INTERVALLE (Octavio Paz)
Posted by arbrealettres sur 7 Mai 2024
INTERVALLE
Architectures instantanées
sur une pause suspendues,
apparitions non appelées
ni pensées, formes de vent,
insubstantielles comme du temps
et comme du temps dissipées.
Faites de temps, elles ne sont pas le temps;
elles sont la fente, l’interstice,
le vertige bref du entre
où s’ouvre la fleur diaphane :
haute sur la tige d’un reflet
elle s’évanouit pendant qu’elle tourne.
Jamais touchées, clartés
vues avec les yeux fermés :
la naissance transparente
et la chute cristalline
dans cet instant de cet instant,
interminable encore.
Derrière la fenêtre : terrasses
désolées et nuages rapides.
Le jour s’éteint, la ville
s’allume, proche et lointaine.
Heure sans poids. Je respire
l’instant vide, éternel.
(Octavio Paz)
Lara said
L’image que tu as choisie illustre parfaitement le poème
Fabuleux sens de l’observation, richesse des détails, mots ciselés et retour sur soi , toujours avec Paz..
« Ce vertige bref du entre » me rappelle Pessoa
arbrealettres said
Content pour l’Illustration!
Vertige du Entre…
Enfin y entrer…
Ch
🙂
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