Le don du poème est à la fois
insolite et familier.
On aborde des terres inconnues
dont on pressentait
l’air et le sel.
(Andrée Chedid)
Posted by arbrealettres sur 21 mars 2023
Le don du poème est à la fois
insolite et familier.
On aborde des terres inconnues
dont on pressentait
l’air et le sel.
(Andrée Chedid)
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Posted by arbrealettres sur 11 mars 2023
Dans le noeud bleu des veines
que voile une peau tendre
il vit une carte des fleuves ;
combien il désirait
ces courants bleus ! S’y rendre
sans retour désormais !
Au souffle de la bouche
qui effleura son visage
il sut le sel des mers.
Là-bas, une tempête bouge
et, hors des livres des mages,
passe un songe fiévreux.
Les serpents, leurs danses : il sait ;
le venin vint d’une lèvre
quand chantonna la flûte.
Abattu, accablé,
dans le demi-jour lunaire
il rentrait par la suite.
Et combien de ses rêves
dans un sein se sont éteints ;
les rires lui étaient pleurs,
les larmes, elles, étaient gaies.
Le doigt tremblait, discret,
contre le tambourin.
(Jaroslav Seifert)
Recueil: Les danseuses passaient près d’ici
Traduction: Petr Kral et Jan Rubes
Editions: Actes Sud
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Posted by arbrealettres sur 16 février 2023
Illustration: Anicet Olivier
En haut de l’escalier les
certitudes tanguent
l’interrogation défroissée
tu cherches
un astre neuf des briques vraiment rouges
un peu de vent dessus
pour effacer la pluie et le sel des orages
un filet de sens à l’épaisseur charnelle
coûte que coûte un peu de beauté
pour limer la peur
l’emportement des hirondelles
leur retour si longtemps espéré
tu cherches
(Mireille Fargier-Caruso)
Recueil: Comme une promesse abandonnée
Traduction:
Editions: Bruno Doucey
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Posted by arbrealettres sur 15 janvier 2023
CETTE VIE SANS SEL ?
Ce crépuscule
Où le jour se tamise
Où l’éphémère s’alourdit
Et le glas sonne minuit
Cette vie sans sel ?
Où le jour s’affadit
Où l’amour se déterre
Où l’amour se dépèce ?
Ce jour à jour
Qui reprend vie
Et s’empare d’amour
Et reprend souffle
Pour briller en silence
Demain
La lumière
Envahira
Ce monde.
(Andrée Chedid)
Recueil: L’Étoffe de l’univers
Traduction:
Editions: Flammarion
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Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2022
Si j’étais cantate de Jean-Sébastien Bach
Dans la forêt aux mille chênes
Pierre de chapelle
Sans calvaire
Près de la source
Où les hortensias
Ont remplacé les lavandières
Où tes pas
Caressaient les néfliers sauvages
Par les chemins ombreux
Bordés de mûriers et de fougères
Je sèmerais ton nom
Fleur de sel
Perle des jours
Parmi les embruns nourris
Des ailes du goéland
(Tahar Bekri)
Recueil: Je te nomme Tunisie
Editions: Al Manar
Posted in poésie | Tagué: (Tahar Bekri), aile, border, calvaire, cantate, caresser, chapelle, chêne, chemin, embruns, fleur, forêt, fougère, goëland, hortensia, Jean-Sébastien Bach, jour, lavandière, mûrier, néflier, nom, nourrir, ombreux, parmi, pas, perle, pierre, remplacer, sauvage, sel, semer, source | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 26 novembre 2022
Quel repos ? Quelle pierre
où poser sa tête ? Rien,
elle n’existe pas, cette pierre, il n’y a aucun lieu
où tu puisses demeurer. Tu dois
être. Être toujours
et rien que pour cela indéfectiblement brûler, corps et âme —
c’est ce que lui disent en se dissipant les cavernes du sommeil
où il cherchait refuge,
pour lui elles se changent en flammes.
Et lui ne se tient pas
comme il le voudrait, pas encore,
«jusqu’à quand, mon père,
réponds-moi» — ou est-ce seulement mon pauvre dialecte
et lui il resplendit
disséminé et épars dans la multitude du monde
— comme du sel ?— comme du sel et comme du sang.
***
Quale riposo ? quale pietra
su cui posare il capo ? Niente,
non c’è quella pietra, non c’è luogo
alcuno in cui tu possa stare. Devi
essere. Essere sempre
e anche solo per questo
anima e corpo indefettibilmente ardere —
gli dicono sfacendosi
le caverne del sonno
in cui cercava asilo,
gli si commutano in flamme.
E lui non si compone
corne vorrebbe, non ancora,
« fino a quando, padre mio,
rispondimi » — o è solo il mio miserabile dialetto
e lui risplende
disseminato e sparso nella moltitudine del mondo —
corne sale ? — corne sale e corne sangue.
(Mario Luzi)
Traduction de Moussia et Jean-Marie Barnaud
Recueil: Poésies du Monde
Traduction:
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 19 août 2022
Illustration: Aron Mizrahi
SEL
Les choses étaient-elles bonnes alors ?
Oui. Elles étaient bonnes.
Le savais-tu qu’elles étaient bonnes ?
À l’époque ? À ton époque ?
Non, parce que je m’inquiétais
ou peut-être j’avais faim
ou j’étais endormie, la moitié du temps.
Parfois, il y avait une poire ou une prune
ou une tasse avec quelque chose dedans,
ou un rideau blanc, ondulant.
C’était joyeux.
Ou alors une main.
Imaginez : lumière tamisée,
tente orientale,
canopée, beauté, plénitude,
corps lovés et chéris,
effervescences, puis plus rien.
Mirages, à vous de décider.
Tout, jamais.
Bien que par-dessus ton épaule, le voici,
ton propre temps disposé comme un pique-nique
au soleil, toujours rayonnant
bien que ce soit la nuit.
Ne regardez pas derrière vous, disent-ils :
Vous transformerez tout en sel.
Mais pourquoi pas ? Pourquoi ne pas regarder ?
N’est-ce pas scintillant ?
N’est-ce pas joli, là derrière soi ?
(Margaret Atwood)
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Posted by arbrealettres sur 22 juillet 2022
SYBILLE
Sybille descendit jusqu’au sel de la plage
D’où montaient des arbalètes d’ailes au del
Comme pour conjurer la fuite des nuages
Ou Sybille embrassa si belle l’arc-en-ciel
Elle trouva dans un coquillage des dunes
L’indiscernable murmure d’une rumeur
A peine plus que le silence de la lune
A peine moins que la musique de son coeur
Puis indécise elle réfléchit sur la plage
Au secret de la mer qui mêle ses labours
Et quand elle entendit parler le coquillage
Elle sut que c’était la voix de son amour
(Robert Goffin)
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Posted by arbrealettres sur 21 juin 2022
RETOUCHE A L’OUBLI
Doux est le pire
quand il s’en est allé
des givres encadrent l’été
et tous ces noms que nous avons aimés
sont le sel de la mer fermée
(Daniel Boulanger)
Posted in poésie | Tagué: (Daniel Boulanger), aimé, été, doux, encadrer, fermée, givre, mer, nom, oubli, pire, sel | Leave a Comment »