Posts Tagged ‘s’adresser’
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022

A vous que je ne peux nommer
Comme à mon gré je l’aimerais,
Ce jour de l’an, de biens et joie
Que Dieu veuille vous faire étrennes !
Vous appeler amie serait
Vous décerner un nom trop simple,
À vous que je ne peux nommer
Comme à mon gré je l’aimerais.
Vous donner comme nom: ma dame,
Ce serait vous rendre orgueilleuse ;
Je récuse en vous la maîtresse:
Comment faut-il que je m’adresse
À vous que je ne peux nommer
(Charles d’Orléans)
Illustration: Fabienne Contat
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Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022

Il y a ce matin sur les arbres, les murs et dans le ciel,
une lumière si tendre qu’elle semble s’adresser aux morts plus qu’à nous
– à moins que ce ne soient les morts qui nous l’envoient,
comme on écrit une lettre rassurante à des parents un peu inquiets.
(Christian Bobin)
Illustration
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Posted in poésie | Tagué: (Christian Bobin), arbre, écrire, ciel, envoyer, inquiet, lettre, lumière, matin, mort, mur, parent, rassurant, s'adresser, tendre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 11 juin 2022

Parler de nourriture ne remplit pas le ventre,
Parler de vêtements n’évite pas le froid.
Pour se remplir le ventre, il ne faut que du riz,
Et se vêtir d’habits pour se garder du froid.
La pensée est bornée; faute de le comprendre,
S’adresser au Bouddha vous paraît difficile.
Revenez en vous-même et voici le Bouddha,
Ne tournez plus la tête pour regarder dehors.
(Hanshan)
Recueil: Poèmes Chan
Traduction: du chinois par Jacques Pimpaneau
Editions: Philippe Picquier
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Posted in méditations, poésie | Tagué: (Hanshan), éviter, borne, bouddha, comprendre, dehors, difficile, froid, habit, nourriture, parler, pensée, regarder, remplir, revenir, riz, s'adresser, se garder, se remplir, se vêtir, tête, tourner, vêtement, ventre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 2 février 2021

PHOTOGRAPHIE (extérieur)
Auparavant la vérité
descendait la colline sur les paroles du berger ;
et les brebis n’étaient pas seules à les saisir. Je me
souviens
de ces collines vertes
sous les pluies du printemps, glaciales par vent
d’avril et lumineuses comme le soleil du nord. C’était
un matin. Les femmes préparaient encore le
four à pain — et déjà un rythme obscur annonçait
la naissance des fruits, c’est-à-dire,
l’équivoque de la faux au moment
de la récolte.
C’étaient bien ses paroles. Un
mouvement qui parcourait la surface
des rizières, qui ridait l’échine
des dunes, qui repoussait les mouettes vers
l’estuaire. Cependant, les vieux
le comprenaient; et quelques innocents, dont
l’esprit se confondait à la transparence
de l’eau, répétaient ce qu’il disait en un murmure
de ruisseau. Mais ce n’était pas à eux qu’il
s’adressait.
Il évita l’ambiguïté, les sens complexes
de la philosophie, le fond noir
du poème. De fait, il n’allait jamais jusqu’au bout
de ses histoires — comme s’il ne pouvait pas
les terminer.. ou qu’il ne savait plus rien, au-delà
de ce que nous savons, maintenant que nous sommes peu
à se souvenir de lui. Moi, pourtant, je l’ai revu —
assis sur ce banc de gare, feuilletant un vieux
journal et suçant un vieux mégot —
avec le souffle avide d’un apprenti
en hésitations.
(Nuno Jùdice)
Recueil: Un chant dans l’épaisseur du temps suivi de méditation sur des ruines
Traduction: Michel Chandeigne
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Nuno Judice), aller, ambiguïté, annoncer, apprenti, assis, au-delà, auparavant, avide, avril, échine, équivoque, éviter, banc, berger, brebis, colline, complexé, comprendre, descendre, dire, dune, eau, esprit, estuaire, faux, femme, feuilleter, fond, four, fruit, gare, glacial, hésitation, histoire, innocent, journal, lumineux, matin, mégot, moment, mouette, mouvement, murmuré, naissance, noir, nord, obscur, pain, parole, philosophie, photographie, pluie, poème, pouvoir, préparer, printemps, récolte, repousser, revoir, rider, ruisseau, rythme, s'adresser, saisir, savoir, se confondre, se souvenir, sens, seul, soleil, souffle, sucer, terminer, transparence, vérité, vent, vert, vieux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2020

