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A VOS CHANTS J’UNIRAI MA VOIX (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023



Illustration: William Morris 
    
A VOS CHANTS J’UNIRAI MA VOIX

1

Chantez petits oiseaux,
Accordez vos ramages,
Venez sous ces ormeaux,
Sous ses épais feuillages.
A vos chants j’unirai ma voix,
A vos chants j’unirai ma voix (bis).

2

Que vos divins appas
Enchanteraient mon âme !
Belle, tendez-moi le bras
Et recevez la flamme.
A l’amour je livre mon cœur,
A l’amour je livre mon cœur (bis).

3

Je vous donne mon cœur
Et donnez-moi le votre.
Accordez vos faveurs
Et n’en aimez point d’autre.
A vos chants j’unirai ma voix,
A vos chants, j’unirai ma voix (bis)

4

Ah que dira maman
De me voir en colère.
Je lui dirai  » Mon cœur,
Je ne suis pas le maître « .
A l’amour je livre mon cœur,
A l’amour je livre mon cœur (bis)

5

Si tu venais Lison
Dedans le vert bocage,
Au fond de ces vallons
Sous ces épais feuillages.
A vos chants j’unirais ma voix,
A vos chants j’unirais ma voix (bis).

(Chansons du XVIIIè)

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TIRCIS AU TOMBEAU, LISETTE LE SUIVRA BIENTÔT (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023



Illustration: Fréderic Théodore Faber
    
TIRCIS AU TOMBEAU, LISETTE LE SUIVRA BIENTÔT

1

Dans le fond d’un bocage,
Lisette soupirant,
Entourée de feuillages,
Pleurait amèrement.
Assise dessus l’herbette
Dans les tristes forêts
Entretenait seulette
L’écho de ses regrets.

2

La belle, de l’amante
En déclarant ses maux
Pour les pleurs elle augmente
Le coulant des ruisseaux
Les échos de la plaine
Témoins de son malheur
En retirant la peine
Répétant sa douleur.

3

Tircis le plus fidèle
Des bergers du hameau,
Qu’en vain ma voix appelle,
Gardait là son troupeau
Un bouquet de violettes
Me donnant chaque jour
Et souvent en cachette
Des baisers pleins d’amour.

4

Tircis est mort, que faire ?
Mes yeux versent des pleurs.
Fleurettes pour me plaire
Changez votre couleur.
Plaintive tourterelle,
Rossignol charmant,
Et vous échos fidèles
Respectez ma douleur.

5

Allez à l’aventure
Pauvres petits agneaux.
Cherchez votre pâture
Dans ces tristes coteaux.
Oui je vous abandonne
Tircis est au tombeau,
Que rien ne vous étonne,
Je le suivrai bientôt.

(Chansons du XVIIIè)

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SÉDUITE, ENCEINTE, ABANDONNÉE ET FLÉTRIE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2023



    

SÉDUITE, ENCEINTE, ABANDONNÉE ET FLÉTRIE

1

Mon amant m’a abandonnée
Que je suis malheureuse.
Hélas pourquoi m’a-t-il délaissée
Quand j’étais amoureuse ?
J’ai beau gémir et soupirer,
Ma perte est douloureuse.

2

Je lui ai fait présent d’un chapeau
Bordé à point d’Espagne
Le cordon de canne le plus beau
Qui venait d’Allemagne
Et une bourse au goût nouveau.
Tout cela de mes épargnes.

3

Quand il a vu que j’avais pour lui
Un amour si violente,
Par un beau jour il m’a surpris
Que j’étais chez ma tante.
Mon pucelage il m’a ravi
Mais sa beauté m’enchante.

4

Hélas maman que dira-t-on
De moi dans le village ?
Pour une fois que j’ai été
Dessus le vert bocage,
Mon pucelage j’ai laissé
Hélas pour moi quelle disgrâce.

5

Me voilà enceinte à présent
Le fardeau me désole.
Adieu ma joie et agrément
Car ma beauté s’envole.
Beaucoup des filles en ont fait autant
De cela je me console.

6

Je lui reproche mais c’est en vain
Son action et sa conquête.
Etant donc dans le chagrin
Me répondit le traître :
« Belle j’ai cueilli votre raisin
Adieu panier vendange faite ».

