Arbrealettres

Poésie

Ô mon terroir abandonné, (Sergueï Essénine)

Posted by arbrealettres sur 4 avril 2018



Illustration: Marc Chagall
    
Ô mon terroir abandonné,
Ô mon pays désert.
Le foin n’est pas coupé,
bois et monastère.

Les isbas sont de guingois,
il n’en reste plus que trois
et les faisceaux de l’aube
font mousser les toits.

Sous le couvert du chaume,
des rognures de chevrons ;
le vent asperge de soleil
une moisissure bleuâtre.

Aux fenêtres, les corbeaux
tambourinent de leurs ailes,
le merisier, comme le blizzard,
fait signe de la manche.

Ton vécu, ta vie dans la brande
n’est-elle déjà que légende ?
Que chuchote l’herbe folle
quand vient le soir, au passant ?

(Sergueï Essénine)

***

Recueil: Journal d’un poète
Traduction: Christiane Pighetti
Editions: De la Différence

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