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Poésie

Posts Tagged ‘scruter’

L’amoureux (Hala Mohammad)

Posted by arbrealettres sur 24 avril 2024



Illustration: Edvard Munch
    
L’amoureux

L’amoureux qui pleure sur la rive
En a égaré la cause
Tant les eaux vertes du fleuve
ont scruté ses yeux.

(Hala Mohammad)

Recueil: Prête moi une fenêtre
Editions: Bruno Doucey

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Enracine-toi (Charles Juliet)

Posted by arbrealettres sur 3 avril 2024




    
enracine-toi
et expose-toi
dans cet oeil
qui se scrute

*

quand
l’oeil
s’inverse

plonge
en lui-même

la lumière
inonde
la lumière

(Charles Juliet)

Recueil: L’oeil se scrute
Editions: Fata Morgana

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Nul ne voit (Mahmoud Darwich)

Posted by arbrealettres sur 18 mars 2024



Illustration: James Abbott Mcneill Whistler
    
Nul ne voit l’empreinte en toi du violon,
personne ne scrute ta présence ou ton absence,
personne n’analyse ton trouble si tu regardes
une jeune fille et te brise devant elle

(Mahmoud Darwich)

Recueil: Comme des fleurs d’amandiers ou plus loin
Editions: Actes Sud

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S’éveiller (Bob Mwangi Kihara)

Posted by arbrealettres sur 16 mars 2024



Illustration: Erin Hanson
    
S’éveiller

Réveille-toi, empire du soleil,
il vaut mieux chercher la connaissance que se battre.
Il vaut mieux être respectable que sans honneur.
Tu fais mieux d’être généreux que cupide.

Sois sage et courageux pour te libérer
des chaînes de l’ignorance et de la haine,
émerge de la somnolence de violence.
Sache quand atténuer la misère par la générosité.

Pour être libre, cherche la sagesse de principes anciens,
et scrute également tes langues ancestrales
car alors tu réaliseras qui tu es vraiment,
et quel sentier raisonnable il te convient de suivre.

Le sentier qui conduit vers une abondance de sagesse et de mérites.
Le sentier qui conduit vers des richesses honnêtes
parées du succès de la moralité.

(Bob Mwangi Kihara)

Kenia

Traduction Germain Droogenbroodt – Elisabeth Gerlache

Recueil: ITHACA 780
Editions: POINT
Site: http://www.point-editions.com/en/

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ÉTRANGER DANS UNE VILLE LOINTAINE (Mahmoud Darwich)

Posted by arbrealettres sur 13 mars 2024




    
ÉTRANGER DANS UNE VILLE LOINTAINE

Quand j’étais petit
Et beau,
La rose était ma demeure,
Les sources étaient mes mers.
La rose est devenue blessure
Et les sources sont, désormais, soifs.
— As-tu beaucoup changé ?
— Je n’ai pas beaucoup changé.
Lorsque nous rentrerons comme le vent
A la maison,
Scrute mon front.
Tu y verras les roses, palmiers,
Les sources, sueur,
Et tu me retrouveras, tel que j’étais,
Petit
Et beau…

(Mahmoud Darwich)

 

Recueil: La terre nous est étroite
Traduction: Elias Sanbar
Editions: Gallimard

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LA CHENILLE (Luba Yakymtchouk)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2024




    
LA CHENILLE

Ses doigts sont fins et gelés
Son alliance tombe et
Cogne contre le bitume
Ses doigts tremblent au vent
Telles les feuilles d’automne
Lorsque la chenille rampe à ses pieds
La chenille d’un char
Aux pieds de sa fille

Deux types s’approchent et lui ordonnent
D’ouvrir ses mains comme pour applaudir
Scrutent son passeport une fois, deux fois
Auscultent ses doigts calleux
Décèlent des brûlures, juste des brûlures
Au lieu de l’ampoule à l’index
Qui dénonce la carabine de sniper
Ils prononcent son nom de soldat
À moins que ce ne soit pas le sien
Femme Salope

Ils la déshabillent
Ils la dévisagent
Ils s’allongent
L’outragent
Enragent
Ils sont neuf
(Son chiffre préféré)
En tenue bleue
(Sa couleur préférée)
En baskets trouées
(Ses chaussures préférées)
Neuf
Pour une échevelée
Une femme et non une salope

Et la petite fille s’est roulée en boule
Elle regarde sans pleurer
Elle ramasse l’alliance de maman
La met dans sa bouche comme un chien un os
Et regarde la chenille dévorer leur verte ville

***

(Luba Yakymtchouk)

Recueil: Les Abricots du Donbas
Traduction: de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn et Agathe Bonin)
Editions: des femmes

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DÉCOMPOSITION (Luba Yakymtchouk)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2024




    
DÉCOMPOSITION

À l’est rien de nouveau
pour combien encore rien de nouveau
Le métal devant la mort devient brûlant
Alors que de lui les gens deviennent glacés
Ne me parlez pas d’un certain Louhansk
Depuis longtemps n’en reste que hansk
Lou rasé sur l’asphalte rouge
Mes amis maintenus en otage —
Et do nestk a tourné son dos
Je ne peux les libérer du sous-sol, au-dessus du sol du dessous du sol
Et vous composez des vers, ouvragés comme des chemises brodées
Vous composez des vers sans aucune aspérité
De la haute poésie d’or
Dans la guerre n’advient pas la poésie
La guerre n’est que décomposition
N’est que lettres
Et toutes font — rrr

