CHOSES ILLICITES (William Carlos Williams)
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
CHOSES ILLICITES
L’EAU continue de couler—
La grive de chanter
pourtant
au bord du ciel
au fin fond
du lointain
se mêlent…
… les échos du canon !
Dont le silence rappelle
de vallée
en vallée à la paix
de même que les poèmes conservent
le langage
d’anciennes extases.
les éclairs et les bruits de la guerre ;
demeures dont les chambres
sont les plus froides que l’on puisse imaginer,
ils sont partis tous ceux que nous aimions,
les lits restent vides, les divans
moites, les chaises inutiles —
Allez cacher tout cela quelque part
hors de l’esprit, que cela s’enracine
et pousse, à l’écart
des oreilles et des yeux jaloux — pour soi-même.
Dans cette mine, ils viennent tous creuser.
Est-ce la souche de la plus douce
musique ? La source de la poésie qui
voyant la pendule arrêtée, dit
La pendule s’est arrêtée
qui hier encore marchait si bien ?
et elle entend le clapotis de l’eau du lac
— qui maintenant est devenue de pierre.
***
ILLEGITIMATE THINGS
WATER still flows —
The thrush still stings
though in
the skirts of the sky
at the bottom of
the distance
huddle…
…echoing cannon !
Whose silence revives
valley after
valley to peace
as poems still conserve
the language
of old ecstasies.
the flashes and booms of war ;
houses of whose rooms
the cold is greater than can be thought,
the people gone that we loved,
the beds lying empty, the couches
damp, the chairs unused —
Hide it away somewhere
out of the mind, let it get roots
and grow, unrelated to jealous
ears and eyes — for itself.
In this mine they come to dig — all.
Is this the counterfoil to sweetest
music ? The source of poetry that
seeing the clock stopped, says,
The clock has stopped
that ticked yersterday so well ?
and hears the sound of lakewater
splashing — that is now stone.
(William Carlos Williams)
Illustration: ArbreaPhotos
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