Posted by arbrealettres sur 29 décembre 2023
Illustration: Salvador Dali
Les Âmes des vieillards
Les âmes des vieillards gîtent
dans leurs vieux corps usés.
Comme elles font pitié, les pauvres
et combien leur pèse la triste vie qu’elles mènent.
Comme elles tremblent de la perdre et comme elles l’aiment,
ces âmes égarées, contradictoires
qui gîtent — tragi-comiques —
dans leurs vieilles peaux élimées.
(Constantin Cavafis)
Recueil: Poèmes anciens ou retrouvés
Traduction: Gilles Ortlieb et Pierre Leyris
Editions: Seghers
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2018
Illustration: Bernard Bénézet
Notre langage est élimé.
Je voudrais creuser chaque mot
pour décrire le jaillissement
solaire, hors de l’argent mat
des oliviers, du campanile pieux.
Pour peindre l’abîme des rues
pleines de petits mendiants bruns,
je ne peux trouver le ton juste, —
ne peux trouver le moindre chant
qui puisse flotter dans cet air.
Tel est le sortilège : trouver de pauvres mots,
leur apprendre tout bas à marcher dans le chant.
Tel est le sortilège : la chevelure ornée
de tilleul, se dresser comme une reine.
Voilà le sortilège : avoir soif de la cruche
de ce délice qui sanctifie l’eau,
tout au fond de la vie éveiller une fugue,
puis contempler l’éternité.
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Posted by arbrealettres sur 1 décembre 2018
Exorde
Qui que tu sois : quand vient le soir,
sors de ta chambre où tu sais tout;
au bord de l’horizon ta demeure est l’ultime :
Qui que tu sois.
De tes yeux qui, las, ont du mal
à quitter le seuil élimé,
lentement tu dresses un arbre
noir face au ciel : svelte et seul.
Et tu as fait le monde. Un monde immense,
semblable au mot qui dans le silence mûrit.
Et comme ton vouloir saisit sa raison d’être,
tes yeux tendrement le libèrent…
(Rainer Maria Rilke)
Recueil: Oeuvres 2 Poésie
Traduction: Jacques Legrand, Lorand Gaspar, Philippe Jaccottet, Armel Guerne, Maurice Betz
Editions: Seuil
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Posted by arbrealettres sur 16 août 2018
Illustration: Pablo Picasso
LA MORT
Non que la mort nous effraie, mais quitter notre corps nous chagrine,
Comme l’on change, sans joie, notre peignoir élimé.
(Anton Delvig)
Recueil: Le soleil d’Alexandre Le Cercle de Pouchkine
Traduction: André Markowicz
Editions: Actes Sud
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