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Poésie

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femme qui regarde par la fenêtre (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 4 juin 2023



Illustration: Jill Battaglia
    
La femme qui regarde par la fenêtre
souhaite jouer avec les enfants et les faire danser

Elle souhaite chanter pour eux
leur acheter des bonbons
et des gâteaux pleins de crème à la vanille

La femme qui regarde par la fenêtre
souhaite
faire tomber sur les enfants
un déluge de joie
et des papillons de baisers
planter des poèmes
sur leur chemin
pour qu’ils ne se perdent pas
dans la forêt
du monde.

*

La femme qui regarde par la fenêtre
a envie d’avoir une baguette magique
pour effacer le gris
et redessiner des sourires

Elle est si heureuse
quand elle voit les lieux pleins de vie
les boutiques
les terrasses de café
remplies de gens

Elle se réjouit quand elle voit des visages lumineux

Les gens se ressemblent
quand ils sourient.

(Maram al-Masri)

Recueil: La robe froissée
Editions: Bruno Doucey

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Étudie bien, ma fille (Maram al-Masri)

Posted by arbrealettres sur 31 mai 2023




    
Étudie bien, ma fille,
ton pays a besoin de celui qui va le construire.

Tu as besoin de café?
De thé?

Tu vas réussir, je suis sûre
tu vas avoir ton diplôme
combien je serai heureuse
je vais te faire une grande fête.
Oui… ingénieur… c’est un beau métier…

Elle est partie au sein de l’université
chargée de stylos et de rêves.

Une de ses chaussures
est revenue dans les mains de sa mère.

(Maram al-Masri)

Recueil: Elle va nue la liberté
Editions: Bruno Doucey

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Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc… (Richard Brautigan)

Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2023




    
Écrire de la poésie dans les lieux publics, cafés, bars, etc…

Seul dans un lieu plein d’inconnus
chante comme si j’étais au centre
d’un choeur céleste

— ma langue un nuage de miel —

Parfois je me trouve bizarre.

***

Writing Poetry in Public Places, Cafes, Bars, etc

Alone in a place full of strangers
I sing as if I’m in the center
of a heavenly choir

— my tongue a cloud of honey —

Sometimes I think I’m weird.

(Richard Brautigan)

 

Recueil: C’est tout ce que j’ai à déclarer Oeuvres poétiques complètes
Traduction: Thierry Beauchamp, Frédéric Lasaygues et Nicolas Richard
Editions: Le Castor Astral

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C’est dur d’en faire un poème! (Michel Ménaché)

Posted by arbrealettres sur 31 octobre 2022




    
C’est dur d’en faire un poème!

Tous les enfants de la terre
n’ont pas cueilli les mêmes fleurs
reçu les mêmes caresses
appris les mêmes chansons

Certains sont même non loin d’ici
les derniers esclaves cachés au grand jour
qui sèment dans les rizières
récoltent le café grain à grain
talons dans la poussière accroupis
tirent tous les fils de tapis moelleux
couleurs en fête
qu’on admirera bientôt aux étals
du luxe à vendre et à revendre
ou encore ventre creux loqueteux
leurs mains nues retournent
les décharges immondes
à la recherche d’éclats d’étoile

Dans le ventre des ténèbres
d’autres enfants au visage blafard
s’enfoncent dans des trous avides
pour en arracher l’or et le cuivre
qui brilleront bientôt sous les néons
des villes-lumière
Certains jamais ne voient le soleil…

Cela ne s’invente pas
cela n’est pas une histoire
C’est dur d’en faire un poème!