7

Méfiez-vous de ce libertin
Jeunes filles à votre âge
Car ces jeunes hommes sont si malins.
N’ouvrez pas votre cage.
Et ne montrez jamais le chemin
Aux oiseaux si volages.

(Chansons du XVIIIè)

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LE MARTYRE DE L’AMANTE AU COUVENT (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023




    
LE MARTYRE DE L’AMANTE AU COUVENT

1

Faut-il pour un amant
Que ce couvent soit ma résidence ?
Verrais-je avec plaisir
Bientôt finir ce temps de souffrir ?
Sans cesse dans l’impatience
Dois-je donc perdre l’expérience
De voir le lieu charmant
Où mon amant me fit son serment ?

2

Ce jour délicieux
Est trop heureux que je le regrette.
Mes yeux vous ont perdu.
Vœux superflus. Non, je ne sors plus.
Voltigeons de ce vert bocage.
Cessez donc votre joyeux ramage.
Julie est au couvent.
Bien tristement, loin de son amant.

3

Ce jour peu consolant
Trop auniant(*) fatale retraite
Je vois de mes beaux jours
Le triste cours passer sans amour.
Loin de l’amant que je regrette
Je pleure et je languis seulette,
Hélas que devenir,
Toujours gémir. Il faut donc mourir !

4

Grille, triste parloir,
Votre pouvoir fait couler mes larmes.
Peu ou plus de fierté !
De la dureté pour ma liberté !
Au monde, je n’ai plus des charmes
Mes plaisirs se changent en alarmes.
Amour, grand dieu des cœurs
Calmez mes pleurs, changez mon malheur.

5

Vous qui sous des verrous
Parut jaloux me donnant des chaînes
Est-ce un crime d’aimer et de charmer !
Pourquoi m’alarmer
Ignorez-vous toutes les peines
Que j’endure amante inhumaine
L’amant dont j’ai la foi
Est loin de moi sans savoir pourquoi.

6

Barbare de mon cœur
Votre fureur quand finira-t-elle ?
J’aimerai mon amant
Sincèrement éternellement.
Quand je fermerai mes paupières
Au ciel je ferai ma prière
Qu’il vive heureux content.
Puis en mourant, adieu mon amant !

7

Petits oiseaux du bois
Joignez ma voix, plaignez mon martyre
Aux bergers d’alentour.
Chantez toujours mes tristes amours.
Je me plains, hélas je soupire.
C’est en vain que je le désire
Amour, grand dieu des cœurs
Calmez mes pleurs, changez mon malheur.

(*) Auniant : mesurant à la longueur de l’aune, comme l’auneur avant la Révolution…

(Chansons du XVIIIè)

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En plein désert (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
En plein désert
de sables,
d’épines,
de ville
ou de bocage,

prends le temps,
ouvre la fenêtre sur l’espace,
sur le silence de la nuit
criblée d’étoiles…

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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Arbre du bocage… (Bernard Perroy)

Posted by arbrealettres sur 19 février 2023



Illustration: Rachid Koraïchi
    
Arbre du bocage…

Des racines
jusqu’au ciel
tendu vers la
lumière et l’azur…

Aurais-tu soif
toi aussi
d’un bonheur
sans mesure ?

(Bernard Perroy)

 

Recueil: Une gorgée d’azur
Traduction:
Editions: Al Manar

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NUIT DE NOËL (César Vallejo)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2020



NUIT DE NOËL

Comme l’orchestre se tait, des ombres féminines voilées
passent sous la ramure,
les feuilles mortes laissent filtrer les chimères glacées
de la lune, de pâles nuages crépusculaires.

Il y a des lèvres qui pleurent des arias oubliées,
de grands iris qui feignent d’éburnéennes vêtures.
Des bavardages et des sourires en bandes folles
qui parfument de soie le rude bocage.

J’attends la lumière rieuse de ton retour ;
et, dans l’épiphanie de ta sveltesse,
éclatera en or majeur la fête.

Alors mes vers bêleront sur tes terres,
entonnant de leurs airains mystiques
la venue de l’enfant-jésus né de ton amour.

***

NOCHEBUENA

Al callar la orquesta, pasean veladas
sombras femeninas bajo los ramajes,
por cuya hojarasca se filtran heladas
quimeras de luna, pálidos celajes.

