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Poésie

Posts Tagged ‘plaine’

Enfant de la faim (Andrée Chedid)

Posted by arbrealettres sur 22 décembre 2023



    
Enfant de la faim

Son tronc d’ébène
Se dresse
Hors du fagot des jambes

Plaines et chair
Se rétractent
Tout se tait

Sauf l’Oeil

Qui engloutit la face
Aspire la bouche vide
Dévore les jambes brûlées

L’Oeil
Du fond des puits

L’Oeil
Qui nous interpelle

Oblitère nos jeux
Condamne nos desseins.

(Andrée Chedid)

Recueil: Andrée Chedid Poèmes
Editions: Flammarion

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Statues inhabitées (Claude Esteban)

Posted by arbrealettres sur 13 décembre 2023


statue

 

Cet arbre. Un autre.

Il rame encore parmi les eaux désertes
du regard.

Insinuant une plaine plus grave
mais qui s’est divertie.

Statues inhabitées.

Je ne sais plus les gestes immobiles
qui rappellent la mer.

(Claude Esteban)

 

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Dans la tempête éternité (Pierre Dhainaut)

Posted by arbrealettres sur 4 décembre 2023



dans la tempête éternité du ciel compact
s’enlisant
luttant mais si peu
captée de plus en plus vers
quoi s’effritant noire
une épave éphémère une autre épave
ma demeure de mots la plaine
ou l’absence

(Pierre Dhainaut)

Illustration

 

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LE PRINTEMPS VIENT DE NAÎTRE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023




    
LE PRINTEMPS VIENT DE NAÎTRE

1

Le printemps vient de naître
Tous nos soldats s’apprêtent.
Le roi fit avertir qu’il faut tous partir.
J’entends le bruit des armes,
L’armée marche à grand pas.
L’on bat la générale
Ne l’entendez-vous pas ? (bis).

2

Que dirons toutes ces filles
Là-haut dans leurs chambrettes ?
Diront tout en pleurant :
Où vont tous nos amants ?
Ils sont dessous les armes
Là bas dedans ces bois,
En plaine et en campagne,
Au service du roi.

(Chansons du XVIIIè)

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IRIS SENSIBLE AU TORRENT DE LARMES (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023



Illustration: Gilles Demarteau
    
IRIS SENSIBLE AU TORRENT DE LARMES

1

Le dieu d’amour tient mon cœur dans ses chaînes.
Je suis réduit à pousser des soupirs !
Quand finiront de si cruelles peines ?
Quand viendra-t-il le jour du plaisir ? (bis)

2

Je suis l’amant d’une ingrate maîtresse.
Depuis longtemps j’aime la jeune Iris.
J’ai bien marqué mes soins et ma tendresse.
L’ingrate n’a pour moi que du mépris. (bis)

3

Quand un amant sait aimer et peut plaire,
Qu’il est heureux ! Que n’ai-je un pareil sort !
Pour moi l’amour n’a rien que de sévère.
Pour vivre ainsi j’aimerais mieux la mort. (bis)

4

Coulant ruisseau cessez vos doux murmures ;
Augmentez-vous du coulant de mes pleurs.
Petits oiseaux voyez ce que j’endure ;
Cessez vos chants et plaignez mes malheurs. (bis)

5

Sombre forêt, séjour rempli des charmes
Où les amants goûtent tout doucement.
Arrosez vous de ce torrent de larmes
Que je répands pour soulager mon cœur. (bis)

6

Sa chère Iris était dedans la plaine
Qui entendait gémir ce tendre amant
Son cœur touché d’un amour qui l’entraîne
S’approche à lui pour finir son tourment. (bis)

7

Charmant berger pourquoi tant de tristesse ?
Cessez vos pleurs, finissez vos soupirs !
Si vous m’aimez vous aurez la tendresse.
Prenez mon cœur et goûtez du plaisir. (bis)

8

Quel changement je ressens dans mon âme !
Ma chère Iris vient soulager mon cœur.
Le dieu d’amour couronne enfin ma flamme.
Quel doux plaisir succède à ma douleur ! (bis)

(Chansons du XVIIIè)

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TIRCIS AU TOMBEAU, LISETTE LE SUIVRA BIENTÔT (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 18 novembre 2023



Illustration: Fréderic Théodore Faber
    
TIRCIS AU TOMBEAU, LISETTE LE SUIVRA BIENTÔT

1

Dans le fond d’un bocage,
Lisette soupirant,
Entourée de feuillages,
Pleurait amèrement.
Assise dessus l’herbette
Dans les tristes forêts
Entretenait seulette
L’écho de ses regrets.

