Posts Tagged ‘se vêtir’
Posted by arbrealettres sur 11 avril 2023

Illustration: Malel
IL SUFFIT
Qu’un visage inconnu s’entrouvre dans la rue
Qu’un regard inconnu se jette dans mes yeux
Qu’une bouche inconnue s’aiguise d’un sourire
qu’une voix inconnue se vête d’amitié
qu’une main inconnue serre ma main très fort
qu’une soleil inconnu darde sur moi ses dents
qu’une une vague inconnue se risque sur mes plages
qu’une chair inconnue me prenne dans ses rêts
j’oublie ma solitude et ses portes murées
j’oublie que mon destin n’a pas d’identité
je ne suis qu’un bourgeon sous la langue des sèves
gonflé d’azur et futur de sa fleur
qu’un cocon déchiré par un battement d’ailes
Les cloisons de mon corps s’abattent en chantant
mon coeur fait le plongeon de la mort à la vie.
(Jean-Marie Sourgens)
Recueil: Le livre d’or de la poésie française contemporaine
Editions: Marabout
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean-Marie Sourgens), aile, amitié, azur, battement, bouche, bourgeon, chair, chanter, cocon, coeur, corps, darder, déchirer, destin, fleur, fort, futur, gonfler, identité, inconnu, langue, main, mort, murer, oublier, plage, plongeon, porte, rêts, regard, rue, s'abattre, s'aiguiser, s'entrouvir, sève, se jeter, se prendre, se risquer, se vêtir, serrer, soleil, solitude, sourire, suffire, vahue, vie, visage, voix, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Parler de nourriture ne remplit pas le ventre,
Parler de vêtements n’évite pas le froid.
Pour se remplir le ventre, il ne faut que du riz,
Et se vêtir d’habits pour se garder du froid.
La pensée est bornée; faute de le comprendre,
S’adresser au Bouddha vous paraît difficile.
Revenez en vous-même et voici le Bouddha,
Ne tournez plus la tête pour regarder dehors.
(Hanshan)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hanshan), éviter, borne, bouddha, comprendre, dehors, difficile, froid, habit, nourriture, parler, pensée, regarder, remplir, revenir, riz, s'adresser, se garder, se remplir, se vêtir, tête, tourner, vêtement, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 novembre 2020

