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DEUX NUITS D’AMOUR (Nissim Ezekiel)

Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2023




    
DEUX NUITS D’AMOUR

Après une nuit d’amour j’ai rêvé d’amour
sans me limiter au battage de cuisses et de seins
Qui portent mon poids ainsi qu’un esprit
Léger et libre. Je voulais être lié
À l’intérieur d’une liberté fraîche comme le nom de Dieu
À travers tous les siècles d’absence de Dieu.

Après une nuit d’amour je me suis tourné vers l’amour,
Les cuisses batteuses, les seins chantants,
Épuisé par l’acte, le désirant encore,
Dans une liberté vieille comme la terre
Et fraîche comme le nom de Dieu, à travers tous
Les siècles de beauté assombrie.

(Nissim Ezekiel) (1924-2004)

Recueil: Un feu au coeur du vent Trésor de la poésie indienne Des Védas au XXIème siècle
Traduction:
Editions: Gallimard

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Ton regard (Paul Nougé)

Posted by arbrealettres sur 28 septembre 2022



Ton regard, nette ingénue
Peut bien glacer les désirs
Haut, j’ai baisé ta cuisse nue
Brûlante humide de plaisir

(Paul Nougé)

Illustration

 

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Prendre corps (Ghérasim Luca)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2022



Prendre corps

Je te narine je te chevelure
je te hanche
tu me hantes
je te poitrine je buste ta poitrine puis te visage
je te corsage
tu m’odeur tu me vertige
tu glisses
je te cuisse je te caresse
je te frissonne tu m’enjambes
tu m’insupportable
je t’amazone
je te gorge je te ventre
je te jupe
je te jarretelle je te bas je te Bach
oui je te Bach pour clavecin sein et flûte

je te tremblante
tu me séduis tu m’absorbes
je te dispute
je te risque je te grimpe
tu me frôles
je te nage
mais toi tu me tourbillonnes
tu m’effleures tu me cernes
tu me chair cuir peau et morsure
tu me slip noir
tu me ballerines rouges
et quand tu ne haut-talon pas mes sens
tu les crocodiles
tu les phoques tu les fascines
tu me couvres
je te découvre je t’invente
parfois tu te livres

tu me lèvres humides
je te délivre je te délire
tu me délires et passionnes
je t’épaule je te vertèbre je te cheville
je te cils et pupilles
et si je n’omoplate pas avant mes poumons
même à distance tu m’aisselles
je te respire
jour et nuit je te respire
je te bouche
je te palais je te dents je te griffe
je te vulve je te paupières

je te haleine je t’aine

je te sang je te cou
je te mollets je te certitude
je te joues et te veines

je te mains
je te sueur
je te langue
je te nuque
je te navigue
je t’ombre je te corps et te fantôme
je te rétine dans mon souffle
tu t’iris

je t’écris
tu me penses

(Ghérasim Luca)

Illustration: Margarita Sikorskaia

 

 

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Qu’il est bon de rêver! (Bernard Bertrand)

Posted by arbrealettres sur 24 juin 2022


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Quelques caresses
Sur tes cuisses effilées
Une main qui ouvre
Ton bouquet parfumé
Mes lèvres en ivresse
Sur tes lèvres mouillées
Ma langue qui découvre
Et fouille tes secrets
… Qu’il est bon de rêver!

(Bernard Bertrand)

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JE ME TRANSFORMERAI (Claude de Burine)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2022



Illustration: Pascal Renoux
    
JE ME TRANSFORMERAI

Je me transformerai
En femme de sang
En femme de larmes
Je serai le givre
Le sable
Le feuillage du buis
Pour que tu m’écrases
J’embrasserai tes jambes
Tes genoux
Je serai
La forêt première
L’algue des origines

Tu veux pleurer
Tu veux gémir
Tu veux le houx
Comme couronne
La très précieuse
Lumière du vert
Tu ne sais pas
Que les doigts
Sur un front
Font un chant de Noël
Qu’une bouche
Dans la douceur des cuisses
Peut faire jaillir
Le lait des nébuleuses.

(Claude de Burine)

Recueil: 35 siècles de poésie amoureuse
Traduction:
Editions: Saint-Germain-des-Prés Le Cherche-Midi

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Inventaire (José Saramago)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2022




    

Inventaire

De quelles soies se sont faits tes doigts,
De quel marbre tes cuisses lisses,
De quelles hauteurs est parvenue à ta démarche
La grâce de chamois avec laquelle tu chemines.

