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Poésie

Posts Tagged ‘bouleau’

Au jardin (Mélanie Leblanc)

Posted by arbrealettres sur 9 février 2024



Illustration 
    
au jardin
tout dit la vie
même dans la mort

des fantômes se promènent encore
à l’abri de ces murs
premiers serments
premiers tourments

ils reviennent sans cesse
retrouver l’amante l’amant

*

Fantômes du jardin,

j’entends vos peines
elles peuvent cesser
soyez sans crainte
vous êtes aimés

prenez le chemin du bouleau
du pommier ou du cerisier
le long du tronc
avec la sève
traversez les phloèmes
montez vers
la lumière
lâchez la branche
partez

(Mélanie Leblanc)

Recueil: Soleils vivaces vibrent dans nos mains
Editions: Le Castor Astral

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Bois de bouleaux léger sur moi (Cécile Sauvage)

Posted by arbrealettres sur 28 août 2023




    
Bois de bouleaux léger sur moi,
Jamais ce tombeau de dentelle
Que je visitais autrefois
Dans son silence de chapelle,

Jamais ces grêles clochetons
Élevant leurs pierres feuillues
Ne vaudront les ombres menues
Que tes rameaux pleureurs me font.

(Cécile Sauvage)

Recueil: Oeuvres complètes
Editions: La Table Ronde

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Un rideau blanc (Charles Reznikoff)

Posted by arbrealettres sur 23 août 2023



Illustration: Stanislav Shpanin
    

Un rideau blanc qui flotte par une fenêtre ouverte.

Un cygne qui plonge son cou immaculé dans l’ombre des bouleaux,
brassant de temps à autre l’eau de ses pattes d’or.

Le poids de son chagrin s’était évanoui
comme s’estompe la rumeur de la rue
quand tombe la neige.

***

A white curtain turning in an open window.

A swan, dipping a white neck in the trees’shadow,
hardly beating the water with golden feet.

Sorrow before her
was gone like noise from a street,
snow falling.

(Charles Reznikoff)

Recueil: Rythmes 1 & 2 Poèmes
Traduction: Eva Reznikoff et Jil Silberstein
Editions: Héros – Limite

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Au bord du marais (Georg Trakl)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2023




    
Au bord du marais

Promeneur dans le vent noir ; les roseaux secs chuchotent doucement
Dans le calme du marécage. Au ciel gris
Passe un vol d’oiseaux sauvages ;
Diagonale sur les eaux sombres.

Tumulte. Au fond d’une cabane délabrée,
La pourriture aux ailes noires prend son envol ;
Des bouleaux rabougris gémissent dans le vent.

Soirée dans une auberge abandonnée ; sur le chemin du retour
S’attarde la douce mélancolie des troupeaux qui paissent.
Apparition nocturne : des crapauds sortent des eaux argentées.

(Georg Trakl)

Recueil: Rêve et folie & autres poèmes
Traduction: Henri Stierlin
Editions: Héros – Limite

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JE NE PEUX VIVRE (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 25 février 2023




    
JE NE PEUX VIVRE

Je ne peux vivre sans toi
Exister sans toi
Vider le chemin des perles
Et dire :
«Le coucou dicte ses nouvelles brèves
Il faut déterrer les roses
La pie que tu aimes
A son habit du soir»
La source est trouble
La neige est sale
Même le bouleau ne chante plus
Cette nuit de chouette et de larmes.

(Claude de Burine)

Recueil: A Henri de l’été à midi
Editions: Saint Germain des Prés

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On n’est pas n’importe qui ! (Jean Rousselot)

Posted by arbrealettres sur 20 février 2023



Illustration
    
On n’est pas n’importe qui !

Quand tu rencontres un arbre dans la rue,
dis-lui bonjour sans attendre qu’il te salue.
C’est distrait, les arbres.

Si c’est un vieux. dis-lui « Monsieur ».
De toute façon, appelle-le par son nom :
Chêne, Bouleau, Sapin, Tilleul…
Il y sera sensible.

Au besoin, aide-le à traverser.
Les arbres, ça n’est pas encore habitué
à toutes ces autos.

Même chose avec les fleurs, les oiseaux, les poissons:
appelle-les par leur nom de famille.
On n’est pas n’importe qui !

Si tu veux être tout à fait gentil,
dis « Madame la Rose » à l’églantine ;
on oublie un peu trop qu’elle y a droit.