Hay labios que lloran arias olvidadas,
grandes lirios fingen los ebúrneos trajes.
Charlas y sonrisas en locas bandadas
perfuman de seda los rudos boscajes.

Espero que ría la luz de tu vuelta;
y en la epifanía de tu forma esbelta,
cantará la fiesta en oro mayor.

Balarán mis versos en tu predio entonces,
canturreando en todos sus místicos bronces
que ha nacido el Niño-Jesús de tu amor.

(César Vallejo)


Illustration: Maurice Denis

 

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Réflexions (Jean-Baptiste Besnard)

Posted by arbrealettres sur 25 juillet 2020



Réflexions

J’ignore les limites
Et ébauche un geste vers l’infini
Sur cette grève démesurée
D’un mouvement des bras
Je paralyse tout un paysage
De bocage touffu
Avec ses haies
Ses chemins creux
Pour embuscades
J’accapare toute la lumière
Qui tombe sur la lande
La branche de l’arbre
Qui me protège
Soutient le ciel
Mon sang est plus vif que la sève
Mon rêve plus vrai que la vie
Mais c’est toujours le même décor
Pour la même tragédie.

(Jean-Baptiste Besnard)

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Le soir (Marceline Desbordes-Valmore)

Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2018



Jules Bastien Lepage - (9) [1280x768]
Le soir

Seule avec toi dans ce bocage sombre ?
Qu’y ferions-nous ? à peine on peut s’y voir.
Nous sommes bien ! Peux-tu désirer l’ombre ?
Pour se perdre des yeux c’est bien assez du soir !
Auprès de toi j’adore la lumière,
Et quand tes doux regards ne brillent plus sur moi,
Dès que la nuit a voilé ta chaumière,
Je me retrouve, en fermant ma paupière,
Seule avec toi.

Sûr d’être aimé, quel voeu te trouble encore ?
Si près du mien, que désire ton coeur ?
Sans me parler ta tristesse m’implore :
Ce qu’on voit dans tes yeux n’est donc pas le bonheur ?
Quel vague objet tourmente ton envie ?
N’as-tu pas mon serment dans ton sein renfermé ?
Qui te rendra ta douce paix ravie ?
Dis ! Quel bonheur peut manquer à ta vie,
Sûr d’être aimé ?

Ne parle pas ! Je ne veux pas entendre :
Je crains tes yeux, ton silence, ta voix.
N’augmente pas une frayeur si tendre ;
hélas ! Je ne sais plus m’enfuir comme autrefois,
Je sens mon âme à la tienne attachée,
J’entends battre ton coeur qui m’appelle tout bas :
Heureuse, triste, et sur ton sein penchée,
Ah ! Si tu veux m’y retenir cachée,
Ne parle pas !

(Marceline Desbordes-Valmore)

Illustration: Jules Bastien Lepage

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J’avais cessé de nommer (Roger Munier)

Posted by arbrealettres sur 22 juin 2018



Illustration: Vincent Van Gogh
    
J’avais cessé de nommer.
J’étais le lieu seulement comme d’une avancée végétale.

La proie d’un moutonnement vert, argenté sur ses crêtes par les jeunes feuilles,
et qui venait à moi, en marche vers moi.

Il n’y avait colline ni pente ni prairie ni bocage.
Une masse fluide coulait vers moi, m’immergeant lentement.

La fine pluie qui se déplaçait en nuages bas, de l’est,
en abolissant tout recul de quelque importance, en noyant les confins, même proches,
rendait d’autant plus immédiat et instant ce qui m’entourait.

La tiédeur humide de l’air accusait encore la continuité, le continu, mettait tout en contact.
Une lumière irréelle, opaline et dorée, baignait, c’est bien le mot, toutes choses.

Je fus un temps sous l’effet de cette instance en marche, sans nommer, ni presque percevoir.
En proie seulement. Envahi. Bienheureux. Délivré.
N’étant pas plus, mais cela.
Et de la sorte venant moi-même à moi comme du dehors, me rejoignant peu à peu.

Quand ce fut fini, quand j’eus en quelque sorte regagné mes limites, mes fonds,
quand de nouveau je me reconnus, je reconnus aussi ce qui était venu… et qui s’était évanoui.

(Roger Munier)

 

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