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Posts Tagged ‘Andalousie’

DE PROFUNDIS (Federico Garcia Lorca)

Posted by arbrealettres sur 23 février 2024




    
DE PROFUNDIS

Les cent amoureux
dorment pour toujours
sous la terre sèche.
L’Andalousie a pour elle
de longs chemins rouges.
Cordoue, de verts oliviers
où mettre cent croix
pour se souvenir.
Les cent amoureux
dorment pour toujours.

***

DE PROFUNDIS

Los cien enamorados
duermen para siempre
bajo la tierra seca.
Andalucía tiene
largos caminos rojos.
Córdoba, olivos verdes
donde poner cien cruces,
que los recuerden.
Los cien enamorados
duermen para siempre.

(Federico Garcia Lorca)

Recueil: Romancero gitan Poème du chant profond
Traduction: Claude Esteban
Editions: Aubier

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VILLAGE (Federico Garcia Lorca)

Posted by arbrealettres sur 22 février 2024




    
VILLAGE

Sur la crête nue
un calvaire.
Eau claire,
oliviers de toujours.
Par les venelles
des hommes dans leurs capes.
Sur les tours
les girouettes qui tournent.
Éternellement,
qui tournent.
Ô village perdu
dans l’Andalousie des pleurs !

***

PUEBLO

Sobre el monte pelado
un calvario.
Agua clara
y olivos centenarios.
Por las callejas
hombres embozados,
y en las torres
veletas girando.
Eternamente
girando.
¡ Oh pueblo perdido
en la Andaluciá del llanto !

(Federico Garcia Lorca)

Recueil: Romancero gitan Poème du chant profond
Traduction: Claude Esteban
Editions: Aubier

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ANDALOUSIE (Roger Bevand)

Posted by arbrealettres sur 16 Mai 2023




    
ANDALOUSIE

Cette terre a l’écorce de ses vieux sycomores,
La rudesse de ses pins, la douceur des lavandes,
Le parfum tourmenté des roseaux sur la lande,
Et dans son sang chrétien le fantôme des Mores.

Les oliviers crochus s’y tordent infiniment,
Cloués à des collines qui n’en finissent pas,
Et crucifiés d’ardeur sur leur brun Golgotha,
Ils languissent la pluie en verts tressaillements.

Quand le soir décadent incendie les remparts,
A l’heure où la montagne tourne fantomatique,
On peut voir indécise, sereine et famélique,
Quelque chèvre accrochée aux rochers du hasard.

Cette terre porte ses villes comme autant de diadèmes,
Cordoba la gitane et Séville la mauresque,
Et Granada la rouge et Cadiz l’arabesque,
Cette terre bâtit ses villes comme autant de poèmes.

Partout sont les mosquées et les blanches cathédrales,
Les minarets de fièvre et les clochers d’orgueil,
Les villages andalous assoupis sur le seuil,
Et la lourde torpeur de la mer orientale.

Ce pays est un rêve, un délire céramique,
Une harmonie bleutée de soleil et de mer,
Avec dans son âme le reproche doux-amer
D’une guitare flamenco sanglotant sa musique.

(Roger Bevand)

Recueil: Le Damier 6
Editions: France Europe

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