Arbrealettres

Poésie

L’ARBRE (Philippe Delaveau)

Posted by arbrealettres sur 3 mars 2018



Illustration:Laura Zollar
    
L’ARBRE

Enseigne-lui l’étude des arbres. (Georges Séféris)

L’arbre est un fleuve d’étoiles qui s’écoule,
L’arbre tord ses mains, s’apaise, l’arbre est inflexible, l’arbre
N’est rien que la matière qui respire, et la matière est bonne.

L’arbre est la sentinelle du temps.
Il vibre au passage amoureux du soleil, déploie
Ses feuilles, nous invite à veiller aux quatre nuits de l’an qui passe,
Et quand la terre accablée renouvelle
L’inépuisable fécondité de son ventre, il annonce
Le jour qui vient, la montée de la sève jusqu’à la gloire.

[…]

L’arbre semble dormir,
Ne dort jamais, offre aux abeilles
Un refuge au repli de ses branches,
Un trou dans sa cuirasse aux colombes.
Sans jamais divertir, ayant reçu
Nativement sagesse et jugement.

(Philippe Delaveau)

 

Recueil: Le Veilleur amoureux précédé d’Eucharis
Traduction:
Editions: Gallimard

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