Posts Tagged ‘ironie’
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2022

Premier adieu
Les étoiles s’avancent tristement
au ciel nu
les vents demandent avec détresse,
pourquoi je suis si calme.
Et la fenêtre déverse
l’éclat de la pleine lune,
ô rayons chéris, apaisez
mon coeur et sa peine !
Je ne sais si je dois rire, plaisanter,
ou pleurer ici —
mes yeux sont emplis de douleur
mais aussi d’ironie amère.
Et mes mains passent
ici et là presque en tremblant,
et mes pensées s’élargissent
à l’infini comme une mer.
J’ai entendu tinter les cloches
brièvement vers minuit.
Cela veut dire à présent pour moi
qu’on a fait une tombe.
On a enterré une année,
le nouvel an s’annonce.
On a enterré mon coeur,
et nul ne s’est enquis de moi.
(Friedrich Nietsche)
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Posted in poésie | Tagué: (Friedrich Nietsche), adieu, apaiser, étoile, calme, cloche, coeur, détresse, douleur, enterrer, fenêtre, infini, ironie, mer, pleurer, s'avancer, s'enquérir, trembler, tristement | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 16 octobre 2021

l’ironie de la solitude
c’est que nous l’éprouvons tous en même temps
– ensemble
(Rupi Kaur)
Recueil: Le soleil et ses fleurs
Traduction: traduction de l’anglais (Canada) Sabine Rolland
Editions: NiL
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Posted in méditations | Tagué: (Rupi Kaur), éprouver, ironie, solitude, temps | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2020

Qui souffre en moi
Qui souffre en moi, la bête ou l’ange?
Pour mes blessures, je voudrais
Pouvoir cueillir le disque frais
De la lune au sein de la fange.
Comme la chaîne d’un vieux puits,
Les maux rouillés grincent de rage;
Mon corps est un jardin sauvage
Où galopent les loups de la nuit.
Mais quand j’appelle, ou que je crie
Au secours, comme un chat retors
Qui reflète dans ses yeux d’or
Une nonchalante ironie,
Mon coeur a pris la clef des champs,
Libre à son tour, et le navire
Du corps pesant lentement vire,
Dans l’eau bourbeuse jusqu’aux flancs.
(Marie Le Franc)
Illustration: Kathryn Jacobi
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Posted in poésie | Tagué: (Marie Le Franc), ange, bête, blessure, bourbeuse, chaîne, chat, clef, cour, cueillir, eau, fange, flanc, grincer, ironie, jardin, lune, navire, puits, rouille, sauvage, secours, sein, souffrir, virer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 28 janvier 2020

Illustration: Marilyne Bertoncini
L’HUMOUR JUSQU’AUX DÉTAILS ⸮
Est-ce un point d’ironie
ou bien
un point d’interrogation à l’envers
Bouche d’aération
résumant bien inconsciemment
jusque dans les détails du quotidien
l’humeur
l’humour
d’un orgueil toujours juste
Se demander comment va la précipitation
vers le néant
Maudire sans rire
tous ces grands prédateurs
Se moquer de ses petits malheurs
et de ses grands soucis.
(Françoise Coulmin)
Recueil: DE QUOI SE SOUVENIR ?
VAGABONDAGES dans BUCAREST À l’occasion du FESTIVAL INTERNATIONAL DE POÉSIE mai 2019
Traduction:
Editions:
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Posted in poésie | Tagué: (Françoise Coulmin), aération, bouche, détail, grand, humeur, humour, inconscient, ironie, malheur, maudire, néant, orgueil, petit, point, précipitation, prédateur, quotidien, résumer, rire, se demander, se moquer, souci | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 septembre 2019

Illustration: Benoit Colsenet
Quelque chose
Il y a quelque chose en lui
d’un enfant mort
qui se battrait
avec un vieux chat
quelque chose de poussière et de cendre
de murmure et d’oubli
il y a quelque chose en lui
qui chante
comme un Indien qui s’en va
quelque chose
de la bête qui fuit
de l’ironie du ciel
d’une petite brûlure
quelque chose
d’un méandre qui gonfle
d’un complot qui s’ourdit
d’une tempête perdue
dans les yeux d’une fille
quelque chose de tendre
qui crie
(Thomas Vinau)
Recueil: Juste après la pluie
Traduction:
Editions: Alma
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Posted in poésie | Tagué: (Thomas Vinau), bête, brûlure, cendre, chanter, chat, ciel, complot, crier, enfant, fille, fuir, gonfler, indien, ironie, méandre, mort, murmuré, oubli, ourdir, perdre, poussière, quelque chose, s'en aller, se battre, tempête, tendre, vieux, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 février 2019

PULVIS
Éternité, ô infini,
Toi, chaos, qui rassembles tout…
En ton vide il y a folie,
Et de nous tous tu fais des fous.
Devant toi je suis un poltron.
Eternité, ô infini,
J’aime une fille, oui, un tendron,
Apprends-moi la philosophie.
Éternité, ô infini,
Tandis que je tremble d’amour,
Tu me fais voir, triste ironie,
Un cimetière, au carrefour !
(George Bacovia)
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Posted in poésie | Tagué: (George Bacovia), aimer, amour, apprendre, éternité, carrefour, chaos, cimetière, fille, folie, fou, infini, ironie, philosophie, poltron, rassembler, trembler, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 13 janvier 2019