Illustration: Oleg Zhivetin
Graine d’amour
Ô toi, si loin de mes regards,
c’est à Dieu que je te confie.
Tu m’as brûlé l’âme, pourtant
moi, je t’aime plus que ma vie.
Tant que je ne tirerai pas
le pan de mon linceul sous terre,
Ne crois pas que j’ôte ma main
du pan de ta robe légère.
Laisse-moi voir l’arcade sainte
de tes sourcils : au petit jour,
J’étendrai les bras pour prier
et les mettre autour de ton cou.
Même si je dois m’adresser
à l’ange déchu de Babel,
Je ferai cent tours de magie
pour te ramener, ô ma belle !
Je voudrais mourir avant toi,
ô mon médecin infidèle !
Vas donc ausculter ton patient :
je suis dans une attente telle !
J’ai fait ruisseler de mes yeux
sur mon sein cent ruisseaux de larmes,
pour arroser les grains d’amour
que je sèmerai dans ton coeur.
Le Bien-Aimé versa mon sang,
me sauvant des peines de coeur :
Voici ton clin d’oeil assassin
qui me transperce comme une arme.
Mais je pleure, et mon seul désir,
au sein de ce torrent de larmes,
C’est de pouvoir semer en toi
la seule graine de l’amour.
Sois généreux ! Reçois-moi donc,
pour que, dans l’ardeur de mon âme,
Mes larmes tombent à tes pieds,
comme des perles, tour à tour.
Vin, amour et libertinage,
Hâfez. ne sont pas ton partage ; –
Et pourtant. c’est ce que tu fais.
Tant pis pour toi, c’est bien dommage
***

(Hâfez Shirâzi)(Hafiz)
Recueil: L’amour, l’amant, l’aimé
Traduction: Vincent-Masour Monteil
Editions: Actes Sud
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Posted in poésie | Tagué: (Hafiz), (Hâfez Shirâzi), aimer, amour, ange, arcade, ardeur, arme, arroser, assassin, attente, ausculter, autour, âme, étendre, ôter, Babel, belle, bras, brûler, clin d'oeil, coeur, confier, cou, croire, déchu, désir, Dieu, dommage, faire, généreux, grain, graine, infidèle, larme, libertinage, linceul, loin, magie, médecin, mourir, pan, partage, patient, perle, pleurer, pouvoir, prier, ramener, recevoir, regard, ruisseau, ruisseler, s'adresser, sang, sein, semer, sourcil, terre, tirer, torrent, tour, tour à tour, transpercer, vie, vin, vouloir, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 22 mars 2020

Illustration: Christian Lepère
C’EST À VOUS QUE JE M’ADRESSE
Bref il est toujours facile
de croire que tout finit
et de se moquer du monde
Mais quand il s’agit
de mourir à petit feu
et d’agoniser bravement
Alors il faut bien chanter
crier maudire ou hurler
que la vie est un enfer
Et croire que tout est fini
et tout est à recommencer
(Philippe Soupault)
Recueil: Poèmes et poésies
Traduction:
Editions: Grasset
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Posted by arbrealettres sur 7 janvier 2020

ÉCRAN
Écoutez,
Celui qui vous parle, c’est moi
Écran,
Des écrins de velours
Et des cadres dorés
Trop longtemps m’ont tenu captif,
Des cloisons décorées, des murs et des clôtures
M’ont toujours isolé
Et mon clair appel
Fut converti
En hurlement mensonger des enseignes.
Aujourd’hui
Je m’adresse aux murs:
Dispersez-vous !
Plus de toitures,
Plus de planchers
Délivrez-moi l’espace,
Ici
Toutes les têtes
Créant ensemble un océan,
Pour vous j’ai surgi
Pour vous je suis né,
Plus larges les gradins au milieu de la place,
Sur le gouffre reptilien des rues, élevez
Mon estrade !
Ma semence sera le ciel
Et mon espace l’oeil multiplié des foules.
(Aron Kushnirov)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 24 juillet 2018

Quelqu’un te hèle
de l’autre rive
Il s’adresse bien à toi
mais ce n’est pas ton nom
qu’il prononce
Dois-tu répondre
ou l’appeler toi aussi
par un sobriquet de ton invention ?
(Abdellatif Laâbi)
Recueil: Tribulations d’un rêveur attitré
Traduction:
Editions: La Différence
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Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018

Illustration: Abraham Poincheval
Comment n’as-tu jamais deviné que c’est à toi,
à toi seule, que je m’adressais ?
J’ai imploré passionnément,
mais non ton secours.
(Vincent La Soudière)
Recueil: Brisants
Traduction:
Editions: Arfuyen
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2018

Le poème est solitaire.
Il est solitaire et en chemin.
Celui qui écrit l’escorte jusqu’au bout.
Par cela même, et dès maintenant,
ne voit-on pas que le poème a lieu dans la rencontre
– dans le secret de la rencontre ?
Le poème veut aller vers un autre,
il a besoin de cet autre, il en a besoin en face de lui.
Il est à sa recherche, il ne s’adresse qu’à lui.
[…]
Le poème devient […] un dialogue
– souvent un dialogue désespéré.
(Paul Celan)
Recueil: Le méridien
Traduction:
Editions: Fata Morgana
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