Arbrealettres

Poésie

UNE JEUNE FILLE (Textes chinois)

Posted by arbrealettres sur 7 avril 2018



Illustration: Kiyoshi Nakajima
    
UNE JEUNE FILLE
Che-King

Je t’en conjure, ô Tchon-Tseu, ne traverse pas mon village ;
ne grimpe pas sur ce saule, cultivé par moi !…
Je ne saurais t’aimer, car je dois craindre et respecter mes parents.

Oh ! je voudrais bien te donner mon cœur, Tchon-Tseu !
Mais les réprimandes de mes parents, n’est-ce pas,
je dois les accueillir avec une crainte respectueuse ?

Je t’en conjure, ô Tchon-Tseu,
n’escalade pas le mur de l’enclos ;
ne fais pas tomber les feuilles du mûrier que j’ai planté.
Je ne saurais t’aimer, car je dois craindre et respecter mes frères aînés.
Il me faut bien, n’est-ce pas, écouter leurs conseils avec déférence ?

Je t’en conjure, ô Tchon-Tseu,
ne brise pas le treillis ;
ne renverse pas mon arbre de santal !…

Je ne saurais t’aimer,
car il faut craindre les hommes et leurs paroles nombreuses.
Oh ! que je voudrais te donner mon cœur, Tchon-Tseu !
Mais les hommes et leurs paroles nombreuses, ne faut-il pas les craindre ?…

(Livre des Vers (Che-King), chant II, section VII.)
(Chants traditionnels, de l’an 2500 à l’an 1000 avant notre ère.)

(Textes chinois)

 

Recueil: Le Livre de Jade
Traduction: Judith Gautier
Editions: Plon

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