2

La belle, de l’amante
En déclarant ses maux
Pour les pleurs elle augmente
Le coulant des ruisseaux
Les échos de la plaine
Témoins de son malheur
En retirant la peine
Répétant sa douleur.

3

Tircis le plus fidèle
Des bergers du hameau,
Qu’en vain ma voix appelle,
Gardait là son troupeau
Un bouquet de violettes
Me donnant chaque jour
Et souvent en cachette
Des baisers pleins d’amour.

4

Tircis est mort, que faire ?
Mes yeux versent des pleurs.
Fleurettes pour me plaire
Changez votre couleur.
Plaintive tourterelle,
Rossignol charmant,
Et vous échos fidèles
Respectez ma douleur.

5

Allez à l’aventure
Pauvres petits agneaux.
Cherchez votre pâture
Dans ces tristes coteaux.
Oui je vous abandonne
Tircis est au tombeau,
Que rien ne vous étonne,
Je le suivrai bientôt.

(Chansons du XVIIIè)

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JE NE PUIS PLUS ATTENDRE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2023



Illustration: François Boucher
    
JE NE PUIS PLUS ATTENDRE

1

Jardin rempli des charmes
Que vous êtes charmant.
Vous suspendez mes larmes
Et les maux que je ressens.
Tous les plaisirs j’éprouve
Dans ce lieu enchanté.
Heureux si je retrouve
Ma chère liberté.

2

J’adore une inhumaine
Qui ne m’aime pas .
Insensible à ma peine
Elle cause mon trépas.
Je gémis, je soupire
Enchaîné par l’amour.
Je conte mon martyr
Aux échos d’alentour.

3

Pour dissiper ma peine
Et mon cuisant chagrin
Je vais, je me promène.
Quelque tour au jardin
L’amour me favorise :
Dans ce jardin fleuri
Je vis, quelle surprise,
Ma bergère endormie.

4

Quel transport me dévore !
Qu’entends-je, où suis-je hélas !
L’amour m’occupe encore
Qui est donc, qui voilà ?
C’est Colin ou je rêve.
Le sommeil l’a surpris
Il faut que je me lève
Pour joindre mes brebis.

5

Au bord d’une fontaine
Elle était étendue
Alors mes yeux promènent.
Sa gorge toute nue.
Non jamais dans Cythère
L’amour ne fut si beau.
Cette entrevue si chère
A donné tous mes maux.

6

Je vis sur une rose
Un papillon léger,
De la sucer il n’ose
Sans prévoir le danger.
De là je vis une belle
Caresser son amant.
Que ne puis-je ma chère
En faire tout autant.

7

Doux zéphyr de l’aurore
Voltigez doucement,
La beauté que j’adore
Dort bien tranquillement.
Doux oiseaux de nos plaines
Chantez un peu plus bas.
Laissez dormir Climène
Ne l’interrompez pas.

8

Où courez-vous si vite
Insensible beauté ?
Pour vous mon cœur palpite
…. Arrêtez, arrêtez…
A des discours si tendres
Colin soit mon vainqueur.
Je ne peux plus attendre,
Je te donne mon cœur.

(Chansons du XVIIIè)

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NELSON SONGERAS-TU A MOI (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023



André Ernest Modeste Grétry   (L’Amitié à l’épreuve 1770)

    
NELSON SONGERAS-TU A MOI

1

A quels maux tu me livres
Nelson, Nelson ?
Mon âme va te suivre.
Sans toi pourrais-je vivre ?
Et tu m’en fais la loi
Au lieu d’un bien suprême
Tu vas d’un cœur qui t’aime
Rendre la peine extrême.
Mais moi qui suis toi-même
Vas, tu penseras à moi.
Songeras-tu à moi ?

2

Dans nos bois dans nos plaines
Hélas, Hélas,
Mes larmes seront vaines.
J’irai briser mes chaînes
Et gémir loin de toi.
De l’une à l’autre aurore
Tu vas nourrir encore
Un tourment qui me dévore
Mais toi qu’en vain j’implore
Va, tu penseras à moi.
Songeras-tu à moi ?

3

Si j’étais contente
J’osais, j’osais
Me dire ton amante.
J’ai ma voix tremblante
T’assurer de ma foi,
C’est là que ma tendresse
Prit soin de ma jeunesse.
Je songerai sans cesse
Mais toi qui me délaisse
Va, tu penseras à moi
Songeras-tu à moi ?