Pervomaïsk a été atomisé en pervo et maïsk
Souffrant le martyre dans un éternel recommencement
La guerre y est de nouveau terminée
Sans que la paix éclose pour autant
De baltsevo ?
Dé-terrer mon baltsevo ? Sossioura n’y naîtra plus,
Plus rien d’humain n’y naît plus

Je scrute l’horizon
Réduit à un triangle étranglé
Dans les champs les tournesols ont baissé leur tête
Ils sont devenus noirs et secs, et moi
Je suis déjà une vieille baba
Je ne pourrai jamais plus être Luba
Ne reste que ba

***

 

(Luba Yakymtchouk)

Recueil: Les Abricots du Donbas
Traduction: de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn et Agathe Bonin)
Editions: des femmes

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Amants séparés (Hubert Haddad)

Posted by arbrealettres sur 2 mars 2024



Illustration: Edvard Munch
    
Amants séparés
scrutant chacun d’un côté
l’horizon vide

(Hubert Haddad)

Recueil: Les Haïkus du peintre d’éventail
Editions: Zulma

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OÙ DONC T’EN ES-TU ALLÉ ? (Rabindranath Tagore)

Posted by arbrealettres sur 5 octobre 2023




    
OÙ DONC T’EN ES-TU ALLÉ ?

Où donc T’en es-Tu allé, mon Ami,
Dans la nuit tempétueuse de Ton périple d’Amour?
Le ciel n’est que plainte et gémissement.
Le ciel n’est que désespérance.

Je n’ai pas sommeil.
Encore et encore j’ouvre ma porte sur les ténèbres
Et scrute la nuit noire.
Ami, je Te cherche.
Et dans mon aveuglement, je m’interroge.

Dans quelle direction serpente Ton chemin ?
Sur quel rivage obscur d’une rivière d’encre noire,
À la lisière de quelle forêt ombrageuse et inquiète,
Des profondeurs intimes de quel sombre dédale
Es-Tu en train de Te frayer Ta route vers moi ?
Ami, où t’en es-Tu donc allé ?

(Rabindranath Tagore)

Recueil: De l’aube au crépuscule
Traduction: de l’anglais par Laurence E. Fritsch
Editions: POINTS

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TOUSSAINT POUR TOI MAMAN (Odette Romeu)

Posted by arbrealettres sur 15 septembre 2023




    

« Puis à l’heure par Dieu choisie
Je partirai pour les grands Cieux
Adieu la terre, adieu la vie
Où l’on ne peut pas être heureux »
Marguerite ORRIT
(1962, juste avant sa mort)

TOUSSAINT POUR TOI MAMAN
A mon père A mon frère A ma tante

Toussaint… et j’omettais de t’envoyer des fleurs
M’en voudras-tu, maman, toi jadis toujours prête
A t’enfuir comme moi vers l’azur des poètes ?
Je pense qu’aujourd’hui l’amertume des pleurs

Qui brouillent mon regard et baignent mon visage
Et cette main qui tremble au long de cette page
Te prouveront assez, qu’après bientôt dix ans,
Je garde au fond du coeur, tranchant comme une lame,

Aussi dense, aussi dur, le souvenir du drame
De cette nuit hagarde où pendant si longtemps
J’ai dû, pâle et glacée, accourir vers ces lieux
Où tu n’étais plus qu’ombre en la clarté funèbre

Des cierges vacillant au milieu des ténèbres,
Toi dont je n’avais pu fermer les pauvres yeux.
Depuis, sourde à la voix d’un cyprès d’où retombent
Des écailles tissant un linceul clairsemé,

Tu dors : un cyclamen, quelques glaïeuls, des tombes…
Et sur ce clou profond mon coeur s’est refermé.
Pourtant je ne crois pas qu’un mur longtemps résiste

Même si c’est la Mort, aux assauts de l’Amour
Et j’entrevois en songe un collier d’améthyste
Où tu luiras pour moi, plus pure encore, un jour.

Mais avant, que d’écueils, mais avant, que de larmes
Sur ma route d’exil je devrai rencontrer.
Dis, toutes ces douleurs, dis, toutes ces alarmes,
Si l’amour jusqu’à toi les force à pénétrer,

A travers ce linceul dont nous t’avions drapée
Ne les ressens-tu pas encor comme une épée ?
Et n’as-tu pas encor, graves et triomphants,
Des mots mélodieux pour bercer ton enfant ?

Quand mon corps se révolte à l’acmé de sa fièvre,
N’est-ce pas toi qui clos d’un doigt tendre mes lèvres ?
Ce bleu vers le zénith, dis, n’est-ce pas ta main
Dans l’arc-en-ciel mouvant, qui montre le chemin ?

Et pour que n’erre plus mon âme solitaire,
N’as-tu pas fait reluire un nouveau sanctuaire ?
Toi qui me chérissais si maladroitement,
Prête à donner ta vie afin que je renaisse,
Toi qui voyais le monde à travers un tourment,
Qui m’irritais parfois à force de tendresse,

A force de vouloir, éperdument, mourir,
De trop scruter le ciel sans regarder à terre,
De trop heurter du pied, à chaque pas, des pierres,
Toi que dans mon oubli je n’ai pas su fleurir
De ces roses, miroir de ton âme rêveuse
Où tes yeux auraient vu passer ma main pieuse,

En ce jour de Toussaint où croulent tant de fleurs,
Où tant de marbre luit sous tant de chrysanthèmes,
De mes doigts sans bouquet recueille ce poème
Où chaque rose perle et tremble comme un pleur.

(Odette Romeu)

Recueil: Sur les rives du Jourdain
Editions: émergences

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