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Poésie

Posts Tagged ‘lavande’

Tu es belle, ma mère (Maurice Carême)

Posted by arbrealettres sur 23 septembre 2022



Tu es belle, ma mère,
Comme un pain de froment.
Et, dans tes yeux d’enfant,
Le monde tient à l’aise.

Ta chanson est pareille
Au bouleau argenté
Que le matin couronne
D’un murmure d’abeilles.

Tu sens bon la lavande,
La cannelle et le lait ;
Ton coeur candide et frais
Parfume la maison.

Et l’automne est si doux
Autour de tes cheveux
Que les derniers coucous
Viennent te dire adieu.

(Maurice Carême)


Illustration: William Bouguereau

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Il n’y a qu’à vouloir (Claude Haller)

Posted by arbrealettres sur 17 juin 2022




Illustration: Gabriel Lefebvre
    
Il n’y a qu’à vouloir

Je voudrais t’aimer
De pain blanc
De four tiède
De cire d’abeille

T’aimer
De fleur sauvage
De miel clair
De thym et de lavande

T’aimer
De rosée au matin
D’aubépine à midi
Et d’ombre propice le soir

Pour que toutes nos journées
Soient au comble de toi
Et que choses si simples
Forment l’évidence
Qu’il fait simplement bon près de toi

(Claude Haller)

Recueil: Poèmes du petit matin
Traduction:
Editions: Hachette

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Tu es belle, ma mère (René Char)

Posted by arbrealettres sur 29 mai 2022



Fete-mamans [800x600]

Tu es belle, ma mère,
Comme un pain de froment.
Et, dans tes yeux d’enfant,
Le monde tient à l’aise.

Ta chanson est pareille
Au bouleau argenté
Que le matin couronne
D’un murmure d’abeilles.

Tu sens bon la lavande,
La cannelle et le lait ;
Ton cœur candide et frais
Parfume la maison.

Et l’automne est si doux
Autour de tes cheveux
Que les derniers coucous
Viennent te dire adieu.

(René Char)

 Illustration

 

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Oracle pour toi seule (Lyonel Trouillot)

Posted by arbrealettres sur 27 février 2022



    

Oracle pour toi seule,
je t’aurai menti par amour
sur les choses de ce monde,
ne te laissant jamais en manque
d’épopées ni de féeries
et plus tu y croyais,
et plus je te mentais.

Je ne regrette pas
tous ces songes inventés.
Il y a un temps pour l’illusion
qui nous permet d’aimer la vie.
Je te l’ai accordé.

J’ai couvert ton enfance
d’un rideau protecteur
d’images, de berceuses,
et de personnages légendaires.
Comme les champs de lavande
cachent un temps au marcheur
1a puanteur des villes.

(Lyonel Trouillot)

 

Recueil: Le doux parfum des temps à venir
Traduction:
Editions: Actes Sud

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ECHO (Sultan Catto)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2020



Illustration: Tineke Storteboom 
    
ECHO

Regarder dans sa mémoire, âme qui défie la gravité,
chercher la lumière, rêvant de fleurs de lavande bleue,
contempler les gouttes de pluie qui filent flottant dans l’air
et de l’autre côté conquièrent et reflètent l’univers.

Pouvons-nous faire un saut de quantum,
avancer d’un pas,
ensemble observer l’avenir et revenir,
jeter un coup d’œil sur la théorie de toutes choses ?

Aujourd’hui nous avons tous deux besoin de quelques ficelles,
d’une poignée de rêves agréables, mystérieux, algébriques,
de sentiers minuscules le long d’un espace poétique
et d’un petit trou noir pour nous y emmener

***

ECHO

peer into its memory, soul defying gravity,
visit light dreaming on blue petaled lavender,
watch the spinning raindrops suspended in air
capturing and reflecting the universe beyond.

Can we make a quantum jump,
take a step forward,
observe the future together and return,
have a glimpse at theory of everything?

What we both need today is a few strings,
some sweet, mysterious algebraic dreams,
miniature pathways along poetics of space
and a tiny black hole to give us a ride.

***

ECHO

En su memoria, desafiando el alma la gravedad,
visitar la luz, soñando sobre pétalos azules de lavanda,
ver las gotas de lluvia girando suspendidas en el aire
capturando y reflejando el universo más allá.

¿Podemos dar un salto cuántico,
ir un paso por delante,
observar el futuro juntos y regresar,
vislumbrar la teoría de todo?

Lo que ambos necesitamos hoy son unas cuerdas,
algunos dulces, misteriosos sueños algebraicos,
mínimas sendas surcando la poética del espacio
y un pequeño agujero negro que nos lleve.

***

ECHO

in haar geheugen kijken, de ziel die de zwaartekracht tart,
licht zoeken, dromend op blauwe lavendelbloesems,
kijken naar de spinnende regendruppels zwevend in de lucht
die het universum aan gene zijde veroveren en weerspiegelen.

Kunnen we een kwantumsprong maken,
een stap voorwaarts doen,
samen de toekomst observeren en terugkeren,
een kijkje nemen in de theorie van alle dingen?

