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Poésie

Posts Tagged ‘extraordinaire’

Le caillou qu’on ramasse (Laurent Graff)

Posted by arbrealettres sur 7 mars 2023



    

Le caillou qu’on ramasse et qu’on rapporte chez soi
n’a rien de vraiment extraordinaire.
Mais dans les décombres ou les cendres de sa maison,
plus que beaucoup d’autres choses,
on serait formidablement heureux de le retrouver.

(Laurent Graff)

Recueil: Au nom de sa majesté
Editions: Le dilettante

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C’est seulement dans l’extrême de l’ici et maintenant (Belinda Cannone)

Posted by arbrealettres sur 20 décembre 2022



Illustration: Belinda Cannone
    
C’est seulement dans l’extrême de l’ici et maintenant
que monte le sentiment de la beauté du monde et du privilège d’y vivre.

J’ai nommé ailleurs sur-présence
cette façon que nous avons parfois d’être entièrement présent au moment vécu.

Mais la notion de sur-présence s’applique aussi aux objets de notre attention,
parfois banals ou familiers et acquérant soudain sous notre regard devenu voyant
une lumière extraordinaire qui les met en gloire
— ou plutôt qui révèle leur beauté secrète, cachée aux regardeurs pressés.

(Belinda Cannone)

 

Recueil: Un chêne
Traduction:
Editions: Le vistemboir

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Fadeur fertile (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022


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Il ne faut pas tambouriner
pour chasser les démons qui,
enveloppés de vapeurs de soufre,
nous cachent l’extrême beauté des choses,
il ne faut pas claironner ni gesticuler,
ni faire des étincelles,
ni brasser l’air,
il faut être au contraire
merveilleusement fade.
Ne pas trancher d’un soupir
sur la nature ordinaire
c’est la clé qui fait surgir
l’extraordinaire.
Chut, ne point détonner…
et le mystère sort son nez.
Quand rien ne nous remarque,chaque chose se livre.

(Henri-Frédéric Blanc)

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Le jardin extraordinaire (Charles Trenet)

Posted by arbrealettres sur 2 décembre 2021



 

Le jardin extraordinaire

C´est un jardin extraordinaire
Il y a des canards qui parlent anglais
Je leur donne du pain ils remuent leur derrière
En m´disant  » Thank you very much Monsieur Trenet  »
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour dit-on
Mais moi je sais que dès la nuit venue
Elles s´en vont danser sur le gazon
Papa, c´est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet
Ils vendent du grain des petits morceaux de gruyère
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet

Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade
Où les touristes s´ennuient au fond de leurs autocars
Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade
J´avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard
Dans dans dans

Un jardin extraordinaire
Loin des noirs buildings et des passages cloutés
Y avait un bal qu´donnaient des primevères
Dans un coin d´verdure deux petites grenouilles chantaient

Une chanson pour saluer la lune
Dès que celle-ci parut toute rose d´émotion
Elles entonnèrent je crois la valse brune
Une vieille chouette me dit:  » Quelle distinction!  »
Maman dans ce jardin extraordinaire
Je vis soudain passer la plus belle des filles
Elle vint près de moi et là me dit sans manières
Vous me plaisez beaucoup j´aime les hommes dont les yeux brillent!

Il fallait bien trouver dans cette grande ville perverse
Une gentille amourette un petit flirt de vingt ans
Qui me fasse oublier que l´amour est un commerce
Dans les bars de la cité :
Oui mais oui mais pas dans…
Dans dans dans

Mon jardin extraordinaire
Un ange du Bizarre un agent nous dit
Etendez-vous sur la verte bruyère
Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis
Cet agent était un grand poète
Mais nous préférions Artémise et moi
La douceur d´une couchette secrète
Qu´elle me fit découvrir au fond du bois
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve
Il est vous le voyez au cœur de ma chanson
J´y vol´ parfois quand un chagrin m´éprouve
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination
Il suffit pour ça d´un peu d´imagination!

(Charles Trenet)

Illustration

 

 

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Le cactus (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2020


cactus

Cru
mais pudique,incontestablement vert,
il dure sur le guéridon désert.
Sentinelle des immobilités,
extraordinaire à force d’être toujours pareil,
il préside au silence.
Il est la seule plante
à ne pas prendre de pose,
il attend,
discrètement nécessaire,précieusement infécond,
évident et profond,
dressant ses épines de tous les côtés du réel
comme pour n’être touché par aucune apparence.

(Henri-Frédéric Blanc)

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Rivière de mes yeux (Hector de Saint-Denys Garneau)

Posted by arbrealettres sur 27 juin 2020



Rivière de mes yeux

Ô mes yeux ce matin grands comme des rivières
Ô l’onde de mes yeux prêts à tout refléter
Et cette fraîcheur sous mes paupières
Extraordinaire
Tout alentour des images que je vois

Comme un ruisseau rafraîchit l’île
Et comme l’onde fluente entoure
La baigneuse ensoleillée

(Hector de Saint-Denys Garneau)

Illustration: Howard Schatz

 

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La mort n’est qu’une toute petite chose glacée (Alain Grandbois)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2020



DEMAIN SEULEMENT

Car la mort
N’est qu’une toute petite chose glacée
Qui n’a aucune sorte d’importance
Je lui tendrai demain
Mais demain seulement
Demain
Mes mains pleines
D’une extraordinaire douceur.

(Alain Grandbois)


Illustration: Les Mains de Rodin

Poète découvert chez Lara ici

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L’art de ne pas être vu (Henri-Frédéric Blanc)

Posted by arbrealettres sur 20 juin 2020


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Le chat a toutes sortes de cachettes:
les normales, les spéciales,
les très extraordinaires
et les totalement secrètes.
Il est versé dans la science
de la disparition
et sait s’approcher à un poil
de l’invisible.
Jour après jour il m’initie
au plaisir d’être caché.

(Henri-Frédéric Blanc)

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Je cherche partout la goutte (Pierre Albert-Birot)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2020



Je cherche partout la goutte
Qui fera déborder le vase
Pour faire tant de dégâts
Cette goutte
Doit être extraordinaire

(Pierre Albert-Birot)

Illustration: Corrie White

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Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église (Victor Hugo)

Posted by arbrealettres sur 16 avril 2019




    
Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église.
Ce qu’ils voyaient était extraordinaire.

Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale,
il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers
avec des tourbillons d’étincelles,
une grande flamme désordonnée et furieuse
dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée.

Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise,
deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente
qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure.

À mesure qu’ils approchaient du sol,
les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes,
comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir.
Au-dessus de la flamme,
les énormes tours, de chacune desquelles on voyait deux faces crues et tranchées,
l’une toute noire, l’autre toute rouge,
semblaient plus grandes encore de toute l’immensité de l’ombre qu’elles projetaient jusque dans le ciel.

Leurs innombrables sculptures de diables et de dragons prenaient un aspect lugubre.
La clarté inquiète de la flamme les faisait remuer à l’œil.
Il y avait des guivres qui avaient l’air de rire,
des gargouilles qu’on croyait entendre japper,
des salamandres qui soufflaient dans le feu,
des tarasques qui éternuaient dans la fumée.
Et parmi ces monstres ainsi réveillés de leur sommeil de pierre
par cette flamme, par ce bruit,
il y en avait un qui marchait et qu’on voyait de temps en temps
passer sur le front ardent du bûcher
comme une chauve-souris devant une chandelle.
(Victor Hugo)

 

Recueil: Notre-Dame de Paris
Traduction:
Editions:

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