Posts Tagged ‘fiancé’
Posted by arbrealettres sur 24 mars 2022

Ils étaient jeunes
ils étaient beaux
de bleu vêtus
Ils sont partis
fleur au fusil
Il verrait bien de quel bois
on se chauffe
l’ennemi
On le repousserait chez lui
Et puis
on rentrerait chez soi
C’était l’affaire de quelques mois
Dans les tranchées d’en face
ils étaient jeunes
ils étaient beaux
de gris vêtus
Un peu plus blonds peut-être
D’un côté comme de l’autre
tous avaient laissé
leur mère, leur sœur, leur fiancée
leur femme, leurs enfants
et les enfants à naître
Ils leur avaient bourré la tête
les bons apôtres :
ils se battraient pour la Nation
Mais ils n’étaient rien que les pions
d’un échiquier géant
dont les joueurs étaient seuls maîtres
Chair à canon
ils ont été déchiquetés
les bruns, les blonds
les bleus, les gris
Leur sang était le même
Dans leur âme et dans leur corps
à tout jamais meurtris
tous ceux qui ne sont pas tombés
au champ d’horreur
en criant : « Maman ! »
Il y a toujours une guerre quelque part
Quand comprendrons-nous ?
Quand comprendrons-nous ?
(Béatrice Bastiani-Helbig)
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Posted by arbrealettres sur 10 décembre 2020

Illustration: Christian Girault
Musiciens
Chaque nuit de l’été
vers elle allaient mes pensées ;
mais le chemin menait au fleuve
par le fourré plein de rosée.
Hé ! connais-tu la terreur et les chants,
sais-tu ensorceler le coeur de la belle,
de sorte qu’elle pense t’introduire dans
de grandes églises et salles !
J’ai suscité le malheur dans l’abîme ; il
m’a détourné de Dieu en jouant ; mais
lorsque je fus devenu son maître, elle
était la fiancée de mon frère.
Dans de grandes églises et salles
c’est moi que j’ai introduit par mon jeu, et
la terreur et les chants de la cascade de
mon coeur jamais ne se sont détournés.
(Henrik Ibsen)
Recueil: Poèmes
Traduction: Régis Boyer
Editions: Les Belles Lettres
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Posted in poésie | Tagué: (Henrik Ibsen), abîme, aller, église, été, belle, cascade, chant, chemin, coeur, connaître, détourner, devenir, Dieu, ensorceler, fiancé, fleuve, fourré, frère, jeu, jouer, maître, malheur, mener, musicien, nuit, pensée, penser, rosée, s'introduire, salle, savoir, se détourner, susciter, terreur | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2020
Jour d’anniversaire
Ô ma soeur ! viens et prends cette amphore de grès
Et accompagne-moi ! car tu n’as oublié
Ce que pieusement nous cultivions toujours.
Sept étés ont passé lorsque nous l’entendîmes
Alors que nous causions puisant à la fontaine :
Nos fiancés sont morts dans la même journée.
Allons donc à la source où les deux peupliers
Avec l’épicéa se dressent dans les prés.
Allons chercher de l’eau dans l’amphore de grès.
(Stefan George)
Illustration: Fleury François Richard
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Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2019


Prélude aux « Poèmes de la Mer »
Nous sommes les vagues profondes
Où les yeux plongent vainement ;
Nous sommes les flots et les ondes
Qui déroulent autour des mondes
Leur manteau d’azur écumant !
Une âme immense en nous respire,
Elle soulève notre sein ;
Soue l’aquilon, sous le zéphyre,
Nous sommes la plus vaste lyre
Qui chante un hymne au trois fois Saint.
Amoncelés par les orages,
Rendus au calme, tour à tour,
Nous exhalons des cris sauvages
Qui vont bientôt sur les rivages
S’achever en soupirs d’amour.
C’est nous qui portons sur nos cimes
Les messagers des nations,
Vaisseaux de bronze aux mâts sublimes,
Aussi légers pour nos abîmes
Que l’humble nid des alcyons.
Sur ces vaisseaux si Dieu nous lance,
Terribles nous fondons sur eux ;
Puis nous promenons en silence
La barque frêle qui balance
Un couple d’enfants amoureux !
C’est nous qui d’une rive à l’autre
Emportons les audacieux ;
Le marchand, le guerrier, l’apôtre,
N’ont qu’une route, c’est la nôtre,
Pour changer de terre et de cieux.
Nos profondeurs, Dieu les consacre
À son mystérieux travail ;
Dans nos limons pleins d’un sel âcre,
Il répand à deux mains la nacre,
L’ambre, la perle et le corail.
Pelouses, réseaux de feuillages,
Arbres géants d’hôtes remplis,
Monstres hideux, beaux coquillages,
La vie est partout sur nos plages,
La vie est partout dans nos lits.
Nous vous aimons, bois et charmilles,
Qui sur nous versez vos parfums !
Nous vous aimons, humbles familles,
Dont sur nos bords les chastes filles
Attendent leurs fiancés bruns !
Vaisseaux couverts de blanches toiles,
Reflets des villes et des monts,
Jours de printemps purs et sans voiles,
Nuits d’été, riches en étoiles,
Nous vous aimons ! nous vous aimons !
Mais nos amours sont inquiètes,
Et nous vous préférons souvent
Le ciel noir, le vol des tempêtes,
Et le chant des pâles mouettes
Que berce et qu’emporte le vent.
Nous aimons voir l’éclair dans l’ombre
Que déchirent ses javelots,
Et l’effroi du vaisseau qui sombre
En jetant à la grève sombre
Le dernier cri des matelots !
Nous sommes les vagues profondes
Où les yeux plongent vainement ;
Nous sommes les flots et les ondes
Qui déroulent autour des mondes
Leur manteau d’azur écumant.
(Joseph Autran)
Illustration: George Dmitriev
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Posted in poésie | Tagué: (Joseph Autran), abîme, amour, azur, âcre, âme, éclair, calme, chanter, charmille, chaste, cime, coquillage, cri, exhaler, fiancé, fille, flot, léger, lyre, manteau, messager, monde, mouette, ombre, onde, orage, respirer, rive, sein, soupir, vague, vaisseau | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 17 novembre 2019

