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Poésie

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Science (André Dhôtel)

Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2023




    
Science

Au-delà des chardons sont les arbres.
Au-delà des arbres sont les nuages,
les étoiles et puis rien.
C’est tout près qu’est le visiteur,
l’ange aux bleuets, aux sanguisorbes,
dans l’herbe entrecroisée
où se tissent la vérité
et les feux invisibles.

Non, je ne l’ai pas vu
je n’ai rien deviné.
Mais je sais qu’il se peut
que des rayons soient renversés
que des miroirs soient traversés
par un geste délicat
qui entr’ouvre la lumière.

Ainsi fait une enfant
qui passe dans les roseaux
et ne laisse d’autre trace
que la fidélité d’un corps
à jamais inconnu.

(André Dhôtel)

Recueil: Poèmes
Traduction:
Editions: Phébus

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La soirée immobile (André Dhôtel)

Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2023




    
La soirée immobile

Petit dîner sous les acacias
près de la route qui brûle encore.
Les châteaux des collines
chantaient derrière les arbres.

Nous ne savions plus rien du matin
ni du travail du jour
ni de la ville en fête ni de l’éternité.
Nous ignorions aussi

que la nuit venait
que les étoiles existaient
que les rossignols attendaient.

Nous demandions notre chemin
aux sauterelles, aux genêts.
Mais toute chose vivante disait :
il n’y a plus de chemin.

Simplement il y eut ce soir
les grappes des acacias
comme des balances pour fausser
gracieusement les secondes
et même les demi-secondes
et ce quart de seconde où brilla
la petite lumière illimitée
de tes mains.

(André Dhôtel)

Recueil: Poèmes
Traduction:
Editions: Phébus

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La vie à l’envers (André Dhôtel)

Posted by arbrealettres sur 24 décembre 2019



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J’ai acheté une théière
et puis j’allai au Luxembourg
voir Galatée
et les abeilles rue d’Assas.

Le bassin était sans voiliers
et c’est là que devait jouer
l’enfant blond de l’aimée absente
laquelle avait alors neuf ans.

Dans les marroniers les statues
s’arrêtaient naïvement
pour regarder vers les lointains
un avenir dévêtu.

Elles avaient aussi oublié
leurs chaussures et leurs robes
tant elles désiraient vraiment
que les futurs étés d’amour
scandalisent les balustrades.

(André Dhôtel)

 

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