4

Des charmes de t’entendre
Comment, comment
Pourrais-je me défendre.
Si mon cœur fut trop tendre
Ah ne t’en prends qu’à toi.
Tu n’en as plus l’usage.
Je t’en devais l’hommage.
Mais toi que rien n’engage,
J’emporte ton image.
Va tu penseras à moi.
Songeras-tu à moi ?

5

Si l’amour te rappelle
Ce cœur, ce cœur
Si tendre et si fidèle
Dans ta fierté cruelle
A dédaigner ma foi
Que je sois retracée.
Dans ton âme oppressée
Mais, que dis-je insensée
Bannis de ta pensée
Tout souvenir de moi,
Tout souvenir de moi

(Chansons du XVIIIè)

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PESTE SOIT DU GARÇON TIMIDE (Chansons du XVIIIè)

Posted by arbrealettres sur 15 novembre 2023




    
PESTE SOIT DU GARÇON TIMIDE

1

Je me trouvais l’autre jour
Par hasard dans un bois sombre,
Je rêvais à mon amour.
En m’y reposant à l’ombre
Dans ce bois délicieux
Tout me paraissait agréable.
Car tout disait à mes yeux
Je n’y voyais rien d’aimable.

2

J’aurais cru que Colinet
Lorsque me trouvant seulette
Dans le fond de ce bosquet
M’aurait parlé d’amourettes.
Je lui préparais de loin
Des raisons pour me défendre.
Mais je n’en ai pas besoin
Car il n’osait rien entreprendre.

3

Au soupir il se borna.
N’était-ce pas bien d’attendre.
Quelque fleur il me donna
Me regardant d’un air tendre.
Je fis exprès un faux pas
En marchant sur la verdure.
Mais le sot ne comprit pas
Toute la fin de cette aventure.

4

Quand on veut nous en conter
Nous avons droit de l’attendre.
La gloire est de résister,
Mais le plaisir de se rendre.
Avec un amant glacé
La résistance est facile.
Mais qu’il m’eut embarrassée
S’il se fut montré plus habile.

5

Hélas puissant dieu d’amour
Prends donc pitié de ma peine.
Tu vois les maux en ce jour
Que j’endure dans cette plaine.
Je suis lasse de languir,
Il est juste qu’à mon âge
Je sois au point de mourir.
Ne serait-ce pas bien dommage.

(Chansons du XVIIIè)

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DUO D’AMOUR FOU (extrait « Epiphanies ») (Henri Pichette)

Posted by arbrealettres sur 3 novembre 2023



   

Illustration: Henri Matisse

    
DUO D’AMOUR FOU (extrait « Epiphanies »)

La scène est au soleil de midi, l’été, entre plaine et forêt.

Le Poète : Le lit des choses est grand ouvert.
Je me suis endormi, pensant que c’était trop beau
et que la terre s’échapperait.
Je craignais tout des ventilations absurdes d’une nuit en colère.
Les matins me fustigeaient.
Je vivais crédulement.
Sourcier infatigable, je cherchais l’Orifice originel,
premier ouvrage par où passer la tête et crier au Soleil.

J’ai trouvé ! Je confectionne sur mesure une amoureuse.
Ma femme sera mon paysage sensuel, le diorama de mon âme.
Le monde s’est embelli.
J’aspire littéralement l’avenir.
La clarté du jour m’assiste.
Je grimpe à l’échelle de corde de l’enthousiasme.
O c’est plus que jamais l’heure des diamants érectiles !

Les alentours se métamorphosent.
De coutume le cœur de la biche ne boule pas ainsi, l’eau a moins de charme,
les oiseaux ne tombent pas si verticalement sur le ciel,
l’air n’offre pas sa charpente avec autant de pompe ou de vigueur.
Je vois enfin le plus beau frisson de l’arbre.
Et le silence a trop vite plongé son glaive dans la pierre
pour que je ne devine rien : Tu es là.

L’Amoureuse : Je t’aime.

Le Poète : Je t’ai vue de toutes parts.
Je n’osais décoller tes lèvres du poème.
Il y a tant de choses qui nous invitent
aux festins de la terre.
Toi présente je n’ai plus que ta vérité
pour sauver les mots de leur honte.
Je voudrais pouvoir me taire.
Or pourquoi ai-je toujours une question à poser ?

L’Amoureuse : Dis-moi.

Le Poète : A quoi reconnais-tu que je t’aime ?

L’Amoureuse : A ta volonté. Et toi ?

Le Poète : Au plaisir que tu as à m’obéir.

L’Amoureuse : Ne suis-je point ta femme ?

