Posts Tagged ‘dissoudre’
Posted by arbrealettres sur 18 mars 2024
Quand l’oeil est parvenu…
quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus
à traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre
simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source
(Charles Juliet)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), adhérer, advenir, écarter, être, chemin, confiance, couler, dissoudre, enfin, falloir, inaccessible, mot, oeil, ordre, parvenir, pensée, prendre, question, s'épuiser, s'interroger, se clarifier, simplifier, source, ténèbre, traquer, unifier, vain | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 21 février 2024
INTERMÉDIAIRES
Le printemps me tourne autour,
mais pas question de me détourner encore
pour des beaux jours.
Le crépuscule peut ressembler à ce qu’il veut.
Mon sang n’arrosera pas des similitudes.
Les rêves que j’ai faits
se sont avérés indignes :
ils sont allés avec d’autres sommeils.
Non, je ne reçois plus d’ordres.
Quand les nuages me disaient voyage
je voyageais
quand les rêves me disaient attends
j’attendais.
Non, je ne reçois plus d’ordres.
J’ai fidèlement servi tout ce qui se dissout.
Depuis hier le printemps me tourne autour.
Un oranger amer m’a regardée
d’humeur aigre-douce,
tandis que me barrait la route
une odeur de retour.
Une mémoire usurière avec moi marchande :
pour me donner un vieux mois de mai,
en même temps que les orangers,
pour me donner surtout la forme,
qu’elle a transportée
de station en station de l’oubli
se faisant mal aux yeux et à la bouche
— c’est cela que tu paies —,
elle me prend un avenir.
(Kiki Dimoula)
Recueil: Le Peu du monde suivi de Je te salue Jamais
Traduction: du grec par Michel Volkovitch
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Kiki Dimoula), aigre-doux, amer, arroser, attendre, autour, avenir, barrer, bouche, crépuscule, dire, dissoudre, donner, encore, faire, fidèle, forme, hier, humeur, indigne, intermédiaire, jour, mai, mal, marchand, mémoire, mois, nuage, odeur, oranger, ordre, oubli, payer, printemps, question, rêve, recevoir, regarder, ressembler, retour, route, s'avérer, s'en aller, sang, se détourner, servir, similitude, sommeil, station, tourner, transporter, usurier, vieux, vouloir, voyage, yeux | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 27 janvier 2024
Bienheureux sommeils des vivants
À l’orée
du sommeil
les pensées
flottent
sur une ombre
liquide
qui dissoudra
le corps
Ce n’est pas
couler
dans le noir
et le rien
ce n’est pas s’enfuir
de soi
c’est se trouver
ailleurs
ce n’est pas craindre
la suite des choses
c’est se fier
à d’autres choses
aux caresses
d’un ruissellement
qui nous allège
de nos gestes
de nos questions
de nos serments
qui nous dénude
et nous rhabille
avec les rêves
dans le silence
et le secret
d’une eau profonde
où l’on respire
autrement
(Robert Mallet)
Recueil: Presqu’îles presqu’amours
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Robert Mallet), ailleurs, alléger, autrement, bienheureux, caresse, chose, corps, couler, craindre, dénuder, dissoudre, eau, flotter, geste, liquide, noir, ombre, orée, pensée, profond, question, rêve, respirer, rhabiller, rien, ruissellement, s'enfuir, se fier, se trouver, secret, serment, silence, sommeil, suite, vivant | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2024
Illustration: Noèla Morisot
HYMNE
Par toute la terre
lande errante
où le soleil me mènera la corde au cou
j’irai
chien des désirs forts
car la pitié n’a plus créance parmi nous
Voici l’étoile
et c’est la cible où la flèche s’enchâsse
clouant le sort qui tourne et règne
couronne ardente
loterie des moissons
Voici la lune
et c’est la grange de lumière
Voici la mer
mâchoire et bêche pour la terre
écume de crocs
barbes d’acier luisant aux babines des loups
Voici nos mains
liées aux marées comme le vent l’est à la flamme
Voici nos bouches
et l’horloge de minuit les dissout
quand l’eau-mère des ossatures
dépose les barques temporelles aux baies tranquilles de l’espace
et te fait clair comme un gel
ô brouillard tendre de mon sang
(Michel Leiris)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Leiris), aller, ardent, écume, étoile, bêche, bouche, brouillard, chien, cible, clair, clouer, corde, cou, couronné, créance, croc, désir, dissoudre, eau, errer, flamme, flèche, fort, gel, grange, horloge, hymne, lier, loterie, lumière, lune, marée, mâchoire, mère, mener, mer, minuit, moisson, ossature, pitié, règner, s'enchâsser, sang, soleil, sort, tendre, terre, tourner, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 31 décembre 2023
Laisse venir à toi ce qui n’a pas de nom :
ce qui est racine et n’a pas atteint l’air :
le flux de l’obscur qui monte en houles :
le vagissement brutal de ce qui gît et s’acharne vers le haut :
où à son tour il sera dissout dans l’ultime forme des formes :
racine inverse : la flamme.
(José Ángel Valente)
Recueil: Trois leçons de ténèbres suivi de Mandorle et de L’éclat
Traduction: Jacques Ancet
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 13 octobre 2023
Illustration: David Delamare
L’AUBE DISSOUT LES MONSTRES
Ils ignoraient
Que la beauté de l’homme est plus grande que l’homme
Ils vivaient pour penser ils pensaient pour se taire
Ils vivaient pour mourir ils étaient inutiles
Ils recouvraient leur innocence dans la mort
Ils avaient mis en ordre
Sous le nom de richesse
Leur misère leur bien-aimée
Ils mâchonnaient des fleurs et des sourires
Ils ne trouvaient de coeurs qu’au bout de leur fusil
Ils ne comprenaient pas les injures des pauvres
Des pauvres sans soucis demain
Des rêves sans soleil les rendaient éternels
Mais pour que le nuage se changeât en boue
Ils descendaient ils ne faisaient plus tête au ciel
Toute leur nuit leur mort leur belle ombre misère
Misère pour les autres
Nous oublierons ces ennemis indifférents
Une foule bientôt
Répétera la claire flamme à voix très douce
La flamme pour nous deux pour nous seuls patience
Pour nous deux en tout lieu le baiser des vivants.
