIMÉ (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2023



Illustration: Louis Charles Auguste Couder  
    
LA MORT MONSTRUEUSE DE L’ÊTRE AIMÉ

1

Tircis, berger de ce hameau
Que maman me donna en mariage
Et mit déjà dedans le tombeau
Quoiqu’ à la fleur de son âge ,
Quel malheur pour moi, quelle douleur.
L’on me ravit ce trésor précieux
Je perds hélas l’objet de tous mes vœux.

2

Depuis que je le connaissais
En lui je remarquais un cœur sincère
Il est bien vrai que je l’aime,
Mais il avait l’art de me plaire.
C’en est fait, oui oui je le suivrai.
C’en est donc fait je te perds cher amant.
A qui pourrais-je exprimer mon tourment ?

3

Quand je pense à ce doux moment,
Que nous étions tous les deux sur l’herbette,
Quand je songe à ces flatteurs accents
De sa ravissante musette,
Je frémis et je m’évanouis,
Je me livre au plus cruel désespoir
N’espérant plus à l’attendre ni le voir.

4

Vous, plaisir de nos vallons,
Doux rossignol, cessez votre ramage,
Et qu’en nos divers cantons
Ecoutez mon triste langage.
Mes moutons dépouillez vos toisons
Que tous les amants s’affligent avec moi.
De tous les bergers j’ai perdu le roi.

5

Toi plus dure que ce terrain,
Mort barbare et l’auteur de mon supplice,
Toi qui frappe le plus digne des humains,
Achève sur moi ta malice !
Ta fureur doit me percer le cœur.
Ah, si tu me fais plus longtemps souffrir,
Monstre, sans toi je saurai bien mourir.

(Chansons du XVIIIè)

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LE CELA (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023



Illustration: Miklós Barabás
    
LE CELA

Partout on suit le même ton
Partout la gaudriole
Est un langage de raison,
Qui paraît toujours drôle.
Dans un cercle, ou dans un festin
Joliment on s’escrime,
Quand Vénus, ou le Dieu du vin
Sur ce point nous anime.

Chez jeune, ou vieux, fille, ou garçon
Ce propose s’accrédite.
Femme jolie à ce jargon
Donne un nouveau mérite,
Chacun se réveille à Cela ;
L’on s’arrête à ce titre :
Où l’on en revient toujours là,
Sans tarir le chapitre.

Sur ce que l’on nomme Cela,
En langue de Cythère,
Jamais on ne se méprendra,
Fut-on simple bergère.
Iris de ce mot expressif
Entend le badinage ;
On en voit un rouge plus vif
Lui monter au visage.

Fille est rêveuse, quand
Cela Lui trotte dans la tête ;
Ou soudain aux champs la voilà,
Il n’est rien qui l’arrête :
De novice en Cela souvent
Elle devient maîtresse ;
Et même une fille aisément
En Cela nous redresse.

Ce que l’on entend par Cela,
Est donc pas excellence,
Chose exquise qu’on désigna,
Sous ce mot d’importance.
C’est à Cela, dans tout pays,
Que tout tend, tout aspire ;
C’est par Cela, mes chers amis,
Qu’ici bas tout respire.

Chacun veut tâter de Cela
Notre mère nature,
Par un doux instinct, nous porta
A Cela… qu’en conclure !
Sinon que si tout nous parla
De Cela sans mystère,
Nous devons, sans en rester là,
Chercher tous à le faire.

(Chansons du XVIIIè)

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