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Poésie

LES PETITES FLEURS SE MOQUENT DES GRAVES SAPINS (Textes chinois)

Posted by arbrealettres sur 8 avril 2018



Illustration
    
LES PETITES FLEURS SE MOQUENT DES GRAVES SAPINS
Tin-Tun-Ling

Sur le haut de la montagne, les sapins demeurent sérieux et hérissés ;
au bas de la montagne, les fleurs éclatantes s’étalent sur l’herbe.

En comparant leurs fraîches robes, aux vêtements sombres des sapins,
les petites fleurs se mettent à rire.
Et les papillons légers se mêlent à leur gaieté.

Mais un matin d’automne, j’ai regardé la montagne :
les sapins, tout habillés de blanc, étaient là, graves et rêveurs.

J’ai eu beau chercher au bas de la montagne,
je n’ai pas vu les petites fleurs moqueuses.

(Textes chinois)

 

Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon

2 Réponses to “LES PETITES FLEURS SE MOQUENT DES GRAVES SAPINS (Textes chinois)”

  1. Sapin solitaire
    ———-

    Du chemin l’arbre est écarté,
    Perdu dans la broussaille épaisse ;
    Il est d’une ordinaire espèce,
    C’est un végétal sans fierté.

    De son sort il est enchanté,
    Puisqu’en repos les gens le laissent ;
    Aucun bûcheron ne le blesse,
    Ce bois n’est guère fréquenté.

    Il admire les fleurs nouvelles
    Et leur dit qu’il les trouve belles ;
    Elles sourient de cet aveu.

    La dryade sans artifice
    Devant lui, peigne ses cheveux,
    Lui proposant ses bons offices.

    • Sapin lointain
      ————–

      Ici vécurent mes ancêtres,
      Qui leur sagesse m’ont légué ;
      D’eux-mêmes toujours étant maîtres,
      Ils savaient l’art de dialoguer.

      Dans la forêt qui me vit naître
      Vivent des hôtes distingués :
      La noble dryade du hêtre
      Et le vieux faune aimant draguer.

      L’écureuil danse en haut du chêne,
      Les oiseaux bavards se déchaînent ;
      Ils disent que ce monde est beau.

      Mes frères, qu’un bûcheron blesse,
      Conservent toute leur noblesse,
      Comme les gisants des tombeaux.

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