(Paul Eluard)
Recueil: Paul Eluard par Louis Parrot
Editions: Seghers
Posted in poésie | Tagué: (Paul Eluard), aube, éternel, baiser, beau, beauté, bien-aimé, bientôt, boue, bout, ciel, clair, coeur, comprendre, demain, descendre, dissoudre, doux, ennemi, flamme, fleur, foule, fusil, grand, homme, ignorer, indifférent, injure, innocence, inutile, lieu, mâchonner, misère, monstre, mort, mourir, nom, nuage, nuit, ombre, ordre, oublier, patience, pauvre, penser, répéter, rêve, recouvrer, rendre, richesse, se changer, se taire, seul, soleil, souci, sourire, tête, trouver, vivant, vivre, voix | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2023
Bergeries
(extrait)
Suppose
Que pour moi l’étendue
Soit de l’ordre du cri
Et que je te demande
De ramener son règne
À la plainte habitant
le creux des coquillages.
Suppose
Que la mer ait envie
De nous voir de plus près
Et que je te demande
D’aller lui répéter
Que nous ne pouvons pas
L’empêcher d’être seule.
Suppose
Que près de nous la mer
Se mette à grommeler
Et que je te demande
De n’avoir d’autre peur
Que celle que nous donne
Son silence étranglé
Suppose
Qu’il n’y ait que le vent
À rencontrer sur terre
Et que je te demande
De souffler à sa place
Et d’agir avec moi
Comme avec un trois-mâts.
Suppose
Que je me laisse un jour
Marcher sur l’océan
Et que je te demande
De m’appeler pour voir
Si ton cri peut changer
Mes rapports avec l’eau.
Suppose
Que la vague et le sable
Jurent de te dissoudre
Et que je te demande
De m’étreindre à ce point
Qu’on ne puisse te prendre
Et me laisser un corps.
Suppose
Que la nuit me rejette
Quand je suis sans refuge
Et que je te demande
De me garder à toi
Pour affronter le noir
Sans redouter sa haine.
(Eugène Guillevic)
Recueil: Bergeries
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 29 octobre 2022
PAMPOÉSIE
Poésie, patrimoine étoilé :
il fallut découvrir peu à peu ventre vide et sans guide
ton terrestre héritage,
la clarté lunaire et l’épi secret.
La clef, de la solitude à la foule,
se perdait dans les rues et dans les bois
et sous les pierres et dans les trains.
La condition obscure en est le premier sceau,
l’ivresse grave avec un simple verre d’eau,
le corps rassasié sans avoir mangé,
le coeur qui mendie avec son orgueil.
Et bien d’autres choses que taisent les livres
remplis d’une splendeur sans joie : il faut
entamer peu à peu la pierre qui écrase,
dissoudre peu à peu le minerai de l’âme
jusqu’à ce que tu sois celui qui lit,
jusqu’à ce que l’eau chante par ta bouche.
Ce qui est plus facile que la mer à boire
et plus difficile aussi que naître sans fin.
C’est un étrange office qui te cherche
et qui se cache quand on l’a cherché,
c’est une ombre au toit crevassé
mais où dans chaque trou il y a une étoile.
(Pablo Neruda)
Recueil: Mémorial de l’Île Noire
Traduction: Claude Gouffon
Editions: Gallimard
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), âme, écraser, épi, étoile, étrange, boire, bois, bouche, chanter, chercher, clarté, clef, coeur, condition, corps, crevasse, découvrir, difficile, dissoudre, eau, entamer, facile, fin, foule, grave, guide, héritage, ivresse, joie, lire, livre, lunaire, manger, mendier, mer, minerai, naître, obscur, office, ombre, orgueil, pampoésie, patrimoine, pierre, poésie, premier, rassasier, remplir, rue, sceau, se cacher, se perdre, secret, simple, solitude, splendeur, taire, terrestre, toit, train, trou, ventre, verre, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 9 octobre 2022
Quand l’oeil est parvenu…
quand l’oeil est parvenu
à se clarifier
dissoute la ténèbre
écartées
les vaines questions
enfin en ordre la pensée
qui ne s’épuise plus à
traquer l’inaccessible
l’être n’a plus à s’interroger
sur le chemin qu’il lui faut
prendre
simplifié et unifié
il adhère en toute confiance
à ce qui advient
et les mots
coulent de source
(Charles Juliet)
Recueil: L’insurrection poétique Manifeste pour vivre ici
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
Posted in poésie | Tagué: (Charles Juliet), adhérer, advenir, écarter, être, chemin, confiance, couler, dissoudre, inaccessible, mot, oeil, ordre, parvenir, pensée, prendre, question, s'épuiser, s'interroger, se clarifier, simplifier, source, ténèbre, traquer, unifier, vain | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 août 2022
Illustration
dissoudre la tristesse je n’ai pas trouvé
la recette
impatience d’un lendemain
habitable
(Gaëlle Josse)
Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA
Posted in poésie | Tagué: (Gaëlle Josse), dissoudre, habitable, impatience, lendemain, recette, tristesse, trouver | Leave a Comment »