RYTHMES
Tout débuta
Dans l’arythmie
Le chaos
Des vents erratiques
S’emparaient de l’univers
L’intempérie régna
L’indéchiffrable détonation
Fut notre prologue
Tout fut
Débâcle et dispersion
Turbulences et gaspillage
Avant que le rythme
Ne prenne possession
De l’espace
Suivirent de vastes accords
D’indéfectibles liaisons
Des notes s’arrimèrent
Au tissu du rien
Des courroies invisibles
Liaient astres et planètes
Du fond des eaux
Surgissaient
Les remous de la vie
Dans la pavane
Des univers
Se prenant pour le noyau
La Vie
Se rythma
Se nuança
De leitmotiv
En parade
De reprise
En plain-chant
La Vie devint ritournelle
Fugue Impromptu
Refrain
Se fit dissonance
Mélodie Brisure
Se fit battement
Cadence Mesure
Et se mira
Dans le destin
Impie et sacrilège
L’oiseau s’affranchissait
Des liens de la terre
Libre d’allégeance
Il s’éleva
Au-dessus des créatures
Assujetties aux sols
Et à leurs tyrannies
S’unissant
Aux jeux fondateurs
Des nuages et du vent
L’oiseau s’allia à l’espace
S’accoupla à l’étendue
S’emboîta dans la distance
Se relia à l’immensité
Se noua à l’infini
Tandis que lié au temps
Et aux choses
Enfanté sur un sol
Aux racines multiples
L’homme naquit tributaire
D’un passé indélébile
Le lieu prit possession
De sa chair
De son souffle
Les stigmates de l’histoire
Tatouèrent sa mémoire
Et sa peau
Venu on ne sait d’où
Traversant les millénaires
L’homme se trouva captif
Des vestiges d’un monde
Aux masques étranges
Et menaçants
Il s’en arrachait parfois
Grâce aux sons et aux mots
Aux gestes et à l’image
À leurs pistes éloquentes
À leur sens continu
Pour mieux tenir debout
L’homme inventa la fable
Se vêtit de légendes
Peupla le ciel d’idoles
Multiplia ses panthéons
Cumula ses utopies
Se voulant éternel
Il fixa son oreille
Sur la coquille du monde
À l’écoute
D’une voix souterraine
Qui l’escorte le guide
Et l’agrandit
Alors
De nuits en nuits
Et d’aubes en aubes
Tantôt le jour s’éclaire
Tantôt le jour moisit
Faiseur d’images
Le souffle veille
De pesanteur
Le corps fléchit
Toute vie
Amorça
Le mystère
Tout mystère
Se voila
De ténèbres
Toute ténèbre
Se chargea
D’espérance
Toute espérance
Fut soumise
À la Vie
L’esprit cheminait
Sans se tarir
Le corps s’incarnait
Pour mûrir
L’esprit se libérait
Sans périr
Le corps se décharnait
Pour mourir
Parfois l’existence ravivait
L’aiguillon du désir
Ou bien l’enfouissait
Au creux des eaux stagnantes
Parfois elle rameutait
L’essor
D’autres fois elle piétinait
L’élan
Souvent l’existence patrouillait
Sur les chemins du vide
Ou bien se rachetait
Par l’embrasement du coeur
Face au rude
Mais salutaire
Affrontement
De la mort unanime
L’homme sacra
Son séjour éphémère
Pour y planter
Le blé d’avenir.
(Andrée Chedid)
Recueil: Rythmes
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Andrée Chédid), accord, affrontement, agrandir, aiguillon, allégeance, amorcer, arracher, arythmie, assujetti, astre, au-dessus, aube, avenir, écoute, élan, éloquent, éphémère, étendue, éternel, étrange, battement, blé, brisure, cadence, captif, chair, chaos, chemin, cheminer, chose, ciel, coeur, continu, coquille, corps, courroie, créature, creux, cumuler, débâcle, débuter, désir, détonation, debout, destin, dispersion, dissonance, distance, eau, embrasement, enfanter, enfouir, erratique, escorter, espace, espérance, esprit, essor, existence, fable, face, faiseur, fixer, fléchir, fond, fondateur, fugue, gagner, gaspillage, geste, guider, histoire, homme, idole, image, immensité, impie, impromptu, indéchiffrable, indéfectible, indélébile, infini, intempérie, inventer, invisible, jeu, jour, légende, leitmotiv, liaison, libre, lien, lier, lieu, masque, mélodie, mémoire, mûrir, menacer, mesure, millénaire, moisir, monde, mort, mot, mourir, multiplier, mystère, naître, note, noyau, nuage, nuit, oiseau, oreille, panthéon, parade, passé, patrouiller, pavane, peau, pesanteur, peupler, piétiner, piste, plain-chant, planète, planter, possession, prendre, prologue, rameuter, raviver, refrain, remous, reprise, rien, ritournelle, rude, rythme, s'accoupler, s'affranchir, s'allier, s'arrimer, s'éclairer, s'emboîter, s'emparer, s'incarner, s'unir, sacrer, sacrilège, salutaire, séjour, se charger, se décharner, se libérer, se mirer, se nouer, se nuancer, se prendre, se racheter, se relier, se tarir, se vêtir, se voiler, sens, sol, son, souffle, soumettre, souterrain, stagner, stigmate, suivre, surgir, tatouer, ténèbres, temps, tenir, terre, tissu, traverser, tributaire, turbulence, tyrannie, unanime, univers, utopie, vaste, veiller, venir, vent, vestiges, vide, vie, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2018

BILITIS
Une femme s’enveloppe de laine blanche. Une autre se vêt de soie et d’or.
Une autre se couvre de fleurs, de feuilles vertes et de raisins.
Moi je ne saurais vivre que nue. Mon amant, prends-moi comme je suis :
sans robe ni bijoux ni sandales, voici Bilitis toute seule.
Mes cheveux sont noirs de leur noir et mes lèvres rouges de leur rouge.
Mes boucles flottent autour de moi, libres et rondes comme des plumes.
Prends-moi telle que ma mère m’a faite dans une nuit d’amour lointaine,
et si je te plais ainsi, n’oublie pas de me le dire.
(Pierre Louÿs)
Recueil: Les chansons de Bilitis
Traduction:
Editions: Gallimard
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), amant, amour, bijou, blanc, boucle, cheveux, dire, femme, feuille, fleur, flotter, laine, lèvres, libre, lointain, mère, noir, nu, nuit, or, oublier, plaire, plume, prendre, raisin, robe, ronde, rouge, s'envelopper, sandale, se couvrir, se vêtir, seul, soie, vert, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2018

