Arbrealettres

Poésie

Rondeau du quatuor de girafes (Jacques Roubaud)

Posted by arbrealettres sur 3 février 2020



    

Rondeau du quatuor de girafes

Le quatuor de girafes
Vient d’arriver sur la place
Avec quatre contrebasses
On leur porte une carafe
Pleine de vin blanc d’Alsace

Elles tiennent avec grâce
Leurs archets les photographes
S’agitent tant qu’ils agacent
Le quatuor de girafes

Les enfants prennent des échasses
Grimpent sur elles les embrassent
Réclament des dédicaces
Des léchous des autographes
Au quatuor de girafes

(Jacques Roubaud)

 

Recueil: Rondeaux poésies
Traduction:
Editions: Gallimard

2 Réponses vers “Rondeau du quatuor de girafes (Jacques Roubaud)”

  1. Fils de girafe et de père inconnu
    ————

    Je ne suis nullement l’enfant d’une bergère,
    Mais bien d’une girafe ; aux instants vespéraux,
    Elle fut courtisée par un obscur héros,
    Lequel a regagné sa province étrangère.

    Ne disons point de mal des amours passagères,
    Sans elles, que feraient nos amis les blaireaux ?
    Un dieu même, parfois, se déguise en taureau
    Afin de procréer sur un lit de fougères.

    La tête loin du corps, certains jours, c’est pénible,
    Ça donne l’impression qu’elle est moins disponible ;
    Mais je n’aimerais point un bref cou de rongeur.

    Je me présente à vous de façon peu subtile,
    Je ne sais point chanter ainsi qu’un volatile;
    Je voudrais dire un mot, mais je reste songeur.

    • Un pichet d’Alsace
      ———-

      Goûte-moi ce vin blanc, toi dont l’oeil étincelle,
      Ton âme et ton palais en seront éblouis ;
      Le vigneron pour lui prend des soins inouïs,
      Peu s’en faut, pour le coup, que mon corps ne chancelle.

      Ton âme peut sentir sa chaleur naturelle,
      Ton esprit dans l’affaire est comme évanoui ;
      Tu te mets à sourire et tu te réjouis,
      Tu comprends que la vie n’est pas toujours cruelle.

      Le charmant échanson le sert juste assez frais,
      Laisse-le reposer, ne le bois pas d’un trait,
      Ferme un instant tes yeux, tes tracas vont s’éteindre.

      Aristote l’a dit, je suis ce que je bois,
      En rêve j’entendis sa magistrale voix ;
      De ses sages couleurs mon coeur voudrait se teindre.

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