Wat we vandaag allebei nodig hebben zijn een paar touwtjes,
een handvol lieve, mysterieuze, algebraïsche dromen,
kleine paadjes langs een poëtische ruimte
en een klein zwart gat om ons een lift te geven.

***

ECO

Scruta la sua memoria, anima che si oppone alla gravità,
visita il sogno della luce su petali blu di lavanda,
osserva il girare delle gocce di pioggia sospese nell’aria
catturare e riflettere l’universo remoto.

Possiamo fare un salto quantico,
avanzare di un passo,
osservare il futuro tutto insieme e ritornare,
intravedere la teoria del tutto?

Ciò di cui entrambi abbiamo bisogno è qualche stringa,
dolci, misteriosi sogni algebrici,
sentieri in miniatura attreverso le poetiche dello spazio
e un piccolo buco nero per darci un passaggio.

***

ECO

Entrevia na memória o desafio à gravidade,
visita à luz dos sonhos, pétalas azuis,
a alfazema, vendo a gota girar no ar
capturando o reflexo do mundo além.

Nós podemos fazer um salto quântico,
um passo à frente.
observando o futuro juntos, que retorna,
tendo a iluminação da teoria e tudo?

O que nós precisamos hoje são as linhas,
algum suave e misterioso sonho algébrico,
pequenas vias sobre a poética do espaço
e um buraco negro ínfimo que nos leve adiante.

***

ECOU

Să explorezi a gravitației memorie, de spirit sfidătoare,
cătând după visata lumină azurie a florii de lavandă
și contemplând învolburații stropi de ploaie
să vezi cum prind și oglindesc spațiul de dincolo.

De-am izbândi să întreprindem saltul cuantic,
menitul pas departe să ne poarte,
afla-vom împreună viitorul, dar ne-am putea întoarce oare
având astfel știință de teoria întregii noastre firi?

Doar ceva corzi azi nouă ne lipsesc,
și-algebrice, din dulci visări mistere,
spre poezia spațiului, subțirile cărări
și-o neagră gaură infimă, să ne deschidă drum.

***

回 声


窥视它的记忆, 灵魂抗拒地心引力,
访光梦蓝瓣薰衣草上,
观察雨丝悬挂空气中
获并反射宇宙之外


我们能否做到突飞猛进,
向前迈一步,
一起观察未来并回归,
看一眼万物的理论?


今天我们都需要的是几根弦
一些甜蜜、神秘的代数梦想,
沿着空
间诗学和一个小黑洞
微型
通道以送我们一程
***

***

ΗΧΩ

Ψάξε μες στη μνήμη, ψυχή που αψηφεί βαρύτητα
φως που ονειρεύεται το γαλάζια πέταλα λεβάντας
πρόσεξε τις σταγόνες που στροβιλίζονται στον αέρα
κι αντανακλούν την οικουμένη συλλαμβάνοντας

θα μπορούσαμε άραγε να κάνουμε το κβαντικό άλμα
ένα βήμα προς τα μπρος
να παρατηρήσουμε το μέλλον επιστρέφοντας
μια ματιά να ρίξουμε στν θεωρία του όλου;

Αυτό που χρειαζόμαστε σημερα είναι μερικά
γλυκά μυστηριώδη μαθηματικά όνειρα
μικροσκοπικά μονοπάτια στον ποιητικό χώρο
και μια μικρή οπή να μας παρει μαζί της

(Sultan Catto)

 

Recueil: ITHACA 603
Traduction: Français Germain Droogenbroodt Elisabeth Gerlache / USA / Espagnol Rafael Carcelén / Néerlandais Germain Droogenbroodt / Italien Luca Benassi / Portugais José Eduardo Degrazia / Roumain Gabriela Căluțiu Sonnenberg / Chinois William Zhou / Hébreu Dorit Wiseman / Grec Manolis
Aligizakis /
Editions: POINT

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CHOSES QUI FONT QU’ON SE DEMANDE POURQUOI ON EST TRISTE (Claude Roy)

Posted by arbrealettres sur 7 février 2020



    

CHOSES QUI FONT QU’ON SE DEMANDE POURQUOI ON EST TRISTE

Écoute Est-ce le vent ? Écoute Réveille-toi
Est-ce un renard ? Le vent ? Est-ce un pas ? Qui hésite ?
Est-ce un oiseau de nuit clopinant sur le toit ?
Est-ce un chagrin de mes dix ans ayant rejoint ma piste ?

Ou bien l’hésitation à la marge des bois
d’une bête en suspens entre l’ombre et la fuite ?

Écoute On a marché Il faudrait aller voir
C’est peut-être le vent qui fait battre un volet
dans une maison basse au fond de ma mémoire
que j’ai oublié de fermer avant de m’en aller
pour toujours il y a des années
et le volet n’en finit pas dans une autre nuit noire
de battre sur le mur disparu comme si le mur et lui existaient.