Je me suis vêtu de blanc comme on chante…
Femme nue, femme masquée,
Perle folle ou fruit de l’ombre,
A chacune j’ai consacré
L’antique bijou qui la brûle.
L’ombre d’une aile sur la gorge.
L’ombre d’un bec au creux du ventre.
Le cri du coq à la dormeuse
Éblouie de sa propre chair;
Un loup de cerne à l’innocence,
Jusqu’aux cuisses des bas de boue,
A l’infante un éclat de nuit
Léché de langues amoureuses;
Une vipère au ventre ému,
A la rêveuse une morsure,
Une griffe à la désireuse,
Une corde à la désirée,
Aux mains perdues la sanguinaire
Qui fleurit aux jardins mortels.
Fille masquée, femme de fer,
Soeurs captives de vos richesses,
À votre feu noir je préfère
La nudité pour mes princesses.
(Jean Joubert)
Recueil: Longtemps j’ai courtisé la nuit
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Jean Joubert), aile, amoureux, antique, éblouir, éclat, ému, bec, bijou, blanc, boue, brûler, captif, chair, chanter, consacrer, coq, creux, cri, cuisse, désirer, dormeur, femme, fer, feu, fille, fleurir, fou, fruit, gorge, griffe, innocence, jardin, langue, lécher, main, masque, morsure, mortel, nu, nudité, nuit, ombre, perdre, perle, préférer, princesse, rêveur, richesse, sanguinaire, se vêtir, soeur, ventre, vipère | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 20 février 2018

Illustration: Konstantin Razumov
Complainte de Panurge
1
Il n’est vraiment pas surprenant
Qu’une fille aux yeux caressants
Se fatigue de travailler
Et, mal payée,
Rêve d’être riche
Sa vie n’est-elle pas chiche?
A d’autres les adorateurs
A d’autres les toilettes
D’autres qui parfois sont plus bêtes
Parfois moins jolies et sans coeur
Au lieu des dîners à cent sous,
Des sommeils trop courts
Manger tout son saoul
Dormir tout le jour
Pourquoi n’est-ce pas elle
Que l’on admire et trouve belle
Et son coeur
Attend le séducteur.
2
Elles ont trimé tout le jour
Au fond des boutiques trop sombres
Elles rentrent comme des ombres
Quand meurt le jour
Elles vont très loin
Hélas pour manger sans faim
Se déshabiller dans un coin
Seules jusqu’à demain
Pourquoi n’est-ce pas elles… etc.
3
Et quand a surgi leur vainqueur
Il est naturel qu’un beau soir
Elles donnent lèvres et coeur
Le temps de boire
Le vin dans le verre
Ceux qui leur jettent la pierre
Ont l’âme sèche et le coeur dur
Peut-on leur faire honte
Puisque la mort vient en fin d’ compte
De courir sans peur l’aventure
De se vêtir avec la soie
Au lieu de la vendre
De chercher la joie
Et pour ça se vendre
C’est à leur tour à elles…
(Robert Desnos)
Recueil: Les Voix intérieures
Traduction:
Editions: L’Arganier
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Robert Desnos), admirer, adorateur, aventure, âme, bête, belle, boire, boutique, caressant, chercher, chiche, coeur, complainte, courir, court, dîner, dormir, dur, faim, fille, honte, jeter, joie, joli, lèvres, manger, mort, naturel, ombre, Panurge, payer, pierre, rêver, riche, se déshabiller, se fatiguer, se vêtir, sec, sombre, sommeil, surgir, surprenant, toilette, travailler, trimer, vainqueur, vendre, verre, vie, vin, yeux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 janvier 2018
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Andrée Chédid), âme, corps, demeurer, poésie, roman, se vêtir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2016

Silence dans l’oiseau
à tâtons fait son nid.
C’est ainsi que le chant
lentement s’élabore.
Dans l’oiseau le silence
et le vol se conjuguent
pour élucider l’air
et distancer le cri.
Le pollen et l’oiseau
fertilisent l’espace
à force de silence
sous l’aile délébile.
Pour éluder l’abîme
l’oiseau se fait vertige
et se vêt de sa chute :
le risque est sa pudeur.
(Marc Alyn)
Découvert ici: https://schabrieres.wordpress.com/
Illustration: ADHOK Le Nid
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Marc Alyn), abîme, aile, air, à tâtons, élucider, éluder, chant, chute, cri, délébile, distancer, espace, fertiliser, lentement, nid, oiseau, pollen, pudeur, risque, s'élaborer, se conjuguer, se vêtir, silence, vertige, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2015

CHANSON
Voici venir la nuit.
Sur l’enclume du soir
frappent les rayons de lune.
Voici venir la nuit.
Un grand arbre s’est vêtu
de paroles mélodieuses.
Voici venir la nuit.
Si tu venais me voir
par les sentiers de l’air,
Voici venir la nuit
tu me verrais en pleurs
sous les grands peupliers,
ô fille brune!
sous les grands peupliers.
(Federico Garcia Lorca)
Illustration
WordPress:
J’aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), air, arbre, brune, chanson, en pleurs, enclume, fille, frapper, lune, mélodieuse, nuit, parole, peuplier, rayon, se vêtir, sentier, venir | Leave a Comment »