JOUR DE NUAGES
Mes yeux, mes deux amours,
ont chu dans la fontaine.
J’ai perdu pour toujours
l’étoile des aurores.
Les zéphyrs tournoyants
vont ravir à mon front
l’oisillon innocent,
sans plainte, de mes cris.
Sans yeux, déjà muet, froid,
qui s’assoira au bord
de mon coeur vagabond?
Quelle oiselle légère,
sans but, carabinière,
viendra briser mon coeur?
(Rafael Alberti)