(Michel Ménaché)

Recueil: La révolte des poètes
Traduction:
Editions: Livre de poche Jeunesse

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Cette femme inconnue (Hamid Tibouchi)

Posted by arbrealettres sur 26 octobre 2022



femme

Cette femme inconnue assise à un coin de table
de ce café triste elle vient
de traverser la mer
sur son visage tous les enfants morts de mon pays
et ceux aussi pas encore nés et qui vont mourir

(Hamid Tibouchi)

 

 

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j’aimerais éclaircir avec toi quelques points (Guillaume Marie)

Posted by arbrealettres sur 22 octobre 2022




    
j’aimerais éclaircir avec toi
quelques points

qui es-tu
quelle est ta position préférée

et autres détails
prenons rendez-vous

quelle est la fréquence
de tes rapports

as-tu une photo de toi
sous la douche

fixons un moment
dans nos agendas

comment tu t’appelles
aimes-tu le risotto

c’est important
mardi je ne peux pas

connais-tu la bible
as-tu déjà nagé

dans une mer
jeudi non je vois Yves

tu fais du combien
es-tu un garçon

ou une fille
accessoirement

ne réponds pas
maintenant

as-tu tous tes doigts
je m’interroge

quelle est la distance
de la terre à la lune

je me suis toujours demandé
ce soir non je suis fatigué

manges-tu du poisson
d’élevage

note les questions
s’il-te-plaît

la semaine prochaine
je suis pris

es-tu ok avec le tutoiement
tu me diras

on le fait
ou pas

deux fois deux moins
trois ne réponds pas

dans un bar ça me va
si tu aimes le café

cinq moins trois plus douze
fois deux

couleur des cheveux
taille des pieds

films préférés de zéro à cinq
jeudi oui mais alors pas le soir

je pourrais me libérer
dis-moi

(Guillaume Marie)

Recueil: Le désir en nous comme un défi au monde 84 Poètes d’aujourd’hui
Traduction:
Editions: Le Castor Astral

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L’HUMEUR DU POEME (Jacques Taurand)

Posted by arbrealettres sur 31 août 2022



L’HUMEUR DU POEME

On communie
au café du matin
La ville est sur ses jambes
Le temps monte dans mes veines

Au comptoir
l’humanité s’échange
un rêve de pastis
côtoie celui d’un petit blanc

C’est comme hier cet aujourd’hui
et son odeur de croissant
Paris court à ses rendez-vous
Le regard du ciel est dans les yeux des gens

Le macadam règle ses pas
sur ceux du cœur
La Seine accroche aux berges
son mouvant taffetas de souvenirs
Et moi je vais tranquille
suivant l’humeur de mon poème.

(Jacques Taurand)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration: Robert Doisneau

 

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Nous partirons sans avoir percé tous les secrets (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2022




    

nous partirons sans avoir percé tous les
secrets sans avoir entendu tous les chants sans
avoir cueilli tous les fruits

nous partirons inachevés
comme un poème juste
commencé sur une table face à
la fenêtre auprès d’une tasse de
café à demi pleine

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions: NOTAB/LIA

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Premières journées de chaleur (Albert Camus)

Posted by arbrealettres sur 17 juillet 2022



Mark Berens 170194 [800x600]

Premières journées de chaleur.
Etouffant.
Toutes les bêtes sont sur le flanc.
Quand la journée décline,
la qualité étrange de l’air au-dessus de la ville.

Les bruits qui montent et s’y perdent comme des ballons.
Immobilité des arbres et des hommes.
Sur les terrasses, mauresques
qui devisent en attendant le soir.
Café qu’on grille et dont l’odeur monte aussi.

Heure tendre et désespérée.
Rien á embrasser.
Rien où se jeter à genoux,
éperdu de reconnaissance.

(Albert Camus)

Illustration: Mark Berens

 

 

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J’ai écrit ces textes (Gaëlle Josse)

Posted by arbrealettres sur 15 juillet 2022




    
J’ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers,
sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes,
des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ;
je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels,
les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d’autres lieux.

La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l’infime,
comme le surgissement d’un éclat fugace au coeur de nos vies.
L’éclosion d’invisibles soleils.

Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre,
elle est le retour à la source, la lumière qui s’at-tarde sur un mur,
le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d’un corps aimé,
elle est le mot que l’on attend et qui nous sauvera peut-être.

J’ai eu envie de vous offrir aujourd’hui
cette moisson de mots cueillis jour après jour,
qu’ils aient été d’orage ou d’allégresse.

Mais vivants.
Vivants, oui, et vibrants, toujours.

(Gaëlle Josse)

Recueil: et recoudre le soleil
Traduction:
Editions:NOTAB/LIA

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