REFRAIN POPULAIRE
Des palais bâtis de pierre,
Ferronnerie aux balcons,
Blancheur des perrons de marbre
Et dorures des salons.
Lustres scintillants de gemmes
Qu’aux vitres l’on voit danser:
Là viendra celui que j’aime
Pour se choisir fiancée,
Sa fiancée à choisir
En ce lieu plus belle et claire.
Moi je resterai moisir
Comme feuille au vent d’hiver.
(Itzhak-Leibush Peretz)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2019
Je la connais
Le tintement de l’heure au sommet des églises
scande un pas solitaire et mon ombre perdue
se débat sur les murs en sursauts de pendu
la nuit vient maquiller la maigre fiancée grise
si je dors elle arrive et tempête chez moi
si je dis le vin bon elle brise mon verre
si je gagne au bonheur elle envoie d’un revers
rouler le jeu je ne sais plus ce que je crois
si je serre une main elle crache dessus
si je montre le blanc elle exhibe le noir
elle brille et s’aiguise à la meule du soir
elle rit elle danse et je suis son bossu
ma sans-sommeil ô ma grinçante
ma questionneuse ma rusée
ma radoteuse ma butée
mon frein brûlé ma folle pente
je suis ta chose et tu me hantes
toi le marteau qui sans fin plantes
dans mon étau les treize coins
des questions de ta question.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019

Illustration: Stanislav Shpanin
Que tonnent à nouveau les grandes orgues
Comme premier orage de printemps :
Sur l’épaule de ta fiancée veillent
Mes yeux mi-clos.
Sept jours d’amour, sept ans cruels de séparation,
Guerre, révolte, maison vide,
Petites mains couvertes d’un sang innocent,
Mèche grise sur la tempe rose.
Adieu, adieu, bel ami, sois heureux
Je te rends tes douces promesses
Mais garde-toi bien de faire connaître
À ton amie mon délire sans pareil —
Il irait s’infiltrer comme un poison brûlant
Dans votre union bénie, dans votre union radieuse…
Pour moi, je vais régner sur un jardin de rêves,
Plein des rumeurs des herbes et des clameurs des muses.
(Anna Akhmatova)
Titre: L’églantier fleurit et autres poèmes
Traduction: Marion Graf et José-Flore Tappy
Editions: La Dogana
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Posted by arbrealettres sur 23 mars 2019

Brusque silence dans la maison,
Le dernier coquelicot disperse ses pétales,
Dans une longue somnolence
J’attends la nuit qui descend tôt.
La porte est bien fermée,
Le soir est noir, le vent se tait.
Où, la gaieté, où, le souci ?
Et toi, mon doux fiancé ?
L’anneau secret, on l’a perdu,
Bien des jours j’ai attendu,
La chanson, tendre captive,
Est morte dans ma poitrine.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

Mon berceau, béni du Ciel,
Fut une ville sombre près d’une rivière menaçante,
La solennité de mon lit nuptial,
Au-dessus duquel tenaient des couronnes
Tes jeunes séraphins,
Fut une ville aimée d’un amour amer.
La tribune où j’ai prié,
Ce fut toi, sévère, calme, brumeuse.
Là mon fiancé m’est apparu;
Il m’a montré mon chemin lumineux,
Et ma Muse douloureuse
M’a menée comme une aveugle.
(Anna Akhmatova)
Illustration: Nathan Altman
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Posted by arbrealettres sur 22 mars 2019

J’ai un certain sourire, regarde:
Là, ce mouvement des lèvres presque imperceptible.
Pour toi seul je le garde —
C’est l’amour qui me le donne.
Qu’importe, si tu es dur, insolent,
Qu’importe, si tu aimes d’autres femmes.
Devant moi, un lutrin d’or,
Près de moi, mon fiancé aux yeux gris.
(Anna Akhmatova)
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