Écoute Est-ce la pluie ou bien le vent dehors
qui font glisser le long du silence étonné
le chuchotis furtif d’une averse qui s’endort
puis qui reprend fait halte encore et recommence à pianoter ?
Ai-je rêvé que je pleurais ? Ai-je rêvé que j’étais mort ?
Et maintenant est-ce la pluie sur cette joue ou les larmes que j’ai rêvées ?

Était-ce toi qui m’attendais minuit d’une autre vie ?
Je me suis égaré J’ai cherché très longtemps l’orée et le chemin
J’ai dû marcher des heures dans l’humus sous la pluie
et quand j’ai reconnu la barrière l’allée d’ormeaux le grand pin
qui donc était sur le seuil soulevant la lampe à pétrole dans la nuit ?
(et dans la cheminée brûlait un grand feu qui sentait la lavande et le pin)

Écoute C’est le vent qui se trompe d’années
qui confond les saisons les pays mon absence
le vent qui ne sait plus où il s’est égaré
C’est lui qui bat Ou bien mon coeur À quoi pense
t-il ? Il bat si loin de moi comme à la dérobée
Est-ce que tu te souviens de la promesse d’enfance ?

On a frappé Je vais ouvrir Ce n’est que moi
Je venais visiter celui que j’ai cru être
Où est la lampe ? Qui a éteint le feu de bois ?
Je passais par ici Il y avait autrefois une allée de grands hêtres
Non C’étaient des ormeaux On les a abattus
Je vais repartir Ne vous occupez pas Il fait déjà froid

Ce n’est que moi Et je m’en vais Odeur d’hiver et de salpêtre
Écoute Est-ce le vent ? Était-ce moi ? Une heure sonne

Ce n’est que moi Ou bien le vent Ou bien personne

(Claude Roy)

 

Recueil: Claude Roy un poète
Traduction:
Editions: Gallimard Jeunesse

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Je l’attendais (Marie Noël)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2019



Illustration: Philippe de Champaigne
    
Je l’attendais, pâle et grise lavande,
Et tout mon coeur embaumait son chemin.
Il a passé… j’ai parfumé sa main,
Mais il n’a pas vu mes yeux pleins d’offrande.

(Marie Noël)

 

Recueil: Les Chansons et les Heures / Le Rosaire des joies
Traduction:
Editions: Gallimard

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Immortelle (J.J. Grandville)

Posted by arbrealettres sur 18 octobre 2019



Immortelle

La Lavande dit à l’Immortelle:
Nous avons vécu ensemble, sur la même colline; le printemps va finir,
et je sens ma feuille se sécher; demain je ne serai plus, et toi tu vivras,
tu entendras les chants joyeux de l’alouette;
comme elle, tu pourras saluer le soleil
quand il viendra sécher tes pieds trempés de rosée.
Il est si doux de vivre, pourquoi suis-je condamnée à mourir!

L’Immortelle répondit:
Tout change, tout se renouvelle dans la nature, moi seule, je ne change pas.
Le printemps ne me donne pas une jeunesse nouvelle,
ma feuille a tous les feux de l’été, toutes les glaces de l’hiver
et garde sa pâleur éternelle.
Jamais je n’entends autour de moi le doux murmure des abeilles;
jamais le papillon ne m’effleure de son aile;
la brise passe sur ma tête sans s’arrêter;
les jeunes filles s’éloignent de moi:
qui voudrait cueillir la fleur des tombeaux, la froide et sévère immortelle?
Balance encore une fois tes longs épis en signe d’allégresse,
Lavande aux yeux bleus; lève tes regards vers le ciel pour le remercier:
tu es heureuse, tu vas mourir!
Tandis que moi, pauvre condamnée,
je subirai les ennuis des pâles journées et des longues nuits d’hiver,
je sentirai frissonner mes épaules sous la neige,
j’entendrai dans les ténèbres la plainte monotone des morts!

Tu vas donc mourir, Lavande; ton âme va s’envoler vers le ciel avec ton parfum.
Je te confie ma prière, ma soeur: dis à celui qui nous a créées toutes deux
que l’immortalité est un présent funeste,
qu’il me rappelle auprès de lui,
source de tout bonheur, de toute vie.

(J.J. Grandville)

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La lavande (Guillevic)

Posted by arbrealettres sur 30 mai 2019


lavande

 

La lavande
Est passée dans l’air,
Voulait rester.

(Guillevic)

 

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Elle avait le regard qu’ont les fleurs de lavande (Francis Jammes)

Posted by arbrealettres sur 23 août 2018



Elle était descendue au bas de la prairie,
et, comme la prairie était toute fleurie
de plantes dont la tige aime à pousser dans l’eau,
ces plantes inondées je les avais cueillies.
Bientôt, s’étant mouillée, elle gagna le haut
de cette prairie-là qui était toute fleurie.
Elle riait et s’ébrouait avec la grâce
dégingandée qu’ont les jeunes filles trop grandes.
Elle avait le regard qu’ont les fleurs de lavande.

(Francis Jammes)


Illustration: Odilon Redon

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