(Jean Rousselot)

 

Recueil: Les arbres et les poètes (Poèmes choisis pat Jean-Hugues Malineau)
Traduction:
Editions: Actes Sud

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Le Vieux Chalet (Joseph Bovet)

Posted by arbrealettres sur 5 février 2023




    
Le Vieux Chalet

Là-haut sur la montagne
L’était un vieux chalet
Murs blancs toit de bardeaux
Devant la porte un vieux bouleau
Là-haut sur la montagne
L’était un vieux chalet

Là-haut sur la montagne
Croula le vieux chalet
La neige et les rochers
S’étaient unis pour l’arracher
Là-haut sur la montagne
Croula le vieux chalet

Là-haut sur la montagne
Quand Jean vint au chalet
Pleura de tout son coeur
Sur les débris de son bonheur
Là-haut sur la montagne
Quand Jean vint au chalet

Là-haut sur la montagne
L’est un nouveau chalet
Car Jean d’un coeur vaillant
L’a rebâti plus beau qu’avant
Là-haut sur la montagne
L’est un nouveau chalet.

(Joseph Bovet)

 

Recueil: Les plus belles chansons du temps passé
Traduction:
Editions: Hachette

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Aimer la pierre abandonné sur le chemin (Tahar Bekri)

Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022




    
Aimer la pierre abandonné sur le chemin
Depuis la nuit des temps
Le coquelicot fragile
Loin des bottes des conquérants
Le bouleau qui attend le printemps
Des ailes d’un cheval ailé aimant
Pousseront à la montagne endormie
Ou les cendres d’un volcan
Et si le printemps est en retard
Attends le bourgeon difficile
La neige sera promue
A la source où tu te désaltères

(Tahar Bekri)

 

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Je lis dans les petites feuilles jaunes du bouleau (Christian Bobin)

Posted by arbrealettres sur 30 novembre 2022



Je lis dans les petites feuilles jaunes du bouleau,
ruisselantes de pluie et résistant au vent qui les bat,
comme dans une lettre un peu hâtive
écrite par un Dieu pauvre.

(Christian Bobin)

Illustration

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Les frontières sont là (Inger Christensen)

Posted by arbrealettres sur 25 novembre 2022



    

les frontières sont là, les rues, l’oubli

et l’herbe et les concombres, et les chèvres et le genêt,
l’enthousiasme est là, oui les frontières sont là;

les branches sont là, le vent qui les agite
est là, et l’unique signe des branches

de cet arbre qu’on appelle précisément le chêne est là,
de cet arbre qu’on appelle précisément le frêne, le bouleau
le cèdre est là, et le signe répété

est là, sur le gravillon de l’allée; elles sont là
aussi les larmes, l’armoise et le laurier sont là,
les otages, l’oie cendrée, et les petits de l’oie cendrée;

et les fusils sont là, un jardin d’énigmes,
sec et sauvage, orné des seules groseilles,
les fusils sont là; au milieu du ghetto
éclairé et chimique ils sont là les fusils oui,
avec leur précision ancienne et paisible ils sont là

les fusils, et les pleureuses sont là, rassasiées
comme hiboux inassouvis, le lieu du crime est là;
le lieu du crime oui, insouciant, naturel, abstrait,
baigné d’une lumière de chaux, pitoyable,
ce poème tout blanc, vénéneux, qui s’effrite

***

grænserne findes, gaderne, glemslen

og græs og agurker og geder og gyvel,
begejstringen findes, graenserne findes;

grenene findes, vinden der løfter dem
findes, og grenenes eneste tegning

af netop det træ der kaldes egetræet findes,
af netop det træ der kaldes asketræet, birketræet,
cedertrœet findes, og tegningen gentaget

findes, i havegangens grus; findes
også gråden, og gederams og gråbynke findes,
gidslerne, grågåsen, grågåsens unger;

og geværerne findes, en gådefuld baghave,
tilgroet, gold og kun smykket med ribs,
geværerne findes; midt i den oplyste
kemiske ghetto findes geværerne,
med deres gammeldags, fredelige præcision findes

geværerne, og grædekonerne findes, mætte
som grådige ugler, gerningsstedet findes;
gerningsstedet, døsigt, normalt og abstrakt,
badet i et hvidkalket, gudsforladt lys,
dette giftige, hvide, forvitrende digt

(Inger Christensen)

Traduction de Zéno Bianu,
avec la collaboration de Karl Ejby Poulsen

 

Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers

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