AUSCHWITZ
Là-bas, à Auschwitz, loin de la Vistule,
mon amour, le long de la plaine nordique,
dans un champ de mort: froide et funèbre,
la pluie sur la rouille des poteaux
et les barbelés entortillés de l’enceinte :
ni arbre ni oiseaux dans l’air gris
ou surgissant en nous, mais l’inertie
et la douleur que laisse la mémoire
à son silence sans ironie ni colère.
Tu ne veux ni élégies, ni idylles : juste
des raisons à notre destin, ici,
toi qui t’émeus des contrastes de l’esprit,
incertaine d’une présence
claire de la vie. Et la vie est ici,
dans chaque non qui semble être une certitude :
ici nous entendrons pleurer l’ange, le monstre
et nos heures futures
parcourir l’au-delà, qui est ici, éternel
et mouvant, et n’est pas une image
de rêves, de possible pitié.
Ici les métamorphoses, les mythes.
Sans nom de symboles ni de dieu,
ils sont la chronique, les lieux de la terre,
ils sont Auschwitz, mon amour. Pareil au cher corps
d’Alphée et d’Aréthuse qui subitement
se changea en fumée d’ombre.
De cet enfer ouvert par une inscription
blanche : « Le travail vous rendra libre »
s’échappa continuellement la fumée
de milliers de femmes poussées
à l’aube hors des chenils contre le mur
du stand ou suffocant en criant
pitié avec leurs bouches
de squelettes sous les douches à gaz.
Les retrouveras-tu, soldat, dans ton
histoire en forme de fleuves, d’animaux,
ou bien es-tu toi aussi cendres d’Auschwitz,
médaille de silence ?
Il reste de longues tresses enfermées dans des urnes
de verre encore nouées par des amulettes
et les ombres infinies des petits souliers
et des écharpes hébraïques : ce sont les reliques
d’un âge de sagesse et de savoir
où l’homme connaissait la mesure des armes,
ce sont les mythes, nos métamorphoses.
Sur les plaines où l’amour, les pleurs
et la pitié pourrirent, sous la pluie,
là-bas, un non frappait au fond de nous,
un non à la mort, morte à Auschwitz,
afin que dans ce trou elle ne se relève plus
des cendres, la mort.
(Salvatore Quasimodo)
Recueil: Ouvrier de songes
Traduction: Thierry Gillyboeuf
Editions: LA NERTHE
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Posted in poésie | Tagué: (Salvatore Quasimodo), amour, amulette, ange, animal, arbre, arme, Auschwitz, élégie, éternel, barbelé, cendre, certitude, champ, chenil, clair, colère, contraste, corps, crier, destin, Dieu, douche, douleur, enceinte, entortillé, esprit, femme, fleuve, frapper, froid, fumée, funèbre, gaz, idylle, image, inertie, ironie, libre, médaille, mémoire, métamorphose, monstre, mort, mur, mythe, non, oiseau, ombre, pitié, plaine, pleur, pleurer, pluie, poteau, pourrir, pousser, présence, raison, rêve, rouille, s'émouvoir, silence, soldat, squelette, suffoquer, surgir, symbole, travail, trou, urne, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 octobre 2018
![Josélito Donas allongé 02481 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/josc3a9lito-donas-allongc3a9-02481-1280x768.jpg?w=874&h=654)
Jeune homme
Oh ! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies !
Et j’étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.
Tu mens trop ! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l’oubli froid, c’est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.
Je me tais. Je vais dans la nuit
Du cimetière calme où luit
La lune sur la terre brune.
Six balles de mon revolver
M’enverront sous le gazon vert
Oublier tes yeux et la lune.
(Charles Cros)
Illustration: Josélito Donas
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Posted in poésie | Tagué: (Charles Cros), abandon, amant, balle, bénie, charmant, cimetière, femme, froid, gazon, ironie, jeune homme, lune, mentir, nier, oubli, oublier, revolver, tranquillement, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 août 2018

Pluie dans la nuit
– image de Verlaine –
La pluie ce soir encore entonne sa chanson,
Sa chanson monotone.
Lalala, lalala, toujours la même chanson.
Et voilà la carcasse de Verlaine
Qui passe dans la ruelle au milieu des entrepôts.
Dans la ruelle des entrepôts, c’est l’éclair de la cape,
L’ironie radine de la tourbe.
Mais au bout de la ruelle,
Au bout de la ruelle, l’espoir luit faiblement …
Qu’y a-t-il d’autre que cet espoir ?
A quoi bon toutes ces voitures ?
A quoi bon toutes ces lumières ?
Yeux globuleux, et vitreux, des lampes des cafés !
Au loin la chimie chante.
(Nakahara Chûya)
Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/
Recueil: Nakahara Chûya Poèmes
Traduction: Yves-Marie Allioux
Editions: Picquier poche
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Posted in poésie | Tagué: (Nakahara Chûya), éclair, café, cape, carcasse, chanson, chanter, chimie, entonner, entrepôt, espoir, faiblement, globuleux, image, ironie, lampe, luire, lumière, monotone, nuit, passer, pluie, radiner, ruelle, soir, Verlaine, vitreux, voiture, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 juin 2018

JEUNE HOMME
Oh ! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies !
Et j’étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.
Tu mens trop ! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l’oubli froid, c’est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.
Je me tais. Je vais dans la nuit
Du cimetière calme où luit
La lune sur la terre brune.
Six balles de mon revolver
M’enverront sous le gazon vert
Oublier tes yeux et la lune.
(Charles Cros)
Illustration: Júlia Fernández Sánchez
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