Le Poète : Il est vrai.
Tu te donnes fière, fine, florissante, agenouillée,
rejetée en arrière, arche harmonieuse
d’où les serviteurs fous de lumière s’envolent ;
étale, pour tracer à la langue les routes fraîches qui mènent au cri.

L’Amoureuse : Quand il fait jour je pense à la nuit

Le Poète : et la nuit je fêle ta voix,
je m’initie à ton parfum, tes seins fermissent,
tu tires mes yeux

L’Amoureuse : et tu me frises
et me tutoies avec des gants.

Le Poète : Je tords la joie de vivre.
Je te visite entière. Je t’irise.
A mon aise je t’incendie.

L’Amoureuse : Tu me parcours

Le Poète : C’est alors que j’oublie le revers des villes,
le souci de vivre au milieu des flèches.
Je retrouve intacte mon enfance.
Je jouerais des siècles avec tes boucles.
Je t’emmènerai au Pays des Manières limpides.
Je t’accrocherais un cristal de neige éternelle au corsage.
Tu choisirais tes lacs, tes rives, tes chaînes de montagnes.
Tu commanderais ton ciel, ta saison, les robes des lendemains.
Pour toi, sur les chemins de ronde,
nous sortirions minuit de nos poches
et nous ferions du feu.

L’Amoureuse : Comme je t’appartiens !
Tu as le sens des mouvements qui me grisent,
et la diction d’un fanal.
Mes flots se teintent.
Tu renverses l’azur en moi.
Tu jalonnes mon ventre d’ifs tout allumés.
C’est la fête. Je t’accompagne.

Nous descendons au ralenti un escalier de pourpre,
je me voile dans l’écume, le vent se lève,
tu t’effaces devant les portes, où suis-je ?
Mais tu ne réponds pas, tu m’inspires des flambeaux de passage,
tu déplies soigneusement la volupté, tu détournes ma soif,
tu me prolonges, tu me chrysalides
et je suis de nouveau élue.

Alors je danse, je danse, je danse !
comme une flamme debout sur la mer !
les paupières fermées. Je suis nue, j’en ai conscience
et je te remercie parce que la fin de la folie est imprévisible.
Tu échafaudes des merveilles.
Tu me crucifies à toi.
Je suis bien.

Laisse-moi te dire : j’ai besoin d’être voyagée comme une femme.
Depuis des jours et des nuits tu me révèles.
Depuis des nuits et des jours
je me préparais à la noce parfaite.
Je suis libre avec ton corps.
Je t’aime au fil de mes ongles,
je te dessine.
Le cœur te lave. Je t’endimanche.
Je te filtre dans mes lèvres.
Tu te ramasses entre mes membres.
Je m’évase.
Je te déchaîne

Le Poète : Je t’imprime

L’Amoureuse : je te savoure

Le Poète : je te rame

L’Amoureuse : je te précède

Le Poète : je te vertige

L’Amoureuse : et tu me recommences

Le Poète : je t’innerve te musique

L’Amoureuse : te gamme te greffe

Le Poète : te mouve

L’Amoureuse : te luge

Le Poète : te hanche te harpe te herse te larme

L’Amoureuse : te mire t’infuse te cytise te valve

Le Poète : te balise te losange te pylône te spirale te corymbe

L’Amoureuse : l’hirondelle te reptile t’anémone
te pouliche te cigale te nageoire

Le Poète : te calcaire te pulpe te golfe te disque

L’Amoureuse : te langue le lune te givre

Le Poète : te chaise te table te lucarne te môle

L’Amoureuse : te meule

Le Poète : te havre te cèdre

L’Amoureuse : te rose te rouge te jaune
te mauve te laine te lyre te guêpe

Le Poète : te troène

L’Amoureuse : te corolle

Le Poète : te résine

L’Amoureuse : te margelle

Le Poète : te savane

L’Amoureuse : te panthère

Le Poète : te goyave

L’Amoureuse : te solive te salive

Le Poète : te scaphandre

L’Amoureuse : te navire te nomade

Le Poète : t’arque-en-ciel

L’Amoureuse : te neige

Le Poète : te marécage

L’Amoureuse : te luzule

Le Poète : te sisymbre te gingembre
t’amande te chatte

L’Amoureuse : t’émeraude

Le Poète : t’ardoise

L’Amoureuse : te fruite

Le Poète : te liège

L’Amoureuse : te loutre

Le Poète : te phalène

L’Amoureuse : te pervenche

Le Poète : te septembre octobre novembre décembre
et le temps qu’il faudra

(Henri Pichette)

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