De quelles mûres matures s’est extrait
Le goût acidulé de ton sein,
De quelles Indes le bambou de ta taille,
L’or de tes yeux, d’où est-il venu

A quel balancement de vague vas-tu chercher
La ligne serpentine de tes hanches,
Où naît la fraîcheur de cette fontaine
Qui sort de ta bouche quand tu ris

De quels bois marins s’est détachée
La feuille de corail de tes portes,
Quel parfum t’annonce quand tu viens
M’encercler de désir aux heures mortes.

***

Inventário

De que sedas se fizeram os teus dedos,
De que marfim as tuas coxal lisas
De que alturas chegou ao teu andar
A graça de camurça com que pisas.

De que amoras maduras se espremeu
O gosto acidulado do teu seio,
De que indias o bambu da tua cinta,
O oiro dos teus olhos, donde veio.

A que balanço de onda vais buscar
A linha serpentina dos quadris,
Onde nasce a frescura dessa fonte
Que sai da tua boca quando ris

De que bosques marinhos se soltou
A folha de coral das tuas portas,
Que perfume te anuncia quando yens
Cercar-me de desejo a horas mortas

(José Saramago)

Recueil: Les poèmes possibles
Traduction: Nicole Siganos
Editions: Jacques Brémond

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ASSECHEMENT DE LA PLAIE (André Frénaud)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021


 


Emil Nolde  sunset [1280x768] 

ASSECHEMENT DE LA PLAIE

La lune raboteuse ne palpait que des choses mûres
la lune radoteuse n’entend plus le chuchotement

Le soleil a peur des sources rouies des yeux
le soleil s’apure au sommeil des évanouis

Le feu a fait bombance dans les poils et les cuisses
le feu a fait sa part il se lèche les cendres

La terre a récuré tout ce qui reluisait
La terre s’est requinquée et sourit d’une mousse

L’eau molletonnée s’empâtait de graisses chaudes
l’eau se mire ne rougit plus glisse flâne

Le vent a bien flairé que ce n’était pas propre
il va jette les graines le vent oublie les noms.

(André Frénaud)

Illustration: Emil Nolde

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LA STATUE ET LE VISITEUR (Jean Brilman)

Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2021




LA STATUE ET LE VISITEUR

Lovée dans une robe de pierre dorée
Transparente comme un déshabillé
Laissant passer une cuisse rosée
Ferme et dodue
La statue
Fait du charme sans retenue
A un homme, qui passe
Et le dévisage avec audace.
Elle paraît vive et gaie
Frémissante de jeunesse
Lui est myope, laid
Rongé par la vieillesse
Elle a deux mille ans
Et lui déjà trente ans !

(Jean Brilman)

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Sur ses lèvres vibrent encore (Jacqueline Saint-Jean)

Posted by arbrealettres sur 2 avril 2021



Sur ses lèvres vibrent encore tous les avrils
le tremblement des graminées dans le jour volubile
voyelles des sèves corps balbutiant
il se rebaptise au nom du printemps
Sous la peau s’éveille en épis d’eau vive
une enfance aux chevilles vertes aux épaules d’or
truites et cuisses roulent encore
avec les rires de rivières

Corps ruisselant
Corps délié dans la lumière
sphère éphémère éclats de ciel
il tient le monde entre les cils
rond comme une île

(Jacqueline Saint-Jean)


Illustration: Sabin Balasa

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DES CUISSES, DES CHEVEUX (Pierre Jean Jouve)

Posted by arbrealettres sur 23 janvier 2021



Illustration: Pascal Renoux
    
DES CUISSES, DES CHEVEUX, cette femme est plongeuse
Plus lente que nature
Elle est enfouie comme une rose sous les verdeurs de la mer.

Elle fait pour moi un sourire extasié
Elle m’adresse des baisers faux et anormaux
Elle nage entre mes animaux les poissons miroirs
Elle a des mouvements aériens des jambes.

Elle suce, elle embrasse, elle épuise et remue.
Quand je suis entièrement brisé elle s’envole
Torrent de bulles bleues
Elle crache mes plus précieux souvenirs.

(Pierre Jean Jouve)

 

Recueil: Les Noces suivi de Sueur de Sang
Traduction:
Editions: Gallimard

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